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Critiques de T. C. Boyle (299)
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Water Music

Baroque !



Tout est vrai ou presque dans ce récit merveilleux des tribulations de Mungo Park un écossais, qui à la fin du 18e siècle, part découvrir l'Afrique noire et plus particulièrement le mythique fleuve Niger dont on ne savait rien.

Boyle ne lui donne pas un très beau rôle, il nous raconte le côté sombre, voire souvent ridicule de l'aventurier, le point de vue de sa femme, ses rapports avec ses compagnons, et trace autour des personnages annexes un tableau naturaliste des moeurs de l'époque à Londres, en contrepoint aux rencontres fantasmagoriques et rocambolesques africaines.



Je n'ai mis que 7 étoiles parce que 800 pages ça pèse son poids ...





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Après le carnage

APRÈS LE CARNAGE de T C BOYLE

Tim et Alma vivent ensemble sur la côte de Santa Barbara, elle s’apprête à donner une conférence sur l’élimination des rats noirs dans les Channel Islands, vraisemblablement arrivés accidentellement lors du naufrage d’un navire en 1859. Elle explique que les rats sont responsables de 60% de l’extinction des espèces sur les îles dans le monde et le programme de leur élimination sur Anacapa une petite île qui fait partie du parc national. Elle est interpellée par Lajoy, un riche commerçant qui a créé une association de défense des animaux, rats y compris. Il est aidé dans son entreprise par Anise son amie. L’homme est violent, bénéficie d’une large base d’adhérents, se fait expulser et va monter une expédition pour distribuer des granulés de vitamine K censés protéger les rats. Son projet échoue, il porte l’affaire devant les tribunaux et Alma, forte du succès sur Anacapa, veut étendre son action sur Santa Cruz avec l’élimination de cochons qui détruisent toutes les autres espèces animales. Lajoy furieux de son premier échec va désormais se lancer dans des tentatives d’obstruction à très haut risque. La lutte sera sans merci.

Le livre n’a rien d’exceptionnel mais a le mérite de poser des questions sur l’écologie et sa limite. Pourquoi protéger des espèces en éliminant les autres et au nom de quoi? La violence est elle acceptable et jusqu’où peut elle aller? T C Boyle mélange habilement écologie et aventures personnelles avec Alma d’un côté et Anise de l’autre qui ont chacune des liens affectifs importants sur Santa Cruz avant que les Channel Islands ne deviennent parc national.
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Vingt cinq histoires d'amour

N'étant habituellement par une adepte des nouvelles, j'avoue avoir pris beaucoup de plaisir à lire 25 histoires d'amour de TC Boyle , publiées par Playboy, The New Yorker, Penthouse.

Tc Boyle s'apparente à un peintre jonglant entre une multitude de palettes, recréant les innombrables couleurs de l'amour.

Se voulant parfois cynique sur le tableau des sentiments dans notre société moderne, c'est à coup de fusain grinçant qu'il noircit ses pages ;

Touchant lorsqu'il esquisse une aquarelle aux tons chatoyants d'un amour impossible et attendrissant ;

Cocasse, lorsqu'il caricature à l'extrême nos peurs les plus enfouies;

Cruel, il l'est aussi face à la passion destructrice, telle une toile vierge qu'il assassine à coup de pinceaux meurtriers.

Reste un coup de plume indemne, mené avec talent par TC Boyle, rescapé face à la mièvrerie sentimentale habituelle.

Drôle, Cynique, inventif, burlesque et réaliste.

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Histoires de couples

T.C. Boyle (Tom Coraghessan Boyle) est un écrivain et romancier américain né en 1948 à Peekskill dans l’Etat de New York. Depuis 1978, il anime des ateliers d’écriture à l’Université de Californie du Sud et vit près de Santa Barbara, dans une maison dessinée par l’architecte Frank Lloyd Wright. Il est l’auteur de nombreux romans et de plusieurs recueils de nouvelles comme celui-ci, Histoires de couples, qui vient de paraître.

