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Citations de Vassili Golovanov (73)


Comme un nuage de pluie au-dessus de l'océan, mets-toi en route. Car sans voyage, jamais un homme tu ne seras.
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L'éternité souffle des rivages déserts où, sous les couches violettes de la tourbe, se devine celle, comprimée pendant des siècles, des coquillages et des pierres...
Glace fossile...
Gel éternel...
Eternité...
L'éternité vit dans les kakours. Les habitants de l'île ont oublié qui a ainsi rangé ces signaux de pierre, couronnés d'une pierre plate rapelant un profil humain, toujours tournés vers la mer, tels des phares perdus dans la toundra.
Eternité, paradis.
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Il est des vérités trop amères ou trop tendres pour en parler. Il suffit d'un regard pour sentir un autre être, une féminité inconnue. Pour découvrir cette ville, ce pays, il fallait une femme. Le mieux aurait été de s'asseoir en face d'elle, de joindre nos mains et de nous regarder droit dans les yeux. Quand à la conversation participent les mains, la chair, le pouls qui passe d'une paume à l'autre, on a l'impression de voir à travers l'autre, de le sentir comme soi-même, de ne faire qu'un...
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Il y a longtemps que nous voyons que quelque chose dans le monde ne tourne pas rond. Et nous devons d'urgence changer les représentations que nous en avons. Mais quoi ? En ce qui me concerne je n'ai pas la réponse. Pour la trouver, je dois passer la frontière des civilisations, la frontière des consciences. Trouver ces espaces qui pensent autrement, m'élever au-dessus, me purifier l'esprit et, dans le noir des cœurs dormant d'un éternel sommeil apercevoir la lumière.

Pardonne-moi, lecteur, j'entends le sang battre aux oreilles de la foule, le vent rouge souffler dans leurs boîtes crâniennes. La débâcle du temps, le craquement de l'espace.
Je commence mes voyages dans les pires conditions.
Je pars à la recherche de mes frères d'âme dans les terres lointaines. Dans tous les temps de l'histoire des hommes, même les plus sombres, il y a eu des sages et des saints. Ils connaissaient l'existence les uns des autres, même si plusieurs siècles séparaient les temps de leur vie humaine. Ils entretenaient un dialogue silencieux, évitant au genre humain de se noyer dans sa propre fange. Sans eux l'Histoire n'aurait été qu'une sordide énumération d'iniquités et de massacres. Mais avec eux, le passé prend un autre sens, raconte la vie secrète de la spiritualité, de la lumière et de la joie...
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Lorsque la culture meurt, elle se trouve un musée.
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Je ne crois pas aux "Droits de l'homme", je crois à la valeur de l'homme qui se mesure à son humanité.
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Il y a une généalogie poétique des îles, tout comme il y en a une des montagnes, des rivières, des cavernes, des grottes et des champs, de tous les lieux qui ont le pouvoir d'exercer sur l'homme une attraction particulière. Éloignement, isolement, mystère, voilà ce qui vient d'abord à l'esprit lorsqu'on se prend à évoquer une île. Les sentiments qu'elle suscite ne peuvent rivaliser avec ceux qui naissent dans la solitude des sommes, mais cela ne lui enlève rien de sa magie. Les enfants et les écrivains le savent très bien et, en cela, toi et moi sommes semblables et aux uns et aux autres. Avant tout, il nous faut saluer avec respect R.L Stevenson qui, dans son île au trésor, a si puissamment exprimé le romantisme profond de l'île. Après Defoe et Stevenson, Jules Verne a dû, pour renforcer le "mystère" de l'île, introduire dans le récit des détails fantasmés qui ont séduit et détourné tout un courant littéraire, faisant de ses disciples d'incorrigibles spécialistes du fantastiques. Mais l'île, quelle fantastique tentation !
