Citations de Victor Hugo (8735)
L'archidiacre considéra quelque temps en silence le gigantesque édifice, puis étendant avec un soupir sa main droite vers le livre imprimé qui était ouvert sur sa table et sa main gauche vers Notre-Dame, et promenant un triste regard du livre à l'église:
«Hélas! dit-il, ceci tuera cela.»
« Les îles de la Manche sont des morceaux de France tombés dans la mer et ramassés par l’Angleterre. De là une nationalité complexe. Les Jersiens et les Guernesiens ne sont certainement pas anglais sans le vouloir, mais ils sont français sans le savoir. S’ils le savent, ils tiennent à l’oublier. » (p. 42)
L'or perd naturellement par le frottement un quatorze centième de son volume ; c'est ce qu'on nomme le frai ; d'où il suit que, sur quatorze cent millions d'or circulant par toute la terre, il se perd tous les ans un million. Ce million d'or s'en va en poussière, s'envole, flotte, est atome, devient respirable, charge, dose, leste et appesantit les consciences, et s'amalgame avec l'âme des riches qu'il rend superbes et avec l'âme des pauvres qu'il rend farouches.
La royauté décline et le peuple se lève.
— Hélas ! l’homme aujourd’hui ne croit plus, mais il rêve. —
Lequel vaut mieux, Seigneur ?
-On croyait dans ces temps où le pâtre nocturne-
Le 17 mai 1838, en son hôtel de la rue saint-florentin, meurt le diable boiteux, c'est-à-dire Charles Maurice de Talleyrand Périgord (...)
Des médecins sont venus et ont embaumé le cadavre. Pour cela, à la manière des Egyptiens, ils ont retiré les entrailles du ventre et le cerveau du crâne. La chose faite, après avoir transformé le prince de Talleyrand en momie et cloué cette momie dans une bière tapissée de satin blanc, ils se sont retirés, laissant sur une table la cervelle, cette cervelle qui avait pensé tant de choses, inspiré tant d'hommes, construit tant d'édifices, conduit deux révolutions, trompé vingt rois, contenu le monde.
Les médecins partis, un valet est entré, il a vu ce qu'ils avaient laissé : Tiens ! ils ont oublié cela. Que faire ? Il s'est souvenu qu'il y avait un égout dans la rue, il y est allé et a jeté ce cerveau dans cet égout.
Finis rerum...
1730 - [Folio n° 11, p. 159]
Aux bois, ainsi que toi, je n’ai jamais erré,
Maître, sans qu’en mon cœur l’horreur ait pénétré,
Sans voir tressaillir l’herbe, et, par le vent bercées,
Pendre à tous les rameaux de confuses pensées.
Dieu seul, ce grand témoin des faits mystérieux,
Dieu seul le sait, souvent, en de sauvages lieux,
J’ai senti, moi qu’échauffe une secrète flamme,
Comme moi palpiter et vivre avec une âme,
Et rire, et se parler dans l’ombre à demi-voix,
Les chênes monstrueux qui remplissent les bois.
-À Albert Dürer -
Dans les champs tout vibre et soupire.
La nature est la grande lyre,
Le poète est l’archet divin !
-Fonction du poète-
La misère d’un enfant intéresse une mère, la misère d’un jeune homme intéresse une jeune fille, la détresse d’un vieillard n’intéresse personne. C’est de toutes les détresses la plus froide.
C'est selon moi le plus époustouflant des trois tomes, je l'ai lu pour la première fois à 10 ans en version adaptée et il figure toujours en tête des romans que j'ai le plus aimé.je suis vraiment sans voix!
Est-ce donc que la révolution avait pour but de dénaturer l’homme ? Est-ce pour briser la famille, est-ce pour étouffer l’humanité, qu’elle était faite ? Loin de là. C’est pour affirmer ces réalités suprêmes, et non pour les nier, que 89 avait surgi. Renverser les bastilles, c’est délivrer l’humanité ; abolir la féodalité, c’est fonder la famille. L’auteur étant le point de départ de l’autorité, et l’autorité étant incluse dans l’auteur, il n’y a point d’autre autorité que la paternité ; de là la légitimité de la reine-abeille qui crée son peuple, et qui, étant mère, est reine ; de là l’absurdité du roi-homme, qui, n’étant pas le père, ne peut être le maître ; de là la suppression du roi ; de là la république. Qu’est-ce que tout cela ? C’est la famille, c’est l’humanité, c’est la révolution. La révolution, c’est l’avènement des peuples ; et, au fond, le Peuple, c’est l’Homme.
Il vécut [...] n'ayant plus de deux pensées : cacher son nom et sanctifier sa vie ; échapper aux hommes et revenir à Dieu
Mentir, c'est l'absolu du mal. Peu mentir n'est pas possible ; celui qui ment, ment tout le mensonge ; mentir c'est la face même du démon ; Satan a deux noms, il s'appelle Satan et il s'appelle Mensonge.
Elles n'auront pour monastère que la maison des malades, pour cellule qu'une chambre de louage, pour chapelle que l'église de leur paroisse, pour cloitre que l'obéissante, pour grille que la crainte de Dieu, pour voile que la modestie.
C'est un ange, voyez-vous mes soeurs. A cet âge-là, les ailes, ça n'est pas encore tombé.
Qu'est-ce que la mort à tout prendre ? Un mauvais moment, un péage, le passage de peu de chose à rien.
J'existe par vous. Je n'étais qu'un seigneur, vous avez fait de moi un citoyen; je n'étais qu'un citoyen, vous avez fait de moi un esprit; vous m'avez fait propre, comme homme, à la vie terrestre, et, comme âme, à la vie céleste.
Dans l’ordre des faits moraux, tomber n’exclut point planer. De la chute sort l’ascension.
Jamais dans aucun combat, Satan n'avait été aussi visible, ni Dieu
Un navire qui fait une traversée est une armée qui livre une bataille.
Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée.