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Critiques de Toni Morrison (1262)
Beloved

Prix Pullitzer 1988 sur la condition des noirs américains.
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Radiographie historique et psychique des relations entre Noirs et Blancs, "Home" est aussi un conte intemporel et universel, une histoire de fraternité et de rédemption.
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Home

Bien que je l’ai beaucoup aimé Home est l’antithèse de La couleur des sentiments. Toni Morrison use de tout son talent et de sa subtilité pour éviter le piège de la démonstration appuyés des sentiments servis sur un plateau. C’est pourquoi dans ce livre dur et profond, son écriture nerveuse et précise nous tient éloignée de nos émotions pour mieux nous montrer l’horreur à froid sans l’enrobage d’une quelconque pitié.



Dés le début, on est plongé dans l’inconnu, aucune présentation ni description n’est faite du personnage principal, Franck, qui se réveille sanglé dans un hôpital psychiatrique sans que nous sachions pourquoi.



Désorienté par ce manque d’informations, nous progressons à l’aveugle dans un récit où rien se laisse deviner jusqu’à la fin. C’est en avançant dans l’histoire que nous comprendrons où nous allons et pourquoi. Ce qui est délicieusement perturbant.



Ajoutons à cela le fait que le roman est écrit avec une économie de moyens admirable, chaque mot est pensé, pesé, et à sa place. La construction du livre tient sur une dizaine de chapitres et est irréprochable. Les enjeux de l’histoire se dévoile petit à petit et de la même manière se dévoile le passé de Franck, le personnage principal, un ancien soldat hanté par les horreurs de la guerre de Corée de laquelle il vient de rentrer, à la fois traumatisé et empli de culpabilité.



Dans un contexte historique douloureux et passionnant, les années 50 aux Etats-Unis avec sa ségrégation raciale et le Maccarthysme, Toni Morrison ausculte les fantômes de l’Amérique.



Une fois achevé, on contemplera ce roman dans sa globalité comme un tableau où chaque personnage, chaque détail est à sa place et donne corps et sens à une très belle œuvre envoûtante toute en retenue.
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Beloved

Tony Morrison est une écrivaine dont la lecture peut sembler difficile. Son écriture offre une souffle particulièrement marqué et une langue rare, très atypique, déstabilisante pour certains, envoûtante pour d'autres. Je ne peux que conseiller de lire "Beloved" qui est, à mon avis, un des plus grands romans anglosaxons du XXè siècle. C'est de ces livres là que l'on ressort "autre".
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Toni Morrison à nouveau magistrale dans une photographie de son pays avant la lutte pour les droits civiques.
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Un don

Roman polyphonique sur l'esclavage, sans jamais néanmoins en parler vraiment, c'est avant tout le roman de femmes : maîtresse, esclave fidèle, esclave perdue... Parfois difficile à lire du fait de l'écriture, mais très prenant. Et beaucoup d'émotion à la fin, parfaitement maîtrisée puisque jamais ça ne pleurniche dans le roman.
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Beloved

Une oeuvre juste magnifique. On comprend en lisant pourquoi ce livre a offert à son auteure le prix Nobel de Littérature. Une plongée poignante dans le monde de l'esclavage tant et si bien que l'on arrive à ressentir entièrement la souffrance de ces personnes. Les personnages ont tous leurs parts d'ombre et de lumière. Beloved représente sans aucun doute toute la majesté que la littérature américaine peut offrir.
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Home

Forte et belle histoire d'une rédemption, Home rappelle aussi les pires heures de la ségrégation raciale dans une Amérique où le "White only" allait de pair avec une violence institutionnalisée contre les Noirs, à la veille de la lutte pour les droits civiques.
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Un don

Mon premier livre de cette romancière et une bien belle surprise de savourer cette belle écriture. Le va- et- vient dans le temps fait penser au tricot, le conteur change, le récit est simple et délié.

La condition des esclaves de couleur au XVIIe siècle amène des descriptions humaines et profondes ; la sensibilité enlève les lourdeurs, tout le roman vit. A bientôt, Mme Morrison !

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Un don

Sur les traces de l’esclavage.

C’est avec Florens que débute le roman, jeune esclave et narratrice qui a été abandonné par sa mère ou plutôt « offerte » pour le paiement d’une dette de son « propriétaire », elle travaille pour Jacob Vaark et son épouse Rebekka, deux colons néerlandais.

On nous dépeint le quotidien de Florens à travers des thèmes chers à l’auteure tel que l’esclavage, la violence du destin, la maternité, le sort des femmes ou la férocité de l’homme. A la découverte de l’amour et de ses démons, du rêve et des désillusions, Florens nous raconte à sa manière l’histoire de sa vie.



