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Critiques de Tim Harford (38)
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L'économie mondiale en 50 inventions

Au début du XXIe siècle, un programme social appelé Piso Firme fit aux familles pauvres de l'Etat mexicain de Coahuila une proposition inhabituelle. Il ne s'agissait pas d'offrir des places à l'école, des vaccins, de la nourriture ou même de l'argent. Il s'agissait de béton prêt à l'emploi, pour un montant de 150 dollars. Des ouvriers apporteraient des bétonneuses dans les quartiers pauvres, s'arrêteraient devant le domicile d'une famille et déverseraient leur mixture par la porte, en plein milieu du salon. [...] Piso Firme signifie "sol solide", et quand des économistes ont étudié ce programme, ils se sont aperçus que le béton prêt à l'emploi avait permis des progrès spectaculaires dans l'éducation des enfants. Comment ? Auparavant la plupart des maisons avaient un sol en terre battue. Les vers parasites pullulent dans la poussière et propagent des maladies qui contrarient la croissance des enfants et les rendent malades. Les sols en béton sont bien plus faciles à nettoyer : les enfants étaient donc en meilleur santé, ils allaient à l'école plus régulièrement, et leurs résultats s'amélioraient. [...]

extrait chap. 48 - le béton - page 327-328



Voilà. CQFD , 150 dollars judicieusement dépensés.

Plus de mains tendues, Adam Smith n'y avait point pensé...

Tout individu qui tente d'investir,

Ne pense qu'à son propre gain;

Conduit d'une main invisible pour remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions......

Précis d'économie, plaisant à lire et bourré d'anecdotes

Faut avoir de l'imagination

pour trouver une chute rigolote

alors : ♫ Laisse béton ♫ - Renaud - 1977 -



Merci masse critique et Ed. puf



4* seulement me direz-vous !

malgré tout le talent de l'auteur

chroniqueur au Financial Times

mais Traductions avec quelques lourdeurs,

Les Flashcodes seraient les bienvenus

Eviter de taper les adresses http://www. et les déconvenues.

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L'économie est un jeu d'enfant

L'économie est un jeu d'enfant. Ah bon ? Mais pourquoi la crise des subprimes, alors ? Pourquoi la récession ? Est-ce parce que nos dirigeants s'orientent plus volontiers vers des études de droit que d'économie ? Voire de chimie (Ach ! Ich bin demaskieren) ?



Petite précision sur le titre qui est incomplet : "l'Economie de marché est un jeu d'enfant". Car Tim Harford ne cesse de le répéter ! En théorie, les marchés sont parfaits ! Farpaitement parfaits. Ce sont les vilaines entreprises qui ne jouent pas le jeux usant et abusant de monopoles artificiels, d'informations d'initiés...Que le pouvoir de la rareté soit avec toi, mon fils, ton banquier sera content.



Tiens, parlons-en des banques. Lisez juste pour rire, le chapitre sur le pourquoi du comment de la crise de 2007, ça rassure. Je n'ai peut-être pas fait Yale ou la London School of Economics mais je le vis bien, maintenant que je vois ou peut mener l'intelligence...



Blague à part, ce livre (qui, en fait en regroupe deux), à travers des exemples simples et un style très pédagogique, pourra vous apprendre pas mal de choses sur (dans la première partie consacrée à la microéconomie) les trucs et astuces des entreprises pour vous faire cracher plus...Attention, pas votre plombier, qui a recours a des méthodes traditionnelles d'enfumage, mais les grand groupes, ceux qui ont scientifisé la chose...



La deuxième partie, axée sur la macroéconomie, vous expliquera pourquoi ceux qui vous vendent qu'un pays ça se gère avec le bon sens d'un chef de famille sont, au mieux, des incompétents, au pire des escrocs. Et pourquoi, entre autres joyeusetés, l'économiste bute sur un truc con. Sa science ne peut expliquer qu'un infime partie du comportement humain...D’où, c'est une évidence, l'invention de l'économie comportementale...



Je vais vous laisser là parce que mes heures sup' ne sont pas payées...Money, money, money Must be funny In the rich man's world







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L'économie est un jeu d'enfant

L’économiste et journaliste anglais Tim Harford nous éclaire sur les mécanismes de la micro et de la macro économie et leurs conséquences sur la vie de tout un chacun comme sur celle des Etats. A l’aide d’exemples inventés ou réels il analyse avec simplicité des situations de tous les jours comme celles plus complexes des crises financières et économiques.



De la persistance de la pauvreté à l’enrichissement de certains pays, des solutions bonnes ou mauvaises appliquées par les Etats pour se développer ou pour gérer une crise, c’est une brillante démonstration de l’implication de l’économie dans la vie de tous et donc de la nécessité de comprendre ses mécanismes pour ne pas " mourir idiot ".



Ce livre de vulgarisation (dans le bon sens du terme) presque simple, à mettre entre toutes les mains, est aussi la preuve que « la science » économique, n’étant pas une science exacte, réussit mieux dans l’analyse a posteriori que prédictive. Merci Babelio et aux Editions Puf pour cette lecture très éclairante.

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L'économie est un jeu d'enfant

C’est le premier livre d’économie que j’ouvre, car je suis réfractaire. Faire ma comptabilité était un calvaire que j’ai délégué très vite. Je remercie ce « masse critique » spécial qui m’a permis de me lancer. j'en profite pour remercier Babelio et les éditions "puf" qui m'ont permis de tenter cette expérience.

Tim Hardford choisit de nous entraîner dans l’aventure via des exemples simples, tel le prix des cafés chez Starbucks, l’importance de la situation géographique du café qui permettra de vendre ledit café beaucoup plus cher en se basant sur la rareté de l’offre par rapport à la demande. Il nous amène ainsi au principe de Ricardo, la rareté des terres conditionnant leur valeur, donc en route vers la rente, la spéculation.

Tim Hardford a repris un premier livre sorti en 2006 et l’a remodelé du fait de la crise des subprimes en choisissant d’approfondir sa réflexion via les notes de bas de page.

Il glisse ensuite sur les supermarchés, le conditionnement des produits, plus on achète des formes miniatures et plus on paye le produit cher, les techniques de ventes, pour attirer le client, et mieux le manipuler, etc.

