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Citations de Vassili Axionov (36)


Le temps est venu de vous dire comment ces oiseaux à la patte puissante et incapables de voler sont apparus dans l'Etat d'Otchitchornyia dont la faune naturelle n'avait jamais vu de telles créatures. Un lecteur insouciant enverrait tout promener: tout ça, c'est des inventions, l'auteur arrive au bout de l'histoire des deux cousins, il est complètement abruti. Une fois de plus, ce lecteur là aurait tort : l'énigme des autruches et sa solution résident là où résident toutes les énigmes et solutions de notre société : l'argent. (...)
— Ces salauds-là, ils convertissent jusqu'au dernier centimètre cube du dedans, au dernier centimètre carré du dehors de ces fiers oiseaux, s'encolérait Tikh Bouréviatnikov, un double litre de Smirnoff à la main.
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Vassili Axionov
Dans le fond, qu'est-ce que j'en sais de sa vie actuelle? Peut-être qu'elle hurle de nostalgie, celle de son fils, celle de ses fabuleuses apparitions rue Gorki... Peut-être qu'elle échangerait le Connecticut entier contre ma mansarde, mon peintre et ses fleurs pas si innocentes que ça. La fuite en elle-même comporte une part de malheur, ce n'est pas pour rien que l'on dit que l'on ne s'échappe pas à soi-même.
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Vassili Axionov
Elles se levèrent et s'en furent d'un pas lourd vers le tramway : on aurait dit deux vieilles, et pourtant, c'étaient deux jeunes femmes en pleine sève.
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Vassili Axionov
Il attrapa au vol son petit-fils Boris IV et l'assit sur ses genoux. - J'espère qu'au moins ce rejeton-ci, Boris IV, suivra les traces de son grand-père et deviendra un grand médecin russe.
- Je les suivrai, grand-père, je les suivrai ! Où elles sont tes traces ? s'écria Boris.
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Fallait-il rouler ses cheveux au fer pour obtenir quelque chose dans le genre dernier cri de la "couronne de la paix" ? Tout remonter pour dégager son col de cygne ? Ou les partager sur les côtés ? Ou les serrer en arrière ? Maman s'était drôlement bien débrouillée, elle s'était fait couper à la garçonne, liquidé tous les doutes, et de plus, elle avait rajeuni de dix ans.
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Qu'est-ce qu'il peut bien connaître à l'amour, Dimka ? Que peut-on bien connaître de l'amour à dix-sept ans, quand on est de bonne famille ? Oh! ce n'est pas le bagage théorique qui lui manque. Il a assisté à des conférences ad hoc et même contradictoires, sans compter que, depuis un an, il a le droit de voir tous les films, qu'il voyait avant, d'ailleurs.
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Mais la nuit, la terreur envahissait les rues. Des dizaines de fourgons cellulaires émergeaient du portail de fer de la Loubianka et partaient en mission. A leur vue, le Moscovite ne manquait pas de détourner les yeux, comme tout homme qui chasse la pensée d’une mort inévitable. Mon Dieu, pourvu que ce ne soit pas pour moi, pas pour les miens, voilà, Dieu merci, ils sont passés. Où il y avait lieu, à l’adresse figurant sur le mandat, les fourgons s’arrêtaient et les hommes de la Tchéka pénétraient sans hâte dans les maisons. Le bruit de leurs bottes dans l’escalier ou celui de l’ascenseur montant en pleine nuit étaient devenues le fond ordinaire des terreurs moscovites.
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Dans le fond, qu'est-ce-que je sais de sa vie actuelle ? Peut-être qu'elle hurle de nostalgie, celle de son fils, celle de ses fabuleuses apparitions rue Gorki... Peut-être qu'elle échangerait le Connecticut entier contre ma mansarde, mon peintre et ses fleurs pas si innocentes que ça.
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On aimerait bien savoir comment naissent et combien de temps durent les stéréotypes russes. Avant la Révolution, dans les villes d'eaux du Pays Basque, l'on considérait tous les Russes comme des gens fortunés aux manières pleines d'aristocratique réserve. Après la Révolution, les Russes avaient été partagés en blancs et rouges, étant entendu que les "blancs" étaient d'une extrême pauvreté et les "rouges" fort riches, vu que c'étaient des "commissaires", des "bolchevik", des "tchékistes" et qu'ils émargeaient aux fonds secrets du Kremlin pour la forte somme. Ensuite, les Russes ont disparu ou plus exactement, se sont mués pendant des dizaines d'années en de vagues "Soviétiques" déplaisants et pitoyables Sans le sou. Puis soudain, là-bas au loin, l'Union soviétique a capoté, et à la place des personnages ci-dessus, sont arrivés des "nouveaux Russes" au portefeuille bien garni, parfois sans lui, mais les poches bourrées d'une quantité de devises étrangères. Ce sont ceux là que l'on a baptisés non sans raison "la maffia russe". Les Français croient voir l'ombre du meurtre et d'autres crimes courir sur leur face. Mais dans le fond, ici sur la Côte d'Argent, ils se tiennent convenablement. On dit qu'ils vivent de proxénétisme? Je ne sais pas, je ne l'ai pas vu. Sur la plage, ils s'emploient surtout à dorloter leurs plébéiens bedons. Ils se font cuire des œufs dans le sable et rafraîchissent leur vodka dans des trous d'eau entre deux rochers.
