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Citations de Thierry Wolton (691)


(Page 592) :
La place centrale occupée par l'appareil policier dans les sociétés totalitaires, et la politique de terreur qui y a été menée, ont considérablement influencé le comportement de l'"Homo communistus". Rares sont les familles de cet univers clos à ne pas avoir eu l'un des leurs pris dans les rets du système répressif.
(...) L'"Homme nouveau" que ces régimes ont prétendu vouloir construire est un individu traumatisé par la violence, frustré de tout accomplissement personnel, soupçonneux envers ses semblables, préoccupé par son seul devenir quotidien et incapable de se projeter dans un avenir meilleur.
L'Homo communistus est comme Adam et Eve, dit une plaisanterie de l'époque, comme eux il n'a rien à se mettre sur le dos, il n'a qu'une pomme pour deux, et pourtant on lui dit qu'il est au paradis.
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(Page 591) :
Les prisonniers du Goulag parlent de la "petite zone" pour évoquer les camps, par opposition à la "grande zone", le reste de l'Union soviétique. La corrélation entre les deux zones est une évidence pour eux, seules des nuances permettent de les distinguer. Le zek est cantonné dans son camp, le citoyen soviétique n'est pas libre de sortir de son pays ; l'un se heurte aux barbelés, l'autre au rideau de fer.
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(Page 585) :
Humilier, abêtir l'"ennemi de classe", le considérer comme un moins que rien, comme une vulgaire merde en somme, est une méthode que les dirigeants communistes sont les premiers à avoir utilisée, verbalement en tout cas. Lénine n'a cessé d'afficher le plus souverain mépris pour ses adversaires politiques.
(...) On se souvient que dans une lettre envoyée à Gorki, en septembre 1922, il s'est emporté contre ces "intellectuels, les laquais de la bourgeoisie, qui se croient les cerveaux de la nation". Quelle erreur : "Il ne sont pas son cerveau, ils sont sa merde !" a tranché le leader bolchevique.
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(Page 584) :
A Tuol Sleng [le centre de torture-extermination de Phnom Penh], faire manger de la matière fécale aux suppliciés est devenu une méthode courante des gardiens khmers rouges. "J'ai vu comment on les forçait à bouffer de la merde, avoue Sêur, un ancien tortionnaire. Le gardien hurlait : "Est-ce que tu manges ou pas ? Tu ne manges pas ? Tu préfères mourir ? Tu ne manges pas le riz. Eh bien, bouffe ta merde, bouffe ta merde dans la caisse." Le prisonnier répondait : "Je ne mange pas ça, je ne bois pas ça, si tu veux me tuer, tue-moi."
"Alors, bois ta pisse", lui criait le gardien. Il le frappait. Il prenait un bout de massue et tapait le cou et le dos. "Non, non, ne me frappe pas, grand frère", suppliait le prisonnier. Avec ses pieds, le garde poussait la caisse à munitions qui contenait les excréments. Comme il avait mal et peur, le prisonnier mangeait. "Vas-y, bouffe ta merde", lui criait le gardien."
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(Page 584) :
La matière fécale redevient un instrument de torture pendant la Révolution culturelle [maoïste en Chine].
Certaines victimes ont préféré se suicider que de subir cette torture : "Ils s'enfonçaient des baguettes dans le nez et se cognaient violemment la tête contre la table, raconte Feng. Les baguettes pénétraient le cerveau et les tuaient d'un coup. D'autres encore mouraient noyés en se jetant dans les fosses à purin."
Une femme, torturée pendant la Révolution culturelle, raconte : "Au début, ils m'ont demandé de reconnaître que dans notre maison nous fabriquions des émetteurs, que nous tenions des réunions secrètes et que nous lisions des écrits réactionnaires. Ils avaient posé trois bouteilles d'urine et un baquet rempli d'excréments devant moi, si je refusais d'avouer, ils versaient de l'urine et des excréments dans ma bouche."
