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Critiques de Sylvain Ricard (290)
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... A la folie

Voilà une BD vraiment bien faite sur la violence conjugale. C'est un sujet qui reste malheureusement très (et trop) tabou en France, mais qu'on peut voir au détour de certaines oeuvres. Et ici, l'idée est faite de laisser parler un couple sur cette violence. Les deux, pas seulement la femme ou le mari.



C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette BD : sans excuser ce qui se passe, la BD essaye de montrer comment on y arrive, comment cela devient possible, puis normal, puis banal. Les auteurs font parler tour à tour les personnages et se tisse le lien qui les unit. Même dans les coups, ils restent un couple amoureux. Et c'est là que se pose le problème.



Cette BD ne propose aucune solution, juste une situation avec tout ce que cela comporte. C'est assez cruel dans son propos, avec une précision chirurgicale de l'alchimie d'un couple et d'une violence. D'ailleurs le dessin renforce ce côté là, en laissant les personnages sous traits animaliers. C'est bien pensé, on n'a alors pas d'individus identifiables, mais seulement des comportements. Cet homme pourrait être n'importe qui, cette femme pourrait être n'importe laquelle.



Je recommande cette lecture, qui a le mérite de remettre une réalité au goût du jour. Attention cependant, ce n'est pas non plus un traité sociologique, et la violence domestique n'est pas toujours ainsi. Il existe autant de façons d'y arriver que de cas. Mais l'on découvre ici comment cela se glisse dans le couple lambda. Monsieur et madame tout le monde qui s'aiment et vivent heureux. Enfin, presque heureux ...
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... A la folie

Le scénario raconte la façon dont la violence peut s'installer dans un couple, la façon dont on trouve des excuses. La BD alterne les points de vue de l'homme et de la femme pendant une même situation. Le titre "à la folie" interpelle, peut-on aimer au point d'accepter d'être maltraiter ? Les personnages sont dessinés en forme d'animaux humanoïdes, ceux qui les rends cyniques et laids. L'écriture dans les bulles est vraiment pas terrible, j'ai eu parfois du mal à tout décrypter, d'autant plus que tout est en noir et blanc, dommage !
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... A la folie

Ils se sont rencontrés au cours de leurs études, se sont mariés et forment un couple assez ordinaire, il travaille, elle non…Un jour une gifle, vite pardonné, et puis ça recommence….Un récit sur la violence conjugale d’un réalisme et d’un ordinaire qui fait froid dans le dos !
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... A la folie

Grande cause nationale pour l'année 2010, la lutte contre les violences faites aux femmes est au cœur de l'album " ...à la folie" de Sylvain Ricard et James.

Le récit est conduit par les deux protagonistes qui s'expriment sur un canapé, un peu comme chez un conseiller conjugal ou devant une caméra.

Ils nous racontent leur vie : ils se sont rencontrés à la fac, ils étaient beaux, ils se sont mariés et se sont installés dans un superbe appartement. Lui travaille et gagne très bien sa vie. Elle ne travaille pas mais semble parfaitement s'en accommoder. L'histoire aurait pu s'arrêter là sans cette première gifle donnée lors d'une banale dispute. S'enclenche alors un tourbillon de sévices de plus en plus choquants.



A travers les dialogues des deux personnages, l'auteur tente de nous faire comprendre pourquoi cette femme est toujours là, pourquoi elle l'aime encore, pourquoi ses amis et sa famille ne peuvent ou ne veulent pas l'aider...



Que d'impuissance face à sa douleur et sa volonté de rester en se justifiant par de fausses excuses qui trouvent cependant une certaine logique dans sa vie.



La représentation animalière des personnages de James permet de mettre une certaine distance entre nous et ce couple mais cela n'enlève rien à la puissance de cet album, loin de là !







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... A la folie

Un couple raconte, chacun à son tour, comment ils se sont connus, aimés, mariés puis comment leur relation est tombée dans la violence pour l'un et la terreur pour l'autre...



