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Citations de Tomas Tranströmer (238)


Ceux qui font le jeu de la mort ne craignent pas la lumière du jour.
Ils gouvernent du haut de leurs étages de verre. Ils fourmillent en plein soleil.
Ils se penchent par-dessus le comptoir et ils tournent la tête.

Loin de là, par hasard, je m’arrête devant une de ces façades neuves.
Bien des fenêtres qui se noient en une seule fenêtre.
La nuit y capture les lumières du ciel et les migrations du feuillage.
C’est un lac miroitant, sans vagues, dressé dans la nuit d’été.

La violence paraît irréelle
un court instant.
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La mort se penche
sur moi, un problème d'échecs.
Et elle a la réponse.
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Un couple de libellules
enchevêtrées
est passé dans un bruit d'ailes.
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LA GRANDE ENIGME
VIII

L'herbe se dresse -
son visage, une stèle runique
érigée en souvenir.


Il y a ici une obscure image.
L'indigence repeinte
Des fleurs en habit de forçat.
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ANEMONES

Se faire ensorceler - il n'y a rien de plus simple. C'est
un des plus vieux trucs du printemps et de la terre:
les anémones. Qui sont inattendues, d'une certaine
manière. Elles surgissent des frémissements brunis de
l'année écoulée, en des lieux négligées où sinon le
regard ne s'arrêterait jamais. Elles flambent et elles
planent, oui, c'est ça, elles planent, ce qui est dû à la
couleur. Cette ardente teinte violacée qui n'a plus de
poids à présent. Car ici, c'est l'extase, même si elle est
assourdie. "La carrière" - chose déplacée! "Le pouvoir"
et "La publicité" - choses ridicules! Certes, ils
avaient arrangé une grande réception, là-haut à
Ninive, fait ripaille et moult ribotes. Rutilants - au-
dessus des têtes, les lustres en cristal flottaient, tels des
vautours de verre. A la place d'une pareille impasse,
encombrée et bruyante, les anémones ouvrent un cou-
loir secret vers une fête authentique, d'un silence
absolu.

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Tomas Tranströmer
Vent immense et paisible
de la bibliothèque marine.
Où je peux reposer.
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Écoute bruisser la pluie.
Je murmure un secret pour
pénétrer son coeur.
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L'air s'adoucit à l'orée du bois.
De grands sapins, détournés et obscurs,
dont le mufle s'est enfoui dans l'humus de la terre,
lapent l'ombre de la pluie.
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Nous semblons presque heureux au soleil, alors que nous saignons de ces blessures dont nous ignorons tout.

- Rues de Shanghaï -
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La conversation téléphonique ruisselait dans la nuit et scintillait sur les campagnes et les faubourgs.
Puis j'ai mal dormi dans ce lit d'hotel.
Je ressemblais à l'aiguille de cette boussole que, le coeur battant, le coureur de cross porte dans la forêt.
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L’arbre et le firmament

Un arbre marche sous la pluie
passe à côté de nous dans la grisaille ruisselante.
Il a une mission. Il soutire la vie à la pluie
comme un merle à un verger.

Quand la pluie cesse, l’arbre s’arrête.
Il brille, paisible et droit dans la nuit scintillante
dans l’attente comme nous de l’instant
où les flocons de neige viendront éclore dans l’univers.
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Secrets en chemin

La lumière du jour heurta le visage du dormeur.
Il fit un rêve plus agité
mais ne s'éveilla pas.

L'obscurité frappa le visage de celui qui marchait
parmi tous les autres sous les rayons impatients
d'un intense soleil.

Soudain le ciel noircit comme avant une averse.
J'étais dans un lieu renfermant tous les instants -
un musée de lépidoptères.

Pourtant le soleil était aussi fort qu'auparavant.
Ses pinceaux impatients peignaient le monde.
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La route est encore longue pour qui est loin devant.
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VOÛTES ROMANES

Au milieu de l’immense église romane,
les touristes se pressaient dans la pénombre.
Une voûte s’ouvrait sur une voûte, et aucune vue d’ensemble.
La flamme de quelques cierges tremblotait ça et là.
Un ange sans visage m’enlaça
et me murmura par tout le corps :
« N’aie pas honte d’être homme, sois-en fier !
Car en toi, une voûte s’ouvre sur une voûte, jusqu’à l’infini.
Jamais tu ne seras parfait, et c’est très bien ainsi. »
Aveuglé par mes larmes,
je fus poussé sur la piazza qui bouillait de lumière
en même temps que Mr et Mrs Jones, Monsieur Tanaka et la Signora Sabatini
et en eux, une voûte s’ouvrait sur une voûte, jusqu’à l’infini.

("Pour les vivants et les morts", 1989)
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Tableau météorologique

L'océan d'octobre scintille froidement
avec la nageoire dorsale de ses chimères.

Il n'y a plus rien qui rappelle
le vertige blanc des régates.

Une lueur ambrée sur le village.
Et tous les bruits en fuite lente.

Les hiéroglyphes d'un aboiement ont été dessinés
Dans l'air au-dessus du jardin

où un fruit jaune a rusé
avec l'arbre et s'est laissé tomber.
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Les cours de la mort durèrent plusieurs semestres. J’y assistais
avec ces camarades que je ne connaissais pas
(qui êtes-vous donc ?)
— ensuite, chacun partit de son côté, des profils.

Je regardai le ciel et le sol et tout droit
et j’écris depuis lors une longue lettre aux morts
sur une machine qui n’a pas de ruban, seule une ligne d’horizon,
ainsi, les mots cognent en vain et rien ne reste.
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Tomas Tranströmer
Il y a un carrefour
dans chaque instant.
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EN MARS - 79

Las de tous ceux qui viennent avec des mots, des mots mais pas de langage,
je partis pour l'île recouverte de neige.
L'indomptable n'a pas de mots .
Ses pages blanches s'étalent dans tous les sens !
Je tombe sur les traces de pattes d'un cerf dans la neige .
Pas des mots, mais un langage.

("La place sauvage", 1983)
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Tempête

Soudain, le randonneur croise là un vieux
chêne géant, pareil à un élan de pierre dont
la couronne large de plusieurs lieues fait face à la
citadelle verdâtre de l'océan de septembre.

Tempête du nord. C'est alors que les grappes
de sorbe mûrissent. Eveillé, dans le noir, on entend
les constellations piaffer dans leurs stalles bien au -dessus
des arbres.
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PASSAGE CLOUTÉ


Un vent glacial dans les yeux, et des soleils qui dansent
dans le kaléidoscope des larmes lorsque je croise
la rue qui m'a si longtemps suivi, cette rue
où l'été du Groenland brille sur les flaques.

Autour de moi voltige toute la force de la rue
qui ne se rappelle rien et ne veut rien non plus.
Et au fond du sol, sous la circulation, la forêt
à naître attendra calmement pendant mille ans encore.

Soudain, j'ai l'impression que la rue m'observe.
Son regard est si terne que même le soleil
rappelle une pelote grise dans un espace obscur.
Mais je luis en cet instant ! La rue m'observe.

p.211
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