AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de T. C. Boyle (299)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Voir la lumière

A travers le parcours d'un jeune couple d'étudiants américains , TC Boyle raconte l'Amérique des années 1960,sa jeunesse et tout particulièrement le milieu universitaire.

Le professeur Timothy Leary ,enseignant à l'université de Harvard , va choisir certains de ses étudiants pour les initier au LSD ,drogue tirée de l'ergot de seigle, sous le prétexte qu'elle pourrait être utilisée en médecine à des fins psychiatriques notamment .Elle pourrait également leur faire connaître la lumière (d'où le titre ) , à savoir les rapprocher éventuellement de Dieu .Elle va surtout provoquer des hallucinations visuelles ou sonores ,une excitation sexuelle , des "trips " ,des bons mais aussi des mauvais !

Le LSD va bouleverser, voire provoquer des dégâts importants dans la vie de ces jeunes ,parents pour certains d'entre eux .

Un livre remarquable ,très bien écrit et documenté .
Commenter  J’apprécie          110
Un ami de la terre

En 2025, tout ce qu'avait prédit les scientifiques, soit-disant alarmistes, sur les conséquences du réchauffement climatique, se révèle tout à fait exacte, en pire : tempêtes à répétitions, périodes de pluies intenses suivies de périodes de sécheresse, tout cela est devenu une triste réalité.

Ty Tierwater, 76 ans, ancien eco-warrior "à la retraite", s'occupe d'animaux dont il ne reste qu'un ou deux spécimens sur toute la planète : 3 lions, une hyène, une renarde de Patagonie, des vautours, et quelques autres derniers survivants. C'est Mac, une ancienne star du rock, qui possède une immense propriété en Californie, qui joue les sauveurs. Ty s'occupe de la maintenance avec Chuy, un vieil asiatique abimé par la vie.

En 2025, grâce à la médecine, et à l'argent, on peut être encore en bonne forme à 76 ans. Alors Ty est un "jeune-vieux"...

Il se rappelle ses années mouvementées passées aux côtés d'Andrea, son ex femme, passionaria et co-fondatrice du mouvement écologiste radical "La Terre pour Toujours". Car c'est grâce à, ou à cause d'Andrea que Ty est devenu ce qu'il est devenu : un fervent ami de la Terre...

Avant de la connaitre, il essayait de vivre une vie banale après que Jane, la mère de sa fille Sierra, aie disparu.

Ensuite, quand Andrea est entrée dans sa vie et de celle de sa fille, plus rien n'a été pareil. Parce qu'on ne devient pas éco-guerrier juste en distribuant des tracts, qui bouffent du papier d'ailleurs... Mais on fait ses armes en s'arrimant aux arbres menacés d'abattage, ou en bloquant l'accès au chantier, en creusant une tranchée dans la seule et unique route d'accès, et en y déversant du béton dans lequel on ira sceller ses pieds, puis on attendra gentiment que les autorités et la presse débarquent. Par contre, ce qu'un eco-warrior confirmé aurait évité de faire, c'est d'emmener sa fille âgée de 14 ans participer à ce genre de travail très spécial.

Parce qu'une jeune fille mineure, même accompagnée de son père et de sa belle-mère, ça la fout mal quand elle est collée dans un bloc de béton au milieu d'une route, même si c'est pour protester contre l'abattage intensif et abusif des séquoias centenaires.

Et en fait ça la fout mal, surtout si c'est pour lutter contre les multinationales avides et sans état d'âmes qui abattent ces arbres. Car l'affaire tourne mal : Ty manque d'être emprisonné, et Sierra se retrouve placée en famille d'accueil.

Pour finir, Andrea et leurs amis de la Terre réussissent à les sortir d'affaire. Mais c'est sans compter sur l'acharnement de Ty à ce que justice, sa justice, soit faite.

Revenons en 2025... Andrea débarque à nouveau dans la vie de Ty. Elle attend quelque chose de lui. Il est toujours un peu amoureux d'elle malgré leur lourd passé en commun. Elle aussi a toujours des sentiments pour lui. Ils se retrouvent donc, et Andrea lui demande de bien vouloir raconter ses mémoires, ainsi que celle de sa fille, Sierra. Car Sierra est morte bien des années plus tôt, à l'âge de 25 ans. Et son histoire s'inscrit inéluctablement dans celle de Ty et d'Andrea, car elle aussi était devenue une fervente amie de la Terre...