Au début, on se croirait dans le film "Quand Harry rencontre Sally", les tourtereaux roucoulent, ils racontent leur histoire tout à tour, mais comme s'ils ne s'entendaient pas mutuellement. Au moment des premières gifles, leurs récits commencent à se dissocier, lui continuant à penser que son couple va bien, elle s'enfermant dans un déni de plus en plus important, à mesure que les coups pleuvent et laissent des marques visibles. Banale histoire de violence conjugale, certes, mais on voit bien dans cette bande-dessinée monochrome les points de vue de tous les protagonistes : l'homme, la femme, la mère de cette dernière qui ne veut pas faire de vagues et prône une soumission à peine voilée, l'amie qui conseille à la femme de ne pas se laisser faire et de porter plainte, le patron de l'homme qui appuie ce dernier au moment de rendre des comptes à la justice. Je ne peux pas dire que ces points de vue multiples me surprennent mais l'assemblage du tout est très cohérent et montre bien la grande perversité de cette violence toute particulière... Excellent travail !
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... A la folie

Un canapé, un homme, une femme. Chacun raconte à tour de rôle comment leur couple a sombré dans la violence. Chacun leur tour, ils racontent leur rencontre, leurs moments ensemble et leur vision de leur couple. Quand vient la première gifle, la femme commence à l'excuser... et rien ne va plus.

...à la folie raconte la violence conjugale d'un couple. Comme dans beaucoup de couples malheureusement elle parait ordinaire. L'une excuse l'autre, l'autre se sent dans son droit. Les discussions avec d'autres personnes ne changent rien. La femme quitte alors le domicile conjugal... On croit alors que les choses vont s'améliorer, mais peut-on vraiment changer du tout au tout ?

Une mise en scène un peu déstabilisante au début mais la personnalité de chacun est vraiment bien construite et le dessin s'unit bien au texte. Un scénario simple sans clichés qui aborde un sujet très sensible. J'ai vraiment été touchée par cette BD qui ne laisse pas de marbre.

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... A la folie

Fort / réaliste / sidérant.

« Deux voix : un couple marié nous raconte son histoire. De la rencontre à l’amour fou, de la vie conjugale à la violence. Ces deux là s’aiment à la folie, mais arrive un moment où lui commence à frapper et elle à subir. »

A lire installé-e sur son canapé.
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... A la folie

Plongée sinueuse dans un couple aux aspirations distinctes. L'ensemble reste léger, vif et fluide, malgré la rudesse du thème traité : la violence conjugale.



J'ai vraiment accroché à la narration de Sylvain Ricard : très appréciable technique d'écriture qui donne voix au chapitre tantôt à la femme, tantôt à l'homme, laissant poindre les attentes et aspérités qui peuvent naître dans la vie à deux. Le jugement extérieur est très rare (seules la mère et l'amie s'y adonnent). On expose les choses, et cela suffit grandement. Au lecteur d'en tirer ses conclusions. Une belle force d'évocation.



Même si l'auteur croque ici un couple-type, classique, stéréotypé "ménage moyen français" et compose avec les clichés de familles réactionnaires (l'homme travaille, la femme reste au foyer, on ne divorce pas de crainte des qu'en dira-t-on), cette sociologie fonctionne à merveille, cette dissection me semble vraiment juste dans son approche. C'est crédible au possible. Sorte de bête immonde créée par la doublette mari/femme, le parti-pris est vraiment intéressant, finement traité et change des bluettes habituelles.



Côté dessin, James me paraît classieux et précis dans ces tons sépia de toute beauté. Cette sobriété rend grâce à son dessin, l'éloigne de sa série plus facile "Open Space". Ça donne beaucoup de cachet à l'ouvrage et l'on déguste ses teintes grises et noires, on sent les coups de stylo, l'eau des encrages, c'est très à mon goût.



Attention, la BD n'est pas anodine, un vrai pamphlet, un ouvrage important. Si l'on ne tombe jamais dans le pesant, la lecture énerve par instant, frustre, nous fait enrager. C'est l'effet recherché : provoquer réflexion et réactions. Une sacrée BD sociale, utile et pas moralisatrice. Bravo au duo d'artistes !
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... A la folie

Une histoire dure et pourtant si banale. Celle d'une jeune femme battue par son mari et qui finit par se persuader que ce n'est pas si grave. Sa mère lui explique, entre autres choses, que les hommes sont de nature sauvage et qu'on ne divorce pas dans la famille. Ça ne se fait pas ! Quant à la justice, lorsqu'elle n'est pas au ralenti, elle est expéditive. Une femme qui a alors toutes les clés en main pour ne jamais sortir de cette spirale de la violence, aussi bien physique que mentale...
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... A la folie

La couverture de ce roman graphique ne laisse en rien présager de l'histoire. Je me suis donc totalement laissée surprendre.

