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Citations de Thibault Isabel (29)


Par convention, néanmoins, et dans la mesure où l'expression a eu dès l'abord une portée polémique qui l'opposait au christianisme, on considère que le paganisme recouvre toute religion non révélée dépourvue de croyances métaphysiques. Même si le terme est né en Europe, il vaut également pour des religions plus lointaines qui partagent le même genre de structures conceptuelles, tel le shintoïsme japonais. Le paganisme ne se réduit pas au polythéisme, car il intègre l'animisme et le panthéisme. Toute doctrine religieuse situant la sacralité dans la nature plutôt que dans une surnature mérite d'être considérée comme "païenne".
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L’orphisme tendra à dévaluer ce monde-ci, trompeur, cruel et mauvais ; il nourrira la conviction que l’apparence chaotique au sein de laquelle nous nous mouvons doit être dissipée au profit d’une vérité stable et sereine venue des cieux. On verra se développer une morale végétarienne et ascétique du renoncement, visant à réintégrer la plénitude du Tout, contre l’ancienne morale de la participation au tumulte de l’existence.
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Pyrrhon était l’apôtre d’un scepticisme intégral. Selon lui, quel que soit le point de vue que nous envisageons, nous devons prendre soin de comprendre le point de vue opposé, afin de cerner la pertinence de chacune des perspectives en conflit – ou du moins leur pertinence apparente – et de nous tenir en retrait de toute croyance ou conviction. Le sceptique radical évite d’accorder un trop grand crédit aux idées, même en relation à un contexte donné, et préfère se ranger à la « tranquillité heureuse ». Chacun se rappelle la formule latine : « In dubio abstine » (« Dans le doute, abstiens-toi »). Au lieu de nous rendre malheureux à force de chercher la vérité, résignons-nous à ne rien connaître ; et, au lieu de lutter contre les conventions établies, choisissons de nous y soumettre avec calme. […] Même le fait de s’obstiner à dire que rien n’est vrai et que nul ne peut rien connaître du monde constitue pour Pyrrhon un attachement excessif à la recherche de la vérité et trouble notre quiétude, que les Grecs qualifiaient d’ « ataraxie ».
Cette démarche philosophique est exclusivement morale : elle porte sur l’attitude subjective à adopter face au monde et ne dit rien sur la nature objective du réel. Elle refuse par principe de porter un quelconque jugement de connaissance, y compris pour affirmer que l’Être paraît inconnaissable. Le seul jugement qu’elle porte est éthique : l’homme tranquille se garde de chercher la vérité.
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Jusqu’à la Réforme protestante, l’Europe était profondément païenne, y compris dans son christianisme. Au travers des rites chrétiens, des messes, des pèlerinages, c’était pour une part la célébration des divinités ancestrales qui se poursuivait !
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L’adjectif « païen » traduit deux termes en usage à la fin de l’Antiquité et au début du Moyen Âge. L’un est d’origine grecque, hellène, et l’autre d’origine latine, paganus : si l’on en croit Philastrius, ils étaient interchangeables dans leur acception courante. « Être hellène en matière de religion » se disait au IVe siècle de ceux qui adoraient les dieux. L’expression était employée par les principaux concernés eux-mêmes, mais semble avoir eu une dimension péjorative et était surtout mise en avant par les adversaires du polythéisme. Depuis une décision prise sous Caracalla, en l’an 212, tous les hommes libres de l’Empire étaient considérés comme « citoyens romains », même s’ils habitaient Byzance ou l’Anatolie : qualifier les partisans de la vieille religion d’ « Hellènes », et non de « Romains », était une manière de les exclure, pour en faire des citoyens de second rang.
Le mot paganus a donné en français les termes « païen » et « paysan ». C’est ce dernier sens qui était initialement accolé à paganus signifiant l’ « homme de la campagne, du terroir » (le territoire local se disait pagus). Plus tard, l’expression servit de qualificatif injurieux pour les idolâtres qui refusaient de se convertir au christianisme. A force d’être traités de cette façon, les « païens » ont accepté cette étiquette et, d’une insulte qu’elle était, y ont vu un titre de gloire et un cri de ralliement, bien que l’utilisation laudative du terme ne se soit répandue qu’à l’époque moderne, avec l’éveil du néopaganisme.
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Ce goût de l'équilibre se retrouvera en filigrane dans la critique du système socialiste réformiste. Les partisans de la doctrine sociale-libérale se contentent de prôner un capitalisme rapace limité dans une partie de ses aspects par un étatisme redistributif : il n'y a pas alors équilibrage d'un excès par une autre, de manière à ce que les deux se mesurent mutuellement à travers leur ouverture réciproque, mais addition de deux excès contraires qui évoluent en parallèle.
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Plus qu’une religion, le paganisme caractérise un modèle de sagesse potentiellement présent dans n’importe quelle tradition spirituelle. C’est pourquoi il n’y a jamais eu de paganisme unitaire, mais des paganismes particuliers, propres à leur lieu et leur temps ; et c’est aussi pourquoi il n’y aurait aucun sens à vouloir restaurer les religions défuntes, alors que les peuples, tout en préservant leur continuité, se transforment au fil des siècles.
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Le monothéisme adopte une logique de conquête ; le paganisme ignore la notion d’hérésie.
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Les païens, au début du Moyen Age, étaient les paysans qui refusaient de se soumettre à la religion du Christ, décrétée culte officiel de l’Empire après la conversion de Constantin et les réformes de Théodose, au IVe siècle de notre ère. Le dogmatisme chrétien a favorisé la stigmatisation des peuples barbares, ces païens prétendument incultes qu’il fallait tourner vers la vraie foi et le progrès des mœurs.
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