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(Page 583) :
Les bourreaux semblent avoir pris du plaisir à faire manger de la matière fécale à leurs victimes. Ce type de supplice a été pratiqué en Roumanie, en Chine et dans le Kampuchéa démocratique, entre autres. La prison de Pitesti, à une centaine de kilomètres de Bucarest, a servi de centre d'expérimentation pour le régime communiste roumain entre 1949 et 1952. Derrière ces murs, les prisonniers se sont mutuellement "rééduqués" en se torturant les uns les autres. La merde a occupé une place de choix dans cette "rééducation". "L'imagination délirante de Turcanu [le bourreau en chef] se déchaînait tout particulièrement contre les étudiants croyants qui refusaient de renier Dieu, rapporte Virgil Ierunca, qui a consacré un ouvrage à cette "expérience concentrationnaire". Certains étaient "baptisés" tous les matins de la façon suivante : on leur plongeait la tête dans la tinette pleine d'urine et de matières fécales, tandis que les autres détenus psalmodiaient autour la formule du baptême. Pour que le supplicié ne se noie pas, on lui sortait la tête de temps en temps et on le laissait brièvement respirer avant de la lui replonger dans le magma.
(...) Par ce procédé de "fécalisation" des victimes, Turcanu et son équipe cherchaient à réduire les condamnés à l'état d'excrément, tout en les obligeant à manger de la matière fécale pour qu'ils oublient toute humanité. Les prisonniers ont été ravalés à l'état de cochon. On les forçait à grogner, avec interdiction de s'exprimer autrement "car un cochon ne parle pas" et à prendre leurs repas "comme des cochons", les bras dans le dos, couchés par terre, la tête dans la gamelle à laper leur pitance.
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(Page 579) :
Il existe une dimension excrémentielle du communisme dont nombreux ont été ceux qui, jetés dans les culs-de-basse-fosse de ces régimes, ont pu mesurer l'abjection.
C'est dans les camps et les prisons du système que le totalitarisme s'est le mieux exprimé, offrant en ces lieux de souffrance une sorte de quintessence de l'asservissement des hommes. Réduire un être à ses fonction naturelles marque une volonté de l'animaliser bien en rapport avec la négation de l'individu qui caractérise ces sociétés à prétention collective. Les exclus du système ont d'ailleurs toujours été considérés comme des "non-êtres". Avilir l'"ennemi de classe", le ramener à l'état bestial, lui faire honte à lui-même, sont des choix thérapeutiques en accord avec cette inclinaison idéologique. Le damné du système est réduit à l'état de merde, il n'est plus que le déchet de l'humanité nouvelle prétendument en marche.
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(Pages 565 et 566) :
La chaîne des trahisons enfantines sous les régimes communistes est longue. Quelques maillons : les écoliers est-allemands sont encouragés à dire ce qu'on regarde chez eux à la télévision pour permettre à la Stasi [la police politique] d'étoffer ses dossiers sur les parents suspects d'être attirés par ce qui se dit, se fait à l'Ouest, par-delà le Mur [de Berlin]. Bien plus grave est le cas de l'enfant dressé par les Khmers rouges pour dénoncer les "comportements individualistes" de ses proches afin que l'Angkar [le parti-Etat] puisse les "purifier".
"Un matin, on nous a rassemblés en cercle, adultes et enfants du village, raconte Rithy Panh. Nous nous sommes assis, inquiets, silencieux. Une femme s'est avancée au milieu de nous, en larmes. Elle tremblait. Son fils, que je connaissais bien, s'est levé et s'est adressé à elle violemment. Je n'ai pas oublié son regard fixe et sa voix de métal. Il ciriait : "Tu es une ennemie du peuple. Les mangues que tu as cueillies appartiennent à l'Angkar. Tu n'as pas le droit de les prendre, de les garder pour toi.
C'est une attitude bourgeoise, honteuse. C'est une trahison. Tu dois être jugée par la communauté." La femme écoutait, tête basse, son fils de 9 ans qui l'insultait.
(...) Je n'ai pas le souvenir de l'avoir revue, par la suite ."
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(Pages 554 et 555) :
Lorsque l'âge légal de la responsabilité pénale a été abaissé à 12 ans, en 1935, le Goulag s'est davantage peuplé d'enfants. En cinq ans, les tribunaux ont condamné 100 000 jeunes au camp. A ce contingent est venu s'ajouter la progéniture des "ennemis du peuple", ceux dont les parents ont été arrêtés dans le cadre de la Grande Terreur. Ces camps, pudiquement appelés "colonies de rééducation par le travail", servent de passerelle pour le Goulag, le vrai, celui des adultes.
(...) Les enfants du Goulag devaient pour ainsi dire ne jamais sortir de l'univers concentrationnaire jusqu'à leur entrée dans l'âge adulte.