Je me suis accrochée, progressant au rythme de cinq pages maximum par jour sinon c’était déjà l’overdose. J’ai bien aimé le premier chapitre, ce qui m’a poussée à continuer, mais P 65, alors que ce pavé en contient 587 table des matières comprises, entre le sel et le poivre, les chips et les piments emballés, je me suis effondrée et j’ai lâché prise…

A ce rythme-là, cinq pages par jour, il va me falloir un an pour le lire, mais ai-je vraiment envie de le terminer, je pense que non. J’ai bien compris que, lorsqu’un sujet ne m’intéressait pas au départ, il ne fallait pas se forcer sous prétexte que le titre promettait que « c’était un jeu d’enfant ». Le temps passe trop vite, pour essayer d’apprendre ou comprendre certaines choses. Il n’y a qu’à voir comment nos gouvernants font face à ce vaste et complexe sujet…

Si jamais, j'arrive à le terminer un jour, c'est promis, je modifierai cette critique
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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L'économie est un jeu d'enfant

L'économie est un jeu d'enfant ... à tenir hors de portée des enfants. Encore faudrait-il bien en connaître les règles et avoir non seulement appris la théorie des jeux mais aussi en avoir acquis la pratique sur des cas bien concrets. Tim Harford, dans ce livre sérieux et facile à lire, se propose à tout le moins de démystifier cet important sujet qui nous concerne et nous impacte tous. Une bonne occasion de s'y intéresser d'autant que les deux disciplines micro & macro économies sont présentées avec pas mal d'exemples et d'explications sur des pratiques qui méritent d'être dévoilées. Un livre qui a donc pour ambition de nous rendre un peu moins naïf et peut, à condition d'en faire une lecture critique, nous aider à mieux comprendre le monde complexe dans lequel nous vivons.



Le livre se présente en deux parties bien distinctes : la première orientée sur la microéconomie à laquelle j'attribuerais une étoile (j'ai vraiment été à deux doigts d'arrêter) et la deuxième orientée sur la macroéconomie qui vaut à mon avis quatres étoiles pour sa clareté pédagogique et aussi pour son humilité (denrée rare donc précieuse). Au global je donnerai donc trois étoiles, ce qui montre que l'ensemble n'est pas forcémment égal à la moyenne des parties et montre aussi la difficulté d'agglomérer les données sur un indicateur qui est par ailleurs une des difficultés auxquelles se heurtent les économistes.



Ce que j'ai aimé dans la deuxième partie : Le modèle hydraulique MONIAC de Bill Philipps, l'explication de la récession par la demande sur base de l'exemple de la Capitol Hill Babysitting Coopérative et celle de la récession par l'offre sur base de l'exemple de l'économie du camp de prisonniers de Robert A. Radford ainsi que la mise en évidence de leur interraction et de la difficulté d'identification de l'origine d'une récession, le rappel des trois rôles de la monnaie, le rôle de l'inflation et les éclaircissements sur le chômage structurel. Enfin la discussion sur les limites et difficultés des indicateurs tels les PIB, PNB et RNB a le grand mérite d'éveiller les consciences. Seul réel bémol la discussion sur le bonheur qui pour moi sort largement du cadre matérialiste de l'économie et pour laquelle je recommanderais de se référer de préférence au livre de Philippe Lenoir L'art du bonheur plus complet.



Ce qui m'a franchement irrité dans la première partie : Tout est bâtit sur cette illusion que chaque acteur sur le marché (vous, moi, ...) se comporte de façon parfaitement rationnelle et fait des choix économiques parfaitement rationnels dans son propre intérêt. Le marché et rien que le marché parfait coulerait de source et résoudrait comme par la magie tous les problèmes. Ainsi donc, lorsque dans Zola le mineur de fond dépense en une soirée en beuverie sa paie de la semaine, il doit s'agir d'un comportement parfaitement rationnel dans son meilleur intérêt plutôt que d'acheter du pain, quelques légumes et un peu de lard pour une bonne soupe familiale. Autre vision étriquée : le manque d'éthique des dirigeants menant à une corruption généralisée expliqueraient à elle seule la pauvreté des pays africains comme le Cameroun. Cette thèse est purement scandaleuse : il existe bien d'autres facteurs dont les règles internationnales imposées par les pays riches aux pays pauvres passées ici sous silence. Sur ce sujet le remarquable livre, mais ô combien plus difficile d'accés, L'improbable équilibre de Guy Spitaels professeur d'économie à l'Université Libre de Bruxelles (ULB) est autrement plus fouillé et convaincant. Je pourrais aussi dénoncer des déductions hâtives p. 273 basées sur interprétation fautive d'une régression avec un très mauvais Rsquare et totalement biaisée par 2 pays, la Suisse et la Norvège, dont le poids dans l'agriculture mondial est tout sauf important.



Au total, malgré les défauts énoncés, un livre bien intéressant, pédagogique et d'un abord aisé mais, et c'est normal, qui demande une lecture critique. Et pourquoi pas un approfondissement avec une autre source, un fois votre intérêt aiguisé ? Je remercie Babélio et les éditions PUF pour en avoir pû prendre connaissance à travers une masse critique.
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L'économie est un jeu d'enfant

J’ai reçu le livre de Tim Harford, l’économie est un jeu d’enfant dans le cadre d’une masse critique Babelio.

Un pavé dont la lecture est simple et agréable, mais sans surprises. Précisons que l’auteur, un américain, n’est pas Bernard Maris, qui lui, en plus de nous faire comprendre livrait avec ses livres, une série de clés de pinces de tournevis et de marteaux pour démonter après avoir démontré.



Ainsi, dans le premier exemple, qui paye votre café ?, Tim essaye de nous convaincre du génie des managers de la chaîne Starbuck, ou d’autres grandes chaînes, qui ont compris que les quelques centaines de milliers de piétons débouchant d’une station de Metro à Londres Paris ou New-York, après une heure abrutissante de transports en commun, se précipitent tête baissée dans le premier établissement venu, à conditions qu’il soit placé sur leur chemin, sans considération pour le décor, le prix, la qualité du café, l’aménité des serveurs, achètent boivent et s’en vont rejoindre leur bureau sans autre forme de procès.

Pour obtenir cet emplacement, la ou les dites chaînes, sont prêtes à payer n’importe quel loyer.



A partir de cet exemple, il tresse une couronne de laurier à Ricardo qui dès le 19ème avait anticipé le phénomène grâce à son analyse sur le prix du loyer de terres fonction directe de leur rareté et de l’importance de la terre «marginale» (plus les loyer tendent à la hausse et plus la mise en valeur de terres de piètres qualités agronomiques peut s’avérer économiquement rentable...).

Situation qui confine à l’absurdité dans le cadre des terres primées par l’UE. Ce n’est plus le rendement agronomique de la terre qui compte mais son rendement en terme de primes européenne. De cette façon, des terres laissées jusqu’alors en friches, retournent à la culture.



Autre théorie démontrée, celle de l’avantage et de ses limites en terme de politiques publiques. Tim Harford s’appuie sur l’exemple du gouvernement britannique détaxant le fuel pour permettre aux retraités à faible revenu de se chauffer à bas coût. Ce faisant l’état se prive de recettes fiscales, alors qu’il serait mieux avisé de verser des prestations aux seuls retraités disposant de faibles revenus. Cette dernière solution : permettrait à ceux des retraités qui le souhaitent, de mieux se chauffer, éviterait de détaxer le fuel et de rendre attractif un combustible polluant, garantirait les recettes fiscales de l’état.



