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Catherine Perrel (Traducteur)
EAN : 9782378560690
256 pages
Verdier (14/09/2023)
4.25/5   10 notes
Résumé :


Poussé par la conscience de son ignorance alors que tous les jours il croise des gens venus du Caucase et d’Asie centrale pour chercher refuge à Moscou, Vassili Golovanov décide de partir explorer les régions bordant la Caspienne. Se plongeant dans l’histoire, l’islam et le soufisme, le bouddhisme et le zoroastrisme, bousculant les clichés, il parcourt les montagnes, les steppes ou les déserts, glisse parmi les lotus du delta de la Volga, escalade de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Golovanov , c'est passionnant !
Un écrivain russe singulier qui cherche à travers les voyages une voie vers le dehors, vers un monde où il aimerait être loin de la folie des hommes, en l'occurrence ici de celle de son pays, changer de perspective et y pouvoir éventuellement trouver des clés pour comprendre cette folie. Son point de départ étant l'effondrement du régime soviétique, un désastre en soi, la suite de son effondrement encore plus terrible. Une quête métaphysique dirais-je comme dans son livre précédemment lu “Espaces et Labyrinthes”, son but étant de« tenter la transformation alchimique de l'espace en mots ».
“ Il faut voyager pour connaître les petites choses,” voyager permettant de s'ouvrir à d'autres mondes, trouver des portes d'entrée à d'autres systèmes de valeurs et d'en ouvrir l'accès à notre propre ordinateur sur le disque dur duquel est enregistrée une information précieuse de tout un autre type. C'est dans ces nouvelles connaissances acquises à travers du vécu, des impressions, des conversations, des amitiés nouées, que s'exercera notre liberté, et que nous pouvons faire notre propre opinion du monde, dit-il. Dans ce voyage vers la Caspienne, sa raison officielle sont les pétroglyphes de Qobustan, une commande d'article pour la revue Bakou,mais la vraie cause est sa curiosité pour le mystère de l'Orient et d'aller à la rencontre de l'inconnu. « L'Orient, c'est l'Orient », un monde qui le fascine dès qu'il débarque à Bakou, malgré sa dégénérescence dû non seulement à l'occupation soviétique du passé mais pire, suite à son indépendance en 1991 et l'arrivée au pouvoir du dictateur Haydar Aliyev , suivi de celui de son fils et la folie pétrolière. Pourtant l'histoire très ancienne du pays que même les pires chefs de guerre ni Aliyev n'ont pu détruire, y est présente .« D'où venons nous ? » , « Où allons nous ? », deux questions aussi oppressantes l'une que l'autre.


En quête d'ailleurs pour atteindre l'Homme , Golanov habité d'un espoir, d'une curiosité et d'une sensibilité infinies, improvisant son propre itinéraire , scrute l'espace, note les infimes détails , voguant entre la triste réalité des saccages écologiques et sociales de l'exploitation pétrolière autour de la mer Caspienne et mythes et légendes d'un pays au riche passé. L'Homme vient à sa rencontre sous les traits d'une fille mystérieuse, d'un chauffeur, d'un vieux berger , de Fikret Abdullayev qui constitua en vingt ans un musée, aujourd'hui la gloire de l'azerbaijan ou d'une aubergiste qui mène son affaire en robe de chambre et bas noirs troués. « Je veux comprendre de quoi est faite une vie humaine. » de beauté répond-il, même face au désastre causé par l'homme, et là il cite le Coran, ce livre saint si mal interprété par les Arabes, « Allah est beau, et il aime la beauté. »
Ce livre qu'il a dédié à sa femme était son dernier livre, l'auteur nous ayant quitté à soixante ans tout juste , au printemps 2021.
C'est simplement magistral !

