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Citations de Valeria Montaldi (28)


La fumée des vendeurs de saucisses imprégnait la rue de la Saunerie. Les boutiques adossées l'une à l'autre et les toits des maisons qui dépassaient sur la rue empêchaient l'air de circuler.
Caterina hâta le pas pour s'éloigner. Elle se dirigea vers le Grand Pont : près du fleuve, la puanteur s'atténuerait peut-être, recouverte par l'odeur musquée de la terre humide. La bruine incessante ne la dérangeait pas, la capuche de son manteau la protégeait juste assez pour que ses cheveux ne se mouillent pas.
Elle se sentait humiliée, déçue. En racontant à Rolando comment elle avait choisi d'affronter ce cas difficile, elle s'attendait à recevoir des félicitations. Ne lui recommandait-il pas sans cesse d'expérimenter, de faire preuve de courage face aux situations les plus délicates ? Il ne l'avait pas réprimandée, mais son silence et ce congé hâtif avaient été plus éloquents. Que croyait-il, qu'il lui suffisait de rendre visite à des clientes gâtées et arrogantes, la plupart affligées de mélancolie pour faire d'elle un véritable médecin ? Croyait-il qu'elle délirait quand elle affirmait vouloir exercer la chirurgie ? Elle avait étudié longtemps et avec passion cette branche de la médecine, dans le but de la pratiquer parallèlement au diagnostic et à la thérapie. À présent, elle devrait y renoncer pour la seule raison qu'elle était une femme ? Parce que la plupart des médecins s'abstenaient de la pratiquer, affirmant qu'il s'agissait d'une discipline de barbiers ? C'étaient eux qui se trompaient, pas elle.
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L'amour ne peut jamais se dire assez.
Oh mon dieu, qu'est-ce que c'est ? une phrase recopiée sur les emballages de papillotes ?
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Caterina observa attentivement le garçon assoupi. Il ne se réveillerait pas avant une demi-heure, le temps que la douleur s'estompe un peu. Quand il s'était mis à gémir à la fin du travail de suture, elle lui avait administré une nouvelle dose d'anesthésiant. Elle avait trempé l'éponge dans l'infusion d'opium, de mandragore et de jusquiame puis l'avait placée sous son nez pour lui en faire inhaler les vapeurs.
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Elle était gracieuse, mais on ne pouvait pas la qualifier de belle. Sur son visage un peu trop joufflu, dominé par un nez crochu, seuls les yeux ressortaient: noirs et bordés de cils épais, ils avaient une forme allongée, presque orientale. Quant à son corps, la comparaison dont Samuel venait de gratifier sa future épouse était mensongère: malgré l'ampleur avec laquelle sa houppelande en laine très fine tombait de ses épaules, l'ensemble de sa silhouette laissait deviner une lourde poitrine et des hanches trop larges.
Exactement ce qu'il faut pour une bonne pondeuse, songea Samuel.
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Qu'on l'accepte ou non, nous sommes tous le jouet de notre destin, qui entre lui-même dans les desseins impénétrables du Tout-Puissant. Si nous parvenons à le comprendre à temps, chaque événement de notre vie devient alors compréhensible et d'autant plus supportable.
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- Je m'appelle Rutebœuf, je fréquente la faculté des arts depuis un peu plus d'un an.
Guiard de Laon le regarda avec curiosité.
" Serais-tu ce Rutebœuf dont j'ai entendu parler ? Celui qui compose des rimes ?
- Oui, monsieur, c'est moi."
Le maître dissimula un sourire. Cela n'avait rien d'un hasard si ce jeune homme se retrouvait au cœur d'une bagarre. Rutebœuf était connu dans le cercle des étudiants et, au-delà, pour ses libelles salaces destinés à moquer prêtres, moines ainsi qu'une partie du corps enseignant parisien.
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A l'Hôtel- Dieu, j'ai examiné des pathologies, confronté symptômes et thérapies, j'ai tenté de guérir. Mais au fond, j'ai toujours considéré les patients comme de simples porteurs d'une maladie, pas comme des personnes.
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Les premiers mois après sa mort, je sentais tout le temps sa présence. Une silhouette derrière la porte, une ombre dans le jardin, sa voix qui m'a appelait, un courant d'air qui me caressait la nuque. Je n'ai rêvé d'elle qu'une fois. Elle était debout sous le seul arbre d'un désert immense.
