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Citations de Tawni O`Dell (63)


Elle a cette expression rêveuse propre aux très jeunes ou aux très vieux lorsqu'ils semblent fascinés par un détail que tous les autres trouvent complètement anodin. On trouve cette réaction adorable, chez un bébé, car elle prouve qu'il est intrigué par chaque objet nouveau qui apparaît dans son univers. Quand il s'agit d'une personne âgée, on la met hâtivement sur le compte de la sénilité et on passe à autre chose, mais d'après moi c'est une erreur. Dans les deux cas, je crois, elle manifeste la capacité à voir chaque aspect de la réalité sous son jour le plus simple, le plus pur. Tout le savoir issu de l'expérience n'existe pas encore pour un enfant, et n'a plus d'importance pour une vieille dame. Quand on a sa vie entièrement devant soi, ou entièrement derrière, on voit le monde à peu près de la même manière.
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Comment aurais-je pu prévoir qu'en prenant quelqu'un en charge si tôt dans ma vie j'allais m'empêcher pour toujours de laisser quiconque s'occuper de moi ?
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Je suis frappé par l'intensité de sa solitude, brusquement. Ce n'est pas un mur infranchissable et aveugle qui l'entoure, mais plutôt une brume à travers laquelle on la distingue sans vraiment pouvoir la trouver.
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Ces sont les petits à-côtés qui ont fini par me miner. Les embouteillages. L’agitation stérile de la grande ville. La nuit jamais totalement noire. Le silence jamais totalement apaisant. La constante agressivité que les gens arboraient comme une couronne.
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Je ne fonds pas en larmes. Je ne me mets pas en colère. Je ne me laisse pas envahir par le chagrin ou le remord. Je me rends compte que je finirai par devoir faire face à toutes ces émotions, mais pour le moment je me contente de fermer les yeux, de respirer profondément et d'essayer de retrouver le refuge dans mon âme.
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… Pour la première fois depuis longtemps, depuis très longtemps, le silence entre nous n’était pas une souffrance.
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Les magasins des corons, les mineurs les appelaient des « embuscades », car les prix qu’ils pratiquaient étaient d’au moins un quart supérieurs à ceux rencontrés dans les villes avoisinantes. Mais si l’un d’eux était surpris en train de faire des achats ailleurs, il était aussitôt licencié et mis à l’index. Outre qu’il devait habiller et nourrir femme et enfants, un mineur était contraint de payer sur son maigre salaire ses propres outils, la dynamite et le combustible pour sa lampe. Comme les magasins des houillères faisaient crédit, les employés se retrouvaient vite endettés auprès de leurs patrons, jusqu’au point de ne plus jamais pouvoir quitter le pays minier. Et les arriérés ne les suivaient pas dans la tombe : leurs fils, puis leurs petits-fils devaient souvent les rembourser.
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De même que les soldats expérimentés ne croient jamais leur commandant en chef lorsqu’il leur promet une guerre rapide et facile, les mineurs savaient que leur travail ne pourrait jamais être entièrement sûr. Les promesses prétendant le contraire étaient faites à un public de bonne foi – mais ignorant – par des dirigeants bien informés et tout aussi ignorants, s’agissant de questions qu’ils n’avaient jamais comprises et sur lesquelles ils ne voulaient surtout pas se pencher.
Ceux qui « savaient », comme mon père et ma mère, n’avaient d’autre choix que de s’étonner des petits jeux que ces gens confortablement éloignés des réalités jouaient avec leur oublieuse conscience, puis ils reprenaient leur travail, poursuivaient leur vie avec la certitude tacite qu’une mine sans risque n’existe pas plus qu’une guerre sans souffrance.
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On ne peut pas regretter ce qu'on n'a jamais eu. Même si j'avais toujours soupçonné que ce "jamais eu" était encore pire que tout le reste.
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Pour une femme, il est vital de pouvoir constater de temps en temps qu’avant d’être une mère soi-même, une épouse, une ex-épouse, une étudiante, une salariée, une amante, une maîtresse de maison, une contribuable, on est aussi la fille chérie d’une autre femme, et que celle-ci vous verra à jamais sous ce jour : vous et seulement vous, dépouillée de vos étiquettes de l’âge adulte, de vos responsabilités, entièrement , purement vous. Et, tandis que vous vous efforcerez de faire passer tous et chacun avant vous, elle vous mettra toujours à la première place. Remerciements de l'auteur
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Quand un être aimé devient un ennemi, que faut-il faire ? Le détruire pour sauver sa peau ? Ou l'accompagner dans son enfer.