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En réalité la Source Volga n’a pas d’œil ni de clé. Ce jaillissement …est caché au fond d’un petit marais… Tout ce qui s’écoule dans la forêt s’y croise, s’y rencontre et se fond en un seul courant. Il y a des milliers de Sources dans ces forêts. Ici, la terre suinte, dégouline, ruisselle, surtout au printemps. Les troncs des trembles, couverts de lichen gris, se dressent au milieu de la neige fondue comme des colonnes d’un sanctuaire gigantesque, toute la terre saturée d’eau gazouille, clapote, se gonfle de bulles, en grappes d’œufs de grenouilles verdâtres et reflète dans ses flaques le bleu du ciel et le blanc des nuages. C’est la Forêt-Mère _des-Eaux… »
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Un ami, c'est toujours la possibilité de dédoubler ses forces lorsque, à elles seules, elles se révèlent insuffisantes. Un ami, c'est celui qui est prêt à partager ta passion, c'est un cylindre supplémentaire dans le moteur. C'est l'espoir.
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Il était peut-être inutile de l'écrire, car les mots deviennent des livres et contribuent eux aussi au "durcissement" du monde. Mais du point de vue de l'éternité qui aspire à revenir à l'éternité, cela n'a pas vraiment d'importance.
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Il nous est donne de mesurer le temps, il ne nous est pas donne de mesurer l'eternite.
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Mais où est la justice ? En cinq siècles, depuis les découvertes de Colomb, la terre a été à ce point explorée, piétinée et décrite avec une telle méticuleuse gravité par des milliers de gens qui ont eu la chance de naître avant nous, qu'il ne nous reste, semble-t-il, pas la moindre chance de vivre l'ivresse de la découverte, de mettre le pied sur le rivage jamais encore foulé. Désespoir... [...]
Pendant deux ou trois siècles, les savant ne se sont occupés que de cela : accumuler des pyramides de descriptions de tout ce qui existe sur la Terre et les systématiser. Ainsi, tout semble désormais connu. Pire tout est devenu accessible. Et le mystère a disparu.
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L'île ne peut simplement alimenter la satire, même si c'est un maître comme Anatole France qui s'y exerce. L'île fascine les peintres et les poètes ; telle une femme, elle se dissimule et, telle une femme, rêve d'être découverte et chantée. En 1842, à bord d'une baleinière américaine, Herman Melville, l'auteur encore inconnu du livre non encore écrit Moby Dick, fuit sur une des îles Marquises. Moby Dick, le récit qui ouvre dans le Grand Livre des Iles le thème, pour nous essentiel, de la fuite. Fuir les conditions impitoyables du travail à bord, fuir le monde, fuir la vulgarité des relations humaines, l'acceptation imposée des lois et des habitudes bourgeoises, fuir tout. L'île concentrée de tous les dangers, se transforme en terre de salut. Elle devient l'ultime possibilité de trouver une issue, de chercher des rapports vrais entre les hommes, de frôler la grandeur de la nature.
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Le sang de renne enivre comme du vin et emplit l'homme d'une force bouillonnante.
Mais les hommes n'ont pas besoin de cette force. Qu'en feraient-ils ? Leur faim n'est plus qu'émotion, faiblesse, soif de sensations fortes, apathie et spleen. Ils paient donc grassement celui qui sait exciter leurs nerfs malades et dissiper leur ennui. Car l'ennui est le fondement de la culture d'aujourd'hui.
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Le delta de la Volga (ce couloir célèbre entre Oural et Caspienne, emprunté jusqu’au quinzième siècle par les vagues des nomades qui, du cœur de l’Asie, s’écoulaient vers l’Europe et formaient une antique voie de transit commercial reliant les quatre coins du monde) est un des lieux les plus échevelés de l’histoire, un tableau d’école sur lequel chaque nouvelle vague migratoire qui déferle efface les ébauches de civilisation qu’avait laissées la déferlante précédente. Le delta – un flux et reflux créateur…» L’embouchure de ce fleuve est comme sa source non individualisée, trouver l’endroit exact où le fleuve se jette dans la Caspienne « n’est pas réalisable » constate Vassili. « Même derrière les haies d’osier, derrière l’ultime digue des roseaux, là où l’espace marin s’ouvre au vent, ce n’est toujours pas la mer, l’eau est encore douce. Une eau que soixante-dix embouchures épurent, filtrent à travers des étendues de sable et de broussailles qui s’étirent sur cent cinquante verstes de Bakhtemir (le bras principal de la Volga) à Bouzane et Kigatch découpées à l’infini de chenaux, de ruisseaux, de canaux à moitié envasés. Sur uns trentaine de kilomètres encore, l’eau reste verte, douce, trouble jusqu’à ce que brutalement la fosse marine se creuse : les bancs de sable du delta disparaissent et l’eau de vient salée. En amont, ce n’est ni un fleuve ni une mer mais des étendues liquides. En aval, ce n’est déjà plus un fleuve- puisque sans rives- mais toujours pas une mer. L’onde qui court scintille comme une vague marine mais son eau a le reflet jaune d’une rivière.