Roman magnifique dans lequel aucun repère temporel ne nous est donné, et plus encore roman polyphonique, alors accrochez vous.



Une poésie déchirante, une œuvre magnifique sur la dureté de la vie de cette Amérique qui en est qu’à ses débuts et sur l’esclavage évidemment. Mais ma lecture a été ponctué de retour en arrière pour comprendre le sens de ce que j’étais en train de lire, alors oui ce roman demande une certaine concentration évitez donc toute distraction extérieure.

Beaucoup trop de thèmes y sont abordés, à mon avis, ce qui disperse légèrement le fond de l’histoire, comme si on lisait ce roman assis sur un tourniquet, à chaque instant on se demande où l’on se trouve.



Je n’aime pas ce mot mais il faut savoir l’utiliser de temps en temps, alors j’ai été déçue surtout que le roman qui m’a fait aimé la lecture au point d’en dévorer autant fait parti des œuvres de Toni Morrison.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Un don

Sur les traces de l’esclavage.

C’est avec Florens que débute le roman, jeune esclave et narratrice qui a été abandonné par sa mère ou plutôt « offerte » pour le paiement d’une dette de son « propriétaire », elle travaille pour Jacob Vaark et son épouse Rebekka, deux colons néerlandais.

On nous dépeint le quotidien de Florens à travers des thèmes chers à l’auteure tel que l’esclavage, la violence du destin, la maternité, le sort des femmes ou la férocité de l’homme. A la découverte de l’amour et de ses démons, du rêve et des désillusions, Florens nous raconte à sa manière l’histoire de sa vie.



Roman magnifique dans lequel aucun repère temporel ne nous est donné, et plus encore roman polyphonique, alors accrochez vous.



Une poésie déchirante, une œuvre magnifique sur la dureté de la vie de cette Amérique qui en est qu’à ses débuts et sur l’esclavage évidemment. Mais ma lecture a été ponctué de retour en arrière pour comprendre le sens de ce que j’étais en train de lire, alors oui ce roman demande une certaine concentration évitez donc toute distraction extérieure.

Beaucoup trop de thèmes y sont abordés, à mon avis, ce qui disperse légèrement le fond de l’histoire, comme si on lisait ce roman assis sur un tourniquet, à chaque instant on se demande où l’on se trouve.



Je n’aime pas ce mot mais il faut savoir l’utiliser de temps en temps, alors j’ai été déçue surtout que le roman qui m’a fait aimé la lecture au point d’en dévorer autant fait parti des œuvres de Toni Morrison.
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Un don

Je n’avais jamais lu Toni Morrison et ne savais trop par où commencer. La robe froissée et les pieds nus de la couverture de ce livre ont tranché. Pour moi, Toni Morrison, c’est l’écrivain de la condition des Noirs, de l’esclavage. On est ici à la fois loin et proche de ces thèmes.

A la fin du XVIIème siècle, dans une Amérique où tout reste à coloniser, où la ségrégation n’est pas encore érigée en système et où l’esclavage est encore multi-racial, ce roman est l’histoire d’un domaine agricole comme tant d’autres. Un couple de blancs à la tête bien sûr, et un échantillon de la nouvelle Amérique comme main-d’œuvre, de l’indienne à la noire, en passant par les blancs, dont certains payaient leur passage par des années de servitude sans fin.

Dans un style apparemment très déconstruit, mêlant les voix des différentes femmes du domaine, ne respectant aucune chronologie, Toni Morrison fait une peinture sombre de l’exploitation de l’homme par l’homme, quelles qu’en soient les formes et les couleurs, à un moment charnière d’un pays en train de construire ses valeurs et où les mécanismes de la ségrégation ne sont encore qu’en germe.

Même si Toni Morrison rend très bien la singularité des voix de ses différents personnages, même si elle sait créer un environnement délétère en ne faisant que le suggérer, je n’ai pas vraiment été sensible à ce livre, dont la structure m’a paru trop complexe sans que cela n’apporte beaucoup au propos. La forme me paraît finalement par trop prendre le pas sur le fond, et la singularité de l’histoire nuit au message qui se veut universel.
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Jazz

Je poursuit ma découverte de cet auteur que l'on dit incontournable avec ce roman musical, je ne suis pas encore tout à fait convaincue mais il ne manque plus grand chose ! J'apprend progressivement à apprécier Toni Morrison, de mieux en mieux, et la prochaine fois, je pense que je vais opté pour l'un des livres suggéré par Mousseline « Le chant de Salomon » ou « Beloved » histoire de poursuivre en beauté …



Attention pour les lecteurs potentiels ce livre exige une grande concentration, un silence absolu, un esprit entièrement consacré à l'histoire. La plus grande difficulté pour moi va être d'essayer de bien vous rendre l'atmosphère de ce texte. Alors désolé ,mais je devoir vous faire travailler, mais le mieux est que vous vous imaginiez regardant un tableau de Paul Signac ou de Georges Seurat, un air de Coltrane ou de Djongo Reinhardt flottant dans l'air.