Sept textes dont plusieurs nous entrainent dans un futur plus ou moins proche : La Box à revivre, une box permet à ceux qui s’y connectent de revivre un épisode choisi de leur passé, comme essayer de comprendre pourquoi votre femme vous a quitté ; Ne sommes-nous pas humains, faune et flore sont génétiquement modifiables et l’on peut désormais choisir, sur un menu, toutes les qualités qu’on désire pour son futur enfant ; L’eau ne nous manque pas, plusieurs années de sécheresse ravagent le pays conduisant à des mesures d’économie drastiques, une chamane propose ses services… A moins qu’un couple ne déménage au soleil, s’apercevant trop tard que le village est infesté de fourmis (La Fourmi argentine) ; ou bien encore, un homme se fait voler sa voiture dans un parking avec la chienne de sa copine restée à l’intérieur, les conséquences en seront malheureuses pour le couple (Vol et autres litiges)… etc.

Ce sont quelques-uns des sujets de ces nouvelles. T.C. Boyle sait raconter des histoires, ses textes sont denses sans jamais être ennuyeux car son écriture vive et enlevée pousse le lecteur à le suivre et comme ses récits sont pleins de surprises et d’invention, on se délecte.

En toile de fond l’écrivain dénonce les travers du monde d’aujourd’hui et celui vers lequel on s’engage : que ce soit les technologies modernes, les conséquences du réchauffement climatique, l’évolution des mœurs sociétales… mais c’est finement dit et présenté, partant de la cellule familiale pour nous laisser élargir notre réflexion à la société tout entière.

Un bon bouquin.

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Water Music

Une fois dépassé le côté déroutant de la construction passant, sans liaison, d'un personnage à l'autre, sans qu'on sache quel est leur lien, la lecture devient intéressante, les aventures des héros bien menées entre cocasse et tragédie. Un petit regret sur une fin qui traîne un peu et qui aurait pu être plus pertinente.
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San Miguel

San Miguel, petite île au large de Santa Barbara en Californie est un endroit isolé, difficile â habiter, battu par les vents et la pluie, sans arbres, avec une seule maison occupée par une seule famille s'occupant des moutons, coupée du continent. Pour y vivre il ne faut pas craindre le travail ni la solitude. Pourtant, deux familles viendront y vivre, l'une en 1880, l'autre en 1930, affrontant les mêmes conditions, le même climat et le même isolement mais si l'une des familles y vit des moments plus sombres, l'autre y vivre de bons moments et une belle expérience qui se gatera à la fin.



C'est mon sixième roman de T.C. Boyle que je lis et peut-être son plus beau. Souvent dans ses romans il met en scène le combat de l'homme contre la nature, mais cette fois la nature, le climat et l'isolement y moment un rôle central. Avec beaucoup d'humanité et de sensibilité Boyle nous montre que des personnes différentes affrontant des conditions semblables peuvent vivre des expériences différentes. Il nous fait la démonstration que ce n'est pas les conditions extérieures qui déterminent notre aptitude au bonheur mais nos dispositions intérieures. Ce fut un très agréable moment de lecture.
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Voir la lumière

TC Boyle s'est fait une spécialité de raconter les héros de la contre-culture américaine. Après Lloyd Wright, Kinsey, Kellogg et bien d'autres, il s'en prend cette fois à Timothy Leary le chantre du LSD.



Pour Leary le LSD n'est pas une drogue mais un médicament pour libérer les facultés du cerveau et traiter les maladies psychiatriques. En scientifique ce professeur avec l'aide d'étudiants et de confrères va créer un groupe témoin pour tester les effets du produit miracle. A partir de là cette équipe, qui devient vite une communauté, va vivre en marge de la société que son comportement heurte dans son conformisme. D'autant que dans les années soixante l'expérimentation des drogues s'accompagne de changements sociétaux dans l'éducation des enfants et la vie sexuelle.



Comme souvent chez Boyle c'est à travers les yeux d'un disciple que le portait du maître se dessine. L'étudiant Fitz, sa femme Joanie et leur fils Corey vont intégrer ce qui ressemble de plus en plus à une secte qui va se laisser dépasser par les effets du LSD.

En bon moraliste Boyle observe ses personnages se perdre dans une liberté factice, reconnaître l'échec pour certains ou aller jusqu'au bout d'une démarche destructrice pour d'autres. Il excelle à décrire ces personnages charismatiques comme Leary, qui ont la faculté d'entraîner les autres dans des explorations aventureuses qui ne laissent pas indemnes.