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La nuit, je vois un spectacle stupéfiant: après minuit, sur le lac, le brouillard masque totalement le soleil, et la rive opposée s’assombrit au point que Je ne distingue plus que celle sur laquelle nous nous tenons, et la surface lisse de l'eau se fondant lentement dans la brume avant d'y disparaître. Mais au-dessus du brouillard, le ciel est parfaitement bleu et sa clarté froide se reflète dans l'eau. Ainsi la masse diffuse du brouillard occupe le milieu du tableau, l'eau se fond dans le ciel, et le ciel dans !’eau, sans ligne de partage, sans frontière, sans ligne d'horizon.
À travers ce vide du brouillard, il me semble que le ciel est sur le point de basculer sur moi. Une oie passe et son reflet pâlit dans le miroir embué du lac. Dans ce monde d'eau et de ciel confondus,
il n'y a rien, rien que les voix des oiseaux de nuit. L:eau, le vide, le reflet de deux nuages jaunâtres dans le bleu du lac. Personne à des kilomètres à la ronde. Une paix hallucinante. Je me dis que Ie temps de la clochette est peut-être venu, puis je décide qu'il est trop tôt: je n'ai pas encore épuisé ce qui m'encombrait, je n'ai pas hissé l’espace purificateur, sa magie, m'emplir et me traverser.
Chaque jour, plus je m'éloigne, et plus je me rapproche de toI, mon amour ... Il m'était déjà arrivé de croire que jamais je n’arriverais au bout de cette marche. Car plus je marchais, plus le chemin à parcourir s'allongeait; et plus l'engagement secret que nul ne connaissait, dont nul ne se souciait, devenait impératif et me forçait à aller toujours plus loin, et plus l'espace qui nous entourait devenait démesuré. Tu sais, j'ai malgré tout atteint les Montagnes Bleues de Kolgouev, j'ai vu mon île d'en
haut, comme un oiseau planant ... Si je devais encore revenir à Bougrino et voir au loin, s'élevant au-dessus de la toundra, les monts me faire signe, j'aurais alors tous les droits de dire: « Je suis allé .là-bas. » Parce qu'en vérité, j'y suis allé
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Je ne sais pas pourquoi, mais les espacs sauvages , intacts, ayant échappé aux hommes me bouleversent et m'exaltent. Là dans le delta, j'ai senti sur moi le souffle brûlant des déserts lointains où dorment les villesaneanties par Alexandre le Grand et Gengis Khan. Un instant d'hallucination — l'odeur des lotus se confondant avec celle des roses — et toute la poésie persane était là...
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Brusquement, il ressent au coeur une sourde douleur. Il n'a ni peur ni doute. Il déboutonne sa veste, déboutonne sa chemise et palpe l'endroit que le Tireur a enduit d'argile. Il sent sous ses doigts une chair, la sienne, partout sa chair vivante. Seule la peau est maculée d'argile. La chair de la terre est devenue sa propre chair. Et ce qu'il a pris pour une douleur n'est que la nostalgie d'un coeur lavé de la peur, nostalgie des espaces déserts où la liberté a élu domicile et qu'il n'a pas su aimer aussi longtemps que la peur l'habita...
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Ce qui différencie la jeunesse de l’âge adulte, c’est que l’adulte tente de donner une cohérence à tous les événements de sa vie. Puis, un beau jour, il se rend compte que, tel le roi sur l’échiquier, l’imprévisible le cerne et que pour éviter le mat, il doit accomplir un acte très précis. Partir sur une île, par exemple, avec laquelle rien, mais absolument rien, ne le lie…
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Cette absence de réflexion individuelle est la plus dangereuse de notre siècle.
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