Rien de bien nouveau depuis mes cours d’économie où l’on nous expliquait, et cela nous paraissait alors lumineux, que pour financer une activité publique la plupart des gouvernements n’avaient à leur disposition que deux solutions, faire payer l'usager, mais le prix pouvait dans ce cas devenir prohibitif ou faire payer le contribuable, dans ce dernier cas le prix étant réparti sur un plus grand nombre de «cotisants» paraissait plus acceptable et l’on pouvait pincer la corde de la solidarité pour en tirer une douce musique.



Bières frites et mondialisation. Là encore, pas de scoop, splendeurs et misères de la mondialisation, pour Tim Harford, elle permet de boire de la bière belge à Washington...Je tire un peu sur le corde, mais c’est presque ça. Soyons sérieux, il nous propose une analyse en demi-teinte des effets de la mondialisation, pointant que le protectionnisme n’est pas une meilleure solution, et il a raison.

Toutefois, et c’est le principal défaut de l’ouvrage, il n’imagine pas l’économie autrement que dans le système mondial actuel, même s’il reconnait que le marché parfait n'existe pas. S’il se gausse des modes de régulations européens, il se garde bien d'émettre la moindre remarque sur les modes de régulations américains, notamment au niveau agricole. Il se contente de dire pudiquement que les primes aux agriculteurs sont fonction du niveau des prix agricoles sur le marché mondial. Ce qui in fine revient à aider l’agriculture...



Une lecture intéressante, mais il ne faut pas, si vous comptez en apprendre plus sur l’économie, vous arrêter à Tim Harford, qui reste au niveau de l’excellent ouvrage de Silem et Albertini, qui certes est plus classique dans sa forme, mais remplit la même fonction, j’ai parlé de Comprendre les théories économiques, éditions Le Seuil 2014.

http://www.seuil.com/livre-9782757842058.htm



Allez Tim, sans rancune. Porte toi bine et fait nous encore rêver avec la mondialisation.
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L'économie est un jeu d'enfant

Oh là là, plus que 6 jours pour poster ma critique sur ce bouquin de 585 pages bien touffu, même pas quelques images par ci par là, et j'en suis qu'à la moitié.....Saisie par des bouffées d'angoisse à l'idée de devoir sacrifier tous mes loisirs pour le finir à temps, car, n'est-ce pas, le devoir avant tout, je préfère vous donner mon avis tout de suite.

D'abord le titre, qui est un mensonge éhonté. L'auteur voudrait laisser croire que les arcanes de l'économie mondiale ne sont pas aussi opaques que les textes de la Kabbale. Que la crise des subprimes est limpide comme un quiz (fastoche) de luc_mul, et il nous explique ça avec des paniers d'oeufs, dont certains sont pourris et d'autres extra-frais. Et qu'un seul oeuf pourri va gâter une belle omelette de quelques milliards d'oeufs...

Je vous le dis tout net: vous allez ramer. Si comme moi, vous n'avez que de vagues notions sur le sujet, ne croyez pas qu'après ces 585 pages, vous serez aussi calé qu'un diplômé d'HEC.

Certes, le style de Mr Harford est celui d'un journaliste de l'Equipe, bien qu'il travaille au Financial Times. Il a tendance à bousculer certaines idées reçues, et il surfe assez bien sur l'actualité internationale. Il aborde des notions qui reviennent régulièrement dans nos journaux d'information: les effets de la mondialisation, l'impact sur l'environnement, l'écart qui se creuse entre riches et pauvres, les erreurs colossales commises par les banques et le rôles des Etats pour sauver la situation, etc...

Le livre comporte deux parties: "L'économie est un jeu d'enfant" et "Comment gérer ou ruiner une économie?". Nos gouvernants seraient-ils parfois des sales gosses qui s'amusent à casser leurs jouets? Hum, ça s'est déjà vu.

C'est ce que vous saurez en lisant ce livre, qui nous apprend pourquoi les Chinois deviennent très riches tandis que le Cameroun s'enfonce dans la misère.

Pour conclure, je dirai que 27 euros ce n'est pas excessif par rapport à tout ce que livre nous apprend, mais que, mon sens de l'économie s'étant développé, vous pouvez aussi l'emprunter à la bibliothèque. C'est Mme Picsou qui vous le dit!

Quant à moi, je remercie les éditions PUF, car je l'ai eu gratos :-)))
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L'économie est un jeu d'enfant

Merci aux éditions Puf et à Babelio pour ce livre dont, comment dire, je suis contente d'être arrivée à bout (en forçant le destin par moment avec pas mal de passages en lecture rapide...)

Un livre plaisant, pédagogique et truffé d'exemples, qui fait consciencieusement le tour des questions micro et macro économiques mais déroule des thèses assez convenues, sans prise de risques ni propositions originales.

Rien qui sorte de l'orthodoxie (le chapitre ajouté sur la crise de 2007 est édifiant dans ce sens) , et donc un sentiment de déjà vu, même si c'est toujours bon de reposer quelques concepts de base.
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L'économie est un jeu d'enfant

En publiant The Moon is a Harsh Mistress en 1966 (Révolte sur la lune en français), Heinlein a participé de la diffusion et de la popularisation de l'expression "There ain't no such thing as a free lunch"* que l'on trouve également sous l'acronyme TANSTAAFL ou des variantes. Cette expression sera reprise et très largement popularisée par l’économiste Milton Friedman - dans sa version plus moderne, c’est le « « Si c’est gratuit, c’est que vous êtes la marchandise ».



Je savais bien que l'invitation reçue par mail pour participer à une Masse critique s'accompagnerait en échange d'une critique puisqu’un repas gratuit, cela n’existe pas. C'est une des raisons pour lesquelles je ne participe pas aux opérations de Masse critique - je préfère choisir et payer mes repas. Mais comme on est gentiment venu me chercher et que je réponds aux gentilles sollicitations, j’ai accepté d’autant que le livre est un livre d’économie, une discipline que je connais un peu pour avoir consacré quelques années à l’étudier avec plaisir.



Je n’avais, par contre, pas prévu, vu que c'est une espèce de dépucelage critique pour moi, qu'un compteur me rappellerait le temps restant pour écrire la dite critique. Ecrire ma critique, répondre à un co-auteur qui attend depuis un mois mes commentaires, corriger mes copies dont les étudiants attendent depuis trop de mois leur notes ou lire quelques livres de ma PAL - que faire ? Comme l'écrivait Julian Simon dans son très beau livre, Man. The Ultimate Ressource (traduit en L'homme, notre dernière chance), l'unique ressource rare, c'est le temps. Ce compteur et cette critique donnent davantage de corps à mon portrait d’internaute en travailleur exploité.



Un livre est non seulement un bien matériel (en version papier du moins) mais également un bien d’expérience comme les « Lemons »** dont parle Tim Harford.



