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Critiques de Thomas Gunzig (550)
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Rocky, dernier rivage

Etre riche à millions et se retrouver seul avec sa famille et un couple de domestiques sur une île éloignée, sans plus aucun contact avec le reste du monde, tout simplement parce qu’il n’y a plus de monde…Ce n’est pas à exactement parler le rêve !

D’autant plus que la famille de Fred se compose d’une femme complètement déprimée par la situation et deux adolescents complètement en désaccord avec les parents.



Alors on se raccroche à ce qu’on a été, on essaie de « faire comme », mais c’est compliqué, quand même, de se retrouver dans une situation post-apocalyptique !

Thomas Gunzig, en tout cas, s’en est donné à cœur joie, il pousse chaque personnage dans ses retranchements pour leur faire cracher le noyau qu’il y a à l’intérieur d’eux, le noyau vital.



Le roman commence « aujourd’hui », après moultes guerres et épidémies dues essentiellement au fonctionnement des humains, à leur pensée à court terme, et ce depuis toujours. Le réchauffement climatique, énorme conséquence de cette idiotie de manière de vivre, engendre des catastrophes, à commencer par les virus.

Et puis le roman retourne 5 ans en arrière, au moment où la famille s’installe sur l’île.

Et puis revient aujourd’hui.

Nous avons donc la possibilité d’analyser la différence (ou l’évolution) des comportements et des visions de la vie à travers chacun des 4 personnages.



C’est noir, c’est désespérant, mais ça pourrait devenir réel ! Au secours ! Je ne veux pas me retrouver sur ce dernier rivage, en compagnie ou pas de Rocky !

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Feel good

Un roman acide, sucré et salé.

Trois ingrédients qui se marient ici parfaitement.

Une femme qui galère, qui fait de son mieux pour boucler les fins de mois, qui aime son enfant et que la perte de son emploi va faire basculer dans la précarité.

Un romancier raté, des livres qui ne se vendent pas, une épouse qui se lasse, une fille qui ne vous admire pas.

Un rapt et le chemin de ces deux là va se croiser.

C'est un roman qui sait manier l'ironie, la critique d'une société oppressante, la satire du milieu de l'édition tout en restant au final doux et émouvant.

Une belle découverte.
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Feel good

Un petit trésor sauvé de la dechetterie locale!

Je ne connaissais pas, mais j'ai été attirée par son titre et sa couverture. Un roman original, étonnant, drôle, une parodie du genre feel good, qui n'en est pas moins en fin de compte mais pas tant par son Happy end que par le véritable bon moment qu'on passe durant sa lecture. Un livre d'inspiration autobiographique pour avoir lu un entretien avec Thomas Gunzig, l'histoire d'un écrivain moyen qui n'a jamais vraiment percé, et d'une femme qui sort de nulle part et qui devient écrivain d'un livre feel-good, sans aucun talent en suivant les conventions du genre, pour gagner de l'argent. Très eye-opening (pour rester dans le thème) sur le monde des écrivains et pseudo-écrivains modernes et plus particulièrement du genre feel good, je n'en doute pas une seconde que c'est exactement comme cela que ça fonctionne.

J'ai beaucoup aimé l'humour de l'auteur, cela faisait longtemps que je n'avais pas éclaté en rire en lisant, un humour noir, acide, cynique; il n'a pas du se faire des amis dans le milieu des écrivains avec Feel good.

Quelques bémols sans poids, j'ai trouvé le début un peu long, l'intrigue lente à s'installer, et les nombreuses citations un peu ennuyeuses et pas vraiment utiles (à part exhiber l'érudition de l'auteur), mais si on s'accroche, pas de quoi gâcher la lecture.

Un roman qui sort des sentiers battus, ravie de ma découverte.
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Rocky, dernier rivage

Depuis quelques temps, j'avais perdu le goût pour la lecture. Alors quelle joie immense quand, dès les premières pages de ce roman je découvre une histoire passionnante que pour rien au monde je ne voudrai lâcher. Une narration intelligemment menée qui alterne les points de vus et les époques. Des personnages à multiples facettes, complexes, en perpétuelle lutte contre eux-même.