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Elle exprime toujours ce que personne n'avait besoin de savoir mais qui, à l'instant même où elle l'a formulé, vous paraît tellement évident que vous vous demandez comment vous êtes arrivé jusque-là sans vous en rendre compte par vous-même.
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Tout comme la vérité...Je savais qu'elle était là mais que si j'avais à la regarder en face un jour mon univers n'y survivrait pas. Je ne pouvais qu'essayer de l'oublier et de prier pour qu'elle ne traverse pas mon orbite. Et dans ce contexte j'ai commencé à mettre un peu plus d'urgence dans ma vie.
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Quand elle m' a donné une rapide accolade sur le pas de la porte, c'était comme si un papillon épuisé effleurait mon torse de ses ailes battantes. J'ai compris qu'elle n'en avait plus pour longtemps : elle avait parcouru toute la circonférence de sa vie, revenant à ce qu'elle avait été au commencement, une pulsation obstinée dans l'enveloppe insignifiante du corps humain.
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La pauvreté qu'il redoutait le plus, m'a t-elle rapporté, était d'ordre spirituel. Ce qu'il craignait, c'était une vie sans réelle motivation. " On peut avoir le frigo plein, et tous les objets du monde, et même toutes les bombes du monde, avait-il dit à ma mère lors de l'un des derniers soirs qu'ils avaient passé ensemble, mais se sentir inutile, je ne vois pas qui peut résister à ça.
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J'ai été un des premiers à être mis sur le carreau...Quand j'ai appris la nouvelle, je venais de faire le quart de nuit. Je n'ai pas réfléchi. Je suis rentré à la maison directement, sans me doucher, sans me changer, rien. Avec mon casque et mon ceinturon, mes genouillères....Brusquement, j'ai compris pourquoi je ne m'étais pas douché à la mine : j'avais peur de ne plus jamais avoir cette sensation qu'on a à la fin d'un quart. Ca paraît peut être aberrant mais la fatigue, la crasse, les frissons, la sueur, tout ça, c'est ce qui me permettait de savoir que j'étais toujours vivant.
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...Et elle avait murmuré que survivre n'est pas seulement un instinct , mais aussi un art.
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Après tout, quelle est la définition de "vivre", au sens figuré? Etre capable de se sortir du lit chaque matin, de s'habiller et d'aller au travail? Pouvoir rire à une plaisanterie? Etre capable d'admirer un coucher de soleil? De goûter son passage sur terre sans être rongé par l'amertume et l'apathie? Dans ce dernier cas, je vois tous les jours des gens qui, alors qu'ils n'ont pas été frappés par un grand malheur ne sont déjà plus en vie même s'ils ne sont pas morts.
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Un panneau délavé informe : BIENVENUE A CENTRESBURG. NOUS SOMMES AU CENTRE DE TOUT ! Je n'ai jamais très bien compris de quoi, pour ma part. La ville n'est certainement pas au centre de l'Etat, mais dans la partie sud-ouest. Ni au centre du comté, ni même de la circonscription. Le plus jeune fils de Jolene, Eb, pense que la formule signifie que nous nous trouvons au milieu de l'Univers. Il n'en démord pas, même quand Harrison, son frère plus âgé, lui explique que ce qui est infini ne peut avoir de centre. L'interprétation de Harrison, c'est que nous sommes au milieu d'un tas d'ordures.
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Mineur depuis presque toujours, il comprenait, comme ses collègues, le langage du front de taille. Quand ça craquait, gémissait, soupirait, claquait, grinçait, grognait, gargouillait, chaque bruit avait sa signification : une fuite de méthane qui risquait de prendre feu, une source souterraine menaçant d'inonder une galerie, une partie de voûte près de céder....Répondant à la pelle qui ne faisait que l'effleurer, la paroi leur parlait. Quand elle a vu sa fin arriver, je suis sûr qu'elle a crié et tremblé, de sorte qu'ils ont tous compris.
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