Pour ceux qui ne connaissent pas encore TC Boyle ce roman est une bonne introduction, pour les autres il aura un goût de déjà lu avec des longueurs, on y retrouve toutefois le talent de la narration de Boyle et l'empathie qu'il sait provoquer pour ses personnages.

En particulier il construit avec Joanie le très beau portrait d'une femme qui d'abord se sacrifie volontairement à la réussite de son mari puis fait preuve de lucidité et de courage pour dire non au destin qu'on lui impose.
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Talk Talk

T.C. Boyle (Tom Coraghessan Boyle) est un écrivain et romancier américain né en 1948 à Peekskill dans l’Etat de New York. Depuis 1978, il anime des ateliers d’écriture à l’Université de Californie du Sud et vit près de Santa Barbara, dans une maison dessinée par l’architecte Frank Lloyd Wright. Il est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles ainsi que de nombreux romans comme Talk Talk qui date de 2006.

Dana, jeune femme sourde, donne des cours de littérature dans un établissement destiné aux malentendants. Un banal contrôle routier va faire basculer sa vie dans le cauchemar quand son nom renvoie à une liste de délits variés, « émission de chèques sans provision, attaque à main armée – et ainsi de suite. » Incarcérée durant plusieurs jours, à sa libération elle est virée de son boulot et confrontée à de multiple créanciers. Avec l’aide de son ami Bridge, elle se lance dans une folle aventure, retrouver celui qui a usurpé son identité…

Le scénario va nous entrainer à travers les Etats-Unis, de la côte Ouest à New York, dans ce qui peut s’apparenter à un gentil thriller ou road-movie montant en intensité, car après Dana, c’est au tour de Bridge d’être directement attaqué par l’usurpateur quand il réalise qu’ils sont à ses trousses. La pression change de camp, l’escroc qui se la coulait douce en utilisant de multiples identités et cartes de crédits, cachant ses turpides à la femme qui partage sa vie, va devoir s’activer pour échapper aux uns tout en faisant croire à sa compagne que tout baigne.

L’aspect angoissant du roman, c’est si j’ose dire, la banalité de l’escroquerie dont est victime Dana car le lecteur réalise que ça pourrait lui arriver très/trop facilement aussi ! Et la victime se retrouve prise dans un engrenage diabolique, un cauchemar quasi kafkaïen, face aux autorités et administrations, car il devient très difficile de prouver sa bonne foi. Humiliation, folle dépense d’énergie, comptes bancaires vidés, impossibilité de compter sur la police qui a d’autres chats à fouetter, Dana et Bridger vont en baver des ronds de chapeau et quand la poursuite aboutira à la rencontre physique entre chacun des acteurs…

T.C. Boyle traite ici du problème de l’usurpation d’identité via la face noire de l’informatique et d’Internet, une escroquerie qui semble assez courante dans son pays tout en abordant en parallèle, la situation des malentendants qu’il a bien étudiée et qu’il nous ressert avec précision et légèreté. A noter qu’il est aussi beaucoup question de nourriture, « pour lui, le repas, c’était sacré, parce que si on ne s’asseyait pas pour dîner tranquillement, on n’était pas un être civilisé ». On sait l’écrivain bavard, d’où ces cinq cents pages qui méritaient d’être dégraissées, mais le rythme est bon, sans relâche et Boyle sait raconter ses histoires. Dommage que l’épilogue soit si faible et laisse le lecteur sur sa faim, un comble au vu de la phrase précédente !

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Après le carnage

Le propos est plutôt intéressant entre les défenseurs d'une nature qu'il faut garder intacte et ceux qui veulent la protéger en lui donnant un coup de pouce ... en exterminant les nuisibles. Mais hélas c'est long, poussif et un poil ennuyeux.
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Histoires sans issue

T.C. Boyle est un fin observateur du monde qui l'entoure. Dans ses nouvelles, il semble dresser des portraits de personnes, mais il y croque également notre société, ses bons et ses moins bons côtés. Nous finissons toujours par nous reconnaître dans un personnage, principal ou secondaire.