Je crois que tout m'a plu dans cette histoire. Certains critiqueraient le style d'écriture, peut-être trop "simplet", moi je pense qu'au contraire, c'est avec des mots simples qu'on atteint les plus justes vérités. Cette société ravagée par le capitalisme, la consommation de masse, le réchauffement climatique. Un scénario catastrophe qui résonne en nous, c'était pour moi la mise en mots sur une peur inconsciente qui sommeille discrètement et que je ne veux pas voir : la fin du monde. La fin de notre monde.

Des personnages poussés à bout, l'humanité à ses limites. Maintenant qu'il n'y a plus personne, qui pourra stopper ma folie ? Une réflexion qui va en profondeur et ne se contente pas de la surface. Qui suis-je quand il n'y a plus rien ? Suis-je encore ? La déchéance humaine à son paroxysme. Et si finalement ce n'était pas ce à quoi nous étions tous destinés, sans contact humain excepté celui d'une famille détestée ? S'il n'y a plus de regard au travers duquel nous pouvons exister, s'il n'y a plus de personnes avec qui nous pouvons échanger, s'il n'y a plus d'artistes, d'ingénieurs, de scientifiques, pourquoi rester ? Pourquoi survire ? A quoi bon ?

Posséder est-il vraiment salvateur quand on sait que rien ne dure ?

Une sorte de satire sociale, mordante au goût amer. Une critique de la société du consumérisme, où la loi du plus fort et les faux-semblants sont maîtres. "Peut-être que la civilisation n'est qu'un déguisement sous lequel vivent d'affreux animaux".

Je préfère donc laisser la place à d'autres mots, meilleurs que les miens : ceux de Thomas Gunzig en vous invitant à dévorer ce roman (si cela n'est pas déjà fait !), vous laissant emporter par le courant de cette famille où règne mille intrigues.

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Le sang des bêtes

Bon, il faut bien l'admettre, cette fois c'est loupé...

Après avoir découvert Thomas Gunzig avec son très plaisant Feel good, j'étais pourtant pressé de réitérer l'expérience alors j'ai foncé, tête baissée ... tout droit dans le décor.

PAF !



La seule chose positive (pour vous) c'est que pour une fois je ne vous retiendrai pas longtemps, puisque que la longueur de mon billet sera proportionnelle à l'intérêt que j'ai porté à cette lecture : très limitée.

Le pitch en deux mots ? Allez, si vous y tenez...

Tom a cinquante ans, des gros biscotos, un papa juif Polonais atteint d'un cancer et une boutique de compléments alimentaires pour culturistes "protéinomanes". Un beau jour, devant son magasin, il assiste à une scène dérangeante : un homme semble s'en prendre vertement à la jeune femme soumise qui l'accompagne. Après moult tergiversations, Tom vole au secours de la malheureuse ... [ et là je masque le texte pour ne pas divulguacher le brillant coup de théâtre sur lequel repose l'intrigue, ce serait tellement dommage ! ]



S'enchainent alors des situations de plus en plus rocambolesques, que l'auteur brosse à gros traits en évoquant dans le plus parfait désordre - pour ce que j'en ai compris - la Shoa et l'Holocauste, le poids des héritages et des secrets de famille, le mystère des origines, le culte du corps, les écueils de la vie de couple, la crise de la cinquantaine, et bien sûr la condition animale, thématique apparemment centrale si l'on se fie à cette improbable vache clonée.

Tout ça n'a ni queue ni tête (dommage, pour une vache...), et la prétendue fable censée interroger les notions d'identité et de "déconstruction" ne tient absolument pas debout. le texte semble écrit à la va vite, et malgré quelques touches d'humour parfois réussies, les rares sujets qui méritaient un brin de réflexion sont traités sans finesse, avec de gros sabots (notez la métaphore bovine ! ☺)



L'auteur s'est apparemment beaucoup amusé à faire de ses personnages de véritables caricatures ambulantes (un bodybuilder défraichi, l'ectoplasme qui lui sert de fils, sa belle-fille wokiste-féministe-végétalienne, ou encore un savant fou échappé d'un centre d'expérimentations nazi), mais même moi qui suis habituellement plutôt amateur de textes absurdes et d'histoires loufoques, j'ai cette fois eu mal à le suivre dans son délire.

Dommage.



Bon, pour finir malgré tout sur un bon point, pour trouver un truc à sauver dans ce cafouilleux Sang des bêtes, mentionnons quand même la dédicace rigolote en début d'ouvrage.

