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Citations de Valérie Zenatti (423)


Dans trois ans, c'est une promesse.
D'ici là, bonne route à toi,
Naïm
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J'ai aimé te lire et t'écrire, Tal. Tu comprends peut-être aujourd'hui que, parfois, ça n'a pas été facile pour moi de le faire, et pas pour des raisons politiques.
Tu es une fille bien. Généreuse. Et fragile.
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p.124 "Il avait dans la gorge le goût de l'anisette bue pour dissoudre la barre des mots qu'il n'avait pu prononcer devant Madeleine, les mots qu'il n'arrivait pas à aligner dans sa tête, ni même à effleurer, il ne savait pas qu'il aurait pu dire viens près de moi ma femme, on va s'appuyer l'un contre l'autre, je vais être fort pour deux, on va chérir les enfants qui nous restent et leur transmettre le goût de la vie, on va s'aimer davantage, on leur donnera ainsi la confiance et l'envie d'aimer à leur tour.
Ils étaient rentrés à Constantine, brisés à l'intérieur d'eux-mêmes, tandis que leurs visages paraissaient inchangés tant ils étaient déjà empreints de tourments, même pas un pli au coin des lèvres pour marquer la douleur..."
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p.123 "Ginette était morte sur la table d'opération, elle avait senti alors au fond d'elle pousser cette certitude, son seul espoir de survie : ses enfants l'aimeraient toujours, la chériraient toujours, et tandis qu'elle venait de perdre le cinquième enfant sorti d'elle, elle pensait aux trois autres, Gabriel, Fanny et Camille restés à Constantine avec la famille, elle voulait les retrouver et ne plus jamais les quitter, elle les protègerait de la mort et eux la protègeraient de la tristesse. Elle était rentrée à pied dans le petit hôtel près de l'hôpital, pesant deux cents kilos de chagrin."
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p.110 "Comment la mort pouvait-elle être associée à la fête, comment le sang pouvait-il être source de joie, lui ça le faisait frémir, il voulait fuir, se cacher, il ne savait pas alors que des hommes aux cous robustes et aux yeux clairs, il en tuerait des dizaines, sans une pensée pour eux, à des milliers de kilomètres de chez lui, sur une terre où il n'avait encore jamais mis les pieds mais dont le nom charriait des images nimbées de lumière dorée sur lesquelles Vercingétorix et Danton côtoyaient Napoléon."
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p.102 "La seconde où l'on meurt est infiniment brève, pense Jacob, sonné."
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p.96 "Ils ont bu des litres de café une fois leur campement installé, mais cela ne les empêche pas de dormir. Une neige précoce tombe sur les Français, sur les Allemands, sur tous ceux qui aimeraient que le jour ne se lève jamais pour ne pas avoir à se battre, sur tous ceux qui espèrent en finir vite, retrouver leur lit, le rythme régulier d'une journée, et qui savent au fond que demain, la semaine prochaine, dans un mois, ils devront encore tuer pour rester vivant, pour libérer la France, l'Europe, territoires si vastes lorsqu'on les parcourt à pied en grelottant."
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p.95 "Le cadavre de Bonnin, c'est le signe que la mort a réduit ses cercles autour d'eux, il faut aligner les phrases pour chasser cette image, cette pensée, ne laisser aucun interstice entre les mots, la panique a le pouvoir de s'infiltrer dans la moindre fissure."
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p.78 "Jacob la couve de son regard clair et profond, il a quelque chose en plus par rapport à ses autres enfants, c'est indéniable, une gentillesse qui n'est jamais de la soumission, une faculté à être aimé de tous, à réussir là où les trois autres ont échoué, dans les études bien sûr, mais aussi dans la vie, tout simplement privilégiant des relations aimantes et douces contrairement à ses frères qui ont toujours l'air d'être en guerre les uns contre les autres, contre eux-mêmes..."