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incipit :
Non, mais vraiment ! Un embouteillage à Moscou la huitième année de la révolution ! Toute la rue Nicolskaïa, qui coule de la Loubianka à la place Rouge à travers le coeur de Kitaï-Gorod, est encombrée de tramways, de charrettes et d'automobiles. Près du Bazar Slave, des camions à chevaux déchargent des viviers de poisson. Sous l'arche du passage Trétiakov, montent le hennissement des chevaux, les trompes des camions, les jurons des charretiers. La Milice s'empresse au son de trilles encore naïfs, comme si elle n'était pas toujours pleinement convaincue de la réalité de son rôle urbain et non politique, tout à fait normal. On se croirait à un spectacle d'amateurs. Les éclats de rage eux-mêmes sont factices. Ce qui frappe, c'est que tous ces gens-là jouent leur rôle de bon coeur. De fait, le bouchon de la rue Nicolskaïa est un événement heureux, comme un verre de lait chaud après les frissons d'une maladie infectieuse : la vie revient, c'est l'aube de la prospérité.
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P101
...Boris Nikitovitch avait travaillé comme un forcené. Au fond, devant la table d'opération, il ne se connaissait pas d'égal ; ce qu'on appelle la maîtrise l'avait quitté depuis longtemps, faisant place à une classe encore supérieure : la virtuosité.
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Je suis pour la révolution à 465 degrés Fahrenheit et permettez-moi de vous dire que je ne suis pas d’accord, cher camarade Ray Bradbury : la destruction du papier entraînerait non le totalitarisme, mais plutôt le contraire : le communisme véritable, le rêve de Friedrich Engels. Car dans le feu sacré de la révolution antipapier brûlera tout ce que nous avons d’odieux questionnaires, demandes, certificats, ordres, extraits d’ordres, décisions, procès-verbaux, quittances, bons d’attribution, graphiques, diagrammes, dénonciations… On me dira que ce sera au détriment d’œuvres précieuses, et en particulier de la littérature. Eh, quoi ! aussi triste cela soit-il, il faudra la sacrifier. Nous chanterons un peu plus, nous jouerons d’un peu plus d’instruments de musique.
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- Et de toute façon, je ne rendrai pas le métier, avec ou sans certificat, déclara Maria. Je suis une citoyenne soviétique et je ne rendrai pas mon outil bien-aimé. J’écrirai à Staline, notre père à tous. – Je vous l’interdis, s’écria alors le gérant, furieux pour de bon. Je vous interdis de citer le nom du généralissime pour des riens. Qu’st-ce que c’est que ça, encore ! Il n’a que cela à faire, Staline, de s’occuper de vos chamailleries, de votre imbécilité de métier à tisser… La querelle s’apaisa et Samopolov quitta les locaux de la gérance.
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L'adversaire qui refuse le combat peut troubler une stratégie parfaitement élaborée tout aussi bien qu'une défense puissante.
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- C'était en 1939, bredouilla-t-elle. Sa seule lettre. Rien que des lieux communs.
Nadia répéta : "Tu as encore de la chance", alors qu'en fait elle feintait : en trois ans , " le sien" lui avait envoyé trois lettres. A son propre étonnement, elle caressa les cheveux de Tsilia. D'où lui venaient ces attendrissements ? Dans les bras l'une de l'autre, les deux femmes donnèrent libre cours à leurs sanglots.
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Ils ont bien annoncé déjà qu'avant six mois, dans l'océan au bord duquel nous nous trouvons, dans les eaux tropicales, leurs cerveaux électroniques allaient lancer un ordre et qu'ils allaient reprendre leurs exercices avec les joujoux de la série terre-mort. Nous, on fait la queue parce qu'on a envie d'oranges ! Eh oui ! envie de manger des oranges ! Allez tous au diable, c'est comme ça : on a envie de manger des oranges !
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incipit :
Le Félix-Dzerjinski entrait dans la baie de Nagaïevo, fier oiseau des mers, véritable "Annonciateur de la tempête révolutionnaire", on peut bien le dire. Un tel profil, ma foi, la mer d'Okhotsk n'en avait aucun souvenir, avec ses bateaux négriers, rafiots au nez camus, dans le genre de cette Djourma si délabrée.
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"Au nom de l'union des Républiques Socialistes Soviétiques pour crimes commis contre le peuple soviétique... à la peine de mort par pendaison... sans droit au recours en grâce..." On passait le noeud coulant au cou du coupable, après quoi le camion --un véhicule tous usages, vraiment -- repartait en marche avant et le supplicié chutait, exécutait sa dernière danse accompagnée, comme l'affirment les experts, des visions érotiques les plus voluptueuses.
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Ils ne me font pas peur, se disait de plus en plus souvent Boris. Est-ce à moi d’avoir peur ? Bon à la fin des fins, admettons qu’ils m’arrêtent. Je m’évaderai vite fait, ça ne me coûtera rien. Bon, ils m’abattront en cours d’évasion ou m’exécuteront après jugement, j’ai tant de fois risqué ma vie en quatre ans de service que je ne vais tout de même pas avoir peur d’un machin aussi élémentaire qu’une balle. La torture, c’est autre chose, je ne suis pas certain de ne pas la craindre. Nous avons subi une préparation psychologique dans ce sens, mais je ne suis pas certain de ne pas la craindre. On nous a également initiés aux méthodes « d’interrogatoire actif ». Dieu merci, je n’ai jamais eu lieu d’y recourir moi-même, mais rappelle-toi : tu as vu Smougliany, Grozdiov et Zoubkov interroger le « capitaine Balenciaga », un prisonnier à qui ils voulaient faire avouer son vrai nom. Non, je ne suis pas certain d’être psychologiquement prêt à supporter la torture.
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Long et convenu
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