Ce livre gigogne, cette histoire à tiroirs, est superbe bien que se passant dans un monde à l'agonie.

Elle déborde de l'énergie de son auteur, T.C. Boyle, écrivain prolifique à l'imagination sans limite. Il nous raconte là l'histoire déjantée et engagée de cet Ami de la terre, personnage attachant au destin chaotique et tragique, ainsi que celle de ses proches, avec un humour très fin et un style bien particulier, vivant, presque exubérant, mais jamais lassant ni ennuyeux.

Un grand auteur.
Commenter  J’apprécie          112
Water Music

Ce roman fleuve ( elle est facile celle-là) est une performance d’écriture : T.C.Boyle se saisit du récit de voyage plutôt factuel de l’explorateur Mungo Park et lui donne un corps de sensations, sentiments , perceptions et dialogue d’un réalisme saisissant . Il nous plonge en respectant le texte original ( j’ai relu le texte de Park) dans les épreuves physiques et morales affrontées dans cette aventure incroyable . Mais il nous propose aussi de vivre les espérances et les tourments de l’épouse de l’explorateur et de son entourage. Enfin il ajoute un personnage extraordinaire , Ned Rise , escroc , voleur , à l’affut de toutes les occasions pour s’extraire des bas-fonds de Londres auxquels il semble voué. Cet arc narratif forme un savant contrepoint à l’aventure africaine , relativisant les notions de sauvagerie et de civilisation. Ce remarquable ouvrage joue sur toute la gamme des tons du comique rabelaisien au drame shakespearien ,avec un vrai raffinement poétique dans les descriptions , une verve réjouissante dans les dialogues et un regard caustique sur l’humanité.
Commenter  J’apprécie          102
América

Cándido et América sa compagne sont deux émigrés mexicains illégaux en Californie. Ils s'efforcent de trouver du travail pour subvenir à leurs besoins, et vivent dans des conditions plus que rudimentaires.

Delaney et son épouse Kyra sont deux Américains de la classe moyenne supérieure, bien installés dans la société, lui écrivain, libéral au sens américain du terme, elle responsable dans une agence immobilière des quartiers huppés de Los Angeles.

Nous assisterons au choc de ces deux mondes. Les espoirs des uns se heurtent à la dure réalité, et les idées généreuses des autres sont ébranlées.

Voilà un livre cruel, qui nous fait parfois rire jaune, mais où, au bout du compte, la force de la vie l'emporte.
Commenter  J’apprécie          100
Water Music

Un roman exceptionnel ! On quitte l'Europe aux côtés de Mungo Park avant de s'enfoncer progressivement au cœur de l'Afrique et de parcourir le fleuve Niger.

Un roman envoûtant que vous ne pourrez pas abandonner.
Commenter  J’apprécie          100
Un ciel si bleu

Un roman tordu sur fond de changement climatique significatif avec des cyclones, des inondations, des sécheresses, des insectes qui disparaissent alors qu’on a commencé à en élever pour les les consommer, puis réapparaissent... Dans ce chaos quelques êtres humains essayent d’avoir une vie à peu près normale, quoique ...Des pythons birmans, adulés pour leur décor, portés autour du cou s’autorisent des libertés coupables et la picole à base de mojitos consommés en excès aident à supporter ces conditions apocalyptiques ! Un méli mélo globalement indigeste.
Commenter  J’apprécie          90
América

Un roman humaniste?



T. C. Boyle nous amène à contester à ses compatriotes nantis , la notion d'humanisme.

.

Humanisme (def. du Petit Robert) :

Théorie, doctrine qui place la personne humaine et son épanouissement au-dessus de toutes les autres valeurs.



Le thème . Lorsque les chicanos survivent comme les coyotes du ravin, alors, ils sont assimilés aux animaux prédateurs , tueurs de chiens  des résidants californiens.



La rencontre des 2 communautés : résidants  et migrants clandestins devient rapidement insupportable, au détriment des chicanos. 

