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Critiques de Tony O’Neill (10)
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Black Néon

Avec Black Neon on a l'impression de faire un tour du côté de la Dernière Sortie pour Brooklyn, le côté sauvage de Selby en moins.

Black Neon, lumière noire, de celle qui éclaire par en-dessous les visages des têtes à crack, en mettant l'accent sur les ombres et la réalité glauque.

Black Neon, lumière noire sur les errances psychotropiques trop typiques de Jacques Seltzer, scénariste qui a pondu comme par accident un film devenu culte 15 ans auparavant. Il tente maintenant de faire son come-back en voulant donner une suite à cet ocni (objet cinématographique non-identifié) arty-choc, en expérimentant la vie de toxico à L.A.

Black Neon, lumière noire sur Randal, Jeffrey, Lupita, Genesis, autant de personnages autant d'histoires déglinguées et envapées.

Black Neon comme une litanie dans une messe noire dédiée à la gloire des drogues.

Black Neon, du déjà-vu, mais revisité à la sauce L.A. avec brio par Tony O'Neill, quelques clichés, inévitables dans ce monde en trompe-l'oeil, dans cet univers sombre et glauque, et aussi quelques joyaux qui étincellent, quelques scènes d'anthologie...

Mais surtout une histoire qui tient la route, jusqu'à la fin, solaire, qui illumine toute cette étrange quête illusoire.

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Du bleu sur les veines

Avis aux amateurs de décadence, ce livre est fait pour vous. Cette autobiographie retrace le parcours de l'auteur, de son petit empire (musicien dans un groupe de rock) à sa propre déperdition (junkie total). La transition se fait assez rapidement, les drogues dures s'enchaînent et nous entraîne dans un monde inconnu (enfin j'espère pour vous). Ce récit est envoutant, on se laisse prendre à son histoire et on suit avec lui sa bataille contre l'addiction, bataille qu'il perd bien facilement à chaque fois. Un peu de volonté... et revoilà le narrateur avec une seringue au bout du bras. Ce livre ne peut laisser indifférent, il est tellement réel que l'on a l'impression de vivre avec lui chacun des injection qu'il se fait. Chaque fixe de cocaïne entre dans nos veines à travers son écriture. Son histoire de junkie qu'il revit nous donnerait presque envie de la vivre à notre tour. Et pourtant ce livre n'est en aucun cas un éloge de la drogue. Pas une seule fois l'auteur ne nous parle de l'héroïne comme d'une chose positive, ni même "à essayer". Cependant sont écriture qui parait si "normale" arrive à nous rendre accroc à une drogue l'on n'a même pas goutée. La force de cette autobiographie, c'est la façon dont l'écrivain nous expose son histoire sans se blâmer, sans vouloir se justifier. Il est juste modestement là pour nous raconter son histoire, et il le fait merveilleusement bien.
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Du bleu sur les veines

Dans ce texte autobiographique, Tony O'Neill nous parle de sa descente aux enfers, de la façon dont il est passé de musicien dans un groupe à junkie ne pouvant vivre sans héroïne. Il nous entraîne dans son monde, où il nous dévoile qu'il se droguait parce qu'il aimait ça, tout simplement. Parce que des livres qui traitent du sujet, il y en a à la pelle. Mais des témoignages comme celui-ci ? C'est très rare, ma bonne dame ! Tony O'Neill nous emmène définitivement dans son Enfer personnel, qui était aussi son havre de paix. Fort heureusement, l'écriture l'a aidé à s'en sortir, mais le chemin a été long et difficile, et l'homme a replongé plus d'une fois.



C'est fou comme ce livre peut aider à comprendre le besoin d'une dose, le fait d'être prêt à tout abandonner, tout ce qu'il avait entreprit et réussi jusque-là, juste pour un moment d'extase. C'est un texte qui, décidément, ne peut pas laisser indifférent, et je suis ravie d'avoir enfin découvert les fameuses éditions 13e Note, qui vont malheureusement mettre clef sous la porte d'ici dix jours - le 30 novembre, précisément. Si vous avez envie (et croyez moi, vous ne le regretterez pas) de découvrir cette maison d'édition hors-norme, je vous encourage vivement à le faire et à passer commande d'un (ou plusieurs, des dizaine si vous voulez) des livres de 13e Note, parce que c'est sacrément triste qu'une maison d'édition comme celle-ci soit obligée de fermer ses portes, et ce serait bien dommage de ne pas la découvrir avant. Aussi, je vous invite à regarder la vidéo du Rouquin Bouquine, ça vous donnera quelques idées.



