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Critiques de Tom Lanoye (77)
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Tombé du ciel

Juillet 1989.



Andreï s'est éjecté du Mig dont il était aux commandes, suite à un incident technique. Lors de sa chute vers le sol polonais, il se livre à diverses réflexions : souvenirs d'enfance dans le sanatorium de Crimée où ses parents étaient employés, considérations sur la politique de Gorbatchev ou la cruelle inutilité du conflit afghan...



Pendant ce temps, son engin redémarre et, sur pilotage automatique, se dirige droit vers l'ouest...



... vers l'ouest où Véra, dans la maison en briquettes rouges où elle a étrenné sa vie de couple voici maintenant plus de vingt ans, est sonnée. Elle vient de recevoir un coup de fil de son mari, visiblement assez ivre pour lui avouer la liaison qu'il entretient depuis de longs mois avec une jeune amie de leur fils. La colère ayant rapidement fait place à l'abattement, elle entreprend de faire changer l'intégralité des serrures de la maison.

A l'instar d'Andreï, à quelques milliers de kilomètres de là, elle est envahie de réminiscences qui, sous l'éclairage de la trahison maritale, prennent un goût amer ; comme elle parait loin, à présent, la fougue amoureuse et rebelle de la jeunesse !



... vers l'ouest où une cellule de crise s'est constituée en urgence dans les bureaux de l'OTAN, afin de convenir d'une riposte face à l'agression stupide et brutale venue de l'est...



Tom Lanoye, partant d'un réel fait divers qui fut à deux doigts de provoquer un incident diplomatique, nous livre avec ce court récit une fable drôle et féroce, nourrie de la propension à la vanité de l'homme, mais aussi et surtout de ses limites. En établissant un parallèle entre sa certitude d'être le maître du monde, et la débâcle d'un destin individuel, il rappelle ainsi sa vulnérabilité, et l'invite, de manière sous-jacente, à davantage d'humilité. L'issue de son récit est d'ailleurs en cela éloquente : laissant brutalement en plan Andréï le pilote et les pontes de l'OTAN, qui transforment leur réunion de crise en affrontement politicien, seule l'intrigue dont Véra est le centre s'achemine vers une conclusion à la fois tragique et inévitable, illustrant à merveille la futilité et la fragilité de l'existence...



Un roman dont la brièveté laisse une impression quelque peu fugace, dont j'ai apprécié malgré tout le caractère grinçant.
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Esclaves heureux

Je suis bien embêtée... je n'ai pas vraiment accroché à "Esclaves heureux", mais j'éprouve quelques difficultés à pointer les raisons de ce manque d'enthousiasme. Est-ce dû à ses personnages si peu attachants ? A sa tonalité, que j'ai trouvé relativement terne ? Au rythme un peu poussif qui plombe le début de l'intrigue ?



Je dois pourtant admettre que ce roman ne compte pas que des défauts... à commencer par sa thématique, et l'originalité de son synopsis.



C'est l'histoire de Tony Hanssen et de Tony Hanssen. Ces deux homonymes ne se connaissent pas, mais les aléas du destin vont les faire se rencontrer dans de curieuses circonstances. En attendant, le récit alterne entre leurs tribulations respectives. Pendant que l'un d'eux lutine laborieusement, dans une chambre de Buenos Aires, la richissime épouse d'un magnat chinois auprès duquel il est endetté, l'autre, clandestinement embusqué dans un parc national sud-africain, tient dans son viseur le rhinocéros qu'il a l'intention d'amputer de sa corne.



Le premier a laissé derrière lui sa Belgique natale et tous ses proches pour rouler sa bosse plusieurs années durant comme steward et gigolo sur un bateau de croisière.

Le second, informaticien brillant et roublard, a pris la fuite pour éviter que la banque qui l'employait lui fasse porter la responsabilité de sa faillite. La vente de la corne devrait lui permettre de se refaire financièrement, et de retrouver sa femme et sa fille qu'il n'a pas vues depuis un an.



Deux individus a priori bien différents...

L'un, désabusé et baroudeur, a souvent joué de malchance. L'autre, avide de réussite sociale, a l'arrogance de ceux qui sont persuadés de leur supériorité.

Et pourtant, ils ont comme point commun de courir après les mêmes chimères dont il finissent par être tous deux victimes. Convaincus du lien entre survie et aisance financière, ils s'accrochent à une idée de l'existence qui s'avère vaine et superficielle, et ne donnent jamais l'impression de s'en rendre compte. Êtres finalement pathétiques, obéissant aveuglément aux règles impitoyables et iniques d'un monde effectivement régi par l'argent, ils semblent se précipiter vers l'inévitable chute que provoquera la rencontre avec plus fort qu'eux...