D'abord le Harford comme bien matériel. L’économie est un jeu d’enfant n’est pas un mais deux livres : il s’agit des deux livres de Tim Harford publiés en 2006 et 2013, The Undercover Economist et The Undercover Economist Strikes Back. Le titre français est une traduction très approximative des titres initiaux que l’on pourrait traduire par L’économiste infiltré et L’économiste infiltré est de retour. Le livre est un gros pavé à la couverture bleue*** avec une tirelire en forme de cochon rose dans laquelle une pièce est introduite. Oh my godness !!! Bon après tout comme Stiegler et Becker l’ont écrit, « De Gustibus Non Est Disputandum ». C’est une drôle de vision de l’économie*** que véhicule cette tirelire. Et pour le titre, l’éditeur**** et/ou le traducteur ont du penser qu’il conviendrait mieux pour le public français et ne dépareillerait pas avec des livres comme L’économie expliquée à ma fille ou L’économie pour les Nuls. Un point positif pour un tel pavé est un index mais celui-ci est incomplet. Le livre en tant qu'objet ne m’a pas donné une envie folle de l’ouvrir, de le lire et donc de le critiquer.



Maintenant le Harford comme bien d’expérience. Au niveau des thématiques traitées, c’est du grand classique : on retrouve tous les grands thèmes de la science économique - avec une première partie orientée microéconomie et une deuxième partie macroéconomie - que sont les externalités, l’asymétrie d’information, la théorie des jeux, … Rien de nouveau dans ce domaine donc. Au niveau du style et de la façon d’expliquer l’économie, certes les exemples choisis diffèrent d’un manuel standard d’économie et le style est différent. Les chapitres/sections ont des titres comme « Amour, guerre et poker », « Bière, frite et mondialisation », « La récession des camps de prisonniers », « L’Indiana Jones de l’économie », … on comprend bien d’où vient le titre français : Harford prend des exemples accessibles pour expliquer l’économie. Sauf que ce n’est pas nouveau comme procédé et, dans ce domaine, je préfère largement lire l’Indiana Jones de l’économie, à savoir Levitt (et Dubner).



L’économie est un jeu d’enfant fait partie de cette vague de livres d’économie saugrenue qui ont été publiés mais pas nécessairement traduits lors des dix dernières années - Freakonomics, The Armchair Economist, Homer Economicus,… et bien d’autres - et qui présentent la chose économique de façon plus ludique, plus saugrenue qu’auparavant.



Je n’ai pas apprécié L’économie est un jeu d’enfant pas à cause de ces défauts intrinsèques - la deuxième partie sous la forme d’une discussion est très lourdingue - mais davantage parce que je ne lis plus de livres d’économie et que je n’y apprends rien désormais - et tant qu’à faire autant aller lire les auteurs dans le texte.



Comme le dit le proverbe arabe « Ne jugez pas le grain de poivre à sa petite taille, goutez-le et vous sentirez comme il pique ». Pour le Harford, ne le jugez-pas à sa couverture bleue, goutez-le et vous serez peut-être piqué pour l’économie.



* Le premier traducteur français traduira par "Un Repas Gratuit est Supérieur à Tout", ce qui est évidemment un contresens total des idées exprimées dans le livre en particulier et par Heinlein en général ; par la suite TANSTAAFL sera traduit par "Un Repas Gratuit, Ça N'Existe Pas ».



** Que le traducteur a décidé de traduire par « épave ». Choix de traduction étonnant ! Le terme "lemon" pour parler des voitures d’occasion dont l’acheteur contrairement au vendeur ne connaît pas la qualité vient d’une publicité de Volkswagen (http://www.writingfordesigners.com/?p=1731) datant des années 1960. C’est assez ironique vu les récentes turbulences connues par Volkswagen qui a donc vendu des espèces de lemons.



*** Et là j’ai pensé à ce strip de Schulz "Oui madame... J'aimerais emprunter un livre de la bibliothèque. Lequel ? Oh ça m'est égal... Un bleu, par exemple ?"



**** Merci à Marine des éditions PUF pour le mot manuscrit me souhaitant une bonne lecture.



**** Elle me rappelle une anecdote d’un de mes professeurs d’économie qui, disant à sa mère qu’il allait faire des études d’économie, s’était vu répondre « Toi? Mais tu n’es pas capable de faire des économies !"
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L'économie est un jeu d'enfant

Tim Harford, journaliste au Financial Times nous propose une approche originale de cette matière dans "L'économie est un jeu d'enfant". Quelle meilleure promesse en effet que d'aborder ce domaine aride en le mettant à la portée de tous sous l'angle de questionnements en lien avec notre vie quotidienne?



Harford nous propose ainsi, dans la première partie de son livre, de réfléchir sur les phénomènes économiques à partir de questions du type "qui paye votre café?", "qu'est-ce que les supermarchés cherchent à nous cacher?", "pourquoi les pays pauvres sont-ils pauvres?" ou "pourquoi la Chine est-elle devenue riche?"...

Dans la deuxième partie de l'ouvrage, Harford souhaite nous éclairer sur les moyens de bien gérer ou de ruiner une économie au travers d'un dialogue imaginé entre le lecteur, devenu acteur des choix économiques à réaliser, et l'auteur, pour sa part conseiller économique érudit disposant d'un recul incomparable dans un matière qui transcende de nombreux domaines relevant tout à la fois des sciences sociales et scientifiques.



Mais les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent. Ce livre, agréable à lire, offre une approche sous un angle mercantiliste de l'économie où seule la microéconomie semble en phase avec notre époque face à une macroéconomie dépassée. S'y distille une doxa bien connue où le "monde de vérité" ne peut être autre que celui du marché, à condition bien entendu que les "impôts, qui sont comme des mensonges" ne viennent pas l'entraver ; et aussi où le libre échange est source de tous les progrès. Transparaissent ainsi en filigrane du discours, sans forcément être nommés, Adam Smith et sa main invisible, Ricardo et l'avantage comparatif, tout ceci mâtiné des récentes avancées de la micro-économie. En résumé, le néo-libéralisme, ceci même si quelques nuances sont esquissées, pour la forme.



Si vous y croyez encore, précipitez vous sur ce livre, vous y trouverez du plaisir. Si trente années de religion vous ont donné envie de nouvelles perspectives, passez votre chemin. Si vous voulez apprendre l'économie, pensez aux classiques.



En bref, le bon titre pour cet ouvrage, au demeurant intéressant à lire, aurait plutôt été "Une présentation ludique et accessible de ma vision de l’Économie Politique".
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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L'économie mondiale en 50 inventions

Dans la scène finale de Escape From L.A., le dialogue* suivant s'établit entre quelques-uns des principaux protagonistes du film :



« President: [talking to Plissken's hologram] What's it going to be, Plissken? Them or us?

Snake Plissken: I shut down the third world, you win they lose. I shut down America, they win, you lose. The more things change, the more they stay the same.

President: So what are you going to do?