En attendant, je suis bien contente d'avoir lu un tel livre et croyez-moi, je n'en ai pas terminé avec 13e Note !
Lien : http://leslecturesdanais.blo..
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Du bleu sur les veines

À mi-chemin de cette histoire, je me fourgue le casque sur le crâne. You tube, mode recherche, David Bowie. J’ai retenu le seul que je connaissais parmi la flopée de groupes musicaux cités dans ce chef-d’œuvre noir… Je tombe sur un album ou il chante avec un certain Ziggy Stardust. Mea culpa, je ne connais pas. C’est ainsi que le sentiment de me retrouver devant une atmosphère de « Blue jay way » de Fabrice Colin m'envahit. Sex-Drug & Rock & Roll. En gros, comment entrevois-je la lecture du bouquin ? C’est la confidence d’un gars déboussolé parfumé au Bret Easton Ellis (« moins que zéro » ou « les lois de l’attraction ») qui se pavane dans un costard Dante & Safranko sous les ombres défoncée d’Hollywood sexy.

Un ou deux jours plus tard, submergé par l’étonnement et des sensations nouvelles, je me réjouis de partager un après coup à propos d’une beauté qui surgit d’un univers au teint nauséeux, transpirant la déprime, aux effluves de combats impitoyables. David contre Goliath, Tony contre l’héroïne.

Fin des années ’90, c’est dans les rues environnantes moins célèbres d’Hollywood qu’erra le jeune anglais au gré de ses shoots. Dire qu’il avait quitté Londres en pleine gloire, il devint bleu d’une femme de LA, lors d’une première petite tournée avec son groupe Catsuits au pays de tous les possibles. Il s’en suivit une chute de longue durée. Décomposition de la bande. Isolation. Fiesta. La descente s’insinua dans chacun de ses pores et sans retour possible. Rien n’y fit, tout alla de mal en pi, avec ou sans désintox ou séance post cure. Aucune chance, la volonté ne fût qu’un simili argument insignifiant devant un colosse inébranlable. Un liquide brunâtre, de la poudre blanche, des gélules multi fonctions, de l’alcool toutes marques. La musique s’éloigna, elle ne resta qu’un murmure à basse fréquence. L’écriture végéta. Il resta au moins trois ans à couler dans ce trou noir sans but. Il se maudissait. Il agonisait. Finalement, il rentra au pays, à Londres, à 23 ans, où il rencontra de nouveau l’amour et entrevit une lumière inattendue. Son intérêt pour Vanessa crut proportionnellement à son éloignement des produits stupéfiants. Il put envisager une nouvelle vie.



Le bois de houx à LA. La nature forestière a laissé la place à des blocs de ciment, des néons, des étoiles sur les trottoirs, des décors de bois et de cartons à faire jouir des groupies ou des gigolos en mal de reconnaissances ou juste des passionnés de cinéma ou aucun de tout cela. Toutefois, le contraste existe bel et bien, tout comme à Londres, Francfort ou Bruxelles. Il n'y a plus de nature, que de l’agressivité urbaine, seul subsiste le stresse et la paille, les résidus de strass et paillettes. D’office on reste sur LA, c’est la que ça se passe. Et puis même, quelle différence cela fait-il ? Est-ce que la proportion de consommateurs de drogue en Europe est supérieure ou inférieure à celle tellement connue aux États-Unis ? Je m’étonne que le phénomène n’ait pas eu droit à son étoile sur le Hollywood Walk of Fame (mince, même les Simpsons ont bien eu la leur). Oui, donnez leur une étoile en mémoire de. Une seringue comme emblème, avec juste dessous, un chiffre comme le numéro noté sur l'étiquette qui pend à l’orteil d’un cadavre victime de la poudre, cause du décès : OD (overdose). C'est un phénomène mondial dont le chiffre d’affaire n’a rien à envier à celui d’Universal Studio. Est-il nécessaire de chercher à savoir qui est le premier coupable, « l’œuf ou la poule ». Les gouvernements, illustrés par un géant très beau gosse aux dents éclatantes. Il a la coiffure nickel au poil prêt, porte un costume, une chemise au col ouvert qui lui donne un aspect plus sympa. Ce personnage imaginaire lève l’index, un geste paternel qui prévient du danger, que ce que le petit va consommer c’est de la merde, que c’est interdit, qu’il ne lui arrivera rien tant qu’il ne se fera pas choper. La main immense du tuteur derrière le dos, tient le kit du parfait junkie, et quelques liasses de blé, en ayant bien sermonné, s’assure qu’il n’est pas responsable, avant de donner le package de futur consommateur. Le kit à bouffon qui alimentera le réseau et qui au final participera à la bonne tenue d’un marché parallèle. Celui-ci aura de fortes chances de réinvestir ses rentrées dans l’économie propre et le soutien politique du pays. Tout un rouage, huilé à mort. La mort pour celui qui n’a plus l’argent suffisant pour se payer les soins de réhabilitation post cure. Qui coute un os évidemment, si c’était gratuit, le rapport PIB/Croissance se verrait bousculé. Et donc, marche droit ou crève. Heureusement, une alternative joue son rôle du maintien de la dépendance en refilant des produits de substitution qui endorment pendant la période hors influence narcotique. Tout se tient. Alors, qui est coupable ? L’éponge qui ne peut plus se passer de tous produits qui assassinent à petit feu. Ou la main qui autorise le droit de passage de la coke un peu partout dans le monde. Une chose est certaine, c’est un tueur en série version mondialisation qui opère. Il est comme les big bank. « To big to fail ».