(...) Le jour de la séparation, une fois le sevrage achevé, elles pleurent, crient, perdent parfois la tête au point d'être enfermées jusqu'à ce qu'elles se calment.
(...) Le plus souvent elles ignorent ce qu'il devient, sauf si elles reçoivent un avis de décès qui les informe d'un sort funeste.
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(Pages 547 et 548) :
Le Cambodge des Khmers rouges ne s'est même pas embarrassé d'une telle loi. Pour les dirigeants, il était évident qu'il fallait éliminer les familles contre-révolutionnaires par générations entières, pour assurer la pérennité du régime. Quand on arrêtait le père, on arrêtait la mère, les enfants et petits-enfants, raconte Him Houy, le chef adjoint de la Sécurité à S-21, la prison-extermination de Tuol Sleng à Phnom Penh. (...) On parlait d'"arrestations par parentèles" ou, comme on disait plus familièrement, "arracher l'herbe avec sa racine"."
"Et les enfants qui sont sur les photos ?" demande-t-on à Nhiem Ein, le photographe de la prison. "Si on disait que la mère faisait partie de la CIA et était une traîtresse, les enfants venaient, explique-t-il. On tuait tout le monde." (...) Duch, le responsable de S-21, supervisait les entrées et annotait les dossiers des condamnés. En face du nom des très jeunes enfants, il écrivait à l'encre rouge : "Réduis-les en poussière."
Dans l'ordonnance de renvoi du tribunal qui a jugé certains dirigeants khmers rouges dans les années 2000, on peut lire : "Un registre trouvé à S-21 indique que, lors d'une journée de juillet 1977, cent soixante gamins y ont été tués. D'anciens employés de Tuol Sleng affirment que des enfants de prisonniers ont été jetés du haut d'un des bâtiments de deux étages de la prison puis enterrés dans les parages."
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(Page 543) :
Avec la terreur rouge, décrétée après l'attentat contre Lénine, fin août 1918, les prises d'otages sont devenues courantes, et elles n'épargnent pas les plus jeunes. Dans la seule ville de Petrograd, 500 personnes ont été fusillées, dont des enfants, au lendemain des faits.
L'année suivante, à Petrograd toujours, les familles des officiers du 86e régiment d'infanterie, passés du côté des Blancs, sont exécutées, enfant compris. En mai 1920, les journaux se font l'écho d'une mère et de ses quatre filles, âgées de 3 à 7 ans, fusillées parce que leur mari et père, un officier, avait refusé de rejoindre les rangs de l'Armée rouge. La même année, la ville d'Arkhangelsk, près de la mer Blanche, est rebaptisée "ville des morts" par ses habitants après que la Tchéka eut abattu des enfants âgés de 12 à 16 ans. Lorsque la région de Tambov s'est soulevée, en 1920-1921, les femmes et les enfants des paysans rebelles ont été pris en otage en représailles et envoyés dans des camps et des prisons, à Moscou et Petrograd. Des témoins ont même affirmé qu'on avait fusillé des parents devant leurs enfants, et des enfants devant leurs parents. La section spéciale de la Tchéka, dirigée par un certain Kedrov, aurait notamment fait exécuter des dizaines d'"espions" à la prison de la Boutyrka de Moscou, des collégiens âgés de 8 à 14 ans.
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(Page 525) :
Les famines récurrentes dans la péninsule coréenne ont fait 2 millions de morts d'après les estimations, soit environ 10 % de la population. Si l'on s'en tient aux évaluations "moyennes" - en URSS, 5,5 millions de morts en 1921-1925, 5 millions en 1932-1933, 1 million en 1946-1947 ; en Chine, 35 millions en 1958-1962 ; au Cambodge, 1 million en 1976-1980 ; au Mozambique, en Angola et en Ethiopie, 1,5 million dans les années 1980 -, toutes les famines communistes confondues seraient donc responsables d'environ 50 millions de morts en moins d'un siècle, ou 70 millions selon les estimations les plus pessimistes. La faim, arme absolue de la guerre civile menée contre les peuples par les régimes marxistes-léninistes, a donc probablement tué au moins autant, sinon plus, que les deux guerres mondiales du XXe siècle.