Boyle ne nous sert pas des nouvelles classiques, avec cette bonne vieille chute qui bouleverse tout, même si certaines nouvelles se terminent par un (petit) coup de théâtre. Il nous livre des tranches de vie. Le lecteur croise des gens, fait un bout de chemin avec eux et les quittent pour d'autres cieux ensuite. T.C. Boyle arrive à nous faire plonger dans ces univers car il inscrit ses nouvelles dans une certaine longueur. Elles font en moyenne une trentaine de pages, ce qui permet d'approfondir quelque peu, d'explorer les situations, de prendre son temps, de rompre l'unité d'action, de lieu et de temps. Et de montrer les diverses facettes de l'âme humaine.



Pour T.C. Boyle, tout n'est pas négatif dans la nature humaine. Beaucoup de nouvelles contiennent des motifs d'espoir, balancés par nos travers. Ainsi dans Sin Dolor, une nouvelle particulièrement noire où un enfant ne ressentant pas la douleur est exhibé par son père pour de maigres recettes, le médecin est partagé entre son intérêt personnel, sa curiosité scientifique et son serment d'Hippocrate. On peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide.



Tout comme dans La Conchita où le livreur d'un organe vital se retrouve à sauver des vies tout en mettant celle de la personne à qui est destiné le foie en danger.



Boyle peut aller dans une forme d'horreur (cf. Sin Dolor ou Treize Cents Rats où un veuf dépressif prend un couple de rats comme compagnons... mais les rats se reproduisent fort vite), mais il est très à l'aise dans l'humour à froid, comme le montre Pare-Balles sur le créationisme, ou L'Infortune de la Mère d'Aquiles Maldonado où la mère d'un joueur de base-ball vénézuélien actif aux USA est kidnappée. Tout cela est souvent cynique, bien vu, mais aussi profondément humain. Et l'écriture fine délivre toujours une charge poétique bienvenue.
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América

T.C. Boyle (Tom Coraghessan Boyle) est un écrivain et romancier américain né en 1948 à Peekskill dans l’Etat de New York. Depuis 1978, il anime des ateliers d’écriture à l’Université de Californie du Sud et vit près de Santa Barbara, dans une maison dessinée par l’architecte Frank Lloyd Wright. Il est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles ainsi que de nombreux romans. Celui-ci, América, date de 1995.

Delaney Mossbacher est écrivain, rédigeant des articles écolos pour la presse ; sa seconde femme, Kyra, bosse pour une agence immobilière ; avec Jordan le fils de sa femme, leurs deux chiens et le chat, ils habitent une jolie maison dans un domaine de résidences huppées vers Topanga Canyon, près de Los Angeles, loin de la grande ville et de ses dangers. Un soir, alors qu’il rentre chez lui en voiture, Delaney renverse sur la route un « chicano », un Mexicain entré clandestinement en Californie. Candido, c’est son nom, vit misérablement dans les broussailles au fond d’un ravin, avec sa jeune femme América, enceinte. Ils sont venus aux Etats-Unis, pour fuir la misère, la violence et la corruption régnant dans leur pays, bien décidés à travailler dur pour s’en sortir.

Deux mondes que tout oppose, en théorie à cent lieues l’un de l’autre et pourtant si proches. La bourgeoisie aisée du monde de Delaney, ses belles demeures, ses belles voitures, la campagne toute proche, au fond du jardin, où il excursionne pour faire ses observations animales et alimenter ses articles. Et dans cette campagne, tapie dans les coins sombres pour échapper à la police et aux services de l’immigration, des Mexicains qui vivent là comme des bêtes, moins bien même, sans ressources, ne parlant pas la langue du pays, qu’on ne voit que sur le parking de la supérette, attendant le bon vouloir d’un patron qui les engagera peut-être pour une journée de labeur avant qu’ils ne retournent dans leur trou pour la nuit.