Ça disait pudiquement : "à mes parents, pour tout ce qu'ils ont fait de travers" et j'ai trouvé ça mignon.

J'aurais dû en rester là.
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Kuru

Quatre amis Fred, Paul, Kristine (la plus engagée de tous) et Pierre dont je ne dirai rien concernant sa particularité, vont se retrouver ensemble à Berlin pour aller manifester contre le G8.

Paul a ramené d'un de ses voyages un parasite qui rend la moindre mixion insupportable, il évite donc de boire tant il souffre ce qui n'est pas facile en voyage et le rend d'une humeur massacrante.

Fred est le moins motivé de tous, en fait il s'est laissé entrainer dans l'affaire alors qu'il se moque complètement du G8. A la moindre contrariété, il est assailli par des migraines tenaces. Sous prétexte qu'il a une thèse à finir, il vit toujours chez son père. En dehors de ses fantasmes sur Katerine, sa cousine qui, il faut bien le reconnaitre, est la cible des regards insistants de toute la gent masculine, Fred ne fait pas grand chose de sa vie et se laisse souvent entrainer ou influencer par les autres.

Au départ, les quatre amis sont enthousiastes et préparent avec passion leurs interventions qui doivent être pacifiques. Ils ne sont pas toujours d'accord et se disputent souvent. Ils partagent le même appartement ce qui ne rend pas les choses faciles d'autant plus qu'ils vont se rendre très vite compte que face aux plus grands, ils sont totalement impuissants et que leurs actions ne mènent à rien...

Ce que Fred ignore c'est que sa cousine n'est pas heureuse en couple. En effet le beau Fabio qui l'énerve tant, souffre d'éjaculation précoce. Ce que Fred ignore aussi c'est qu'ils sont tous deux à Berlin, en même temps que les quatre amis, car Fabio doit suivre, dans une clinique très très privée, un programme spécial censé le guérir pour toujours de ses problèmes.

Les deux histoires vont se dérouler un certain temps en parallèle avant la rencontre, inévitable !



Kuru est un roman étrange et loufoque.

L'auteur s'amuse à décrire des destins hors du commun, un monde un peu fou où les rêves deviennent parfois réalité. Son écriture très évocatrice, son ton souvent cru, font de ce roman une découverte un peu en dehors de ma zone de confort habituelle.

L'auteur a su opposer deux mondes à qui il donne la parole en parallèle, celui des jeunes gauchistes engagés dans la lutte "contre tout" sans toujours savoir pourquoi, mais qui sont sincères dans leurs convictions se sentent parfois très seuls et sont toujours fauchés. Et celui des personnes plus aisées comme c'est le cas de Katerine et de son mari Fabio qui eux dépensent sans compter des sommes astronomiques pour trouver des solutions à leurs problèmes quotidiens. Le contraste est saisissant même si un peu caricatural, et la rencontre improbable au départ, devra absolument avoir lieu.

L'auteur nous raconte donc une histoire d'aujourdh'ui tout en nous livrant toute une galerie de personnages insolites ce qui nous oblige à lâcher prise pour les suivre sans se poser trop de questions. Finalement malgré son ton léger, malgré le fait que l'auteur mélange les genres, c'est un roman qui aborde des sujets sérieux mais de manière totalement décalée.

A noter que si tous les protagonistes ont des problèmes psychologiques ceux-ci n'ont rien à voir avec cette étrange maladie qu'est le Kuru dont le nom a donné le titre au roman, mais je vais vous laisser les découvrir sans en dévoiler davantage.

Je ne sais pas s'il me restera grand chose de cette lecture, de cet enchainement de déboires amoureux, de théories du complot, de disputes et de rencontres. Mais en tous les cas, j'ai découvert une plume originale souvent mordante que je ne connaissais pas. J'ai cependant un avis mitigé sur ma lecture mais peut-être ne suis-je pas habituée à l'humour belge tout simplement, car j'ai lu pas mal de critiques positives concernant cet auteur. Certains lecteurs le comparent même à Boris Vian, ce n'est pas mon cas et si je devais choisir entre les deux, je choisirai le second sans hésiter. Mais je testerai à l'occasion un autre titre afin de poursuivre ma découverte de sa plume, peut-être son dernier livre qui a fait pas mal parler de lui... A suivre donc !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Feel good