De toute façon :

« Je te promets, ça finit toujours par s’arranger, souviens-toi de ça, ça finit toujours par s’arranger » (p296)



Pour stimuler mon ressenti et influencé aussi par le commentaire Dejan Gacond en fin de livre, j’ai décidé de bien faire mes devoirs et je me suis mis à écouter quelques chansons de Lou Reed. Des grands classiques: « walk on the wild side » et « perfect day ». À ma grande stupeur, je constatai que j’avais déjà entendu ces magnifiques chansons sans connaître le chanteur. Ambiance déstressante ou le contraire, c’est selon la journée ou le mélomane l’écoute, quelque soit l'état de santé. Tranquille, apaisante, anesthésiante ou bien déprimante. Ensuite, j’ai du écouter « Hand of doom » de Black Sabbath. J’aime un peu moins, c’est très proche d’un point de vue rythmique, du roman de Tony O’Neill. Un prélude calme avec une petite montée de rage, le corps de la chanson part en tous sens reflétant bien les émotions de délire et d’agonie de « L’anglais qui a du bleu sur les veines », la fin est similaire au début, murmure et coup de gueule plus posé. Pour finir, un peu de Beasty Boys qui a provoqué une explosion de souvenir et a remonté à la surface Run Dmc et Cypress Hill. Woah !

Un roman noir choc, encore un uppercut. Le lecteur sera d’office happé dans cette sphère complète. Un alliage solide constitué d’éléments musicaux, écrits, visuels très précis. D’une grande valeur. C’est un tag multicolore immense sur un bâtiment classé, un air d’impro sous lequel se cache un tout structuré artistiquement parfait. D’ailleurs à propos de l’écriture, c’est à Tony O’Neill que revient le mot de la fin en page 295, une phrase qui est valable pour tout le livre et non seulement pour une soirée précise.



« Ça va droit au but, et volontairement ou pas, j’ai raconté cette soirée avec clarté et la concision typiques des junkies : ils ne s’embarrassent absolument pas de fioritures. »



Bon courage à l’artiste musicien qui « walk on the soft side »…

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Du bleu sur les veines

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Notre Dame du Vide

Le jeune auteur Tony O'Neil dépeint sa vie de junkie dans la Cité des Anges : sexe, drigues et rock'n'roll sous le Soleil de Californie... Ca vous rappelle quelque chose ? Il n'est pas sans risques que O'Neil ait surfé sur le succès de la série "Californication", mais qu'importe, il fait avec brio. Et comme ke ferait Hank Moody, sans se trouver des putains de fausses excuses à la con ! Trash, un petit côté Bukoswki, mais plus frais, plus proche de notre monde, de notre temps. Mais ça fait tout de même frissonner !
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Notre Dame du Vide

Notre-Dame du Vide parle d'un sujet qui m'a toujours intéressée au plus haut point en littérature : les addictions, diverses et variées, et leurs conséquences sur l'Homme. Je pourrais citer un nombre incommensurable d'oeuvres lues, allant du XIXème siècle jusqu'aujourd'hui, mais là n'est pas l'intérêt...

L'intérêt se situe avant tout pour moi dans le fait que ce type de récits raconte à la fois une expérience personnelle et universelle : dans la déchéance, celui qui raconte son histoire semble bien souvent devenir un homme parmi d'autres, perdant toute individualité au profit de son addiction.