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- Tu vois, là, dehors ? dit-elle. Le bois, le fleuve, l'herbe, les champs, les roches, les animaux, les oiseaux... Tout cela est un don de la Terre Mère. J'ai utilisé ce don pour porter secours aux autres et à moi-même. Je croyais qu c'était les destin qui m'avait été assigné, mais je me trompais. Peut-être ai-je pêché par orgueil ou alors ai-je fait du mal à quelqu'un sans le vouloir. C'est la seule raison pour laquelle je suis ici.
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Tandis qu'elle l'écoutait, Caterina sentait la colère monter en elle. Elle avait beau savoir que l'histoire de Marion ne représentait qu'un drame parmi les centaines qui se déroulaient chaque jour derrière les murs du palais ou sous les toits des masures, elle se demandait pourquoi les femmes et leurs corps devaient toujours être réduits au statut de monnaie d'échange.
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Tout ce que je peux vous dire, c'est que le bien que l'on fait aux autres nous revient presque toujours comme une bénédiction et que notre vie s'en trouve enrichie. (188)
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"Ma Mère, déplora-t-elle avec un sourire de lassitude: je n'ai jamais aimé cette appellation; je ne maîtrise aucun savoir et je n'ai rien d'autres à enseigner que la vertu de la résignation. C'est trop peu pour faire une abbesse, ne croyez-vous pas ?"
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Elle s'assit sur la banquette et se pencha en avant. Cette position la soulageait, mais ainsi elle avait encore l'impression de sentir l'enfant. Elle ne savait que trop bien qu'il s'agissait d'un tour que lui jouait son esprit, mais elle ne parvenait pas à chasser l'idée : à chaque fois, elle se raidissait comme si son corps attendait une contraction, un mouvement. Cette sensation de plénitude était tout ce qui lui restait de cet enfant mort-né, comme s'il réclamait qu'on ne l'oublie pas.
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"Il faut que le scandale arrive, mais malheur à celui par qui le scandale arrive." (7)
Simone Weil, cahiers.
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Tu es une femme, au cas où tu l'aurais oublié.Tu ne peux pas prétendre changer en quelques instants une tradition vieille de plusieurs siècles.
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« César a été assassiné.
— Mais pourquoi ? s’étonna le garçon. Il était le maître de Rome, il avait fait toutes ces choses
importantes. »
Justement, aurait voulu lui répondre Matthew.
« Parce que beaucoup de gens le détestaient, expliqua-t-il. Il avait été un bon dirigeant, mais
également un homme cruel et sans scrupules…
— Qu’est-ce que ça veut dire, scrupules ? l’interrompit l’enfant.
— Les scrupules… Eh bien, mettons que tu veuilles voler ces châtaignes que l’on vient d’offrir à
frère Marcello mais que tu décides finalement de ne pas le faire. Avoir des scrupules, cela veut dire
réfléchir au mal que notre comportement peut causer aux autres. »
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« Vos paroles ressemblent à celles d’un homme qui a perdu la foi, dit-elle.
— Non, maîtresse, ce sont les paroles d’un homme qui a bien connu la misère humaine. On la trouve
partout, tant parmi le peuple que dans l’aristocratie, le clergé et les rois. Personne n’en est à l’abri, pas
même nous qui en parlons… La conscience de notre imperfection préserve notre foi, car que ferions-nous
sans Dieu, quel serait le but de notre vie ? »
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Au Moyen-Age, les hommes ont tous pouvoirs y compris dans la médecine.
Caterina est l'élève et la maîtresse de l'un d'entre eux.Lorsqu'elle tombe enceinte son amant lui apprend qu'il est marié et refuse catégoriquement de la soutenir. Elle décide alors de se battre pour devenir médecin envers et contre tout.
Ce livre rappelle que la reconnaissance s'obtient qu'au bout d'un long combat.
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La jeune femme regarda sa compagne d'infortune. Elle aurait voulu répondre, se justifier, lui expliquer que les accusations contre elle avaient été montées de toutes pièces, que sa seule faute était d'avoir aimé un aristocrate et non un homme du peuple.
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Marion ouvrit le coffre de Caterina, d'où elle sortit son habit de laine fine, ses simarres, ses chausses, sa tunique de médecin, sa cape fourrée, le linge, une paire de robustes jambières de cuir, deux escarcelles et un petit écrin d'argent.
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