J ai beaucoup apprécié ! Pourtant…et malgré quelques « défauts » si je puis me permettre modestement : des longueurs , parfois du remplissage , et une inégalité de rythme et de qualité des parties qui divisent ce roman . MAIS …au final , sûrement par son talent l auteur réussit à lier tout cela et à rendre l ensemble plutôt agréable. L effet miroir d écrire sur l’écriture d un roman nous plonge davantage encore dans sa lecture . Belle idée !
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Rocky, dernier rivage

·Prix du roman des étudiants 2024·



Comme avec Cadavre exquis d'Agustina Bazterrica, il y a quelque chose d'effroyable dans l'écriture de Thomas Gunzig. Ce récit est si naturellement dans le prolongement des évènements de ces dernières années, si logiquement le produit des terribles rapports de classe qui structurent nos sociétés ; j'en ai presque eu la nausée.



Évidemment, il n'y avait pas d'autre manière de lire ce livre qu'en commençant en toute innocence la première partie à un moment aléatoire de la journée, puis en finissant avec hâte en une nuit d'insomnie décadente les trois autres. La prose de Gunzig est prenante, c'est le moins que l'on puisse dire. Il n'en est pas à son coup d'essai, c'est clair. Alors l'appréhension que j'avais de tomber sur une oeuvre qui se veut trop « edgy » par les sujets qu'elle traite et les mécanismes qu'elle dénonce était infondée.



Au début, les énumérations étaient gonflantes. Puis j'ai saisi leur utilité narrative et alors la sordidité de cette histoire et de ses personnages si réalistement abjects n'en a été que décuplée. Leurs obsessions matérialistes, leur avidité de pouvoir, leurs comportements outranciers qui finalement ne sont pas propres à leurs individualités, mais à l'ensemble de la classe dominante au sein d'un système capitaliste et néolibéral… On est confrontés aux horreurs de notre fonctionnement politique, à l'atrocité de ce que serait une crise sanitaire de plus grave intensité que le COVID pour tous ceux qui ne font pas partie des 1% en mesure de s'acheter une île privée.



Deux points de (légère) déception :

- J'aurais aimé lire plus de passages sur la vie de celles et ceux qui n'ont pas pu s'enfuir comme Fred, Hélène, Jeanne et Alexandre. Les quelques extraits de blogs et les communications entre familles séparées m'ont donné envie d'en voir plus. Pour ce qui est d'Ida et Marco, connaître plus de détails de leurs vies passées. Ils étaient déjà très attachants mais un peu plus de focalisation sur eux n'aurait pas été de refus.



- La caractérisation de Jeanne est empreinte d'une misogynie que je n'ai pas réussi à ignorer. Certes, les jeunes bourgeoises superficielles et leur envie de pecho des grands bruns ténébreux existent mais il y avait peut-être une meilleure manière de décrire cette ado qu'en parlant des courbures de son corps.



Au final, ça reste une très agréable lecture !

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Autour de Blake & Mortimer : Le dernier Pha..

Le dernier pharaon est une BD que je me suis longtemps refusé à lire. Pas parce que c’est une reprise, pas à cause d’un scénario dont j’ignorais tout, mais simplement parce que ce qui fait le sel de la série de E.P. Jacobs c’est la ligne graphique réaliste, envoûtante et qui renvoie le lecteur à un Londres des années 50. La simple vision de la couverture et de quelques pages montrait un traitement par François Schuiten bien éloigné de Jacobs. D’où rejet. Point à la ligne.



Pourtant, après avoir surmonté ce « pas de côté » graphique, force est de constater que cette vision du célèbre duo mérite qu’on s’y attarde. Schuiten bâti un univers dystopique et cauchemardesque assez réussi ; les scénaristes plongent Mortimer dans ses souvenirs du temps du Mystère de la grande pyramide et nos héros sauvent encore une fois le monde, malgré l’âge qui avance. Les détours dans le palais de justice de Bruxelles valent le déplacement.



Finalement, il y a là de quoi contenter l’amateur de BD. Le dernier pharaon n’est certes pas vraiment un Blake et Mortimer, mais c’est quand même un bel écart autour du mythe.
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Autour de Blake & Mortimer : Le dernier Pha..