Les résidants californiens possèdent tout le confort moderne, necessaire et accessoire, alors que survivent à quelques metres d'eux, tels des bêtes, exploités et rejetés, les clandestins, prêts à accomplir n'importe quel travail, au tarif et aux conditions de l'employeur d'un jour.



Là, ce ne sont plus les fermiers, mendiant un hypothétique travail, décrits par John Steinbeck dans son roman "les raisins de la colere", mais d'autres sous hommes qui perdent leur dignité afin de pouvoir seulement boire, manger, dormir dignement.

Décidément , ces 2 romans sont comparables, et ce, jusqu'à la dernière ligne, où les désespoirs les plus absolus sont atténués par un geste de compassion  venu du plus misérable !



T. W. Boyle décrit le quotidien de deux couples : l'un fuyant la misère du village , pour une nouvelle vie, plus heureuse, plus libre, l'autre, nanti, dans une  résidance protégée. Elle, agent immobilier, lui, homme au foyer, conscient de son bien être, qui lui permet de rédiger d'inconsistants articles sur la faune et la flore locale et de gérer la diététique familiale et la scolarité de l' ado fils unique, choyé.

Liberal, tolérant ? Peut être , mais les contacts avec ses voisins, avec son épouse, émoussent rapidement ses inclinaisons véleitaires.

Elle, est agent immobilier déterminée perfectionniste,au besoin sans scrupules , et son affect se limite à l'amour égoïste pour 2 chiens de luxe... et à ses sous vêtements affriolants.... le samedi soir uniquement ! Tout se gère ! 

Les quiproquos s'accumulent, jusqu'à une crise finale quasi apocalyptique.... pour nos immigrés.



Je sais que j'ai souffert pour ce petit couple mexicain, sans méchanceté, j'ai été tres gêné par l'attitude égoïste et le racisme primaires de cette communauté californienne incapable d'analyser l'évolution de la société à laquelle elle appartient.



Donc, 4,5/5 pour ce grand roman(*) de T. C. Boyle, cet auteur qui raconte, malheureusement, si bien les failles de sa société , nantie et égoïste .

Un rien caricatural ? Forcer le trait, revient souvent à objectiver un problème estompé ou même passé sous silence.



(*) prix Medicis 2010
Commenter  J’apprécie          90
La Belle Affaire

LA BELLE AFFAIRE de T.C. BOYLE

On aurait pu sous titrer « les pieds nickelés cultivent de la marijuana «

3 loosers se voient proposer une affaire en or par un copain. Planter 2000 graines de marijuana, entretenir arroser et encaisser. Simple...sauf que de la graine aux dollars......

Roman picaresque, hilarant, déjanté dans un style époustouflant, fait de phrases percutantes, un moment de bonheur.
Commenter  J’apprécie          90
Voir la lumière

"Voir la lumière" s'ouvre sur quinze pages jubilatoires retraçant la découverte fortuite du LSD par Albert Hoffman qui le premier en réalisera la synthèse.



La suite du roman nous replonge dans une époque , celle des sixties et d'une jeunesse en quête d'amour et de liberté. A travers les retraites d'une communauté sous l'emprise de Timothy Leary (ancien prof d'Harvard remercié et gourou du LSD) , T.C. Boyle nous embarque pour un voyage halluciné où pas mal d'illusions passeront à la moulinette.



Le récit suit en particulier le parcours au sein de cette communauté d'un couple d'assistants universitaires et de leur jeune enfant. Leur enthousiasme de départ, la sincérité de leur démarche et leur quête de sens résisteront-ils à cette utopie ?



Une très belle écriture, comme toujours avec T. C. Boyle, pour une visite en immersion sans complaisance ni moralisation dont on resort en respirant un bon coup. Ouf...
Commenter  J’apprécie          92
América

Livre poignant sur les conditions des émigrants mexicains en Californie dans les années 90.



Tragique bien évidemment, mais encore plus si on se rend compte que rien n'a changé 30 ans plus tard, et que cela est universel. Il suffit de regarder les migrants en méditerranée pour s'en rappeler.



Je savais la condition de ces Mexicains illégaux difficile, je ne l'imaginais pas à ce point dramatique.