La faim (sauf à bouffer dans les poubelles), la soif (boire l’eau croupie de l’arroyo), l’humiliation (lui le mari ne peut subvenir aux besoins de sa femme), la violence (América sera violée, Candido sera battu), T.C. Boyle nous plonge dans le destin tragique de ces immigrés qui fuient leur pays, prêts à endurer les pires souffrances pour, non pas toucher le gros lot, mais obtenir le minimum vital pour vivre dignement, à savoir un job et un toit. Candido et América vont devoir affronter, non seulement l’indifférence ou la répulsion des locaux mais aussi, leurs propres frères de misère, Mexicains aussi pauvres qu’eux mais qui n’hésiteront pas à les dépouiller du peu qu’ils possèdent, le combat pour la vie est sans pitié. Le lecteur enrage d’impuissance, car l’écrivain a pris soin de nous montrer Candido et América sous un jour favorable.

De leur côté, nos Américains bon chic, bon genre, commencent à s’inquiéter de la présence de ces bandes de Mexicains venant dévaloriser leur décor ou source de tracas. Ils vont faire dresser un mur autour de leur domaine, avec un portique et un vigile à l’entrée. Et lentement, mais sûrement, nous assistons au retournement de pensée de Delaney, lui le libéral, opposé au départ à ce mur va s’y résoudre d’abord par lâcheté conjugale (sa femme y tient, elle), puis par paranoïa, allant jusqu’à traquer les Chicanos jusqu’au fond de la ravine armé d’un révolver. Ou comment le racisme, la peur de l’autre, en vient à gangréner même ses plus farouches opposants. Le roman s’achevant dans un final apocalyptique où l’écrivain, pour ne pas rendre son bouquin plus noir qu’il n’est déjà, semble ouvrir une porte à l’espoir en l’homme… ?

Roman magnifique pour la forme. L’écriture est limpide, même si des tournures de phrases m’ont parfois étonné (« la petite boite noire à lui prêtée par le Service de surveillance électronique du comté de Los Angeles »), extrêmement détaillée comme toujours chez Boyle, portée par un souffle puissant, sans que le texte ne soit dénué d’humour pour autant ou de scènes grandioses. Roman dramatique pour le fond, car écrit il y a vingt ans, il reste complètement d’actualité, peut-être même pire encore.

Un excellent roman.

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Les femmes

.....refermé à la page 140...! et déjà un exploit d'avoir tenu jusque là..!! ce livre ne doit intéresser que les proches de Frank Lloyd Wright...! malgré le style talentueux indéniable de Boyle, la vie et l'entregent de ce Wright ne m'intéressent pas plus que celle de mes voisins...
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Après le carnage

Une fable écolo de 470 pages. Ou comment les Channels Islands, petit archipel au large de Santa Barbara, va se retrouver au cœur de querelles militantes écologiques sur deux générations. Un humour noir corrosif sur les positions écologiques extrémistes des uns et des autres. De constants allers-retours entre présent et passé des divers personnages mais le fil rouge tient surtout au combat acharné entre Alma Boyd Takesue, la biologiste qui veut éradiquer les rats sur une des îles des Channels Islands où sa grand-mère avait fait naufrage une génération auparavant, et le défenseur acharné du droit des animaux, Dave LaJoy. Prise de becs, actions violentes, préméditations : rien n’échappe à leur combat !

Une lecture qui m’a rappelé O.N.G ! de Iegor Gran. Autre genre, mais même dérives entre défenseurs de tout ordre.
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Les femmes

J'ai vraiment beaucoup apprécié la lecture de cette biographie romancée de l'architecte Frank Lloyd Wright et des femmes de sa vie. Un récit non linéaire à plusieurs narrateurs porté par une écriture vivante et évocatrice qui s'étend sur les années productives de l'architecte (de 1909 jusqu'à la fin des années 1940). Un beau complément au roman Loving Frank de Nancy Horan sur le même sujet.
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América

Cela se passe aux Etats-Unis entre californiens bon teint et clandestins mexicains. Cela pourrait se dérouler n'importe où, n'importe quand, guerre des mondes, guerre des hommes, entre ceux qui tremblent pour leurs avoirs et ceux qui n'ont jamais rien eu à perdre. On comprend les arguments des uns et on est révolté par la condition des autres. Un roman cruel car rien n'y est fictif et que la plume de TC Boyle ne nous épargne pas. Un auteur à découvrir, absolument.
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Les femmes

Publié aux USA en 2009 et traduit en français l'année plus tard, "Les Femmes" est un roman de l'écrivain américain T.C Boyle, également auteur des romans "America" ou "Talk Talk" ou plus récemment du recueil de nouvelles "L'enfant sauvage".