Avec l’aide du scénariste Jaco Dormael, l’illustrateur belge et créateur des Cités Obscures François Schuiten ont repris les personnages emblématiques, sortis tout droit de l’imagination d’Edgar P. Jacops, Blake et Mortimer, en situant leur aventure 40 ans après celle intitulée Le Mystère de la Grande Pyramide.



Nos deux héros ont vieilli. Ils sont proches de la retraite, mais, sont toujours vaillant lorsqu’il s’agit de défendre la veuve et l’orphelin et/ou leur pays.



Passée la première surprise lors de la découverte des deux héros vieillissants, fatigués, tout repart rapidement lorsque leurs « bajoues », leurs esprits combatifs, leurs sens de l’humour ainsi que leurs insatiables curiosités leur permettant de tout mettre en œuvre afin de défendre leur pays contre les envahisseurs et autres intrus refont surface.



Les illustrations sous le crayon de François Schuiten ainsi que le fil conducteur du scénario imaginé par Jaco Dormael reflètent – du moins, à mon avis – à la perfection, l’esprit, le caractère des personnages créent en 1946 par Edgar P. Jacobs.



Un excellent album de bande dessinée dans lequel l’état d’esprit du créateur de Blake et Mortimer est respecté. Que se soit au niveau des dialogues que des illustrations.



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La vie sauvage

Il faut s'accrocher les deux premiers tiers du roman... ça vaut le coup, car tout s'éclaire au troisième tiers. Quand on referme le livre, on redémarre au début ! Qualifié par l'éditeur de "fable féroce, loufoque...", je ne suis pas d'accord. Infiniment triste au contraire, mais très intéressant.
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Feel good

J'avais besoin d'un truc léger, d'un truc neuf et frais, d'un truc qui me change de ma dernière lecture en date [ à savoir une biographie de Joseph Darnand, héros de la grande guerre devenu l'un des collaborateurs les plus "zélés" (comprendre : "abominables") du régime de Vichy... Difficile de faire moins fun, quoi ! ]



Bref, il me fallait passer à autre chose et changer complètement d'univers, alors j'ai choisi Feel Good !

Un cactus rigolo sous un titre flashy, des retours très positifs glanés ici et là ("humour caustique", "comédie foutraque", "excellente pour l'humeur", ai-je cru lire quelque part) : tout pile ce qu'il me faut, pensais-je. Moi qui ai clairement tendance à fuir tout ce qui touche de près ou de loin au "Filgoud" (sic), cette fois j'étais disposé à faire une exception ... et bien m'en a pris ! Quoi qu'en laisse penser son titre, ce roman est tout sauf ce que je craignais qu'il soit !



Oui c'est un texte plaisant et facile à lire, oui on se prend vite de sympathie pour les deux personnages centraux au point d'être toujours pressé de découvrir la suite de leur (més)aventures, mais heureusement la comparaison entre ce livre et tous ceux qui inondent les têtes de gondoles des hypermarchés et des stations services s'arrête là.

Ouf !



Avec son ton faussement léger et sa plume alerte, Thomas Gunzig met ici en scène deux quadragénaires à la dérive embarqués dans une combine pour le moins improbable, mais qui permet à l'auteur de pointer avec une grande justesse les absurdités du monde tel qu'il va, les impasses économiques, la violence sociale de notre époque, ou encore la solitude et la misère croissante de tous les laissés pour compte, incarnés ici par un binôme étonnant...

À ma gauche c'est Alice, mère célibataire fraichement licenciée et proche de basculer avec son fils dans le dénuement le plus plus total.

À ma droite c'est Tom, écrivain raté ("vieux, chômeur, hors du flux du monde, hors de tous les coups possibles"), promis depuis l'enfance à une gloire qui se refuse à lui mais fatigué aujourd'hui de courir les salons littéraires et les foires en tous genre en quête d'un peu de lumière et de quelques lecteurs.

Deux horizons bouchés, deux comptes en banques vides, deux âmes en peine, et voilà qu'un événement plutôt insolite va réunir Alice et Tom. Ensemble, ils décident de se lancer dans l'écriture d'un roman à succès (un Feel Good, évidemment !), dont la réussite commerciale les sortira à coup sûr de l'ornière.



C'est à la fois féroce et tendre, cynique et plein d'humanité.