J'ai été touchée par la manière dont les deux tourtereaux parlent chacun de leur partenaire, sous forme de témoignage, en s'adressant directement à un spectateur (le lecteur) : la rencontre, la découverte de l'autre, l'inscription du couple dans un quotidien... Et puis, petit à petit s'immisce cette violence, verbale, physique, psychologique.

Le graphisme, avec ces personnages aux têtes animales, m'a tout de suite emportée, même si au départ, je ne suis pas fan de ce parti-pris.

Au final, il permet de s'identifier facilement.

Les rouages de l'engrenage sont très bien exposés et montrent avec quelle banalité et quelle facilité le cauchemar arrive, comment l'entourage influe sur la résolution ou non du problème.

Un livre réussi, percutant et bien écrit.

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... A la folie

Bon, j'avoue, en ce moment, je turbine au Ricard.

Au Sylvain Ricard, pour être précis.

Apéro du jour: … à la folie.

J'vous préviens tout de suite, pour la p'tite collation, oubliez confettis et cotillons, pas vraiment le style du bonhomme.



Ils sont deux sur un sofa. Ouais, on pourrait légitimement appeler ça un couple.

Deux êtres unis par les liens du mariage pour le meilleur et pour le pire.

Pouf, pouf, ce se-ra toi qui te col-ti-nera le pire.

De fait, madame sera la grande gagnante multirécidiviste. Heu-reuse !



La violence conjugale, voilà de quoi il retourne présentement.

Les deux époux se dévoilent, assis côte à côte, sans qu'il n'y ait aucune sorte d'interaction entre eux.

Le physique de madame évoluant au fil du temps mais surtout au rythme des coups reçus inlassablement.

De la rencontre, belle, comme dans un rêve de princesse, au quotidien triste à pleurer, chacun donne sa version du couple étonnamment dissemblable. En même temps, allez demander, vous, à un gland corrigeant sa femme, de faire preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle. Et je parle même pas de repentir, là.

Elle l'avait bien cherché et pis c'est tout.



Ce qu'il y a de frappant, sans mauvais jeu de mot, c'est ce statut de victime expiatoire assumé qui se met en place au fil du temps.

La femme, pas franchement aidée par une amie horrifiée par la situation mais totalement incapable de l'en sortir ni par une mère approuvant ouvertement les méthodes musclées de son gendre, ira jusqu'à accepter cet état de fait en trouvant à son boxeur de mari toutes les raisons possibles et imaginables excusant de tels agissements. Call me ball, punching-ball.



Ricard et James ne font pas dans le sensationnalisme.

Ils auront mis des mots sur ces maux.

Un dessin bicolore, des animaux en guise de protagonistes, ils misent tout sur la dramatique de la situation et le font avec brio.

Ils décrivent parfaitement ce lent et douloureux processus victimaire qui ferait hurler toute personne douée d'un minimum de raison mais totalement étrangère à la situation. le lire est une chose, le vivre en est une autre.

La lente descente aux enfers de notre Eurydice et son morne quotidien tragiquement répétitif comme piqûre de rappel.



Chaque année, en France, près de 216000 femmes sont victimes de violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles.  Une femme décède tous les 3 jours sous les coups de son con-joint.

Parfois, il arrive cependant que la victime en réchappe, s'en émancipe, mais à quel prix.

Cf affaires emblématiques du moment avec Jacqueline SAUVAGE et Bernadette DIMET.

L'homme est un loup pour l'homme qui, dans un trop louable souci d'équité, décida un jour d'élargir son terrain de chasse...



4.5/5
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... A la folie

Cet album de Sylvain Ricard et James n’est pas précisément une nouveauté, puisqu’il remonte à 2009.