Boyle a réussi un grand livre à mon humble avis.
Commenter  J’apprécie          92
Voir la lumière

Le nouveau roman de l’auteur de « water music » nous plonge dans les années hippies, et plus spécialement, dans les expériences psychiques liées aux drogues psilocybines et LSD.



Comme de coutume, avec T.C Boyle, il s'agit d’un excellent livre. Son type d’écriture s’est mis au service du sujet ; sans nous laisser reprendre notre souffle, l’action s’enchaîne et dérape.

En plus du style, le livre parle avec justesse des aspirations d’une époque : l’émancipation intellectuelle, le sentiment d’invincibilité, la libéralisation des mœurs… les dialogues sont très crédibles.



J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, d’autant plus que — à ma connaissance — l’on écrit peu de romans sur les drogues psychédéliques. Ma motivation à le lire fut double, c’est un romancier que j’apprécie énormément et qui parle d’un sujet qui me fascine.

Un nouveau livre de références sur les drogues hallucinogènes, à rajouter sur l’étagère des « Flash », de « l’herbe du diable et de la petite fumée », et des « portes de la perception »...

Commenter  J’apprécie          90
Water Music

Mon humble avis : Water Music est le premier roman de TC Boyle, auteur américain que j’apprécie particulièrement, notamment pour d’amour et d’eau fraiche ou America qui sont de très bons romans contemporains. Water Music n’est pas dans le même registre et dénote dans la bibliographie de l’auteur et pourtant c’est à mon avis son meilleur livre. Ce roman d’aventure est à la fois drôle, cynique, sombre et époustouflant. L’auteur nous plonge dans un Londres miséreux et glauque avec des passages saisissants dignes de Dickens puis l’action bascule en plein désert ou dans la jungle et c’est toujours aussi juste et passionnant. Les deux héros font preuve d’un courage et d’une abnégation qui force l’admiration et même dans les pires situations ne se départissent jamais d’une certaine loufoquerie qui participe au plaisir qu’on prend à lire ce pavé de 700 pages. Water Music est un roman superbe, l’écriture de Boyle est aérienne et cette oeuvre tirée des véritables mémoires de Mungo Park (voyage à l’intérieur de l’Afrique 1795) reste un de mes moments de lecture les plus mémorable. Un ENORME plaisir de lecture.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
Commenter  J’apprécie          90
Water Music

Si vous prenez ce livre en main vous ne pourrez plus le lâcher ! On y suit les aventures rocambolesques et périlleuse d'un explorateur en Afrique, Mungo Park, on se demande d'ailleurs comment il fait pour rester vivant vu tout ce qui lui arrive. On suit aussi en parallèle les péripéties d'un voleur arnaqueur, Ned Rise "p62 : ni Twist, ni Copperfield, ni Faggin (des personnages de Dickens) lui-même jamais ne connut une enfance comparable àcelle de Ned Rise...une enfance à donner le frisson à un Zola", pour résumer le personnage. Mungo dans l"enfer du désert et de la jungle africaine, Ned dans l'enfer de la violence et de l'extrême misère du Londes de l'ère victorienne. Tout cela écrit avec beaucoup d'humour noir, de dérision, de folie. Bien évidement les destins et chemins des deux hommes vont se croiser et ils vont vivre la fin de l'aventure ensemble. Il y a une foule de personnages secondaires, tous pittoresques, et on évolue entre le continent africain et l'Angleterre victorienne tout au long du livre. Il y a de nombreuses références à la littérature et le traducteur à mis pas mal de notations pour nous éclaircir, mais j'ai trouvé la lecture fluide et aisée et très agréable.
Commenter  J’apprécie          90
25 Histoires bizarres

T.C. Boyle possède un don précieux, il maitrise l’art et la manière de raconté des histoires.

Qu'elles soient banales ou bizarres, comme c’est le cas ici avec ce recueil de 25 nouvelles judicieusement nommé « 25 histoires bizarres », Boyle sait nous attraper avec son langage simple et imagé. Les scènes sont fluides et le récit aisé.

T.C. Boyle, au travers des thèmes qui lui sont chers - la fin de notre société contemporaine, le chaos, l’homme face aux éléments qu'il ne maitrise pas, l’homme face à lui-même en situation de crise - aborde des sujets universels : l’homme, ses actions et ses conséquences, son décalage par rapport à ce qui l’entoure, son sens du fatalisme, et sa façon si particulière de prendre ses responsabilités, entre autres.