Les thématiques sont lourdes, la détresse des protagonistes est réelle ... et pourtant le roman "fait du bien" (comme l'affichent trop souvent les bandeaux rouges en couverture des vrais Feel Good) : quelle performance !

Non content de mettre en lumière avec lucidité et originalité (et même parfois avec humour !) les failles toujours plus béantes de nos sociétés, Thomas Gunzig évoque aussi avec un certain brio le milieu littéraire et le monde souvent cruel de l'édition ainsi que les doutes et les espoirs qui animent les écrivains, les fièvres qui accompagnent leurs travaux.

Le personnage de Tom m'est à ce titre apparu particulièrement attachant, lui qui "avait passé trente ans de sa vie assis sur une chaise, devant un écran, à écrire des histoires qu'il aurait voulu intéressantes mais qui, vraisemblablement, ne l'étaient pas."

Et que dire d'Alice, de sa prodigieuse détermination, de son énergie à la fois bizarre et puissante, elle que l'auteur compare à "l'un de ces renards pris au piège capables de se ronger la patte pour s'en sortir" ?

Voilà deux personnages forts, habités par la folie des désespérés.



Leur histoire m'a plu, le style fluide et décalé de Gunzig m'a plu, le paradoxe entre le titre et le contenu, entre le fond et la forme, m'a plu.

Une belle surprise, en somme !
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Feel good

j'avoue avoir eu un retour un peu mitigé sur cette expérience (ben yep ça m'arrive aussi). 😬

Les deux premières parties m'ont secoué le cerveau, ça percutait de tous les côtés comme un match de ping-pong. 🏓 J'étais là, déstabilisé, genre "Quoi? Où je suis?". Un peu comme quand tu te trompes de bus et que t'arrives dans une ville inconnue. 😳

Je vous rappelle le titre : "Feel good".

Bon, faut dire, c'était pas la joie, hein ! C'était limite déprimant, on aurait dit un film français d'auteur qui essaie trop fort. 😓 Mais heureusement, la partie 3 est arrivée si l'intrigue s'est éclaircie, ce ne fut pas le cas de l'ambiance, bien au contraire. Alors là, j'me suis dit "OK, c'est original, ça!" 🕵️‍♂️

Par contre, le coup du double point de vue, c'était comme un burger avec double fromage – ça sonne bien, mais ça peut être too much. 🍔 Les répétitions et redondances m'ont lassée un peu, comme quand tu écoutes la même chanson en boucle. 🔄 Et les citations érotiques gores d'autres auteurs, sérieux? On était en plein marathon du bizarre là. 🤔

Alors voilà, si l'obscurité est nécessaire pour voir la lumière, j'ai cru voir une éclipse pendant un bon moment. 🌑 Mais bon, chacun son trip, hein! Pour moi, ça reste un "bof", comme quand tu demandes à tes potes où ils veulent manger et qu'ils répondent "bof". 🤷‍♂️

Enfin voilà, c'était une expérience, et comme on dit, "C'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui". 😉✌️ Allez, à la prochaine aventure livresque, les potos! 🚀📖

Et vous ? vous l'avez apprécié ? N'hésitez pas à venir le défendre !

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10 000 litres d'horreur pure : Modeste cont..

Ce qui s'apparente au départ à une dédicace envers les films de slashers (la cabane dans les bois, rencontre de bouzeux, post-ados stéréotypés, huis-clos, décisions stupides et voiture en panne), devient finalement un grand hommage au cinéma Bis.

Sous-culture comme dirait le titre.

Mais on s'en rend compte au fur et à mesure que les codes du slasher ne sont pas respectés : une fille finale? Une vieille vengeance? et dit donc la miss bimbo débile n'est pas si débile enfin de compte. Et la science bien évidemment, même si le scientifique fou en est absent, la science avec son protagoniste chimiste vient argumenter ce brillant hommage à la série Z science-fiction/horrifique (Plan 9 from outer space n'a qu'à bien se tenir face à cette invasion plus que bizarroïde). Car de l'horreur il y'en a mais c'est un cauchemar complètement fou qui vous entraînera dans une cave à 1000m, des expériences génétiques, des frigos et des baignoires, des créatures inimaginables et des bébés aquatiques carnivores. Tout y est, entre la folie incohérente et le génie de l'imagination.