Au délà de tous les résumé ou analyse c'est de loin la meilleur méthode pour vous rendre au mieux ce livre...



Toni Morrison abolit les codes et m'a entrainé pauvre lectrice dans son processus de démolition. J'ai apprécié cette écriture bouillonnante, foisonnante, rapide. J'aime sa façon particulières qu'elle a de nous brosser les portraits de ces personnages en les replongeant dans leur passé et leurs souvenirs. Le point de départ de l'histoire n'est finalement qu'un simple prétexte à mener une introspection au plus profond de l'âme de ses personnages, une analyse des répercutions entre les actes passés et les présents.

Et même si parfois, tout comme dans Love d'ailleurs, je ne savais plus trop qui parler finalement cela ne me gênais même plus, l'histoire se déroulait sans avoir besoin de plus de précision.

Toni Morrison joue sans aucun complexe avec la langue, elle varie les rythmes, les styles, les narrateurs. Elle a crée une sorte d'objet littéraire autonome, vous allez me croire folle si je vous le dis mais tant pis, j' ai eu comme l'impression que ce n'est pas moi aimé ce livre mais lui qui a bien voulu se laisser aimer de moi. Complexe Non ...! ? Ce livre a du déteindre sur moi !
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Love

Voilà un livre qui me laisse perplexe, c'est le premier livre que je lis écrit par Toni Morrison et je dois dire que j'ai vraiment été dérouté par son écriture. Les portraits de femme se croisent et s'entrecroisent autour de la figure d'un même homme qui fut pour l'une un mari, l'autre un père, un amant, un ami ...etc

J'ai mis beaucoup de temps avant de réussir à imbriquer correctement les différentes pièces des témoignages, je ne comprenais pas grand chose aux rapports entretenues entres elles enfin avant les pages 200. Une petite explication dans le style des pièces de théâtre m'aurait été bien utile, par exemple : May, femme de … fille de … mère de ... / Heed, femme de …

L'écriture complexe m'a également obligé à quelques aller retour en arrière, histoire d'être sûr de la personne qui raconte.

Mais au delà de cette impression de brouillon, étonnamment dès les premières phrases je me suis laissé emporté par l'atmosphère de tension, de rancœur, de passion et de mystère si bien recrée par Toni Morrison. J'ai été conquise par sa narration où j'ai vu se refléter les différentes facettes de l’amour, elle n'hésite pas à faire passer ses personnages de l’envie au désir, à l’obsession, à la langueur. Ce roman, c'est le cycle autour d'un premier amour indélébile, un amour qui nous emporte et nous marque pour toujours.

J'ai aimé ces portraits de femme même si le puzzle trop lent à se former m'a quelque peu gâcher ma lecture...
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Un don

Bon alors ça y est, je me lance, même si j'ai été la plus cancre de nous tous pour ce premier défi lecture ! J'ai manqué considérablement de discipline ... Je suis totalement hors délai, et je ne vais pas me chercher d'excuses comme celle de mes chers élèves (quoi ? l'ordinateur a encore lâché ?), bref, j'ai été débordée, alors que j'ai fini le bouquin depuis un moment. Mais quand même j'ai eu pas mal de boulot ces temps-ci (et notamment mon nouveau programme !). Mais là n'est pas le sujet, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos colons.





Tout d'abord, pourquoi "Un don" ? Parce que Toni Morrison est une auteur que j'aime énormément. J'ai eu l'occasion de la découvrir en prépa, et c'est à cette période que j'ai lu ses grands romans. Celui-ci est le dernier traduit en français.



Ca commence comme ça : "N'aie pas peur. Mon récit ne peut pas te faire de mal malgré ce que j'ai fait et je promets de rester calmement étendue dans le noir - je pleurerai peut-être, oui je verrai parfois à nouveau le sang - mais je ne déploierai plus jamais mes membres avant de me dresser et de montrer les dents".