“…essayer de comprendre ce monde nouveau, ce monde de fou qui a perdu la boule.”
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Mais qu'est ce qui m'a pris de choisir ce livre ? Une maison d'édition que j'apprécie, un récit de voyage qui selon le style peut être passionnant, une quatrième de couverture alléchante et un extrait prometteur. Pour autant je ne suis pas particulièrement intéressée par la Russie et ses abords… j'ai été dépaysée par ce récit dans lequel il ne se passe pas des tonnes de choses mais un peu déçue par le manque de présence animalière, qui là en revanche me captive. Un récit tranquille et pédagogique, truffé de références historiques, mythologiques, économiques et politiques. Un fonds mélancolique et triste sur l'état du monde…
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"Le livre de la Caspienne" est le dernier opus en date de Vassili Golovanov, grand voyageur des confins de l'ex-URSS, publié aux Éditions Verdier. Fort de ses expéditions passées, l'auteur ambitionne ici de sonder les régions bordant la mer Caspienne, carrefour de civilisations disparues. Au fil des pages se dessinent les contours d'un vaste ensemble géographique et culturel.
De la beauté intacte du site de Qobustan aux ravages écologiques du tout pétrole, l'auteur oppose deux visages d'une même région. Son regard acéré dissèque les travers des régimes en place, gangrenés par la corruption et les dérives mafieuses. Mais la plume talentueuse de Golovanov saisit aussi la magie de certains paysages ou la grandeur du patrimoine historique local.

Lien : https://marenostrum.pm/vassi..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il y a longtemps que nous voyons que quelque chose dans le monde ne tourne pas rond. Et nous devons d'urgence changer les représentations que nous en avons. Mais quoi ? En ce qui me concerne je n'ai pas la réponse. Pour la trouver, je dois passer la frontière des civilisations, la frontière des consciences. Trouver ces espaces qui pensent autrement, m'élever au-dessus, me purifier l'esprit et, dans le noir des cœurs dormant d'un éternel sommeil apercevoir la lumière.

Pardonne-moi, lecteur, j'entends le sang battre aux oreilles de la foule, le vent rouge souffler dans leurs boîtes crâniennes. La débâcle du temps, le craquement de l'espace.
Je commence mes voyages dans les pires conditions.
Je pars à la recherche de mes frères d'âme dans les terres lointaines. Dans tous les temps de l'histoire des hommes, même les plus sombres, il y a eu des sages et des saints. Ils connaissaient l'existence les uns des autres, même si plusieurs siècles séparaient les temps de leur vie humaine. Ils entretenaient un dialogue silencieux, évitant au genre humain de se noyer dans sa propre fange. Sans eux l'Histoire n'aurait été qu'une sordide énumération d'iniquités et de massacres. Mais avec eux, le passé prend un autre sens, raconte la vie secrète de la spiritualité, de la lumière et de la joie...
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Il faut voyager pour connaître les petites choses. C'est dans cette connaissance que nous exerçons notre liberté et que nous pouvons nous faire notre propre avis sur le monde. J'aimerais de tout cœur que ce livre n'ait pas qu'un seul auteur mais plusieurs : un Russe, un Européen, un Américain, un Iranien, un Daghestanais, Turkméne, un Kazakh. Nous verrions alors l'espace de la Caspienne de différents points de vue, de l'intérieur de différentes langues, de différents auteurs. Et peut-être alors qu'ensemble nous arriverions à desserrer l'étreinte de cette tension stérile qui paralyse aujourd'hui notre "vie intérieure " pour dans un sursaut spirituel, accéder à l'universel.
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Je sentis ses mains légères et fines se coller contre mes paumes, puis je la regardai dans les yeux. Une incroyable tension se mit à vibrer dans le point de sa pupille puis ses pupilles s’élargirent, le noir envahit tout l’iris et se déversa sur moi. Ma vue se troubla. Et l’instant d’après, de petits brins de paille me transpercèrent tout le corps et, la sentant sous moi, je me mis soudain à mugir, à m’agiter comme un taureau qui pourfend une vache, voyant du coin de mon œil injecté de sang ses cheveux épars sur la paille et son cou brillant de sueur.
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Dans tous les temps de l'histoire des hommes, même les plus sombres, il y a eu des sages et des saints. Ils connaissaient l'existence les uns des autres, même si plusieurs siècles séparaient les temps de leur vie humaine. Ils entretenaient un dialogue silencieux, évitant au genre humain de se noyer dans sa propre fange. Sans eux, l'Histoire n'aurait été qu'une sordide énumération d'iniquités et de massacres. Mais avec eux, le passé prend un autre sens, raconte la vie secrète de la spiritualité, de la lumière et de la joie...
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Quel choix peut-on avoir si, finalement , la liberté n’est possible qu’au niveau de la conscience individuelle ? Il n’y a pas de liberté hors de la conscience.
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