Et c'est bien écrit, alors je ne peux émettre que du ravissement face à ce beau clin d'oeil envers le cinéma Bis.

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Rocky, dernier rivage

« L’entropie, l’inéluctable évolution de toute chose vers le désordre, n’oubliait personne.

Jamais.

Nulle part. »



Fred, grâce à l’aide de son immense fortune, pensait avoir tout prévu. Il espérait avoir mis sa famille à l’abri du monde extérieur, en totale pandémie, en fuyant sur l’île qu’il avait achetée. Île où il y avait construit une immense propriété dotée de toutes les technologies et abondances nécessaires à leur survie de personnes aisées. Il avait même engagé deux personnes pour répondre à leurs besoins. Il pensait que l’exil ne serait que temporaire. Mais 5 ans ont passé. Ils sont désormais les seuls survivants sur une planète dévastée par la bêtise des hommes et reconquise par la nature ayant repris ses droits.

Un événement va aggraver le tout : plus rien sur les ordinateurs, sauf le film : Rocky.

En plus de l’isolement insulaire, ils deviennent piégés dans leurs esprits. Fred ne sera plus l’homme d’affaires puncheur. Hélène, sa femme, n’aura plus l’occasion de sortir au restaurant habillée de vêtements de luxe. Leurs enfants, Jeanne et Alexandre, ne connaîtront jamais l’amour.



Fallait-il fuir ou se battre ? Fallait-il garder ce luxe et cette sécurité pour éviter de ne plus ou de ne pas devenir soi ? Toutes ces questions vont gangréner nos personnages et les inciter à réaliser des actes insoupçonnés.



Thomas Gunzig, auteur que j’apprécie depuis des années, nous plonge de cette histoire aux relents de fin du monde et de déchéance de l’Humanité. Avec tout le cynisme et certainement toute la lucidité qu’il observe de notre civilisation. Celle qui préfère détruire plutôt que de vivre simplement. Cette civilisation qui se complait d’évoluer vers le vide au lieu de se remettre en question sur un futur où l’humain et la Terre ne seraient plus en danger.



J’ai beaucoup aimé cette lecture, même si, je dois l’avouer, la fin me semble un petit trop cliché.



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Le sang des bêtes

Très intéressant, un ton assez neuf et un humour décapant. Le style est direct. Par contre tous les sujets abordés dans le roman donnaient facilement à l'auteur l'opportunité de développer et de nous régaler plus longtemps... de la paresse ? Parce que, l'on se sent quand même un peu arnaqué. Très peu de page, une typo géante, une qualité de papier des plus médiocres en font un objet très cher pour le prix demandé. C'est de plus en plus fréquent... tout ça me fait enlever une étoile....
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Rocky, dernier rivage







Si mon premier Thomas Gunzig (La vie sauvage) était une lecture en demi teinte, Rocky, dernier rivage m'a vraiment emportée. Bien sûr, c'est une dystopie et c'est un genre que j'aime beaucoup mais, au-delà de ça, c'est avant tout une analyse implacable de la société et des rapports humains. C'est très bien écrit, l'humour, souvent grinçant, est un plus, la psychologie des personnages est parfaitement cernée, le langage est moderne et l'histoire pleine de rebondissements. Ça se lit comme un thriller, on ne lâche pas le livre. Un huis-clos réussi !



Fred et Hélène sont de jeunes entrepreneurs talentueux, qui ont réussi leur carrière. Ils ne se privent de rien et vivent dans le luxe. Ils ont deux enfants, Alexandre et Jeanne, des ados. Quand le monde commence à changer et que la situation devient inquiétante, Fred, en bon père de famille, décide de mettre sa famille à l'abri. Il construit, sur une île, dont la situation géographie a été, bien sûr, étudiée, une maison complètement équipée de la plus haute technologie. Il la remplit de ce qu'il estime être essentiel à leur survie: nourriture, boissons, vêtements, outils, bibliothèque, cinémathèque... Un couple de retraités est même engagé pour les servir.

Mais peut-on tout prévoir, tout acheter ?



Une histoire qui vous amènera à vous poser la question sur ce que vous auriez fait, vous, si... et sur ce qui est vraiment essentiel.





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Rocky, dernier rivage

Entre clichés et pauvreté de style, pour moi aucun intérêt.