La volonté de l'auteur de traiter son sujet avec un humour cynique est manifeste, et certains passages sont effectivement réjouissants, car drôles et acerbes à la fois, mais j'ai trouvé que l'ensemble manquait un peu de mordant, notamment la première moitié de l'ouvrage, qui comporte selon moi trop de longueurs. J'ai en davantage apprécié la seconde -qui voit la réunion des deux homonymes-, au rythme plus enlevé.



Je sors par conséquent de cette lecture, qui ne me laissera pas un souvenir marquant, avec un sentiment mitigé...
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La langue de ma mère

Avec cet ouvrage, Tom Lanoye rend hommage à sa maman qui malheureusement perdu la seule chose qui faisait la femme qu'elle était auparavant, sa voix, sa langue, son moyen de communication.

Anecdoctes familiales et drames familiaux sont évoqués avec le style propre à cet écrivain.

Comment faire fasse à une maladie qui bouleverse la vie familiale?
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Les boîtes en carton

Je ne connaissais pas Tom Lanoye, je n'avais rien lu de lui jusqu'à ce que je lise dans un magazine quelques lignes au sujet de ce roman, paru en 1991 en Belgique, mais qui venait seulement d'être traduit en français, et dont le titre m'intriguait.



Je l'ai croisé un jour à la bibliothèque et un petit mot écrit par un précédent lecteur/lectrice ("p122!! hi hi!!") m'avait entraînée dans une lecture enjouée et impatiente.



Les Boites en Cartons, ce sont d'abord ces petites valises que l'auteur recevait lorsqu'il allait partir en colonie, fournies par la Caisse d'assurances maladies qui les emmenait, afin qu'il n'y ait pas de différences de classes sociales....... ensuite ce seront des boîtes d'archives contenant son passé scolaire, ses souvenirs.... puis.... puis à la fin cela devient encore une autre sorte d'écrin, dans lequel l'auteur nous emporte, nous laissant le coeur tout ramolli.

La suite:
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Les boîtes en carton

EN LICE POUR LE PRIX DU ROMAN GAY 2013
Lien : http://www.editionsdufrigo.com
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Les boîtes en carton

J'ai eu un peu de mal à me plonger dans le récit, parce qu'il y a parfois des passages un peu longs de description de l'époque, mais avec tellement de détails que je me sentais un peu perdue. Je suppose qu'un lecteur belge s'y retrouve plus. Aussi, certains noms de ville et le nom de l'intérêt amoureux du narrateur ne sont qu'une lettre, ce qui me bloque un peu pour m'attacher aux personnages. Il y a de nombreux passages où l'auteur s'adresse directement au lecteur, et c'est typiquement ce que je n'aime pas retrouver dans un roman !

Malgré cela, l'écriture est assez fluide, facile à lire ; on retrouve bien les sensations des premiers émois amoureux adolescents et on est pris avec le narrateur dans ce tourbillon incontrôlable. Une fois qu'on réussi à entrer dans le roman, il se lit rapidement.
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Troisièmes noces

Inutile de résumer le déroulement du roman de Tom Lanoye, tout l’intérêt de "Troisièmes noces" -sa chair, en somme- résidant dans les digressions, la voix, le ton de son narrateur. Il faut dire que Marteen Seebregs est un sacré bavard. Ce quinquagénaire homosexuel et acteur has-been (sa carrière n’a d’ailleurs jamais vraiment décollé), en deuil de son compagnon Gaëtan mort à l’hôpital après une longue agonie, est lui-même atteint d’une grave maladie nécessitant un traitement coûteux (qu’il additionne de son propre cocktail d’antidouleurs). Habitué de surcroit à un certain train de vie, il accepte malgré ses réticences, contre rémunération, d’épouser la petite amie africaine d’une de ses connaissances, afin de régulariser sa situation. C’est ainsi qu’il accueille la sculpturale Tamara dans sa vieille maison classée, qu’il a retapée avec son ami défunt, dont elle est encore pleine de la présence.

Autour de cette cohabitation que compliquent les contrôles des services de l’immigration et la distance que leurs différences introduit dans les relations entre les deux colocataires, Marteen s’épanche, en rajoute, scénarise les situations en y portant un regard cinématographique. Le moindre événement devient un épisode de son quotidien, joué à l’attention d’un auditoire invisible qu’il interpelle parfois. Il en décortique chaque détail de son œil acéré, sensible à la lumière, aux attitudes qu’il interprète de manière cocasse ou caricaturale, car il est pétri de préjugés dont il ne mesure pas l’inanité. Se focalisant sur d’improbables broutilles, il en tire prétexte à évoquer ses souvenirs.