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(Pages 523 et 524) :
Les famines communistes ont un rôle d'eugénisme social lorsqu'elles éliminent les "ennemis du peuple", elles suscitent la miséricorde quand le parti-Etat le veut bien, elles finissent par enrichir les régimes concernés, par les consolider. Là où en d'autres contrées une famine peut signifier un arrêt de mort politique pour ses responsables, les dirigeants communistes en ont fait la meilleure exploitation, pour eux-mêmes comme pour le système qu'ils servent. Pour le communisme au pouvoir, la famine est un capital précieux. La Corée du Nord, l'un des derniers bastions d'un marxisme-léninisme pur et dur, le démontre de manière régulière durant les décennies 1990-2000. Dans ce pays bouclé, anémié par des décennies de politique centralisée, la faim est chronique, mais le pouvoir n'en reconnaît la gravité que lorsque cela l'arrange.
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(Pages 521 et 522) :
Touché par le communisme dans les années 1970, le continent africain devait connaître à son tour ces famines qui accompagnent généralement l'instauration d'un régime marxiste-léniniste. La chute de la dictature au Portugal, en avril 1974, a entraîné une libération de ses colonies rapidement passées sous la coupe de guérillas soutenues par l'URSS et Cuba. Au Mozambique, le Frelimo, arrivé au pouvoir en 1975, instaure une république populaire et entreprend une vaste réforme agraire, avec collectivisation et regroupements forcés de populations, qui menace bientôt de famine 3 millions et demi de paysans. En une décennie, de 1975 à 1985, 600 000 Mozambicains mourront de faim selon l'UNICEF.
En Angola, sous la gouvernance du MPLA, un autre mouvement marxiste-léniniste, la nationalisation des terres conduit à une baisse considérable de la production agricole (...) et à une paupérisation générale du pays. En 1985, un rapport de la Croix-Rouge internationale chiffre à 600 000 le nombre d'Angolais menacés par la famine, l'UNICEF parle pour sa part de dizaines de milliers d'enfants morts de faim. Sans l'aide occidentale qui a sauvé les régimes mozambicain et angolais d'une banqueroute, la catastrophe humanitaire aurait sans doute été pire.
L'Ethiopie, passée sous la coupe d'une junte militaire après la chute de l'empereur Hailé Sélassié en 1974, est le pays d'Afrique qui a le mieux appliqué le modèle léniniste de la famine, à la fois pour lutter contre une paysannerie rebelle et pour profiter d'une aide extérieure qui devait servir à consolider le pouvoir dictatorial en place. Dirigée par un "comité des égaux", le Derg, d'où a bientôt émergé un homme, Mengistu Haile Mariam, l'Ethiopie va connaître en une dizaine d'années toutes les phases de la "construction du socialisme", sans toujours respecter l'ordre classique : nationalisation de l'économie, collectivisation des terres, terreur rouge pour éliminer les intellectuels, guerre contre les provinces rebelles, instauration d'une république démocratique populaire, famine, édification d'un parti unique, déportations massives de populations... Les premiers signes de la famine sont apparus en 1982, conséquence à la fois de la réforme agraire qui a dépossédé le paysan éthiopien et d'une sécheresse exceptionnelle. Deux ans plus tard, le pays s'enfonce dans une crise alimentaire majeure. Le pouvoir, tout à la préparation du dixième anniversaire de sa révolution et à la création du Parti des travailleurs d'Ethiopie, ignore la catastrophe. Début septembre 1984, le gratin de la communauté communiste internationale se presse à Addis-Abeba pour célébrer l'événement. Deux cents millions de dollars ont été investis pour ce grand rassemblement progressiste, alors que le peuple se meurt. Le pays est bouclé pour que les affamés ne viennent pas gâcher la fête, pour que la famine reste ignorée du reste du monde. Un mois plus tard, l'Ethiopie devient l'objet du plus important élan de solidarité internationale jamais déclenché par une catastrophe humanitaire. Les lampions de la fête révolutionnaire éteints, le Bureau politique du Parti des travailleurs a enfin laissé filtrer quelques informations, des camps de réfugiés affamés ont pu être filmés par des journalistes étrangers. Les images font le tour de la planète, et bouleversent la conscience mondiale. Un mois plus tard, des avions gros-porteurs , leurs soutes pleines des premiers dons occidentaux, commencent à atterrir à d'Addis-Abeba. Le paysan éthiopien n'est pas sauvé pour autant. Le parti-Etat profite de l'exceptionnelle compassion provoquée, du matériel livré à foison, de la nourriture envoyée à profusion, pour poursuivre son offensive contre les paysans. Les provinces rebelles du Nord sont vidées de leurs habitants, des familles sont forcées de partir s'installer dans le Sud contrôlé par le pouvoir. Mengistu profite de la famine pour mettre en oeuvre deux objectifs de son programme socialiste : le déplacement de populations et leur regroupement en villages collectifs, contrôlés par le pouvoir. Faute d'exterminer par la faim les paysans favorables aux insurgés du Nord, il les déporte massivement vers des régions plus "sûres", comme Staline l'avait fait en URSS pour les koulaks dans les années 1930. Plus de 800 000 Ethiopiens sont ainsi déplacés de force pendant qu'ailleurs la communauté internationale n'a d'yeux que pour les camps de réfugiés que le pouvoir a installés dans le but d'attirer les secours souhaités. L'Union soviétique, dont l'aide aux affamés est insignifiante, fournit les avions et les camions nécessaires aux déportations.
