Tia Wolff

Si je change, c’est pour moi. Je façonne mon bonheur jour après jour et il se trouve que tu en es un élément essentiel. Ces reportages constants m’épuisent, ils me prennent du temps sur ce qui compte vraiment pour moi. J’ai besoin de ralentir et j’ai envie de construire quelque chose de solide avec toi.

J’ai toujours pensé que ce qu’on vivait ensemble était assez fort pour effacer nos erreurs, qu’on s’équilibrait en quelque sorte. Tu es entrée dans ma vie à ton rythme et je ne veux pas que tu en sortes, surtout pas aussi brutalement. L’impulsivité, c’est mon domaine, ne prend pas mes défauts.

Les mots ont toujours été ton domaine, moi ce sont les images. Il y en a qui restent gravées à tout jamais mais mes photos ne suffiront pas à te faire comprendre l’importance que tu as dans ma vie.

J’étais complètement immature, je m’imaginais déjà changer de vie pour recommencer à zéro dans un endroit où je ne connaitrais personne. C’était ridicule. Mais quelque part au fond de moi, les engrenages se remettaient en marche sans que je le réalise. Il me manquait juste un coup de pouce.

Ça sera toujours toi pour moi. Je l’ai enfin réalisé. J’aurais beau m’exiler à l’autre bout de la planète et faire semblant de t’oublier, à la minute où je te revois, je respire à nouveau normalement. Tu feras toujours partie de moi mais je ne suis pas assez forte pour assumer ce que notre relation implique. C’est trop pour moi.

Ton parfum m’enivrait tout autant que la chaleur de ton corps. J’ai frissonné et je t’ai entendu sourire. Fichu orgueil masculin ! Comme si tu avais besoin d’une preuve de l’effet que tu me faisais… J’ai senti tes lèvres caresser mon oreille et j’ai arrêté de respirer, dans l’attente de ces mots que tu as fini par me chuchoter.

Tu disais toujours que j’avais l’art de rallonger les conversations, de prendre des détours sur des choses simples et que, si c’était plaisant lors de certaines conversations, ça devenait insupportable quand tu crevais d’envie d’entendre le fin mot de l’histoire.

La personne que vous punissez en dissimulant vos sentiments sous cette peur, c’est vous. Vous avez le droit d’être heureuse et de vous laisser porter par une relation sans que celle-ci devienne obligatoirement toxique.

Je suis responsable de mes propres choix. Je ne peux pas en vouloir aux autres pour des décisions que j’ai prises. C’est à moi de changer, pas aux autres.

Ces souvenirs auxquels on repense parfois et pour lesquels on imagine diverses issues. Et si j’avais remis cette personne à sa place à ce moment-là ? Peut-être que je n’aurais pas fui par la suite. Et si je ne lui avais pas ouvert mon cœur ? Peut-être qu’il se serait lassé. Les « Et si ? » sont des moments clés.

Cette attirance que je ressentais me terrifiait. J’avais la sensation d’être tirée en arrière. C’était comme si j’étais incapable de retenir les enseignements de ma propre expérience. Je savais que si je ne coupais pas court à cet échange, j’allais replonger dans une nouvelle histoire sans même avoir pris le temps de me reconstruire après la précédente qui avait été dévastatrice. Mais une fois de plus, tu m’as coupé l’herbe sous le pied.

Elle était grande et mince avec de longs cheveux blonds. Le cliché du mannequin. Elle était magnifique avec une manière de se tenir à la fois élégante et naturelle. Je n’ai pas compris pourquoi tu t’étais adressé à moi plutôt qu’à elle. Surtout après la première image que tu avais eue de moi. Celle d’une fille maladroite, angoissée et fuyarde.

Tu es entré dans ma vie au mauvais moment. Je n’étais pas prête. Je ne voulais pas l’être. Et même si j’ai fini par admettre que jamais je ne serai capable de te rayer de mon existence, le parcours a été semé d’embuches. Malgré tout, tu as résisté.

Alors que j'active la tireuse pour la millième fois de la soirée, j'observe la foule que les déguisements font ressembler à une masse multicolore. Le pub est plein à craquer ce qui n'arrive pas souvent. J'ai régulièrement du monde mais rarement autant. La dernière fois, c'était certainement pendant la foire annuelle, cet été, et la clientèle était alors principalement composée de touristes. En novembre, ils sont beaucoup moins nombreux. Et pourtant, ce soir, j'ai dû embaucher quelqu'un pour assurer la sécurité et pouvoir me concentrer sur le bar et non sur les potentiels débordements liés à une consommation excessive d'alcool. En période d'Halloween, je ne sais pas si se déguiser leur donne un sentiment d'impunité mais il y en a toujours un qui se sent pousser des ailes.

Cela ne la rendait pas moins intéressant étant donné que la grand-mère de Cassandra en savait autant sur les Mastels que Mia. Alors il continua à tourner les pages avant de passer à l'album suivant puis à celui qui se trouvait en dessous.

Parce que si la magie est acceptable à cinq ans, elle mène droit à l’asile quand on a mon âge. – Cassandra

Carlie explosa d'un rire qui sonnait faux pour appuyer son trait d'humour. Cassandra comprit alors qu'elle ne s'était pas déplacée au hasard dans le lycée. Complètement plongée dans ses pensées, elle n'avait pas fait assez attention à son environnement et avait été piégée par les Sorciers.

- Max, dans toute relation, il y a des hauts et des bas. C'est normal, rien n'est figé.
- Rien n'est éternel.

Face à elle se trouvait un loup. Le même qu'elle avait déjà aperçu à plusieurs reprises. Cette fois-ci, elle ne se laissa pas intimider et profita de la surprise de Luke pour essayer de contourner l'animal. Mais celui-ci ne comptait visiblement pas la laisser passer, il se dirigea du même côté que l'adolescente, à droite, puis à gauche. Le loup n'était pas menaçant alors elle tenta sa chance et continua à se rapprocher de la clairière. Elle fit visiblement le pas de trop car l'animal commença à gronder. C'en était trop pour Luka qui la tira en arrière et la garda à nouveau prisonnière.

« Il était clair qu’ils avaient besoin l’un de l’autre, de cette amitié sans borne, de ce contact apaisant et, comme à chaque fois qu’un petit conflit éclatait, il leur suffisait d’une étreinte pour s’excuser et pardonner. Pas de mots, juste des gestes. »