Traitons de cet album en parallèle avec le dernier opus de Terreur graphique (Hypocondrie(s)), qui cause de la peur et de la maladie d'amour, d’une manière plus subtile que bien des philosophes modernes, puisqu'il introduit l’humour, puissant dissolvant de la morale.



En effet, on ne plaisante pas avec le couple aujourd’hui, bien que ce soit une des plus grandes sources du ridicule humain. Le couple est devenu une religion cent fois plus contraignante que l’Eglise catholique romaine. Et, bien que cette institution nouvelle soit le produit dérivé du droit canonique de l'Eglise romaine, nul ne songe à s’en émanciper. La philosophie moderne vise le plus souvent la domestication de l’homme et l’encadrement de sa sexualité par l’Etat (comme la volonté de marier les gays l’indique).



On peut dire que la révolution sexuelle des années 70, qui coïncide avec la désindustrialisation, a été faite par des hommes égoïstes, pour des hommes égoïstes, avant d’être récupérée immédiatement par les femmes, tirant la couverture à elles. Une chose est sûre, et doublement illustrée par l’album de Terreur graphique et celui de Sylvain Ricard & James : l’homme et la femme ont de la liberté sexuelle une conception différente. J’en veux pour preuve la morale de F. Nietzsche, qui comporte un aspect de «libération sexuelle» virile et misogyne. Ce n’est certainement pas un hasard si on donne de la morale de Nietzsche une traduction émasculée aujourd'hui, en particulier dans les milieux populaires. M. Onfray appelle ça "gauchir Nietzsche": cela revient à vider complètement Nietzsche de son sens pour en faire une peau de lapin, adaptée aux mœurs libérales modernes, c’est-à-dire à l'un des trucs que Nietzsche vomit le plus.



Sylvain Ricard, comme Terreur graphique, souligne intelligemment le paradoxe du couple moderne, à savoir que c’est ce qui le provoque et le justifie qui le détruit. Exactement comme le couple traditionnel auparavant. Tout se transforme, rien ne change, au niveau du coït, et de toute la poésie mystique qui va avec.



Quand Terreur graphique traite de la «maladie d’amour», et de la position de faiblesse qui est celle de l’homme amoureux au sein du couple, étreint par sa femme comme l'enfant par sa mère, ainsi que de la manière d’exorciser cette passion, Ricard et James, eux, évoquent le tableau clinique inverse du couple où la femme pâtit, du fait de la violence de son conjoint et de l'étalage de sa puissance physique.



La situation de violence conjugale, a contrario de la maladie d’amour précédente, mobilise les autorités morales de ce pays, dont on peut déduire qu’elles agissent de façon désordonnée et inefficace (c’est la caractéristique des autorités morales), car la maladie d’amour n’est pas moins grave et explosive, bien que totalement négligée, voire excitée à travers la littérature la plus débile ou la circonstance atténuante du "crime passionnel". C’est typique de la société moderne de négliger la violence psychologique, de faire comme si elle n’existait pas, et de ponctuer d’un point d’interrogation hypocrite les tueries sur les campus américains. On n'a pas vu venir ces violences, précisément parce qu’elles signifient l’éclatement au grand jour d'une oppression occultée ; il n’y sera pas remédié, en raison de l’usage de cette violence psychologique pour faire régner l’ordre social.



On pouvait craindre, sur le sujet de la violence conjugale, la moraline habituelle des grandes prêtresses du féminisme (parfois de sexe masculin), dont on apprend ensuite qu’elles écrivent des romans porno-chics pour payer leurs loyers (quand elles ne sont pas entretenues directement par leur père ou leur conjoint). "A la Folie" se situe sur un plan supérieur à celui de la morale ou de la religion ; le plan de l'observation.



C’est une bonne idée de la part de Ricard, à la manière d’Esope, de peindre les protaganistes du couple qu’il décrit comme des animaux (des chiens). C’est l'inquiétude pour la cellule familiale qui explique que l'épouse retarde le moment de porter plainte pour coups, blessures et viols. Et tout l’amour pour son conjoint brutal se résume, de son point de vue, le seul valable, à lui trouver des excuses et lui pardonner facilement. Si elle ne lui trouvait pas d'excuses, cela impliquerait aussi qu’elle ne l’aime pas. Nul ne comprend que la femme battue aime son mari, alors que c'est pour elle une des preuves de son amour.