Snake Plissken: Disappear.

Brazen: [Plissken types 6-6-6 into the satellite control] He's entered the world code. No target code. Sir, that will shut down the entire planet.

Snake Plissken: I told you you'd better hope I didn't make it back.

Malloy: You push that button, 500 years' worth of work will be finished. Our technology, our way of life, our entire history. We'll have to start all over again. For God's sakes, don't do it, Snake!

Snake Plissken: The name's Plissken.

Utopia: [Plissken activates the satellites, shutting down all power, which saves Utopia from being executed in the electric chair] He did it! He shut down the Earth!

Snake Plissken: [Lights a cigarette and blows out the match used to light it] Welcome to the human race. »



Peu ou prou, le livre de Tim Harford pourrait servir pour débuter le Plisskencène** : Harford commence en effet ainsi « Imaginez une catastrophe. La fin de la civilisation. Notre monde moderne, complexe et enchevêtré, n’est plus. Ne vous demandez pas pourquoi. Peut-être à cause de la grippe porcine ou d’une grippe nucléaire, de robots tueurs ou de l’apocalypse zombie. Et maintenant imaginez que vous, petit veinard, êtes l’un des rares survivants. Vous n’avez pas de téléphone. De toute façon, qui appelleriez-vous ? Pas d’Internet. Pas d’électricité. Pas de carburant. […] Que vous faudrait-il pour vous maintenir en vie, et pour préserver les vestiges de la civilisation ? » (p. 13). Harford donne la réponse suivante : « Réponse : un outil simple mais révolutionnaire. Une charrue. Cela s’explique, car c’est une technologie qui permit le démarrage de la civilisation. C’est en fin de compte la charrue qui a rendu possible notre économie moderne » (p.13)



Dans la suite des chapitres - à noter que le chapitre 1 « La charrue » vient avant l’introduction ; j’imagine que c’est parce que la charrue vient avant les boeufs -, le propos de Tim Harford est de parler de 50 inventions qui « nous raconte une histoire, pas seulement celle de l’ingéniosité humaine, mais aussi celle des systèmes invisibles qui nous entourent » (p. 21). Ce faisant, le livre de Harford n’est ni un « catalogue de trois cents pages », ni « un classement hiérarchique » (p. 22) des inventions mais davantage de raconter des histoires sur une cinquantaine d’inventions dont la dynamo, le conteneur maritime, Google (Google search dans la version originale), l’horloge, la propriété intellectuelle, l’iPhone, le passeport, le procédé Haber-Bosch, le tuyau en S, …



Le livre est plutôt bien documenté - et souvent les références sont bien plus intéressantes que ce qu’en fait Harford ; c’est le cas dans le chapitre sur le conteneur et le livre de Marc Levinson, The Box - et les exemples d’inventions - par exemple, la bibliothèque Billy d’IKEA - sont variés et différents des exemples canoniques. Le tout est dans le style de Harford - que l’on peut aimer ou pas ; De gustibus non est disputandum.



Pour moi, il y a au moins deux gros écueils avec ce livre. Le premier écueil est que Harford mélange allègrement l’invention et l’innovation - et dans une moindre mesure les deux précédents termes avec l’idée. Dans l’interlude introduisant la cinquième partie du livre « D’où viennent les inventions ? », la première phrase est «  Comment l’innovation apparaît-elle ? » (p. 211) puis plus loin « mon livre ne cherche pas à déterminer comment naissent les inventions » (p. 211). Même si ce n’est pas un spécialiste de la question, tout économiste digne de ce nom devrait faire la distinction entre invention et innovation. À titre d’exemple dans « L’innovation à l’épreuve de la philosophie », le philosophe Xavier Pavie distingue entre « Innover, Inventer, Découvrir » (p. 27). Pour faire court, il aurait été bien vu de monter en abstraction et de parler un peu de théorie.



Le deuxième écueil vient du support originel des histoires : initialement, Tim Harford a raconté ces 50 histoires entre novembre 2016 et octobre 2017 dans une émission de radio à la BBC***. Harford explique ainsi son idée : « I’ve tried to paint a picture of economic change by telling the stories of the ideas, people, and tools that had far-reaching and unexpected consequences for all of us - from the plough to artificial intelligence, from Gillette’s disposable razor to Ikea’s Billy bookcase. I’m fascinated by unexpected consequences - for example, the impact of the fridge on global politics, or of the gramophone on income inequality ». Ce livre est la traduction de ces chroniques auxquelles ont été ajoutés des interludes pour le format écrit en notant que l’ordre des chroniques a été modifié pour le livre et qu’une 51ème chronique a été oublié dans le livre. En effet, Tim Harford avait demandé aux auditeurs de la BBC de lui donner des idées d’inventions - « Now I want to hear what ideas and innovations people around the world think should be added to the list of things that have made the modern economy » - afin qu’il en traite une 51ème dans une émission. Parmi l’ensemble des propositions, Tim Harford en sélectionna 6 - les 6 idées sélectionnées étaient : le verre, le GPS, l’irrigation, le crayon, la carte de crédit, le traitement de texte -, puis invita les auditeurs à voter - l’idée gagnante a été la carte de crédit - et en raconta l’histoire comme il l’avait fait pour les 50 autres inventions.



Outre qu’il n’est pas clairement annoncé au lecteur qu’il s’agit des retranscriptions écrites des chroniques de la BBC - un vague « entendu pour la première fois à la BBC » en quatrième de couverture, une mention dans les remerciements et dans le verso de la page de titre -, ni que le lien vers ces chroniques ne soit proposé, le passage de l’oral à l’écrit - il explique certainement l’absence de théorisation, d’explications et le format court de chaque chapitre et donc certaines de mes remarques précédentes - n’est pas satisfaisant dans la mesure où le matériau originel a été conçu pour être énoncé à l’oral et pas à l’écrit - et les interludes ajoutés ne sont qu’un pâle cache misère.



Plutôt que lire L’économie mondiale en 50 inventions - traduction approximative de « Fifty Things that Made the Modern Economy » -, il est préférable d’acheter L’innovation à l’épreuve de la philosophie, le livre de Xavier Pavie, et d’écouter en podcast les 51 choses qui font l’économie moderne selon Tim Harford et ses auditeurs.



* Il n'est pas tout à fait exact mais je n'ai pas retrouvé de retranscription exacte.

** Néologisme de mon cru, il est fondé sur le même schéma que l'anthropocène.

*** Les podcasts sont disponibles sur le site de la BBC avec les sources utilisés par Tim Harford à l'adresse suivante : https://www.bbc.co.uk/programmes/p04b1g3c
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L'économie est un jeu d'enfant

Ce livre est présenté comme un ouvrage de vulgarisation sur l'économie.

De fait, il ne m'a pas paru nécessaire d'avoir suivi des études d'économie pour le lire et en comprendre les principaux développements : l'auteur explique les concepts et les théories qu'il présente de manière très didactique, souvent au moyen d'exemples simples.



