Martine, caissière mère de quatre délinquants à moitié loups, trop lente au goût de ses supérieurs qui cherchent un prétexte pour la licencier, est accidentellement tuée par Jean-Jean, responsable de la sécurité. Ses fils, rencardés par son collègue et amoureux (nommé Jacques Chirac Oussomo ;) ) se lancent à la poursuite de Jean-Jean et rencontrent au passage son insupportable compagne, Marianne.
Dans un futur indéterminé, les humains possèdent de l'adn animal (choisi par les futurs parents), l'hypermarché est devenu le centre du monde, l'au-delà ressemble étrangement à un magasin ikea, les animaux présentent un code-barre qui en fait la propriété de l'une ou l'autre marque commerciale...
Voici un livre que je trouve difficile à chroniquer, dont j'ignore en définitive s'il m'a réellement plu ou non. A la fois roman noir, polar, roman d'anticipation. C'est un roman étrange, un peu corrosif, un peu ironique; parfois drôle et parsemé de bonnes idées (la création du monde vue comme l'ouverture d'un supermarché), parfois trash, parfois réfléchi et terriblement ancré dans notre époque malgré qu'il s'agisse d'anticipation (l'hyperconsommation, la course à l'avancement professionnel, la crainte de perdre son travail). C'est caricatural, irréaliste, mais en même temps tellement proche de certaines situations actuelles que ça en devient glaçant et ça fait finalement rire jaune ou grincer des dents plutôt qu'amuser franchement (peut-être est-ce son but, au fond?)
Si l'idée de départ me tentait beaucoup, si le début est accrocheur, le roman tire un peu en longueur pour moi. En cause, notamment, l'omniprésence du langage commercial (qui a sa place ici, certes, mais auquel le commun des mortels -moi, en l’occurrence- n'accroche peut-être pas à ce point) et trop de répétitions et de redondances dans l'écriture qui plombent un peu la lecture, de mon point de vue.
Il s'agit de ma première lecture de Thomas Gunzig, j'ignore donc ce qu'il en est de ses précédents ouvrages, mais j'ai en tout cas trouvé ce roman très travaillé et documenté, parsemé de références littéraires et cinématographiques en plus de sa très probable immersion dans le monde commercial.
Allez, pour répondre à ma question : oui, il m'a plu, malgré quelques bémols et longueurs. La difficulté à me faire une opinion venait sans doute du fait que c'est un peu un ovni inclassable.
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