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Critiques de Valeria Luiselli (44)
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Archives des enfants perdus

De loin le meilleur livre que j'ai lu jusqu'à présent, cette année. Mais aussi difficile à situer. C'est sûrement un livre essayistique sur l'horrible problème de la migration dans le sud des États-Unis, en particulier l'afflux de mineurs en provenance du Mexique. En même temps, c'est un récit de voyage, un roman de route classique, y compris les motels minables. Et parfois, il comprend des histoires sur l'expulsion et l'extermination partielle des Indiens Apache dans le sud-ouest de l'Amérique, à la fin du 19e siècle. Enfin, il s'agit d'un livre philosophique-réflexif sur un mariage en crise, sur l'interaction entre parents et enfants et sur la façon dont les enfants regardent le monde. C'est donc un paquet assez impressionnant.



L'ingéniosité du processus d'écriture de Luiselli est que pour chacune de ces perspectives, elle mélange les genres narratifs: monologues interieures, dialogues, listes du contenu de leurs valises, extraits d'un roman de fiction sur des enfants migrants passés clandestinement à travers la frontière, passages réflexifs et scènes descriptives. La voix narrative est principalement celle de la mère, ce qui donne l'impression qu'il s'agit d'un livre autobiographique (comme la femme, Luiselli est d'origine mexicaine).



J'ai trouvé deux thèmes centrales. En premier lieu, le problème des 'enfants perdus'', qui concerne à la fois les enfants migrants, les enfants du couple (un garçon de 10 ans et une fille de 5 ans), et par extension aussi plus universellement des personnes (comme les deux parents) qui semblent perdus dans leur propre vie. Le deuxième thème est celui de la documentation, de l'enregistrement, de la description de la réalité; c'est une découverte originale de Luiselli que ses deux personnages principaux (le père et la mère) sont des artistes sonores, enregistrant constamment toutes sortes de sons, le père passivement (il s'appelle un documentariste), la mère plus intrusive (documentécaire) . Là encore, l'auteur mélange constamment les différentes approches. Cela donne à ce livre une impression postmoderne, évoquant le caractère constamment changeant et insaisissable de la réalité: «la seule chose à faire est de la raconter encore et encore au fur et à mesure qu'elle se développe, se bifurque, se noue autour d'elle-même."



Le ton narratif réfléchi, les différentes couches, la forme en constante évolution et finalement aussi le changement de perspective, obligent à s'engager dans une lecture lente. Parfois, Luiselli semble un peu répétitif, ou s'engage dans des réflexions qui ne vont nulle part, mais n'est-ce pas inhérent à la façon dont nous réfléchissons tous? Formellement, l'avant-dernier chapitre en particulier est un morceau de prose magistrale, dans le style de Joyce et Woolf. Dans celui-ci, l'histoire du fils et de la fille du couple se confond avec l'histoire des enfants migrants du roman de fiction.



Je soupçonne que je n'ai en aucun cas pénétré toutes les couches du riche contenu de ce livre multiforme, qui demande certainement une relecture. Ce qui m'a aussi vraiment attiré, par exemple, c'est la façon dont Luiselli règle clairement des comptes avec des 'romans de route', tels que Kerouac's 'On the Road', et plus implicitement aussi avec Pirsig's 'Zen and the Art of Motorcycle Maintenance'. Et en même temps, le livre évoque le style réflexif de Siri Hustvedt et Rebecca Solnit, juste pour illustrer à quel niveau joue Luiselli. Avec «Lost Children Archive», elle a incontestablement écrit l’un des romans les plus marquants du début du XXIe siècle.
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Archives des enfants perdus

Valeria Luiselli nous embarque en voiture avec une famille recomposée, à la recherche de deux fillettes disparues au Texas. Les adultes constituent des archives sonores, l'homme est tourné vers le passé (les sons liés aux Apaches), la femme, elle, veut capter la parole des migrants présents à la frontière mexicaine. Les deux enfants écoutent les histoires qu'ils racontent, notamment les aventures d'adolescents fuyant sur le toit d'un train. Un parallèle se fait entre la disparition des Indiens de l'"Apacheria" et l'"effacement" des migrants dans le désert. Les paysages désolés ou chargés d'histoire sont décrits avec réalisme. Très documenté, le roman expose le sort des migrants dans toute son horreur (les corps retrouvés dans le désert, les centres de détention, les expulsions). Roman sur la transmission, évoquée par le biais d'une narration alternée où la mère passe le relais au garçon qui reprend le cours de l'histoire, donnant sa version des faits, c'est aussi un récit initiatique pour les "enfants perdus", rassemblés lors d'un passage à la puissance d'évocation inoubliable.
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Des êtres sans gravité