Alors de quoi ça cause ? Nous sommes en Amérique, au 17e siècle. Le roman s'ouvre sur le monologue de Florens, une jeune noire anciennement esclave, recueillie par Jacob et Rebekka, deux Blancs sous le toit desquels vivent également Sorrow, une jeune fille blanche, et Lina, une Indienne rescapée de l'épidémie qui a décimé sa tribu. L'histoire, enchevêtrée, reconstitue les destins de ces personnages.



J'ai un avis mitigé sur le bouquin, ou plutôt je suis partagée. J'ai aimé l'évocation de ce cadre très peu familier des débuts de la colonisation américaine, au cœur d'une terre rude et dans des conditions proches de la misère (mortalité infantile, épidémies) où les inégalités sont criantes (voire l'opulence écoeurante dans laquelle vit le planteur duquel Jacob reçoit Florens), mais où se construit progressivement le mythe de l'Amérique et de l'Américain qui se "fait" lui-même, avec un enthousiasme déroutant et parfois aveugle. C'est assez inhabituel, et je ne crois pas avoir lu d'autre roman qui situe son action dans un décor comparable. J’ai d’ailleurs appris plein de choses, comme le travail de ces Blancs enfermés dans un quasi-esclavage interminable pour rembourser le prix de leur traversée, la dette se transférant sur leurs enfants en cas de décès.



Ce qui permet à Morrison de travailler sur son thème de prédilection, les logiques de la ségrégation et les mécanismes de sa mise en place et de son fonctionnement ; tout ici est suggéré, mais reste percutant, comme cette lecture des annonces pages 65-66 : « Belle femme qui a déjà eu la variole et la rougeole … Beau négrillon d’environ neuf ans … Fille ou femme bonne en cuisine, raisonnable, parlant bien anglais, à la peau entre le jaune et le noir … Cinq années de service d’une engagée blanche qui connaît les travaux de la terre, avec enfant de deux ans passés … Mulâtre très marqué par la variole, honnête et sobre … ».



Par ailleurs, j'ai beaucoup accroché (plus que Vincent) au côté construit / déconstruit du récit ; on dirait que Toni Morrison travaille un peu comme un Léonard de Vinci avec son sfumato ; elle applique des couches successives à ses personnages qui prennent progressivement un relief incroyable (Florens, Lina, Rebekka ... ou même la mère de Florens). Et je rejoins Danielle sur ce point, les portraits de femme sont splendides, des femmes sans résignation et avec un instinct de vie époustouflant d'énergie et de grandeur.



Le titre – original – est splendide, mais assez mal traduit en français … il faudrait davantage tourner autour de l’idée de pitié. Il ne prend son sens qu’à la fin, et éclaire rétrospectivement le sens du livre.



Pourtant, je trouve que certaines pistes auraient pu être plus exploitées, comme le pense aussi Cathy. Par exemple la relation ambigue de Jacob à l’esclavage, et le fait qu’il ait reçu Florens en paiement. Ou encore les relations entre les femmes. C’est peut-être dû à la longueur effectivement assez courte du livre, alors que Toni Morrison écrit d’ordinaire dans des formats différents …



… et ceux qui n’ont pas trop accroché à Un Don peuvent tenter d’autres Morrison, comme L’œil le plus bleu ou Le chant de Salomon, ou, mieux encore, mon préféré, Beloved. Danielle, tu me diras ce que tu as pensé, mais personnellement, je trouve que – pour un propos au fond équivalent – Beloved est beaucoup plus puissant qu’Un Don.



En ce qui concerne le principe de notre « club » de lecture, je suis assez séduite … malgré les petits ajustements de départ, je trouve le principe assez chouette, d’autant que nous avons des profils assez différents et que nous n’avons pas tous été d’accord sur le bouquin, et c’est très enrichissant … je me rends compte que j’ai énormément parlé de mes lectures ces temps-ci, et ça fait du bien de partager, de communiquer, et d’échanger ! Bref : à quand le prochain ? Je propose que ce soit l’un d’entre vous qui propose cette fois un titre, si vous êtes partants, bien sûr ! Pourquoi pas Danielle ?
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Beloved

Beloved est un roman qui plonge le lecteur au plus profond d’un océan de noirceur. La noirceur de l’histoire américaine du XIXe siècle qui s’est étendue trop longtemps encore au XXe. La noirceur des actes atroces commis de manière la plus naturelle qui soit par les blancs envers les noirs avant que l’esclavage ne soit prohibé juste après la guerre de sécession.

Roman de la « négritude » étendue au contexte américain, contre l’exploitation des hommes, contre l’indifférence et l’oubli, contre la barbarie.