Il me semble bien triste et désespérant que les derniers représentants de l'humanité soient si médiocres.

Personne n'a pensé à apporter quelques livres en papier ? On pense aux domestiques mais pas à sauver ses proches ? Et je passe d'autres inepties ! Tant d'incohérences c'est affligeant !
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Le sang des bêtes

Voilà un avis difficile à rédiger tant ce livre est déroutant. J’aurais bien du mal à le classer dans une catégorie.

Est-il drôle ? oui… et très sérieux aussi.

Est-il question d’amour ? par moment oui, d’amour de soi et de son prochain, d’amour de la vie…

Fait-il peur ? en un sens oui

Est-il léger ? oui, par son écriture et son humour.

Fait-il réfléchir ? sans aucun doute.



Le sang des bêtes, c’est « tout et son contraire ». D’un côté une histoire totalement farfelue, un scénario décapant et des personnages parfois superficiels, de l’autre des sujets d’actualité abordés avec sérieux et profondeur : cause animale, culte du corps, écologie, spécisme…

C’est un joli mélange, qui bouscule sans blesser et fait des étincelles !



L’ai-je aimé ? Sans être un coup de cœur, c’est une lecture agréable et très originale. Donc je répondrai : « et bien oui ! »
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Rocky, dernier rivage

Je m’installe confortablement, je suis un peu en avance. J’ai fixé rendez-vous à Thomas dans son café préféré, ici près du parvis de Saint-Gilles. Pourvu qu’il vienne. J’espérais assez naïvement l’y trouver déjà installé, car c’est ici qu’il écrit. C’est ici qu’il se nourrit du spectacle de ses contemporains pour écrire des histoires sombres, des histoires qu’on aimerait qu’elles ne sortent jamais des livres. Comme si de les avoir écrites agirait tel un sortilège et empêcherait qu’elles se réalisent. Mais pour le coup je dois bien avouer que j’ai du mal de voir dans ce Rocky, dernier rivage un futur possible mais évitable. Malheureusement.



Car oui des familles souriantes et unies sous le soleil des plages du Sud (ouais les selfies sur la plage d’Ostende sont beaucoup moins photogéniques) ou sur les pistes des stations huppées des Alpes françaises (je ne vous parlerai pas des pistes de ski belges. Mais oui ça existe. Allez vérifier si vous ne me croyez pas), on en connait toutes et tous des tonnes. Surtout sur les réseaux sociaux, d’ailleurs. Dans la vraie vie, de telles familles se font plus rares, vous avez remarqué ? Des familles qui amassent le fric et les joujous en tout genre. Des pères de famille prêts à tout (mais vraiment tout) pour « protéger les leurs », au prix de briser les rêves de leurs ados en devenir. Ah sacro-saint patriarcat. Et là on se dit qu’un bon coup de pied dans la fourmilière serait salutaire. Patience, ça viendra. Et alors tout recommencera. En mieux, voyez plutôt :



« Durant des années, l’île n’avait été qu’un support, un socle, un appui pour la maison et tout ce qu’elle contenait. À leurs yeux, elle n’avait été rien d’autre qu’un morceau de basalte auquel on ne prêtait pas attention.



À présent, à son tour elle était devenue maison, elle avait pris le relais de celle qui avait disparu dans les flammes.



Alors, ils apprirent à la regarder et à la connaître. Ils découvrirent ses reliefs, ses côtes, la nature de ses surfaces, les caractéristiques de ses parties.



Ils l’habitèrent, elles les protégea, ils firent partie d’elle, ils étaient comme les oiseaux qui la survolaient, comme les phoques qui venaient se reposer sur ses rochers.



Ils devinrent comme sa pierre, ses plantes, sa terre.



Ils étaient en vie. »



Oui en mieux. C’est pour ça que je veux rencontrer Thomas. Pour le remercier pour ce formidable espoir qu’il nous offre avec ce livre. Un livre foncièrement lumineux dans un avenir qui s’annonce de plus en plus sombre.



Bon l’heure tourne. Thomas n’est toujours pas là. Le café se vide, on me dit qu’il va bientôt fermer. Je rassemble mes petits papiers. Tant pis pour moi. Faut dire avec ce vent et ces averses interminables, malgré les 10 degrés de cette fin décembre, il ne fait pas bon mettre un écrivain dehors…

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