L'ouvrage est construit en deux parties : la première est plutôt consacrée à la microéconomie, et la seconde à la macroéconomie, même si de fait ces disciplines s'interpénètrent en partie dans l'ouvrage.

L'auteur résume les apports théoriques de quelques économistes "classiques" fondateurs de la pensée libérale, notamment David Ricardo (1772-1823), dont la théorie des avantages comparatifs est expliquée par des exemples.

J'ai été beaucoup plus intéressé par le résumé de travaux d'économistes plus récents que je ne connaissais pas, ou peu, car négligés dans la plupart des cursus universitaires d'économie dans les années 1990. Les travaux de Georges Akerlof (né en 1940, et Nobel d'économie en 2001) sur les marchés en situation d'asymétrie d'informations expliquent de manière intéressante les difficultés de mise en place d'un système viable d'assurance santé aux Etats-Unis.

J'ai aussi découvert avec intérêt quelques applications de la théorie des jeux de von Neumann (1903-1957, qui donna son nom à un cratère de la lune et à l'astéroïde 22824), notamment sur les stratégies de vente de spectres d'ondes radio par des Etats.

La description des dysfonctionnements de l'économie Camerounaise (pour illustrer des facteurs explicatifs de l'absence de développement économique dans certains pays) m'a "amusé", même si le terme est peu approprié au conséquences dramatiques du « banditisme gouvernemental » qui maintient la population dans la misère.

L'histoire originale de l'économiste néo-zélandais William Phillips (1914-1975) ma particulièrement plu.

L'auteur présente le libre échange comme une panacée, ce qu'il n'est pas, considérant à tort - comme la plupart des économistes - que les comportements humains seraient parfaitement rationnels (et motivés principalement par la recherche de la richesse) mais cela ne m'a pas vraiment gêné car les explications sont claires et les raisonnements cohérents.



Un ouvrage agréable à lire et instructif. Ma principale réserve réside surtout dans le manque de concision de certains propos.



• merci à Babelio et aux Presses Universitaires de France
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L'économie est un jeu d'enfant

Quand j'offrirai ce livre à mes amis, je leur conseillerai de commencer par les quelques derniers chapitres de la seconde partie consacrée à la macroéconomie ; en commençant ainsi la lecture, c'est une immersion dans tout ce qui nous préoccupe actuellement : pourquoi « le culte du PNB » , « la croissance peut-elle durer toujours » et « les inégalités ». Tim Harford situe bien la problématique et restitue aussi simplement que possible toutes les composantes de cette économie qui n'a rien d'un jeu d'enfant. Ensuite, restera à plonger parmi toutes les questions/réponses du quotidien : économie et embouteillages, définitions des marchés parfaits et autres réjouissances .



La lecture de ce livre m'a fait passer par des moments d'agacement , pour ne pas dire d'exaspération, et d'autres riches, apportant des ouvertures de réflexion, des interrogations.

Tim Harford ratisse large et ne se laisse pas enfermer uniquement dans le cénacle des économistes. Il élargit ses sources, références à tous les champs d'investigation de nos sociétés.



Bien sûr sa vision du monde est anglo-saxonne, mais justement, cela fait du bien d'avoir avec lui une vue extérieure à nos « marasmes » économiques.

Il est agaçant quand il s'étend sur des évidences, exaspérant d'annotations « hipster » comme lorsqu'il trouve que les magasins low-cost devraient avoir des emballages plus attrayants... et la majorité du temps passionnant, drôle et iconoclaste comme S.T. Lewitt et S.J. Dubner dans « Freakonomics ». Comme eux il sait nous montrer comment mieux comprendre des statistiques, leurs significations plus ou moins évidentes et la motivation qui est à l'origine de leurs élaborations.



Ce livre est une véritable bible de tous les grands économistes, mathématiciens, et penseurs du 20ème siècle, articles de journaux toujours scrupuleusement référencés. Il a ses préférés Monsieur Harford comme Bill Phillips et son MONIAC.



J'ai beaucoup rouspété, j'ai beaucoup noté d'idées, de citations, de références, je vais me précipiter sur les podcasts qu'il indique à la fin de son livre. Un beau remue-méninge qu'il nous propose.



Un double merci à Babelio et à la masse critique qui m'a donné l'opportunité d'aller un peu plus loin, même si à petits pas dans la tentative de comprendre un peu mieux ce monde foisonnant de l'économie et de la politique.

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L'économie mondiale en 50 inventions

Au travers de 50 inventions aussi diverses que la charrue, google, la bibliothèque Billy d'Ikéa ou encore le béton, Tim Harford propose de nous plonger dans l'économie mondiale et surtout de découvrir l'impact que ces inventions ont eu dans le temps, dans notre manière de vivre et, donc, dans l'économie.



Dans un style très clair et compréhensible, même pour ceux n'ayant aucune notion d'économie, l'auteur parvient à nous intéresser à ce domaine assez complexe sans jamais lasser ou se perdre dans des explications compliquées. Tim Harford se contente d'exposer les faits et de laisser à chacun le soin de déterminer si, finalement, telle ou telle invention était une si bonne idée que ça.
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L'économie est un jeu d'enfant

Pourquoi les pays pauvres restent-ils pauvres ? Les immigrés menacent-ils votre emploi ? Des boîtes d’œufs peuvent-elles vous expliquer le pourquoi du comment de la crise financière ? Les économistes ont les réponses à toutes ces questions et plus encore : Tim Harford, grand amateur de cappuccinos et accessoirement journaliste au Financial Times, vous les apporte sur un plateau, toutes décortiquées pour vous.



Si je ne confierais tout de même pas à un gamin de moins de quinze ans cet imposant ouvrage pour occuper ses moments de loisirs, j'atteste toutefois que le défi de l'auteur est brillamment relevé : nul besoin d'être diplômé de Harvard, ou même d'avoir déjà pris des cours d'économie, pour lire L'économie est un jeu d'enfant. Dommage néanmoins que le format ludique du dialogue entre l'auteur et le lecteur n'ait pas été appliqué sur l'ensemble du livre. J'aurais également apprécié un petit lexique final qui aurait rappelé une définition succincte des termes d'économie, certes bien expliqués à grand renfort d'exemples concrets.