Ça donne des histoires véritablement étranges, comme cette infernale « Pluie de sang » - il pleut du sang, à torrent… pourquoi, comment, on ne sait pas, on s’en fout à la limite, surtout, ce qu’on observe, c’est comment une petite communauté de hippies réagit face à cet étrange phénomène… -, ou le cruel « Explorateur de l’Arctique » - le journal de bord d’une mission américaine partie pour l’Arctique fin 19ème siècle.-

Du coup, on se promène d’un univers à l’autre, et c’est plaisant, bien que certaines nouvelles ne m’aient pas vraiment captivée, je ne doute pas que ce qui ne m’a pas vraiment accrochée ne puisse capter l’intérêt d’un ou d’une autre.

Quoi qu'il en soit, j’ai passé et je passe encore de bons moments à lire une de ces histoires courtes, choisie un peu au hasard, laissant le titre m’attirer, puis me perdre instantanément dans un univers étrange, car quand le thème abordé m’attire, T.C. Boyle sait me happer en quelques mots, c’est ça son pouvoir sur moi, un peu comme Stephen King, qui œuvre dans un genre totalement différent, mais dont le style simple et direct s’apparente à celui de Boyle en cela qu'il vous « chope » en quelques secondes, installant rapidement une situation, des personnages qui sonnent vrai, et n’est-ce pas ce qu'on demande d’abord à un bon écrivain, qu'il nous transporte ailleurs ?

Commenter  J’apprécie          90
Un ami de la terre

Californie 2025, Ty Tierwater, 75 ans et pas trop mal conservé grâce aux progrès de la médecine, est gardien d'une ménagerie privée appartenant à Mac, star du show-bizz, qui s'entête à vouloir sauver les derniers survivants des espèces animales qui ont disparu. Le réchauffement climatique, les pluies acides dues à la pollution ont transformé le continent nord-américain en vaste poubelle, où les pluies diluviennes succèdent sans transition aux sécheresses sans fin, où la nourriture de base est composée de poisson-chats (seules bestioles que l'on arrive à trouver) et de saké. Les arbres ne sont plus qu'un souvenir de même que les plaisirs simples de la vie. Seules les bagnoles et les centres commerciaux ont résisté...



Mais voilà que Ty reçoit un appel de son ex-femme Andréa et tout un flot de souvenirs remonte à la surface et nous ramène 50 ans plus tôt, quand Ty et Andréa militaient pour "La Terre pour toujours", association composée d'éco-guerriers. Passant du statut de citoyen ordinaire à celui d'activiste passionné et intransigeant, admirateur d'Edward Abbey, Tierwater se souvient de ses années glorieuses, des drames, des excès et des bonheurs qui ponctuèrent sa vie. Et le lecteur assiste à la dégradation inéluctable de notre environnement que nos héros tentent, en vain, de sauver.



Voilà le monde lugubre, et à peine éxagéré, qui nous attend et que nous peint avec jubilation Boyle, ne se privant pas d'égratigner la société nord-américaine au passage. (C'est quand même un peu moins noir que "soleil vert", notamment grâce à l'humour caustique de Boyle.) Si l'humanité en prend pour son grade, l'écrivain témoigne cependant d'une belle affection pour une certaine catégorie de gens, les marginaux, ceux épris d'idéal ou qui n'ont que faire du mode de pensée unique.

Un roman qui m'a donc bien plu et un autre auteur américain, découvert par hasard, dont j'aimerai explorer l'oeuvre.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          90
Voir la lumière

En 1943, un chercheur découvre une nouvelle molécule à Bâle, dans les laboratoires Sandoz. Cette molécule, connue quelques années plus tard sous le sigle LSD, est issue de l’ergot de seigle : ses effets psychotropes sont porteurs d’espoir pour le traitement des maladies mentales.

Dans les années 60, Fitz, jeune étudiant en psychologie, est recruté par son directeur de thèse, le charismatique Timothy Leary, pour faire partie d’une expérience autour du LSD, alors commercialisé par les laboratoires Sandoz. Fitz et sa femme Joanie deviennent vite accro aux séances hallucinatoires organisées par Leary et son collègue Dick Alpert. .