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p.69 "Jacob lit crémerie, boucherie, boulangerie, c'est sa langue, les mêmes écriteaux que chez lui, finalement c'est peut-être la France qui ressemble à l'Algérie, et pas l'inverse."
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p.64 "Jacob ne sait pas s'il a peur, on a fait de lui un soldat, le mot contient une autre façon de bouger, s'habiller, manger et dormir, utiliser son corps et ses forces, et bientôt il voudra dire tuer ou être tué."
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p.45 "Alors, quand les secondes d'insomnie résonnent dans son crâne comme la scansion d'une défaite, que l'angoisse du jour se lèvera sur une nuit blanche étouffe sa poitrine, pour se bercer et réussir à s'endormir enfin, Jacob répète doucement son prénom, Jacob, Jacob, Jacob."
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p.44 "Pourtant, monsieur Baumert leur avait dit que la poésie résiste à tout, au temps, à la maladie, à la pauvreté, à la mémoire qui boite, elle s'inscrit en nous comme une encoche que l'on aime caresser, mais les vers, ici, ne trouvent pas leur place, ils jurent avec les uniformes, sont réduits au silence par les armes et le nouveau langage aux phrases brèves et criées qui est le leur. Monsieur Baumert leur a menti, ou s'est trompé, les heures passées à mémoriser des poèmes n'ont servi qu'à obtenir de bonnes notes, et le sergent-chef se fiche de leurs notes, il aurait même tendance à humilier un peu plus ceux qu'il appelle les fortes têtes et qui étaient auparavant des élèves studieux. Il préfère les soldats qui truffent leurs phrases de fautes, sauf ceux qui sont musulmans..."
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p.28 "Les Américains viennent de débarquer en Normandie, la radio raconte tous les jours la progression des Alliés, les victoires se succèdent, Rachel se doute qu'on tait les morts et les blessés, personne ne s'intéresse aux mères de ces enfants, son cœur se fige douloureusement quand elle pense, ils vont peut-être l'envoyer en Normandie."
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p.23 "Par la grâce des mots de Jacob, du ton distingué qui les sculpte, des gestes souples qui les accompagnent, l'appartement se transforme en château de Versailles et les deux femmes sont fascinées par la lumière qui inonde subitement la pièce, elles entrevoient une vie chimérique où les hommes parleraient aux femmes comme à des êtres précieux, dignes de respect et d'amour, Jacob pourrait insuffler ça dans la pièce, une bouffée de rire et de délicatesse qui ôterait aux visages des siens leur peau de crainte ou de colère, mais ce soir, lui aussi a envie de silence, et tant pis si celui-ci a une consistance boueuse."
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J'étais dans ses bras. J'ai ressenti une émotion inédite, ou très ancienne. Je me sentais à la fois pleine de désir et consolée. Oui. Incroyablement consolée. Je ne sais pas de quoi exactement, mais c'était là.
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Elle refuse de songer aux deux bébés qui sollicitent son attention, ils n’ont pas besoin d’elle, sont aussi insignifiants que des chatons aveugles, alors que la vision de Gabriel dans la cave avec les rats a envahi son esprit, elle devine ce que Haïm et Abraham ont fait, elle sait qu’elle n’y pense même plus, les larmes silencieuses coulent sur ses joues, elle pleure parfaitement sans bruit, ça fait onze ans qu’elle s’entraine
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Elle ne pouvait pas bouger, submergée par l'euphorie amoureuse doublée d'une culpabilité qui la poignardait.
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Il se sentait l'âme d'un héros capable de se dépasser un peu plus chaque jour pour vivre son amour, saisir ses rêves ou se relever d'une peine cruelle. Incontestablement, la vie prenait un autre relief quand elle était accompagnée d'une bande son.
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Il faudrait que je calcule le nombre de verres ou de tasses que je bois pour me donner une contenance, de cigarettes que je fume, voilà il y'a des gestes comme ça que je fais pour ne pas me sentir démunie dès que quelqu'un pose les yeux sur moi.
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