En nous incitant à regarder le monde qui nous entoure avec des yeux d'apprenti économiste, Tim Harford nous invite à devenir un consommateur averti (plus observateur, qui "vote avec son portefeuille" pour récompenser les initiatives efficaces d'un point de vue économique) et un citoyen conscient des motivations qui sous-tendent chacun des acteurs de l'économie mondiale, du politicien au dirigeant de Nike en passant par le vendeur de voitures d'occasion.
Lien : http://stendhal-syndrome.fr/..
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L'économie est un jeu d'enfant

Non l’Economie n’est pas un jeu d’enfant, d’ailleurs le titre original ne l’affirme pas : The Undercover Economist, ce serait plutôt l’Economiste secret ou les Secrets de l’économiste, non ? - Et je ne prétends pas être « bon en anglais » (clin d’œil à certains moqueurs) - Contrairement à quelques pseudo-spécialistes de l’Economie qui pérorent sur nos chaînes de télé, nous abreuvant de leurs certitudes, nous surinant « tout » cette semaine, et « son contraire » la suivante, Tim Harford, lui, est plus circonspect et surtout très pragmatique, british oblige. Son bouquin se divise en 2 grandes parties, la 1ère assez didactique, mais plaisante à lire, faite d’exemples concrets et la seconde sous forme d’un dialogue entre l’Economiste et ... le lecteur lambda, qu’il « joue » lui-même (on est jamais si bien servi que par soi-même), cette partie est plus dynamique, elle est aussi plus axée sur la macroéconomie.

Dans la 1ère partie, j’ai particulièrement apprécié quelques chapitres, dont celui comparant le marché de la voiture d’occasion et de ... l’assurance maladie (aux USA), concernant l’importance des informations (ou du manque d’information) entre acheteurs et vendeurs ; Ou celui de la vente aux enchères des fréquences de radiotéléphonie britanniques. Certains chapitres peuvent paraitre cyniques ; chômages, œufs pourris des subprimes ... mais l’Economiste est avant tout : Pragmatique.

Dans la seconde partie, le ton reste drôle, et aborde d’autres thèmes ; La récession, l’hyperinflation, la politique monétaire (l’anecdote concernant l’ancienne monnaie de l’île de Palau est très amusante) ou les inégalités et l’économie du bonheur (sujet à la mode)... Je regrette un peu, que ne soit pas abordé le thème de l’obsolescence programmée ou celui du marché des semences O.G.M. Monsanto par exemple. Cependant, les exemples sont clairs et le propos accessible.

Pour conclure, je retiens que tout est « Economie », Page 138 : « L’économie, c’est qui obtient quoi et pourquoi. En ce sens, l’air pur et la circulation fluide font partie de l’Economie ». L’économie, on est dedans jusqu’au cou ! Oui mais l’économie c’est aussi, de la Philosophie, de l’Histoire, de la Sociologie et de la Culture, c’est la Vie quoi ! Je retiens aussi que si l’Economiste en observant, sait beaucoup de choses, néanmoins il ne sait pas tout ; Tim Harford suppose en introduction que son lecteur a acheté ou va acheter son livre, or ce n’est pas mon cas puisque ce livre m’a été offert par Babélio et les éditions P.U.F (que je remercie ici) pour que j’en fasse une critique objective (ce qui est fait), un modèle économique original, non ?

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L'économie est un jeu d'enfant

Well, well, well... Par où commencer ?



Par deux choses :

1- Non, l'économie n'est pas un jeu d'enfant et ce livre nous le démontre parfaitement (mais peut-être était-ce l'effet désiré ?).

2- Je n'ai malheureusement que moyennement apprécié cet ouvrage, et je le regrette pour les PUF et Babelio qui avaient eu la gentillesse de me l'envoyer en Masse critique.



Car, comme cela a été dit à juste titre dans une précédente critique, le livre part un peu dans tous les sens, alternant des chapitres fouillés et passionnants, avec d'autres beaucoup plus anecdotiques et souvent discutables, le tout dans un style "So US" qui finit - très vite - par lasser. Il est vrai que ce livre est la compilation de deux livres successifs de l'auteur, écrit dans deux registres différents. C'est particulièrement visible lors du passage à la deuxième partie, rédigée sous forme de faux questionnements, que j'ai préféré à la première.



Quand Tim Harford cesse de cabotiner avec son café et ses bières et entre dans son sujet, il produit de vraies belles pages de pédagogie économique non vulgarisante, comme c'est le cas pour les investissements pourris, la théorie des ventes aux enchères, l'histoire du développement économique de la Chine ou la macroéconomie. Ça n'est toujours pas un jeu d'enfant, mais il y a une vraie réflexion argumentée, nourrie de l'histoire et des théories sur le sujet, souvent illustrée et compréhensible par le vulgum pecus que je suis.



Mais quand il s'enferre dans la caricature de lui-même, "l'économiste" qu'il cite et raille à tout bout de phrase (page 77 et suivantes : Nous savons tout de suite – si nous sommes économistes – que cette pratique est inefficace... Et nous autres économistes pourront presque toujours en imaginer une meilleure... L’apprenti économiste saura... Ce mode de raisonnement donne peut-être aux éconmistes l’air d’être un peu trop sûrs d’eux…) perd en crédibilité ce qu'il tente de gagner en humour. Pire, certains de ses raisonnements, parfois condescendants, deviennent discutables, en particulier ceux sur les supermarchés, le chômage ou les pays pauvres.



Pour terminer sur une note positive, vous l'aurez compris, j'ai plus été agacé par la forme et le ton de ce livre que par son contenu qui m'a globalement intéressé, au point d'envisager de me replonger de temps à autre dans plusieurs parties peut-être passées un peu rapidement (le livre fait 560 pages, bien remplies).
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L'économie est un jeu d'enfant

Je remercie Babelio et l'éditeur P.U.F. pour m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre d'une opération "Masse critique"...

En raison de différentes mésaventures qui, chez les juristes porteraient le nom de "force majeure", je suis en retard dans la rédaction de cette critique et de nombreuses autres - très bien documentées - ont été postées, en conséquence de quoi je me limiterai à livrer un avis sur un mode quelque peu impressionniste.

L'économie est un sujet que je connais assez bien et dont je me sers couramment dans le cadre de ma spécialité qui est celle du droit des sociétés privées. Le titre du bouquin, "L'économie est un jeu d'enfant", portant la promesse d'une explication simple et définitive de ce que serait l'économie, m'a fait penser au titre d'un bouquin célèbre en droit des sociétés, "The end of history of corporate law", qui en toute "modestie" (ricanement de rigueur) entend fournir une élucidation définitive et sans réplique, pour les siècles des siècles, de ce que serait une entreprise, nœud de contrats déterminé par le marché dans la pure tradition de l’École de Chicago (Friedman et consorts), rejetant ainsi aux oubliettes les tombereaux d'études historiques, philosophiques, sociologiques et économiques "hétérodoxes" qui n'entrent pas dans le cadre de la néo religion (resucée de l'antique théorie économique classique, celle d'Adam Smith et de sa "main invisible"), la seule, l'unique, que l'on nous ressert depuis une trentaine d'années sous le nom de théorie néo-classique.

Ah le postulat de l'homo œconomicus, parfaitement rationnel et pourtant tellement monstrueux. Ah le credo des boutiquiers cupides du XIXème siècle remis au goût du jour...