Le ton est empreint de cynisme et de dérision. Marteen refuse toute compromission envers un conformisme auquel il s’est pourtant soumis, fustigeant notamment la dictature du paraître, porté par l’indifférence morale de celui qui n’a plus rien à prouver et se contrefout du regard des autres. A l’aune de ses jugements, souvent à l’emporte-pièce, rien n’est attendrissant, tout semble perverti par le cynisme dont recèle son humour poseur.



Mais le lecteur ne s’y trompe pas : sous les attitudes fanfaronnes et le discours blasé de celui qui est revenu de tout, affleure la détresse d’un homme seul, malade, qui sait sa fin proche, et mesure la vacuité d’une existence qui ne lui a finalement guère apporté de bonheur. Les réminiscences qui alimentent son récit évoque des rapports lourds de rancune et de mépris pour un père -maintenant grabataire- qui lui a fait porter la responsabilité de la mort de sa mère, survenu lors de son accouchement, ou le délitement de sa relation avec Gaëtan lequel il vécut une liaison orageuse.



Il n’empêche, l’ensemble est savoureux. Le texte, musicalement équilibré, ce qui lui confère une réelle élégance, est en même temps percutant, coloré d’un langage qui se devient parfois très cru (certaines scènes sont d’un érotisme torride). La narration, en mêlant au tragique l’humour et la dérision, permet l’émergence progressive et toute en subtilité de l’affection que Marteen se met à éprouver pour Tamara, qui le fait renouer avec une part d’humanité qu’il avait enfouie loin de ses pensées et de son regard.




Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Tombé du ciel

Un tout petit fait réel de l’Histoire de Belgique (ce n’est donc pas une histoire belge) qui aurait pu changer la face du monde, sur fond de mélodrame conjugal, raconté avec un humour décapant où l’on entend même le savoureux accent belge. Un vrai moment de détente.
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Décombres flamboyants

Gidéon ne sait pas bien parler, car il est bègue mais il écrit très bien et lit beaucoup.

Youssef est un réfugié, seul, sans amis.

Ces deux êtres vont se rencontrer et finir par vivre sous le même toit.



Belle histoire me direz-vous ! Pas vraiment ! En aidant son "ami", Gidéon fait de son complexe d'infériorité un complexe de supériorité, en recevant la famille de ce dernier, les rôles changent, la paranoïa s'installe insidieusement. Mais qui a peur de l'autre ?

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Décombres flamboyants

Avec Décombres flamboyants, Tom Lanoye décrit comment la paranoïa nous menace tous.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Les boîtes en carton

L'histoire mignonne comme tout d'un adolescent flamand qui découvre son attirance pour les garçons, et pour un garçon en particulier. Souvent drôle, parfois émouvant, cela parle facilement aux garçons qui sont passés par les mêmes étapes que le narrateur.
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Gaz - Plaidoyer d'une mère damnée

Puissant, intense, frappant. Les adjectifs pourraient continuer ainsi longuement tellement ce très court texte de moins de 80 pages m’a frappé en pleine figure pour me marquer à vie. En peu de mots, Tom Lanoye nous envoie une claque magistrale sur un sujet bien difficile à traiter et à aborder. Nous écoutons le monologue d’une mère comme tant d’autres, qui nous parle de son fils, de son rôle de maman, de sa colère et de sa douleur sous-jacentes. Petit à petit, à demi-mots, se comprend la cruelle situation de cette femme, mère damnée d’un fils terroriste, victime elle aussi de cet acte car en deuil de son enfant. C’est apporté doucement, pas par pudeur mais parce que, pour cette femme, son fils ne se résume pas à sa triste fin.

L’auteur a su trouver [...]



Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be !
Lien : http://yuyine.be/review/book..
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Esclaves heureux

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Troisièmes noces

Dans son élan, il étire sur près de 450 pages un scénario qui n’en justifie pas tant, d’où des creux où l’intensité chute. Mais la générosité débordante de l’ensemble, qui ne recule ni devant le burlesque le plus outrageux, ni devant la crudité extrême, fait tout de même son petit effet.
Lien : http://www.chronicart.com/li..
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Les boîtes en carton

C’est qu’au travers de ses histoires intimes, le Flamand Tom Lanoye non seulement capte comme personne 
les humeurs et les travers de son territoire nourricier, 
mais également parle pour bien davantage que lui-même.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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Les boîtes en carton

Truculent, émouvant, troublant, ce livre aujourd'hui traduit en français - après 22 ans!!- est un mode d'emploi de l'amour, de l'amour de la littérature, du nationalisme flamand et ..de la masturbation.
Lien : http://www.lesoir.be/154929/..
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Les boîtes en carton

L’histoire de cet amour nous touche car elle est universelle, elle est exactement la même que l’amour brûlant d’un jeune écolier pour la fille entrevue. Les sentiments, les tourments, les plaisirs et les rêves sont les mêmes, racontés par Tom Lanoye avec son humour décapant.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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