Des êtres sans gravité est le premier roman de cette auteure mexicaine qui avait déjà publié un essai. C’est une lecture que j’ai peu apprécié, la trouvant cryptique, voire confuse. Je lui reconnais un bon niveau d’écriture et une originalité dans la teneur, mais le résultat final ne m’a pas intéressé du tout. Heureusement qu’il y a pas mal d’humour, ce qui a facilité la lecture jusqu’au bout.



LE SUJET : une auteure souhaite écrire un livre sur le poète mexicain Gilberto Owen ayant vécu à New York vers les années 1920. En même temps cette auteure écrit sur sa propre vie comme traductrice, autrefois, à N. York, une vie assez bohème et très libre. De plus elle écrit aussi sur sa vie actuelle de femme mariée et mère de famille à Mexico, sur ses difficultés pour écrire dans un contexte de vie familiale.



Peu à peu les entités de l’écrivaine et du poète vont s’estomper dans une espèce de sfumato que Luiselli appelle « une fantomisation », les personnages paraissent moins réels et l’auteure perçoit « le fantasme » du poète dans le métro new-yorkais à plusieurs reprises.



Le récit est totalement fragmenté, sans chapitres et avec une superposition de séquences narratives apparaissant comme un puzzle, lequel, peu à peu, reconstitue le texte. Au fil du temps ce texte devient complexe, plus éthéré, à tel point, que dans certains paragraphes je n’arrivais pas à deviner qui était le narrateur.



Il se peut que ce soit un style narratif novateur, mais pour moi ce livre s’approche du roman expérimental.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Desierto sonoro

L’autrice nous emporte dans 2 histoires plutôt qu’une:



D’une part, celle d’une famille new-yorkaise qui part vers le sud, vers la frontière avec le Mexique. Les parents travaille à étudier « les disparus » des 1eres nations, et aussi « les enfants disparus » migrants qui proviennent de l’Amérique centrale et traverse la frontière

.

D’autre part, on suit un groupe d’enfants migrants qui traversent la frontière MEX-USA vers le nord.



Deux histoires qui, au fur et à mesure du roman, tout lentement, tout doucement, se rapprocheront.



La 1ere partie de l’oeuvre est relatée par la mère de la famille new-yorkaise. La 2e par le fils, de 10 ans, de cette même famille.



Un roman surprenant, attachant, qui joue avec les styles et, de plus, avec habileté.
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Raconte-moi la fin

Livre d'à peine une centaine de pages mais d'une concentration et d'une urgence rares. Cette écrivaine mexicaine (qui a également la nationalité italienne) s'est installée avec sa famille à New York. En attente de sa "green card" elle se présente aux tribunaux comme interprète. Pendant ce travail, elle se sent de plus en plus désemparée à l'égard de la situation précaire des mineurs hispano-américains qui demandent l'asile aux E.-U. pendant l'ère Obama. Ils proviennent presque tous du triangle du Guatemala, Le Salvador et l'Honduras. L'écrivaine, qui compatit avec ces jeunes parce qu'elle même se trouvant en procédure, commence à voir des parallèles entre les différentes histoires qu'elle traduit de jour en jour. Avec une grande lucidité et concision, Valeria Luiselli dissèque la réalité à laquelle elle est confrontée. Pourquoi ce livre n'est-il pas encore traduit en français????
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L'histoire de mes dents

Ce court livre a été écrit environ 5 ans avant le fabuleuse ‘Archive des enfants perdus', et on peut dire qu'il s'agit d'un livre expérimental à bien des égards. Dans sa postface, Luiselli explique que c'est le fruit d'une interaction avec un club de lecture de travailleurs mexicains. Il peut être préférable de le savoir avant de commencer la littérature. Car le livre lui-même a ainsi pris la forme d'une installation, après les sculptures qui sont devenues à la mode au XXe siècle et qui tentent de combler le fossé entre les histoires et la matière. Luiselli semble essayer quelque chose de similaire avec un livre plein de références métafictionnelles, mais qui donne en même temps l'impression que tout cela n'est qu'un jeu.