Sauf que tout irait tellement bien, n'est-ce pas, si ces imbéciles d'humains se faisaient à l'idée que toujours plus de concurrence et de marché permettrait de faire leur bonheur... Au diable la complexité, soyons P R A G M A T I QUE, au sens anglo-américain bien sûr...

Sauf que non l'économie n'est pas une science exacte et que le déterminisme du marché ne s'impose que si on le veut bien et encore ne pourra-t-il jamais s'imposer en réalité puisqu'il repose sur des postulats simplistes et fictionnels.

Mais le grand avantage de l'analyse proposée est sa relative simplicité, du moins sous l'angle microéconomique, et peut donc donner l'illusion que l'économie est effectivement un jeu d'enfants. Si tel était bien le cas le monde devrait se porter nettement mieux aujourd'hui qu'il y a une quarantaine d'années. Mais cette fiction, qui dissimule des jeux de pouvoirs se déroulant dans une opacité soigneusement entretenue, ne peut sérieusement faire illusion...

En conclusion ce livre est une bonne introduction à l'orthodoxie économique actuelle mais quand vous l'aurez refermé, intéressez-vous aux analyses dites hétérodoxes si, effectivement, vous estimez que l'économie devrait être au service de l'humanité et non pas d'une infime minorité nous faisant accroire que "c'est comme ça" parce que c'est "scientifique" alors que l'économie, comme toute science humaine, est en lien étroit avec un projet politique dont la finalité devrait être articulée autour d'une notion tellement peu en vogue aujourd'hui, celle du "bien commun"...
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L'économie est un jeu d'enfant

[Critique publiée avec 1 jour de retard, mais sélectionné par Masse critique le 8 février, je n'ai reçu le livre que le 10 mars ! Pour un livre sorti le 17 février je crois, et pas mal critiqué depuis...]

L'économie est un jeu d'enfant, oui, surtout si papa Harford leur cache certaines écoles, comme la théorie de la valeur, ou omet de décrire le mécanisme des crises, par exemple.

Bon, d'accord, l'auteur évoque quelques notions basiques de l'économie : l'explication libérale (classique) puis keynésienne des crises, la création monétaire, en passant par la théorie des jeux. En piochant des exemples dans la « vie courante ». Enfin, la vie courante d'un anglo-saxon de la classe moyenne heureuse d'elle-même. Toute cette belle micro-économie dont le centre est le client, le consommateur. Et la marchandise, Mr Harford ? Comment un bien devient marchandise ? D'où provient sa valeur ? Passez votre chemin, Tim Harford défend l'économie de marché...

Bon, admettons. Je veux bien lire, alors, ce que Mr Harford nous dit des ressorts de l'économie de marché. Il nous explique comment on peut être un « bon » entrepreneur. Si vous ouvrez un magasin, sachez qu'il faut choisir un bon emplacement, messieurs-dames. Et si vous vendez de la rareté, vous pourrez augmenter les prix, tiens. Et vous ferez plus sûrement des bénéfices si vos « rivaux sont incompétents ». Ah ! Les bienfaits de la concurrence ! Comme disait Milton Friedman, c'est l'avidité qui est au centre de l'économie, quoi. Mais il y a quand même des choses qui ne vont pas dans le monde de Tim Harford : il n'y a pas assez de concurrence (son fameux « pouvoir de rareté »), et puis il y a les informations « incomplètes », et puis alors surtout « certaines personnes » qui ne prennent pas les bonnes décisions. (C'est un peu le plan de la première partie) Ça motive ce jeu « économique » !

Il nous explique même « pourquoi les pays pauvres sont pauvres » avec cette petite grille de lecture. Ayez de bonnes idées, travaillez dur et vous y arriverez ! Ah (gros soupir)... dans un marché parfaitement compétitif, comme le monde serait simple, finalement ! La deuxième partie, qui vous apprendra comment bien gérer l'économie d'un pays, se tient sous forme de dialogue avec un candide (enfin, l'auteur qui se fait passer pour un candide). C'est une forme qui plaît aux économistes, en ce moment. Soit. Cela permet à l'auteur d'orienter la « discussion » dans la direction qui sied, la seule possible sans doute. Là, on y lit par exemple que les salaires sont trop rigides, bien souvent, et les employeurs n'osent pas les baisser suffisamment. (d'où le rôle bienfaiteur de l'inflation !) Par exemple, « Le problème [du chômage en Espagne] est évident, mais la solution n'est pas simple. Il faudrait un homme politique courageux pour éliminer la protection des travailleurs de longue date... » Il est en phase avec l'actu, pépère... Une loi travail qui casserait le Code du travail, par exemple ?

Et puis, là encore, tout y est vu sous l'angle de la consommation et non de la production. « Nous sommes de grands fans du libre-échange, car c'est en général le moyen d'obtenir les produits les moins chers et de meilleure qualité. » Amen !

Enfin, après que l'humain, le travailleur, ait été absent des 500 première pages, sauf sous l'angle de l'entrepreneur méritant ou du consommateur « intelligent », soudain, en approchant des dernières pages, Tim Harford pense que l'avenir est peut-être... à réduire le temps de travail... ! Cheveux sur la soupe, Heureuse conclusion, à laquelle je ne peux que souscrire ; mais combien stupide et dévalorisée après une si longue contre-argumentation !

L'économie est un « jeu d'enfant ». Oui, je suis bien d'accord : l'économie de marché correspond sans doute à celle de l'enfance de l'humanité. Il s'agirait d'en sortir. Ce qui est à l'ordre du jour, c'est de jeter les bases d'une société adulte, une économie au service de l'Homme et non pas l'Homme au service de cette économie.
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L'économie est un jeu d'enfant

L’économie, vous vous en doutez, ce n’est pas vraiment mon domaine de prédilection.



Pourtant, lorsque Babelio m’a proposé l’envoi de ce recueil, j’ai accepté – non sans une certaine appréhension : serais-je en mesure, moi, la professeur de lettres de chroniquer cet ouvrage si loin de mes préoccupations quotidiennes ?????



Réception du paquet, stupeur : 587 pages ! … Angoisse certaine… Mais de quoi me mêlais-je ? Pourquoi eut-il fallu que j’accepte cette proposition ???? Ce livre, comme tant d’autres, doit s’adresser à d’autres économistes compétents…

Contre toute attente, je suis rentrée rapidement dans cette lecture sans jargon (ouf !).



L’auteur a su abattre les murs invisibles qui séparent les décideurs économiques du quidam. Il nous fait pénétrer, au moyen d’exemples concrets (loyer, produits de consommation…), dans les arcanes de l’économie contemporaine. Il nous permet d’en avoir une vue d’ensemble et d’en comprendre ainsi les mécanismes de base.



Attention, accessibilité ne rime pas ici avec manque de rigueur.



Un livre didactique et synthétique.



Autant vous dire que le prix de mon capuccino ne me laisse plus aussi indifférente !


Lien : http://www.espritlivres.kara..
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