Citations de Tatiana de Rosnay (1552)
On se dit qu'au moins les lieux gardent une légère empreinte des personnes qui les ont habités.
Je sais pas ce qu'il cherche, le freluquet, il me file des billets, et surtout il me parle, il me parle vraiment, comme à un être humain, avec respect et gentillesse, en plus il me vouvoie comme si j'étais une dame, c'est la première fois que ça m'arrive depuis longtemps. J'ai l'habitude qu'on me traite comme un chien parce que je vis sur un trottoir.
Il aime sa femme d'un amour profond, d'un amour sincère, mais il aime aussi ces envies sordides qui surgissent du bas-fond de son corps, ces lèvres anonymes, ces femmes qui ne disent jamais non.
Une épouse qui trouve des SMS d'amour ridicules, bourrés de fautes d'orthographe, dans le portable de son mari doit prendre ses cliques et ses claques ? Eh bien, bravo, madame. Je vous souhaite bien du bonheur dans votre vie étriquée. Je parie que vous avez une tronche de vieille fille et que vous vivez avec un chat miteux, plantée devant des émissions de télé-réalité.
- Comprendre ? J'ai tout pigé. Tu n'aurais jamais réagi comme ça, avant.
- Avant quoi ?
.....
- Avant que cette sorcière change la couleur de tes idées, comme aurait dit ton Zola...
....la jeune femme songea, effrayée, que le laser noir de son regard avait dû tout saisir de ses inhibitions, car ce dont elle souffrait en secret devait flotter là, juste sous la surface, à peine dissimulé pour quelqu'un qui sait bien chercher...
...- Je dois partir ! On m'attend au studio.
Expliquer ce que j’éprouvais en lisant me paraît difficile, mais je vais m'y efforcer. Vous, grand lecteur, devriez me comprendre. C’était comme si je me trouvais en un lieu où nul ne pouvait me troubler, m’atteindre.
Célestine qui t'aime comme si elle t'avait tricoté
Talentueuse, Ambitieuse, Magnétique, Arrogante, Rebelle et Artiste
Chère femme adorée, je t’écris à la hâte, hélas je ne pourrais pas venir demain mardi, je suis retenu chez moi. Je viendrais dès que possible et en attendant, je t’envoie mon cœur qui est tout à toi. Il ne se passe pas une heure sans que je pense à toi. Je te serre de toutes mes forces dans mes bras, mille et mille baisers sur tes beaux yeux, tes beaux cheveux, sur ta longue tresse parfumée.
Une tristesse lasse s’empara de Candice ; elle n’avait aucune envie de se battre avec sa mère, avec sa sœur. Il était vain qu’elle reste ici, qu’elle tente d’expliquer son point de vue ; on ne l’écouterait pas.
Je sors mitigée de cette lecture mais avec une furieuse envie de relire Emile Zola! mitigée car je ne trouve pas que ce soit le meilleur roman qu'ait pu écrire Tiatana de Rosnay. D'habitude, j'ai du mal à lâcher ses livres et là, par moment, j'ai vraiment peiné à continuer. J'ai été mal à l'aise avec la relation qu'instaure Dominique avec Candice, ou bien est-ce particulièrement bien écrit et la personnalité complexe de Dominique perturbante. Néanmoins, certains sujets importants tels la boulimie sont abordés et traités. Donc vraiment mitigée!!!
Dés ce soir elle parlerait à Dominique. Elle serait polie et ferme. Dominique comprendrait
Candice n'en revenait pas. Comment pouvaient-elles considérer Dominique de la sorte? La diaboliser ainsi?
Le jardin secret de Dominique Marquisan s'avérait des plus surprenant, mais de quel droit, après tout, y avait-elle fureté?
Ces mots me bouleversaient, me parlaient de façon intime. Je n’arrêtais pas d’y penser. Je me suis demandé pourquoi, justement, ces phrases résonnaient en moi avec tant de force. J’étais persuadée d’avoir trouvé quelque chose d’infiniment précieux et important. Mais je ne me doutais pas encore à quel point.
Il y avait peu de livres chez Candice, sauf ceux qu’elle achetait pour son fils, car chaque soir, elle lui lisait une histoire à voix haute, un moment qu’il adorait. Souvent, ils se rendaient à la librairie voisine pour dénicher des ouvrages qui pourraient lui plaire. Les fêtes de fin d’année approchaient, et Timothée avait déjà fait sa liste au père Noël ; plusieurs livres y figuraient.
Comment pouvait-on se remettre d’une pareille épreuve, surtout lorsqu’on faisait face à la solitude ? Elle écoutait la voix de Dominique Marquisan évoquer sa passion, et elle l’imaginait en train d’esquisser des pas de danse, des pliés, des arabesques, tout ce qu’elle-même ne savait pas faire avec grâce ; elle la voyait en tutu rose, sur des pointes, divine et légère, ses cheveux cendrés ramenés en chignon, et puis, tout naturellement, ses pensées s’échappèrent, hors des murs, loin de la clinique, et elle réfléchit à son travail en cours, aux emplettes à effectuer en rentrant, et au gros rhume qu’avait attrapé Timothée.
Candice brûlait de connaître son métier, de savoir quel genre de patron était ce type qui portait un nom de plante ridicule, mais petit à petit, elle commençait à saisir qu’en gardant le silence, la patiente finirait par se livrer. Ce que fit cette dernière.
Tout était sa faute, il ne se pardonnait pas ; il était un homme honnête, un type bien, qui n’avait jamais rien fait de mal de sa vie. Maintenant, il avait tout gâché, et elle était infirme.
La voix de Dominique Marquisan paraissait éteinte. Elle fermait les yeux, comme si elle cherchait à s’endormir ; sa pâleur ne s’estompait pas.