C'est ce qui est justement bien mis en évidence par ces nouvelles de Tony O'Neill, qui met en parallèle sa propre expérience avec celle d'autres junkies qu'il a pu rencontrer au cours de son périple à Los Angeles. On passe ainsi de l'anecdote le concernant à celle d'un de ses compagnons de galère, d'une scène réelle à celle imaginée... Je trouve donc qu'on touche pleinement à ce que j'évoquais quelques lignes plus haut, rendant ce livre hautement intéressant à mes yeux.



Pour cette raison, je relirai volontiers cet auteur. J'ai autant aimé son style d'écriture, à la fois réfléchi et spontané selon les passages(la traduction semble l'avoir reproduite le plus fidèlement possible) que ce mélange d'expériences, personnelle/universelle ou réelle/fictive. C'est ce qui donne à mon sens le maximum de cartes en main au lecteur pour comprendre ce qu'implique la vie d'un junkie, sans tomber à aucun moment dans la dramatisation, mais en passant au contraire par de la "légèreté" et de l'humour (assez noir malgré tout) pour parler d'une situation sombre dont il est difficile de s'échapper.



Voici un extrait, assez long, mais qui me semble significatif par ce qu'il met en jeu narrativement et stylistiquement :



"Blotti dans mon placard, paralysé par la trouille et psychotisé par la coke, j'entends Susan quitter la chambre sur la pointe des pieds. Ensuite, je l'imagine qui longe le canapé du séjour où dorment Tori et Xavier, puis qui sort de l'appart et enfin de l'immeuble avant de gagner la voiture. A peine est-elle partie que je suis obsédé par cette idée : j'aurais dû l'accompagner. Putain, qu'est-ce que j'attends ici ? Pas moyen de réfléchir clairement. Je n'ai pas dormi plus de quatre heures depuis trois jours, je sens mes yeux vibrer dans leurs orbites, mon coeur cogner contre ma cage thoracique. Et si elle avait l'intention de m'abandonner ici ? Je peux vraiment croire à son retour ? Au fond de moi, je sais que si un dealer lui offre du crack en échange d'une fellation, elle dira oui et me laissera crever ici. Je suis le dernier des cons.

Oh, mon dieu.

Mon Dieu, fais qu'ils ne se réveillent pas. [...]

Dieu ? Voilà que tu pries Dieu, maintenant ?

Tu t'es écouté ?

OH, MON DIEU, S'IL TE PLAIT.

Ferme ta putain de gueule ! Tu sais que Dieu n'existe pas plus que le père Noël ou Notre Dame de Gaudalupe. Tu le sais, non ? T'en es sûr et certain ! T'as lu Nietzsche. Tu remplis tes veines de dope et ta tête de philo. Et la dope et la philo te disent la MEME PUTAIN DE CHOSE.

Que tu es seul.

Seul.

Seul avec cette pile de fringues sales et ce dealer de crack qui ronfle dans la pièce voisine et qui va te zigouiller s'il se réveille. Et où est Susan ? Partie trouver de l'héro. Et t'as décidé de rester là, sous une pile de fringues, en espérant que le dealer et sa gonzesse ne se réveillent pas.

Crétin !

Connard !

Tête de noeud !

Ne prie pas Dieu, enfoiré d'hypocrite ! Prie à ce que tu crois ! Adresse tes prières au vide ! Au néant ! A Notre Dame du Vide ! ADRESSE TES PRIERES AU VIDE.

Etendu là, j'essaie de repasser le film de ma vie jusqu'au moment précis où elle a mal tourné. Les larmes me piquent les yeux; plus que tout au monde, je voudrais me retrouver dans mon petit lit d'enfant. [...] Tout ce que je veux à cet instant, c'est tout ce que j'ai passé ma vie d'adulte à fuir.

Ma maison.

Ma maison.

Je veux rentrer à la maison."
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Black Néon

Cela commence par le récit d'une journée de merde -une de plus- dans la vie de Genesis, prostituée et toxicomane de vingt-six ans, qui en l'espace de quelques heures, se fait violer par des étudiants, tabasser par l'un de ses fournisseurs, puis voit ce dernier se faire abattre de quatre balles dans le buffet par une créature manchote et tatouée qui a miraculeusement fait son apparition au moment où elle se faisait méchamment bastonner.

... Fin du premier chapitre, et naissance d'un doute en moi, à la lecture de cette entame quelque peu carnavalesque : le fait d'avoir entre les mains un roman publié par les soins des Editions 13e note est-il un gage certain de qualité ?



Puis tout s'est enchaîné... son écriture d'une sécheresse efficace, et son découpage en courts chapitres au cours desquels nous suivons alternativement des personnages plus déjantés et/ou plus glauques les uns que les autres, confère à "Black Néon" un rythme qui devient rapidement très prenant, et nous pousse à tourner page après page...