Le cercle est parfait, comportant sa part de douleur et sa part de plaisir égales. En exergue, un poème d’Etienne Ricard : (…) Les coups à la volée/Ensemble font hurler/Nos désirs – A la volée/La gifle nuptiale/Frappe de son battoir/Le destin des amants. Le cercle est bel et bien érotique ou vital. Des couples plus chics ou plus âgés, afin de mieux se préserver, prennent parfois la voie de la simulation érotique sado-masochiste... mais cela revient au même, le rapport de force est conservé. Les adultes peuvent jouer au sexe, comme les enfants jouent à la guerre, avec le même sérieux.



Si l’on redescend au niveau de la santé ou de la morale publique (que cette BD évite soigneusement d'aborder), on verra d’ailleurs qu’il n’y a rien de pire que l’enseignement de l’amour courtois, c’est-à-dire la croyance dans la possibilité d’un couple égalitaire ou d’un amour unisexe, satisfaisant la femme et l’homme de la même façon. C’est l’assurance de transformer les gosses qui gobent cette utopie en tyrans domestiques, ou bien en hypocondriaques, voire en pervers manipulateurs hypocrites, sans doute la pire espèce des trois, car celle qui impose la violence psychologique.



Personne n'est innocent, pas même les femmes, pourrait-on conclure à la lecture de cet album. La folie sociale et ses débordements résultent d'une complicité entre l'homme et la femme : s'il y a un point où les sexes opposés s'accordent, c'est sur l'idée de s'affronter. Ce constat peut paraître banal : il ne l'est qu'à condition de reconnaître que toutes les utopies socialistes impliquent de nier cette évidence que l'homme et la femme sont nés pour s'entretuer, et non pour s'entraider comme les apôtres du mariage nous disent. Le mariage gay est beaucoup moins explosif... en même temps qu'il est totalement inutile sur le plan social, en principe. Cela permet de comprendre pourquoi, à défaut d'être parfaitement heureux dans l'antiquité, on n'y faisait pas tout pour être malheureux, comme dans le monde moderne, qui marche sur la tête.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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... A la folie

A la folie… dénonce certes la violence conjugale mais montre surtout ce que peut endurer une femme par amour. Tout commence pourtant très bien comme dans un véritable conte de fée. Puis, brusquement, cela tourne au cauchemar comme dans la plupart des cas dans la vraie vie.



Bien entendu, ce discours ne sera pas compris par les moralisateurs de tout bord à commencer par la meilleure amie de cette victime. Il ne faut pas se médire sur ces propos. Ce qui arrive à cette femme est totalement condamnable. C’est l’horreur absolue dans ce qu’il y a de plus perfide d’autant que cela concerne l’intimité du couple. On ressent un véritable malaise certainement salutaire.



Ce que j’ai véritablement aimé dans cette œuvre, c’est que les choses ne sont pas aussi simples au niveau du cheminement de la pensée de cette femme qui se culpabilise. On a envie qu’elle s’en sorte, qu’il y ait une véritable prise de conscience de ce qui n’est pas acceptable. Le fait d’avoir utilisé des animaux semble adoucir la violence des propos et le choc des images. L’originalité de cette bd est autant sur la forme que sur le contenu du message non manichéen délivré au lectorat.
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... A la folie

Voici l’histoire, atroce, horrible, si réaliste, de l’intimité d’un couple où le mari bat sa femme. Dès le début, l’oppression est présente. On assiste, muet, à la montée en puissance de l’horreur. On sait bien, nous, que le dénouement ne peut être que celui qui va avoir lieu et on attend, on espère. Voilà une lecture qui coupe le souffle, où chaque planche est d’une incroyable justesse et dont le réalisme est sans faille. Une lecture absolument nécessaire, une bd à faire lire à tous.
Lien : https://chezmirabilia.wordpr..
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... A la folie

Ca commence comme une jolie histoire d'amour, ils se rencontrent, ils s'aiment, ils se marient. Elle arrête ses études, reste à la maison. Il trouve un travail très prenant et stressant. Et là, ça dérape. Ca commence par une gifle "il était très énervé, il a promis qu'il ne recommencerait pas" et naturellement, ça continue. S'il s'énerve, c'est de sa faute à elle, elle est hystérique. Elle pense que son travail le stresse et comme elle l'aime, elle lui pardonne, elle reste, jusqu'au moment où, n'en pouvant plus, pleurant toute la journée, elle décide d'aller porter plainte. Certificat médical fait (?), plainte déposée à la police, elle part pour s'installer dans un centre de femmes battues.