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(Pages 486 et 487) :
En Corée du Nord, Kim Jong-il, le Cher Leader, est encore plus cynique. En 1997, il annonce que même si les deux tiers de la population du pays venaient à disparaître, le socialisme triompherait. La famine qui frappe à ce moment-là la République populaire fera au total entre 1 et 2,5 millions de morts, soit environ 10 % de la population.
(...) Tout vol de nourriture, toute tentative de quitter les villages affamés est punie de la peine de mort. Les fuyards sont ramenés à leur domicile comme des bêtes de somme, tirés par un fil de fer passé dans le nez, les oreilles ou sous la clavicule. Les irréductibles peuvent être brûlés vifs sur un bûcher allumé par un parent des suppliciés.
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(Page 486) :
Au Cambodge, sur le tiers de la population disparu en quatre ans de règne khmer rouge, la moitié est morte de faim, soit environ un million de personnes. La famine qui y sévit est une conséquence de la politique imposée autant qu'un moyen d'extermination voulu. La déportation de millions de citadins vers les campagnes a totalement désorganisé l'économie du pays. Ce choix politique a favorisé l'apparition du fléau. La concentration de la famine dans les régions du Sud, là où les déportés ont été massivement envoyés, prouve l'intention criminelle du régime.
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(Pages 443 et 444) :
Aux marches de l'empire, au Tibet notamment, la famine sert à renforcer le pouvoir communiste en décimant la population, en affaiblissant les villages qui résistent à la mainmise de Pékin : 500 000 à un million de Tibétains meurent de faim, soit près d'un quart de la population. Une telle catastrophe n'était jamais arrivée dans ce pays depuis sa conversion au bouddhisme au VIIe siècle.
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(Pages 454 et 455) :
Les Cosaques de la région du Don ont inauguré le châtiment collectif de l'ère communiste. Corps d'élite dont les traditions nationales les plaçaient depuis longtemps en marge de la société russe, les Cosaques étaient condamnés à disparaître au nom des prétentions égalitaires et centralistes du pouvoir bolchevique.
(...) En janvier 1919, le Comité central du parti ordonne secrètement aux sections communistes locales de "mener une terreur de masse contre les riches Cosaques, de tous les exterminer ; et de conduire une terreur de masse contre tous les Cosaques prenant part d'une manière ou d'une autre directement ou indirectement, à la lutte contre le pouvoir soviétique".
(...) Au total, de 350 000 à 500 000 Cosaques, selon les estimations, ont été tués ou déportés en 1919-1920 sur une population d'environ 3 millions de personnes.
(...) La famine qui a frappé la Russie en 1921-1922 a fini par avoir raison de la fierté cosaque. Déjà affaiblis par la répression, les villages de la région du Don ont été frappés de plein fouet par le fléau, près de 750 000 Cosaques devaient mourir de faim sur une population rurale d'environ 1,3 million, soit plus d'une personne sur deux.
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(Page 453) :
La notion de culpabilité collective est une spécificité de ces régimes en guerre perpétuelle contre leur peuple, que cette culpabilité repose sur des critères de classe ou de race. L'idée même de châtiment collectif est le propre de ce type de régime qui prétend détenir les clés de l'avenir, et qui se donne le droit de supprimer ceux qu'il estime être un obstacle à cette marche.
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(Page 453) :
"La dictature est un pouvoir qui s'appuie directement sur la force et n'est soumise à aucune loi, a spécifié Lénine. La dictature révolutionnaire du prolétariat est un pouvoir conquis et maintenu par la force employée par le prolétariat contre la bourgeoisie, pouvoir qui n'est soumis à aucune loi."
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