Hormis Genesis et sa nouvelle amie Lupita (la tueuse à un bras), nous faisons connaissance avec un autre duo, composé de Jeffrey l'irlandais et de Rachel le trans, deux junkies qui ne savent plus comment gagner l'argent nécessaire à l'achat de leurs doses de cristal meth et d'hormones pour Rachel...

...de Randall, rejeton d'une richissime famille ayant fait fortune dans le cinéma, et qui a accepté, sous la menace fraternelle de se voir privé de son héritage, de se désintoxiquer des diverses substances dont il est dépendant...

... de Jacques Seltzer, artiste français rendu célèbre par ses photos trash et par l'unique film qu'il ait jamais tourné, qui a suscité autant de dégoût que d'admiration. "Black Neon" est d'ailleurs le titre de la suite, qu'il prétend depuis des années avoir l'intention de réaliser, à ce film. Financièrement aux abois, son agent, Gibby, parvient enfin à le convaincre de concrétiser ce projet, qui a pour ambition de dévoiler l'envers du rêve américain, de voir ce que Los Angeles -où se manifeste la preuve que l'humanité, pourrie, est à bout de parcours-, a dans les tripes... Il s'avère assez rapidement que tout ceci n'est qu'un prétexte pour permettre à Jacques de s'immerger dans les bas-fonds de la ville, afin de s'y livrer à une interminable orgie.



Le récit est une suite d'épisodes à la fois glauques et grotesques où s'amoncellent pèle-mêle drogues, sexe et alcool, de scènes accumulant avec, m'a-t-il semblé, une certaine facétie, tous les clichés du genre : motels sordides grouillant de cafards, riches sans scrupules s'autorisant toutes les perversions, antres de toxicos meublés de canapés défonces et effroyablement sales...

Tony O'Neill ne fait ni dans la dentelle, ni dans la poésie ; il déroule son intrigue de manière froide et factuelle, dotant le quotidien de ses paumés qui brûlent leur existence d'une sorte d'horrible banalité. La plupart de ses personnages eux-mêmes ne perdent d'ailleurs pas de temps en considérations existentielles. Mus par l'impératif immédiat et pragmatique de la nécessité de se procurer leur prochaine dose, c'est comme s'ils n'avaient jamais été que ça : des minables accros à la drogue, condamnés à toutes les compromissions pour servir leur addiction. Et si une bouffée de désespoir affleure parfois, c'est alors de manière anecdotique et fugace (sous la forme de la contrariété provoquée par la perte d'une dent de plus en mangeant une pizza, par exemple).



Sans doute "Black Neon" n'est-il pas, dans son genre -trash, désabusé et cynique-, un roman révolutionnaire, mais il a, incontestablement, quelque chose qui accroche... sans doute cette dynamique, très maîtrisée, qui fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde, ainsi que cette dimension à la fois épique et pitoyable que finissent par acquérir ses tristes héros, et qui finalement nous les rend attachants.
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Sick city

Chaos et désolation au pays du rêve perpétuel. Des accros font un séjour dans une réputée clinique pour se sevrer de leur dépendance aux narcotiques. Cette clinique est tenue par un médecin qui personnifie le rêve hollywoodien mais qui en réalité ne vaut pas mieux que les camés qu’il traite.



De nombreuses intrigues s’entrecroisent et dans chacune, c’est toujours le même truc. Des humains misérables se défoncent faute de pouvoir endurer une société pervertie par la tyrannie de l’apparence. Une des intrigues concerne un film tourné lors d’un party chez Sharon Tate dans les années 1960, une orgie sexuelle captée sur 16 mm. Ce film aurait été récupéré par un policier qui meurt au début du roman. Le gigolo qu’il entretenait récupère le film et cet objet devient le Saint Graal de l’histoire. L’idée est intéressante.



Sick City est bien écrit et les intrigues s’entrecroisent de façon habile. Au début, on est un peu mêlé par le foisonnement de personnages mais à mesure qu’on progresse dans le livre, certains meurent et on s’y retrouve plus facilement. La finale est si saturée de clichés hollywoodiens qu’il faudrait la filmer à plusieurs caméras pour la rendre intégralement. On y sent bien le montage blockbuster et cette surenchère de sensationnalisme. Intéressant et rigolo par endroit mais un peu mince en terme de sous-texte. Au-delà du cynisme et de la dépravation, le récit est sans pénétration d’où une certaine lassitude à la longue.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Black Néon

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