L'histoire est racontée par les deux protagonistes, qui sont assis pas loin de l'autre sur un canapé comme lors d'une interview, mais leurs récits se croisent sans se regrouper. Ca donne une idée du reste !

Ce qui est bien dans cette BD, c'est qu'on voit clairement le sentiment de culpabilité des femmes battues, leur honte, leur cheminement intérieur et comment tout ne se termine pas comme on le souhaiterait pour elles. Y manque par contre, à mon avis, le côté souvent manipulateur de ces hommes violents et leur manière d'isoler leur conjointe de leurs amies/famille afin de mieux les garder à leur disposition. N'y manque pas la façon dont certaines femmes elles-mêmes envisagent le fait d'être battues comme un événement normal, qui fait partie de la vie de couple ! "Tu ne vas quand même pas mettre ton mariage en péril pour une gifle ?"
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... A la folie

Une facture très sobre (noir et blanc) pour traiter du phénomène des violences conjugales sur un mode plutôt âpre, parfois très cru, et sans fioritures (ou presque, puisque l'auteur a choisi de représenter les personnages avec des têtes d'animaux).



Les liaisons chronologiques entre les diverses époques de cette histoire de couple banal sont originales : des vignettes montrent le binôme assis sur un divan, face au lecteur et s'adressant à lui, alors que le conjoint pourtant installé juste à ses côtés n'entend pas ce que l'autre lui reproche.

J'y ai vu pour ma part un détournement d'un procédé déjà utilisé dans la comédie romantique "Quand Harry rencontre Sally", sauf qu'ici, ce dispositif n'a pas recours aux ressorts humoristiques dont il s'inspire (une façon d'illustrer un stade d'incommunicabilité pour ce couple qui s'est pourtant marié par amour ?...).



Une BD à ne pas lire les jours de blues.
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... A la folie

(...)

« Convenu ». C’est un peu ce que je me suis dit en sortant de cet album. Je m’attendais effectivement à un traitement plus original des violences conjugales. Mais si la manière de faire est différente, j’ai déjà entendu ce discours-là. Une fois encore, encore, mon regard critique est influencé par le fait que je travaille dans le Social. Étant sensibilisée à ce sujet, j’attendais certainement que les auteurs frappent les esprits à l’aide d’un traitement narratif plus mordant mais surtout, j’en attendais une réflexion constructive. Rien de tout cela ici. La violence s’étale tout au long de l’album. Si les scènes de violences sont suggérées, leurs conséquences physiques le sont moins mais c’est à la partie graphique qu’on doit leur présence (James ne cache pas les stigmates sur le corps de la jeune femme). Sans surprise, Sylvain Ricard s’attarde donc sur l’aspect psychologique de ce mécanisme. Mais l’utilisation de personnages stéréotypés conduit à un dénouement prévisible. La présence de quelques soubresauts narratifs m’a longtemps laissé croire qu’enfin, le récit pouvait conclure de manière innovante. Mais les représentations sur ce sujet ont la peau dure. Si cet ouvrage est une fenêtre ouverte sur le quotidien de milliers de femmes battues en France, il n’apporte rien de nouveau quant à la manière de traiter le sujet en bande dessinée. Le seul ouvrage qui a retenu mon attention sur cette question est En chemin elle rencontre. Les autres titres nous font tourner en rond.

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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... A la folie

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... A la folie

- Atroce ! la vie de couple pour le pire...