Le roman est basé sur la curieuse vie de Gustave Sanchez Sanchez, surnommé Grandroute ; curieuse vie en effet, du moins dans les premiers chapitres, où l'on entend Gustave interpréter un monologue grandiose et raconter l'improbable histoire de sa vie. Ses dents tordues y jouent un rôle symbolique et matériel important. Comme je l'ai mentionné, Gustave est vantard, un peu intello (avec une accumulation de clins d'oeil aux grands de la littérature et de la philosophie) et dans l'ensemble plutôt espiègle, à la fois dans le sens charmant et répugnant (y compris un biopic de Luiselli elle-même).



À la fin, il y a un rebondissement un peu prévisible dans lequel on voit un autre narrateur éclairer la vie de Gustave d'un tout autre jour, qui s'avère beaucoup moins grandiose. Une dernière série de photos en noir et blanc (Sebald ?) et une chronologie tentent de donner à l'histoire de Sanchez une apparence pseudo-objective.

Comme mentionné, cela semble être une expérience d'écriture qui veut principalement raconter une histoire métafictionnelle, dans un sens postmoderne ; les nombreuses devises avant chaque chapitre portent presque toutes sur la relation problématique entre signe et signifié ; ça en dit assez. En même temps, Luiselli fait de son mieux pour percer le contenu intellectuel de son roman. Au moins pour moi, c'était amusant et intrigant au début, mais après un certain temps, la magie s'est dissipée.
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Raconte-moi la fin

Valeria Luiselli est interprète bénévole au tribunal de l’immigration de New York auprès de mineurs sans papiers arrivés par la frontière mexicaine. Elle doit leur soumettre un questionnaire en vue de l’obtention ou non d’un droit de séjour. Elle découvre alors la sinistre réalité derrière ces histoires d’enfants d’Amérique centrale fuyant la violence de leur pays et la guerre des gangs. Parcourant des kilomètres au péril de leur vie, ils sont confrontés à des dangers terribles : enlèvements, viols, tortures, trafics, milices armées, faim et soif.

Très documenté et riche en informations chiffrées, le texte de Valeria Luiselli donne la parole à des migrants souvent perçus en termes négatifs, désignés comme « étrangers illégaux » plutôt que « réfugiés ». Elle rend compte de la difficulté pour eux de raconter leur histoire, et pour elle de les aider à éviter l’expulsion. Émouvant, révoltant et militant, le récit expose la brutalité des politiques migratoires, le cynisme et la responsabilité des États, y compris la complicité des États-Unis dans les trafics d’armes et de drogue des cartels d’Amérique centrale. Valeria Luiselli évoque avec effroi les agissements xénophobes et la maltraitance dans les centres de détention gérés comme des entreprises lucratives.
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L'histoire de mes dents

Je n’aime pas trop les dents.

J’ai la trouille des dentistes (mais violemment hein),

Et les nouvelles de Poe qui en parlent me terrifient.



Alors ce drôle d’ouvrage avec des gravures de dents en couverture : ce n’était pas pour moi.

Et puisque ce n’était pas pour moi, il fallait que je le lise !

Comment ça je ne suis pas logique ?



Alors un jour, dans le train, je m’y suis plongée.

Cet homme, commissaire-priseur naze, finit par vendre des dents en fabulant autour de leur histoire. Cet homme monstrueux qui se perd dans sa propre histoire m’a tout simplement fascinée.

Il est laid et fantoche, sincère et menteur, fuyard, trouillard, et attachant. Drôle de nabot !



Le retournement final m’a scotchée. Mais par politesse je n’en dirai rien !



En prime on a tout un pan de documentation à la fin du volume : notamment des chronologies ultra précises qui, bien que surprenantes, appuient merveilleusement le récit.



Ce texte est étrange, drôle et porté par une langue fluide et souriante, souvent moqueuse.

C’est vraiment une très belle découverte pour moi !
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Archives des enfants perdus

Un livre original, des paysages magnifiques la présence des enfants rend ce livre attachant. Une belle découverte
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Archives des enfants perdus

Le commentaire de Lynda : COUP DE COEUR!