"Les Femmes" nous emmène à Taliesin, domaine situé dans le Wisconsin, lequel appartenait à l'architecte américain Frank Lloyd Wright, célèbre pour son approche organique de l'architecture comme pour ses frasques amoureuses.

Haut-lieu de la vie conjugale de Wright, Taliesin sera le théâtre de nombreux conflits opposant Frank aux femmes qui partagèrent sa vie et le rempart contre les multiples invasions de la presse qui juge d'un oeil sévère les moeurs de l'homme.

C'est dans cet endroit d'une beauté audacieuse que le jeune apprenti Tadashi Sato fera ses premières armes auprès de Wright.

Bien des années plus tard, il retrace le chemin de vie de cet homme ô combien déconcertant.



En marge de l'immense passion vouée à son métier, Frank Lloyd Wright était également connu pour être un grand collectionneur de textiles, gravures, paravents, sculptures, poteries (autant de pièces qui lui servirent souvent de monnaie d'échange pour éponger ses dettes) mais aussi de femmes !

Après avoir quitté son épouse Kitty et leurs 6 enfants, il vivra quelques temps avec Mamah qui devait être la femme de sa vie mais qui trouva la mort dans le premier incendie de Taliesin.

L'année suivante signe sa rencontre avec Miriam, femme sanguine dont l'obstination lui donnera bien du fil à retordre au moment de la séparation.

Il faut dire qu'en l'absence de celle-ci, un enfant a été conçu avec une autre femme, Olgivanna, qui tout comme Mamah avant elle, devra accepter de passer pour une gouvernante afin de calmer les médias.

Frank Wright passa une bonne partie de sa vie en exil ou cloitré à Taliesin en attendant des jours meilleurs, travaillant à longueur de journée dans son atelier tandis que sa compagne du moment et ses apprentis faisaient tourner le domaine du maître.



Sacré bonhomme que cet homme-là ! Avare, constamment endetté (et à juste titre surnommé "Frank l'Ardoise") mais toujours capable de ressources insoupçonnées quand il le fallait, Wright apparaît comme un homme soucieux du qu'en dira-t-on mais uniquement lorsque celui-ci tourne à son avantage.

Séducteur et chaleureux avec les femmes, il savait se faire aimer d'elles et les installer dans son domaine en maîtresses de maison corvéables à souhait.

Au diable les tensions puisqu'il pouvait toujours s'absenter inopinément pour un quelconque chantier...

Même chose pour ses apprentis qui, après s'être acquittés d'une somme conséquente, disposaient du droit de séjourner à Taliesin sous la férule du maître comme de celui d'éplucher ses patates...



Si Boyle dresse un regard chaleureux sur l'architecte et ses créations en totale communion avec la nature, l'ironie est certes bien présente dans la voix de ce jeune narrateur faussement naïf quand il s'agit d'évoquer l'homme et l'époux, particulièrement dans les notes de bas de pages qui m'ont décoché plus d'un sourire !



J'ai particulièrement aimé les descriptions vivantes du domaine de Taliesin, personnage à part entière abritant les humeurs de ses pensionnaires, un lieu qu'il me plairait de visiter un jour.

Si j'ai été émue par les portraits de Mamah et Olgivanna, deux femmes dociles et impressionnables acceptant sans cesse son autorité, j'ai vraiment été excédée par l'hystérie et le manque de dignité de Miriam dont les interventions se voulaient sans cesse reléguées par une presse voyeuriste et inquisitrice (merci l'époque) !

Tout chez elle m'horripilait, de sa façon de critiquer sans arrêt tout et tout le monde depuis le premier jour à son acharnement dans les multiples attaques portées à son mari pour violation du Mann Act, banqueroute volontaire, adultère, "aliénation d'affection" et j'en passe.

Il faut dire que Wright a le don de susciter l'admiration comme la rancoeur ! En tant que femme, génie ou pas, j'aurais débarrassé le plancher vite fait...



Malgré mon engouement pour ce roman, j'ai tout de même souffert de quelques longueurs s'agissant du mal de mer de Wright (on le saura!), des périodes d'exil avec ses femmes et des discussions y afférant, un peu comme si toutes ces situations s'avéraient interchangeables.