Beloved est aussi un roman d’amour. Amour maternel qui dépasse tout le reste. Amour qui peut dans des situations de désespérance extrême conduire à des actes fous. Quand la folie des hommes est la référence, où se situe le crime ? Quand tout n’est que cassures et que plus rien ne peut être réparé que veut dire commettre l’irréparable ?



Toni Morrison nous plonge – au sens propre car on se sent réellement noyé – dans un univers à la fois onirique, car peuplé de fantômes, et à la fois cruellement réel, bien qu’on soit tenté par l’oubli tant les atrocités des hommes sont difficiles à comprendre.

Ce roman nous montre la pureté de l’esprit et la force de l’amour que les meurtrissures de la chair les plus mordantes ne peuvent faire vaciller. Un roman sur les liens du sang, sur la force des femmes, sur le pouvoir des âmes.

20 mars 2012

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Un don

Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - C'est à la fin du XVIIe siècle, dans une Amérique naissante et chaotique, alors que racisme et esclavage ne se confondent pas encore, que se déroule le nouveau roman de Toni Morrison (prix Nobel de littérature 1993). Dans ce contexte historique bien particulier où les esclaves peuvent être noirs, blancs ou indigènes, l'auteur mène une réflexion sur la signification de la « servitude » en suivant Florens, une jeune fille donnée par sa mère à Jacob Vaark dans l'espoir de lui offrir une vie meilleure. À la voix principale de Florens, que l'on voit passer, au fil du roman, du statut d'esclave à celui d'esclave de la passion, se mêlent, comme autant de variations sur la notion de servitude, les voix des autres habitants du domaine Vaark : Rebekka, la femme de Sir choisie par arrangement, Lina, la gouvernante totalement dévouée, ou encore la bien nommée Sorrow, la sauvage simple d'esprit aux étranges pouvoirs.

Au-delà de la réflexion sur l'esclavage, on retrouve les thématiques chères à Toni Morrison, comme celle de la maternité : Florens est hantée par sa mère, a minha mae, qui revient de manière obsédante lui expliquer qu'elle ne l'a pas abandonnée, mais a tenté de lui faire « don » d'une vie meilleure. Le roman est servi par la magnifique plume de Toni Morrison (totalement respectée par la traduction d'Anne Wicke), maniant les beautés de la langue avec une incroyable fluidité et une grande poésie, réussissant ainsi à faire surgir la beauté fulgurante de l'horreur du quotidien. Marianne Joly

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Beloved

Inspiré d'un fait divers survenu en 1856, Beloved exhume l'horreur et la folie d'un passé douloureux.

Sethe est une ancienne esclave qui, au nom de l'amour et de la liberté, a tué l'enfant qu'elle chérissait pour ne pas la voir vivre l'expérience avilissante de la servitude. Quelques années plus tard, le fantôme de Beloved, la petite fille disparue, revient douloureusement hanter sa mère coupable. Loin de tous les clichés, Toni Morrison ranime la mémoire, exorcise le passé et transcende la douleur des opprimés.
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Love

Un très beau livre qui retrace la vie d'une famille noire sur plusieurs générations. Histoire d'amitié entre fillettes, détruite par les adultes, par l'incompréhension d'un monde qu'elles ne comprennent pas. Très poétique et très bouleversant. On traverse la période de ségrégation, des luttes pour la liberté mais aussi Toni Morrison nous fait découvrir les luttes à l'intérieur de la communauté noire, il y a des riches et des pauvres, ceux qui exploitent comme du temps de l'esclavage. Une richesse de caractère des personnages qui font vivre ce livre
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Beloved

Certains livres dès les premières pages nous promettent un voyage inoubliable et bouleversant.

Beloved est de ceux la. De par son propos d'abord. Pour avoir lu nombre d'ouvrages sur l'esclavage et la condition des Noirs et alors que je pensais avoir tout lu ou presque et ne plus pouvoir m'étonner de rien sur le sujet, je suis restée scotchée de la première à la dernière page....

Toni Morrison livre un récit haletant et passionnant mais plus que tout, sa plume, la virtuosité avec laquelle elle en use, le mot toujours juste, tranchant, sublime, rien de trop, rien de "pas assez", tout contribue à mettre en valeur la profondeur d'âme de ses personnages et à nous faire toucher du doigt la Négritude jusqu'à devenir soi-même le noir encore debout même si chancelant, l'homme bafoué, torturé, humilié.

C'est, à travers un récit captivant mêlant fantastique et réalité qu'elle

nous embarque dans la découverte de la culture afro américaine, ses origines, ses blessures, ses espérances ..

Un livre poignant et superbement bien écrit....

Un gros coup de coeur pour moi....

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