Une famille dans une voiture qui traverse les États-Unis.

Le père, la mère et deux enfants.

Les parents sont spécialistes dans la recherche du son et se sont rencontrés sur un projet pour ramasser les bruits de la ville de New-York.

Ils sont tombés amoureux et forment maintenant une famille recomposée.

Mais il décide de séparer leur passion et d'en faire un voyage, direction l'Arizona en famille et en auto. Une épopée. Une aventure avec les aléas d'un tel projet avec des jeunes enfants.

Papa, pour suivre les traces des derniers Apaches à qui on a volé les terres,

et maman pour enquêter sur les enfants de migrants qui errent dans les dédales de la justice américaine, dans l'injustice et dans la peur.

Dans le coffre de la voiture, 7 cartons contiennent leurs documentations en plus des livres, de la musique, dont un certain Bowie et quelques photos.

Quatre pour papa, un pour maman et un par enfants.

Tout au long du voyage, ils essaient d'expliquer le monde à leurs enfants,

avec plusieurs références littéraires et artistiques, mais qui ne sont malheureusement pas toujours adaptés pour des enfants. Parfois se sont les histoires de papa sur les derniers Apaches ou encore celles de maman, sur le destin des enfants réfugiés à qui on refuse l'entrée et le bonheur de revoir leurs parents.

Parsemé des disputes enfantines tout le du long voyage, ils voient, à travers les vitres de l'auto, défiler les états un après l'autre, les motels, les restaurants, les garages et les petites villes aux drôles de noms.

Ce roman, très critique sur la politique de l'immigration surtout face à ses enfants seuls, sans espoir et sans repère. Eux, qui ne veulent qu'un peu de réconfort, d'amour et de la tendresse d'une famille et non de la froideur d'une prison.

Ils ne veulent qu'être des enfants, mais malheureusement, la bureaucratie en décidera souvent autrement.

Très beau roman à la fois dur, sombre et noir, mais qui heureusement est agrémenté par les questionnements des enfants en route vers le lointain, mais vers où ?

Un rêve à la Jack Kerouac, peut-être ?

Une plume qui nous garde très accroché, du début à la fin. Un gros roman, mais qui nous fait passer un très bon moment tout en nous instruisant sur la dure réalité de ces enfants, sans oublier la réalité de l'immigration en passant par les histoires du papa sur les Apaches.

Comme quoi le passé peux toujours revenir nous hanter, et le passé parfois nous rattraper.

Un vrai coup de cœur !




Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Archives des enfants perdus

Le remarquable nouveau livre de Valeria Luiselli est à la fois le road-trip d’une famille recomposée, une critique acerbe de la politique migratoire américaine, une réflexion sur la façon de transmettre les histoires, mais aussi un dispositif expérimental tissé d’allusions littéraires.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Raconte-moi la fin

Dans un essai coup-de-poing, Valeria Luiselli retrace le parcours de migrants mineurs venus d’Amérique centrale et du Mexique pour entrer aux Etats-Unis.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
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L'histoire de mes dents

Un écrit d'une rare fantaisie ! On pourrait dire que c'est un peu tiré par les cheveux, mais Valéria Luiselli ne manque pas, au passage, de mordre à belles dents dans l'existence de certaines grandes figures de notre patrimoine culturel.

Un moment de lecture peut-être pas sérieux-sérieux au regard de certains lecteurs, mais carrément jubilatoire.
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L'histoire de mes dents