Mais n'était-ce pas finalement le seul mode de vie connu de Frank Wright ? Une existence faite de dettes, de tensions, de séparations, de secrets ?



Olgivanna, Miriam, Mamah, autant de femmes et de chapitres qui s'entrecroisent dans ce roman remarquable de précision pour dévoiler la face cachée, intime du génie.
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Water Music

Destins croisés d'un explorateur anglais en quête de la source du fleuve Niger et d'un malfrat londonien (genre Oliver Twist) échappant à plusieurs reprises à la mort. Leurs chemins vont se croiser sur l'île de Gorée pour une nouvelle expédition vers le fleuve Niger.

Bien écrit mais parfois un peu long. Je me suis plus intéressé au personnage de Ned Rise qu'à celui de Mungo Park.
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D'amour et d'eau fraîche

Une communauté hippie contrainte de quitter leur Californie émigre en Alaska... J'ai beaucoup lu TC Boyle et, passée l'épreuve du temps, ce livre est l'un des deux que je préfère : pas de complaisance mais beaucoup d'humanité, et c'est drôle !!!

C'est un livre qui rend doux, parce qu'il n'épargne rien à la réalité mais sait en traduire aussi toute la poésie.
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Un ciel si bleu

Le roman suit une dizaine d'années d'une famille Californienne, du point de vue de trois personnages principaux. Ottilie, la mère, attend que son mari Franck cesse son activité de médecin pour la rejoindre à la retraite. C'est une mère aimante, qui veut bien faire, au point d'installer dans sa cuisine un incubateur à grillons pour faire plaisir à son fils Cooper. Ce dernier est entomologiste, écolo alarmiste et convaincu que les insectes sont l'avenir de nos assiettes. La famille devient donc entomophage : "Parce que son fils était entomologiste, parce qu'elle l'aimait et parce que c'était la chose à faire, Ottilie décida d'ajouter les insectes à son régime alimentaire. Au début elle avait renâclé mais Cooper l'avait eue à l'usure".Ottilie et Franck ont aussi une fille Cat, une beauté un peu écervelée partie vivre en bord de mer en Floride pour les beaux yeux de son copain Todd. Sur un coup de tête  elle achète un python Birman, animal pourtant réputé pour avoir fait des ravages sur la faune de Floride...Malgré tous les gestes écolo de la famille, le dérèglement climatique s'emballe : aussi bien en Californie où la sécheresse s'installe, les températures grimpent et les incendies fleurissent, qu'en Floride où la montée des eaux, ajoutée à des pluies incessantes devient très préoccupante.Dans son précédent roman qui m'avait bouleversée, Parle-moi, T.C. Boyle montrait la puissance de l'homme sur l'animal, en l'occurrence sur des singes destinés à tout type d'expériences. Ici la nature reprend ses droits, qu'il s'agisse des éléments ou des animaux, de la tique aux gros prédateurs.Dans le style caustique qui le caractérise, T.C. Boyle donne sa vision de ce qui nous attend côté réchauffement climatique : c'est brillant, terrible, merveilleusement construit, totalement addictif. Un roman qui fait écho à Après le carnage, un de mes préférés de l'auteur, dans lequel les hommes arrivaient à peu près à faire ce qu'ils voulaient avec la nature (sauf à la fin !). Mais dans Un ciel si bleu, il y a vraiment urgence ...climatique. 
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América

Dans "America", T.C. Boyle met en relation deux mondes qui s’affrontent et s’opposent. Nord contre Sud, riches contre pauvres, blancs contre basanés… peu importe l’angle sous lequel on aborde cette confrontation, les différences entre les deux communautés restent insurmontables, et les gagnants en sont toujours les mêmes.



Candido et America, eux, représentent les perdants. Originaires d’un village mexicain, ils sont passés clandestinement aux États-Unis, où ils campent plutôt qu’ils ne vivent au bord d’un ruisseau longeant un canyon aux alentours de Los Angeles. America, âgée de dix-sept ans seulement, est enceinte. Non loin de leur campement sommaire, se tient le domaine de l’Arroyo Blanco, quartier résidentiel de "standing" pour riches américains lassés de la trépidation et de l’insécurité du centre ville, qui veulent se préserver des tagueurs, des tueurs de gangs et des voleurs de voitures.