Histoire d'un couple. Qui s'aime ? Dès le mariage, l'époux décide qu'avec sa bonne situation, sa femme n'aura pas besoin de travailler. Amen. Ainsi en sera-t-il. L'homme est commercial, il a la pression au boulot, ça le met à cran. Il retrouve sa fée du logis le soir dans leur maison impeccable, elle devance ses moindres désirs, se lève avant lui le matin pour préparer son petit déjeuner. Malgré cette perfection apparente, tout devient vite prétexte à mécontentement… donc à disputes, puis à violence. Si la jeune femme essaie de se rebiffer au début, elle ploie vite sous les coups, de plus en plus forts, de plus en plus camouflés sur son corps pour ne pas laisser de traces, mais de plus en plus douloureux…Sans compter la terreur permanente, la crainte de susciter de nouvelles colères démesurées.



Une BD terrifiante, éprouvante, un tourbillon, une spirale infernale vers le fond du gouffre. La violence va crescendo, l'enfer de la jeune femme aussi. Comme l'amie à laquelle elle se confie, on a beaucoup de mal à comprendre : qu'elle ne fuie pas cette situation, qu'elle ne porte pas plainte, qu'elle prétende aimer son mari, avoir besoin de lui (la dépendance financière qu'elle transforme en amour ?), qu'elle croie aux déclarations d'amour du bonhomme, qu'elle lui trouve des excuses… Ce genre de cas est toujours incompréhensible vu de l'extérieur, mais il concerne tellement de femmes qu'on ne peut qu'admettre que c'est souvent inextricable.



Cela dit, sans vouloir le dédouaner, on ne comprend pas davantage l'homme tortionnaire, qui se prétend amoureux, qui promet à chaque fois de ne pas recommencer, mais qui a visiblement de gros problèmes dans ses relations avec les femmes, toutes les femmes.
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... A la folie

Un couple est assis sur un canapé. Habillés en tenue de mariage, ils racontent leur vie amoureuse, chacun leur tour.

Cela commence évidemment par la rencontre. Ils sont à la fac tous les deux. Elle, elle a complètement craqué pour lui. Mais, il était entouré la plupart du temps de ses amis, sortait beaucoup et, beau jeune homme, avait beaucoup de succès avec les filles. Elève studieuse, de bonne famille, douce et timide, les garçons ne la regardaient pas vraiment. Il s'est rendu compte de son manège et se demandait alors ce qu'elle lui voulait. A bien la regarder, il la trouvait plutôt jolie sous ses vêtements un peu démodés. La rencontre a eu lieu au cours d'une soirée, malheureusement un peu trop arrosée. Un regard, une danse puis un baiser. S'ensuit le mariage en grande pompe. Chacun raconte alors ce jour mémorable. Lui, apparemment, comptait sur ce jour-là pour se créer un réseau professionnel. Une fois installés ensemble, il a décidé qu'elle ne devait pas travailler, son salaire suffisant largement aux dépenses. Elle s'occupe alors de la décoration de l'appartement, reçoit ses amies chez elle mais elle doit surtout s'occuper de son mari: lui préparer son petit-déjeuner aux aurores et lui concocter de bons petits plats quand il rentre le soir. Un jour où sa meilleure amie est venue lui rendre visite, elle remarque un bleu au coin de l'oeil. Elle lui avouera que sous la tension du travail et la fatigue, son mari était un peu énervé mais lui a promis que cela ne se produirait plus...



Assis côte à côte, ce couple visiblement épris l'un de l'autre raconte à tour de rôle sa vision des événements marquants de leur vie. Au fil de la lecture, l'on se rend compte qu'ils ne les ont pas vécus de la même façon ou qu'ils sont abordés différemment. Ainsi, avec ces flashbacks, l'on remonte le cours de leur vie et l'on essaie de comprendre comment ils ont pu en arriver là, chacun apportant son lot d'explication et son propre ressenti. Sylvain Ricard étonne et interpelle avec cet album à l'allure inoffensive et atypique puisque l'on ne se doute pas de prime abord du sujet sensible et très fort de cette histoire, traité intelligemment et sans fausse note. La trame de cet album est terriblement accrocheuse et astucieuse avec les témoignages à la façon de "Quand Harry rencontre Sally". De plus, l'auteur a choisi expressément un milieu social favorisé pour montrer que cette violence physique et psychologique est partout. Le dessin animalier, créant une fausse distance, nous plonge immanquablement dans cette tragédie conjugale.



… à la folie... plus du tout?
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