Mais les expériences de Leary menés sur ses étudiants entrainent son licenciement d’Harvard ; il loue alors une grande demeure à Millbrook, dans l’Etat de New-York, afin de pouvoir continuer à mener ses « recherches ». Une douzaine de couples le suivent, dont Fitz et Joanie, qui s’installent à Millbrook avec leur fils Corey, adolescent. Mais progressivement, les adultes participants éprouvent le besoin de recevoir quotidiennement leur dose de LSD, surnommé le « sacrement » ; la liberté sexuelle s’instaure dans la communauté, mettant en péril les couples…

A partir de l’expérience véridique menée par Leary et Alpert, T.C. Boyle a construit un formidable roman, dont la communauté en vase clos n’est pas sans rappeler une autre expérience décrite dans son précédent roman Les Terranautes. On retrouve le même regard omniscient et ironique de l’auteur, qui décrit sans prendre parti, mais où tout se lit entre les lignes. Le lecteur sent bien les personnages de Fitz et Joanie devenir de plus en plus dépendants de leur dose de « sacrement », mais eux ne semblent pas en avoir conscience, dans un premier temps du moins.

T.C. Boyle décrit remarquablement cette époque des années soixante, où toutes les expériences étaient à tenter ; où la jeunesse cherche à s’affranchir des carcans de la société, à travers la liberté sexuelle en communauté notamment. Il met également son talent de conteur pour raconter ce que fut l’expérience du LSD et d’autres drogues, la recherche de la lumière, d’aller au bout de la conscience, les expériences mystiques et psychédéliques. Il raconte aussi la musique des années soixante, le jazz, les Beatles ; on y croise Ken Kesey et Aldous Huxley, adeptes des expériences psychédéliques.

Au-delà de la peinture de cette époque, le roman s’attache à mettre en scène un couple dont nous suivons l’évolution avec un intérêt qui ne faiblit pas, et dont le destin se joue sur ces quelques années cruciales.

Encore un grand roman de cet auteur incroyable, qui ne manque jamais de nous surprendre et de nous emporter.

Commenter  J’apprécie          80
América

Un grand roman, sans conteste. Une fin inattendue, qui remue et fait réfléchir. Les personnages et les situations sont caricaturales à souhait mais c'est pour mieux asseoir l'intrigue et atteindre le lecteur. Je gage que ce récit restera indémodable tant ce que l'auteur dénonce est indémodable : les conséquences du capitalisme : l'accumulation de richesses pour quelques uns, la misère pour les autres, les déplacements de population, la peur de l'autre, l'intolérance, les dégâts portés à l'environnement, etc.

Le personnage de Candido est la transposition moderne de celui de Job dans la Bible. Plus proche de nous, il me fait penser aux malheureux en Méditerranée qui perdent la vie en voulant atteindre les côtes européennes et des autres que le laxatif Salvini repousse tant qu'il peut. Le personnage de Delaney, c'est nous, ne nous y trompons pas. Il est bien gentil, n'est au fond pas raciste, mais quand même achète une arme et accepte peu à peu l'intolérance ambiante, habitué qu'il est à sa petite vie pépère de banlieusard friqué.

Je ne le nie pas : je fais, nous faisons partie pour beaucoup de cette masse de gens qui observent, réfléchissent parfois mais n'agissent que peu. Tant que personne ne mettra au coeur de son projet de vie, l'altruisme et l'humanisme, nous risquons, je le crains de ressembler longtemps à Delaney.

Mais, pardonnez-moi, je m'égare.

Bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Water Music

Dans le genre aventure exotique picaresque et baroque, nous sommes ici en excellente compagnie, crédible périple africain de Mungo Park, écossais de son état, talentueux et fantasque, amoureux débridé d'une belle impatiente, tout aussi épris d'Afrique, plus particulièrement et de manière obsessionnelle, du fleuve Niger, ligne de démarcation entre le désert hostile, territoire des Maures esclavagistes, et la savane peuplée de Noirs aux moeurs inquiétants difficilement compréhensibles vu d'Occident en ce dix-huitième siècle habité par la soif de découvertes de terres inconnues "forcément" prometteuses de lendemains enrichissants, dans tous les sens du terme. Nous avons Johnson, compagnon et guide du premier, Noir mandingue, tribu, d'après ma géographie personnelle, originaire de ce qui sera plus tard le Sénégal, sous réserve de vérification. Ces deux-là chevauchent, marchent, piétinent, frôlent la mort, trouvent le Niger, le premier rentre à Londres, puis en Ecosse, le deuxième...non, pour des raisons que je garderai secrètes.