C’est là que vit Delaney, quadragénaire "bon teint" qui pratique le jogging, ne boit que dans les réceptions, veille à limiter sa consommation de graisse animale, trie ses déchets, pleure à l’idée des espèces en voie de disparition… Delaney, aux sympathies démocrates, qui se sent profondément humaniste et tolérant. Il est d’ailleurs l’un des seuls à protester contre le projet de pose d’un portail à l’entrée du domaine de l’Arroyo Blanco, censé protéger les 4X4, le matériel Hi-Fi et autres tapis d’Orient des résidents, projet qu’il qualifie d'antidémocratique et de réactionnaire.

Les belles convictions de Delaney vont être ébranlées à partir du jour où, ayant blessé accidentellement Candido en le heurtant avec son véhicule, il va s’ensuivre une série d’événements qui vont mener au désastre…



J’avais bien été prévenue ici, qu’ "America" est un roman très noir, mais cela ne m’a pas empêchée d’être effectivement atterrée par la dureté et le désespoir qui en émanent.

Les conditions de vie, tout d’abord, des immigrés clandestins, sont effroyables, et pire, la façon dont ils sont traités par les habitants du pays qui les accueillent –bien qu’involontairement-, est révoltante.

Force est de constater à quel point les individus qui ont eu la chance de naître dans un pays ou un milieu privilégié, se montrent incapables d’une quelconque compréhension, pour ne même pas parler de générosité, envers les plus démunis. Au contraire, ils profitent de la situation pour les exploiter, les faisant travailler pour une misère, n’hésitant pas à faire appel ensuite aux services de l’immigration pour les renvoyer chez eux dès qu’ils n’ont plus besoin de leurs services. L’auteur nous fait bien comprendre l’amère ironie de cette situation, par des exemples éloquents : ce sont des immigrés clandestins, notamment, qui sont chargés de bâtir le mur censé protéger la résidence où vit Delaney de leur propre intrusion...



Là où T.C. Boyle va plus loin, à mon sens, c’est en testant, en quelque sorte, la sincérité et la solidité des principes dont se prévalent les soi-disant humanistes. Il semble vouloir démontrer que même doté des meilleures intentions, lorsque l’homme doit mettre à l'épreuve la sincérité des dits principes, ces derniers ne font pas long feu. Ainsi Delaney, qui pour une voiture volée, oublie bien vite ses préceptes de tolérance…

Fait-il preuve d’une réelle mauvaise foi ou s’agit-il simplement d’une méconnaissance de soi ? L'évolution de son mode de pensée se fait assez subrepticement : il ressent une sorte de malaise latent, sur lequel il ne parvient pas à mettre de mots. En tout cas, à aucun moment il n’effectue de remise en question consciente face à la faiblesse de ses convictions, qu'il abandonne avec une relative facilité.

Dans une société où le bonheur se mesure à la taille de votre maison ou au modèle de votre voiture, la compassion et le partage ne sont que de belles valeurs théoriques qui s'avèrent trop contraignantes… L’ironie de la situation voulant que ce soit ce modèle qui fait rêver les migrants et leur fait traverser les frontières au péril de leurs vies !

S'autoprotéger, tout aseptiser, cacher la misère, telles sont les impératifs de ce monde d'apparences où l'on se soucie davantage de la mort d'un chien que de celle d'un homme, où l'on s'émeut tout autant de la ligne d'une auto que de la beauté de la nature !



C'est sans concession, ainsi que vous l'aurez compris, que T.C. Boyle dépeint la rencontre de ces deux mondes entre lesquels aucune communication ne semble envisageable. On ne peut s'empêcher, à la lecture de ce roman, de s'interroger sur la propre validité de nos beaux principes : que deviendraient-ils, confrontés à la sordide réalité, quand l'objet de notre humanisme n'est plus un individu imaginaire, mais un pauvre, en chair et en os, qui ne s'est pas lavé depuis des semaines et qui se montre peut-être agressif ?

"America" est un roman certes difficile, dénué de tout espoir, qui éventuellement met mal à l'aise, mais c'est bien pour cela qu'il faut le lire.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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