Comme j'aime les ouvrages atypiques, celui-ci m'a particulièrement plu. Et ce qui est encore mieux, c'est que c'est à la fois l'histoire ET le style de l'écrivain qui sont originaux! Dès les premières pages, je me suis sentie embarquée tambour battant, de manière pétillante et intelligente, marrante et subtile, en bref j'ai été séduite au premier regard! Le rythme est soutenu et ne laisse pas de répit! Du côté de l'histoire, on suit un personnage principal, "le meilleur commissaire-priseur du monde", lancé dans une fuite en avant vers le profit, guidé par la recherche du meilleur moyen d'extorquer encore plus d'argent à ses clients, avec le plus de panache possible. Une idée saugrenue concernant ses dents, alliée au pouvoir de l'hyperbole, va l'entraîner dans une situation imprévue. Très tôt dans le roman, l'absurde s'invite dans tous les interstices, il faut l'accepter, sous peine de passer à côté du livre! Le chapitre final donne le sens à l'ensemble, et éclaire les errances hyperboliques précédentes. Il est vrai que les longues diatribes farfelues du personnage principal me sont apparues lassantes à un moment du récit, mais il faut passer l'étape car l'auteure sait mener sa barque et la chute vaut le détour! J'ai beaucoup aimé le travail de l'écrivaine, qui sait dépasser l'histoire qu'elle raconte, et sait manipuler son récit comme une œuvre plastique et malléable. Une histoire qui fait également réfléchir sur les objets et le sens qu'on leur donne, sur la variabilité de nos perceptions, sur l'importance du contexte et sur les possibilités infinies des interprétations des uns et des autres... A découvrir!
Lien : https://lorenaisreadingabook..
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L'histoire de mes dents

C’est d’abord la couverture qui vous intriguera : « L’histoire de mes dents » de Valeria Luiselli, publié chez L’Olivier, est aisément reconnaissable aux dessins de molaires et canines surmontés du nom de leurs illustres ‘propriétaires’ (Platon, Borges…)…le contenu du livre est au diapason, décalé, hilarant, audacieux !

Gustavo ‘Granroute’ Sanchez est ‘le meilleur commissaire-priseur du monde’; par conséquent il peut vendre avec un bagou incroyable à peu près n’importe quoi, à commencer par ses dents, qu’il met aux enchères dans une église, en laissant croire qu’elles sont issues de bouches célèbres. Mais son fils, Siddhârta, présent lors de la vente, est déterminé à s’emparer des collections de son père.

Oublions l’Histoire, qui n’est finalement que l’objet du Livre I , et concentrons-nous sur les intitulés des livres II à VII : ‘Les Hyperboliques’, ‘Les Paraboliques’, ‘Les Allégoriques’, etc. On comprend alors qu’on est face à un brillant exercice de style, illustré dans chaque chapitre par d’innombrables petites histoires formant le tissu du roman. Certes savoureuses et souvent très drôles, ces digressions nuisent cependant un peu à la cohésion de l’ensemble. Par ailleurs, le témoignage de Gustavo, qui occupe la majeure partie du livre, laisse la place à celui de son ‘disciple’ Voragine, qui a sa propre version des faits, et finalement à l’auteur, qui dévoile encore un autre niveau de lecture. Personnellement, j’y ai vu surtout une ode fantaisiste à l’éternelle puissance des histoires.

Afin de poursuivre la déambulation, suivez le lien :
Lien : http://bit.ly/2vAc2Zt
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L'histoire de mes dents

Vous l'aimerez ou vous ne pourrez pas le finir, mais je gage que cet "essai-roman" ne vous laissera pas indifférent.

Gustavo "Grandroute" Sanchez devient par les hasards de la vie un commissaire-priseur. Ou plutôt un vendeur de tout et de rien, à condition qu'il s'enrichisse.

Un passé chaotique (un peu par sa faute, comme le montrent ses choix), une large propension à citer un certain Napoléon (pas Bonaparte, l'autre), et une péripétie très bizarre (coulrophobiques, s'abstenir), notre imitateur de Janis Joplin nous interroge sur notre rapport aux objets, à la valeur de l'art contemporain et à celle du poids des figures historiques.

En conclusion, parfait si vous aimez l'absurde !
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Archives des enfants perdus

Une narration trop froide et trop impersonnelle sur un sujet pourtant intéressant
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Archives des enfants perdus

L’écriture de Luiselli est vivante et vibrante. On est assis dans la voiture avec eux, on regarde le paysage défiler, on a chaud dans le désert, on tremble pour les enfants. [...] Le résultat est tout simplement bouleversant.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Archives des enfants perdus

Une passionnante réflexion sur les traces des enfants d’Amérique centrale arrêtés et perdus à la frontière américaine, auxquels l’auteure rend brillamment hommage.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Archives des enfants perdus

Valeria Luiselli donne un roman majeur sur les enfants sud-américains perdus aux États-Unis, sur le présent et sur la littérature.
Lien : https://www.lesoir.be/242327..
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