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Citations de Takiji Kobayashi (75)


« Que valent un ou deux gars de votre espèce ? Mais vous avisez pas de perdre ne serait-ce qu’une chaloupe ! Hors de question ! » Les propos de l’intendant avaient le mérite d’être sans ambiguïté...
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Comme quand on met des fèves à griller dans une casserole : ceux qui étaient de trop étaient projetés dans tous les sens, bien obligés de quitter leur terre pour échouer en ville.
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C'étaient des hommes qui autrefois avaient travaillé dans les champs avant le lever du jour, mais comme leur labeur ne suffisait pas à nourrir tout le monde, ils avaient été forcés de s'en aller. Au pays, seul restait le fils aîné - et même comme ça, il n'avait pas de quoi manger; on envoyait les filles à l'usine, le deuxième et le troisième fils travailler un peu n'importe où. Comme quand on met des fèves à griller dans une casserole: ceux qui étaient de trop étaient projetés dans tous les sens, bien obligés de quitter leur terre pour échouer en ville.
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C’est pas dans leur intérêt de nous tuer. Leur but, leur vrai but, c’est de nous faire turbiner, de nous pomper la sueur, de nous pressurer, mais alors jusqu’à la moelle, pour obtenir des profits faramineux.
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Même le dernier “imbécile”, même le dernier des “poivrots” avait encore assez de jugement pour voir que ce n’était plus une vie, qu’on était en train de les faire crever à petit feu (et d’ailleurs la mort de l’un d’entre eux en était la preuve éclatante).
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Que tous ceux qui ne veulent pas se faire crever nous rejoignent !
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Même morts, on est pas bien lotis, nous autres…
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En fait, toutes les guerres menées par le Japon, si on gratte un peu pour voir ce qui se cache au fond du fond, eh bien dans tous les cas, elles ont toujours été décidées par deux ou trois gros riches (mais alors des très très riches), et pour le prétexte, ils trouvent toujours quelque chose. Ces types-là, quand ils guignent une zone prometteuse, ils font des pieds et des mains pour l’avoir.
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On va pas pleurer cinq ou six bougres qui manquent. Mais ces chaloupes, je m’en remets pas !
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– Mais c’est pas possible de se foutre de la vie des hommes à c’point !
– La vie des hommes ?
– Ouais !
– Mais voyons ! Asakawa ne vous considère pas comme des êtres humains !
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On raconte que le seigneur de guerre Môri Motonari (1497-1571) avait appelé ses trois fils à son chevet, et leur avait demandé de briser une flèche, ce que chacun fit sans difficulté. Il demanda alors de briser trois flèches liées ensemble, ce qu’aucun fils ne put faire.
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Ça faisait une drôle d’impression quand même, d’être en quelque sorte devenu un cadavre en décomposition, rongé par la vermine.
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Et voilà la mer du Kamtchatka, qui semble les défier d'un : "Ah, vous voilà !"
Les vagues étaient maintenant des lions affamés, au milieu desquels le navire plus vulnérable qu'un lièvre frayait sa route.
La neige avait envahi le ciel tel un grand étendard blanc soumis aux caprices du vent.
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Une fois le travail terminé, les matelots retournaient tous les uns après les autres dans le "merdier". Leurs membres pendaient raides et gelés, pareils à de gros radis blancs. Chacun retournait vers sa couche comme un ver à soie à son casier, et se réfugiait dans le silence. Affalés sur le flanc, ils se tenaient aux montants en fer. Le bateau se secouait violemment comme un cheval qui se débat pour se débarrasser d'un taon accroché à son dos. Les pêcheurs tournaient leur regard vague vers la plafond blanc couvert d'une couche jaunâtre, ou vers les hublots bleu-noir presque entièrement sous l'eau… Certains tombaient dans un état quasi comateux, immobiles, la bouche entrouverte. Tous avaient la tête vide. Une angoisse indicible leur imposait un pénible silence.
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Chacun retournait vers sa couche comme un ver à soie à son casier, et se réfugiait dans le silence.
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L’attente du cargo était plus obsédante encore que l’attente d’une femme. C’est que ce bateau était la seule chose qui ne sentait pas l’eau salée.
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Les palans de ce rafiot étaient aussi solides que des genoux nécrosés. De temps en temps, l’une des poulies se bloquait, tandis que l’autre continuait à laisser filer le câble. La chaloupe victime de ce palan éclopé se retrouvait alors pendue en oblique, comme un hareng fumé. Dans ce genre de cas, les pêcheurs postés en dessous couraient un grand risque s’ils ne réagissaient pas assez vite. – C’est précisément ce qui arriva ce matin-là. “Ah ! Attention !” cria quelqu’un. La chaloupe lui tomba en plein sur le crâne, enfonçant sa tête dans le tronc comme un pieu en terre.
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Pour consolider les parois des galeries, on superposait des pans de chair de mineurs, comme des tranches de thon rouge en sashimi.

L’éloignement des villes était, là aussi, un prétexte bien commode pour justifier les pires atrocités. Dans les chariots de charbon, on retrouvait parfois des pouces ou des auriculaires amalgamés au minerai.
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À Hokkaidô, chaque traverse de voie ferrée était taillée dans le cadavre bleui d’un travailleur. Ceci n’est pas une figure de style. Sur les chantiers portuaires, les travailleurs victimes du béribéri étaient ensevelis vivants dans les terres gagnées sur la mer. – Là-bas, on surnommait “pieuvres” les travailleurs. Les pieuvres, c’est bien connu, sont capables de manger un de leurs propres tentacules pour survivre. Comment trouver une image plus exacte ! Dans ces contrées, chacun pouvait sans vergogne se livrer à l’exploitation la plus “primitive”, et s’en mettre ainsi plein les poches.
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L’intendant placarda aussi une affiche annonçant que ceux qui, à l’inverse, auraient le moins travaillé subiraient “la brûlure”. Il apposerait sur la chair nue une barre de fer chauffée au rouge. Dès lors, leurs journées de travail furent hantées par cette menace de la brûlure qui les suivait comme leur ombre et qu’ils ne pouvaient fuir nulle part. Les résultats sur la productivité furent spectaculaires.
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