Londres en ces temps anciens abritait une faune interlope, survivance du monde animal, la loi de la jungle s'appliquant au quotidien, la monarchie britannique appliquait à la lettre la loi dite "du plus fort", au mépris de toute considération sociale. Ici apparaît Nick Rise, gredin sans scrupules, né dans la boue, musicien à ses heures, opportuniste professionnel, à la bonne étoile suspecte, protégé des dieux.

Deux itinéraires en parallèle nous interrogent sur leur rencontre potentielle, qui ne peut que se produire, T.C Boyle prolongeant le suspense par une succession de rebondissements aussi loufoques qu'improbables, voire peu crédibles mais qu'importe, le plaisir de la lecture est immense, le dépaysement total et, comble du bonheur, l'histoire qui nous est narrée a un fond de vérité, aussi incroyable que cela puisse paraître.

Je vous le dis tout net, ce roman est un fleuve tumultueux qui vous entraîne sur plus de 800 pages;

A lire absolument. Pas au courant d'une adaptation cinématographique quelconque, faites-vous votre film...
Commenter  J’apprécie          80
Une mort à Kitchawank et autres bonnes nouvel..

Une « cabane » dans la première nouvelle, une yourte dans la deuxième, une communauté dans des villas autour d’un lac, le tout aux Etats-Unis, mais aussi une maison dans la zone interdite de Tchernobyl, le lieu d’habitation semble avoir une importance certaine pour l’auteur. D’ailleurs, le thème de l’une des nouvelles est assez similaire à celui de La condition pavillonnaire de Sophie Divry, mais en commençant à lire, on s’attend à tout autre chose, et petit à petit, une vie se déroule, et comme dans le roman que je cite, l’euphorie n’est pas forcément au rendez-vous !



T.C. Boyle accorde une grande attention à ses personnages, à leurs dialogues, à leurs actions. La particularité de ces nouvelles est qu’elles ne sont pas « à chute » à la manière française, mais pas seulement des tranches de vie ou des atmosphères non plus. Elles font aller les personnages d’un point A à un point B, il ne s’est pas toujours passé de grand événement, mais pourtant ils ont fondamentalement changé. Et vous n’imaginez pas comme l’auteur peut rendre ça captivant et troublant…



Je n’aurais une petite restriction que sur la dernière nouvelle, qui est si différente des autres par le personnage et l’époque que je suis restée à côté… mais par rapport à la force des quatorze autres textes, ce n’est rien ! Je connaissais déjà l’écriture de l’auteur par des romans plutôt amples, comme Water music, ou dans un genre très différent, America ou Les vrais durs, je l’ai trouvé tout autant à l’aise avec les formes courtes, il installe l’histoire et les personnages en quelques phrases bien posées, et c’est vraiment un plaisir à lire, et presque un déchirement de quitter chaque univers !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          80
América

AMERICA

T.C BOYLE

6/10

Deux mondes

Aux Etats-Unis d’Amérique les migrants Mexicains existent, ils s’installent ils deviennent citoyens Américains. Ils survivent dans le dénuement alimentaire et matériel. Chez eux une malheureuse délinquance et stupide violence devient quotidienne. Les WASP existent aussi. Des familles rangées, à l’abris de tout malheur subsistent.



Lequel de ces deux mondes est le plus intouchable ?



Que se passe t-il quand un de ces mondes rencontre l’autre ?
Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de T. C. Boyle (1745)Voir plus

Quiz Voir plus

j'ai la mémoire qui flanche !

Ces sacrés romains m'auraient "rebaptisé" Hercule ?

Vrai
faux

18 questions
263 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , mythologie , antiquitéCréer un quiz sur cet auteur

{* *}