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Citations de Victoria Mas (844)


Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l'ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion. Depuis l'arrivée de Charcot il y a vingt ans, il se dit que l’hôpital de la Salpétrière a changé, que seules les véritables hystériques y sont internées. Malgré ces allégations, le doute subsiste. Vingt ans n'est rien, pour changer des mentalités ancrées dans une société dominée par les pères et les époux.

(Page 37)
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Ta plus grande qualité sera ton plus grand défaut : tu es libre.

(Page 28)
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Elle sait que son existence n'intéressera le patriarche que lorsqu’un parti de bonne famille, c'est-à-dire une famille d’avocats ou de notaires, comme la leur, souhaitera I'épouser. Ce sera alors la seule valeur quelle aura aux yeux de son père, la valeur d'épouse. […] Loin d’elle une vie comme sa mère - une vie confinée entre les murs d’un appartement bourgeois, une vie soumise aux horaires et aux décisions d’un homme, une vie sans ambition ni passion, une vie sans voir autre chose que son reflet dans le miroir, une vie sans but autre que de faire des enfants, une vie avec pour seule préoccupation de choisir sa toilette du jour.

(Page 25)
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La maladie déshumanise ; elle fait de ces femme des marionnettes à la merci de symptômes grotesques, des poupées molles entre les mains de médecins qui les manipulent et les examinent sous tous les plis de leur peau, des bêtes curieuses qui ne suscitent qu'un intérêt clinique. Elles ne sont plus des épouses, des mères ou des adolescentes, elles ne sont pas des femmes qu'on regarde ou qu'on considère, elles ne seront jamais des femmes qu'on désire ou qu'on aime : elles sont des malades. Des folles. Des ratées.

(Page 19)
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"Les rêves sont dangereux, Louise. Surtout quand ils dépendent de quelqu'un."
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"Vous savez que je ne suis pas folle ! Je ne souffre de rien. Vous redoutez juste ce que vous ne comprenez pas!"
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"On accepte bien qu'une jeune fille ait vu la Vierge à Lourdes ! Pour quelle raison est-il acceptable de croire en Dieu et inconvenant de croire aux Esprits ?"
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[...] La folie des hommes n’est pas comparable à celle des femmes : les hommes l’exercent sur les autres ; les femmes, sur elles-mêmes.
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[...] Quand la dernière pierre de l’édifice avait été posée, le tri avait commencé : c’est d’abord les pauvres, les mendiantes, les vagabondes, les clochardes qu’on sélectionnait sur ordre du roi. Puis ce fut au tour des débauchées, des prostituées, des filles de mauvaise vie, toutes ces « fautives » étant amenées en groupes sur des charrettes.
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[...] Les folles n’effrayaient plus, elles fascinaient. C’est de cet intérêt qu’était né, depuis plusieurs années, le bal de la mi-carême, leur bal, l’événement annuel de la capitale.
[...] Pour ces gens que la moindre excentricité affole, qu’ils soient bourgeois ou prolétaires, songer à ces aliénées excite leur désir et alimente leurs craintes. Les folles les fascinent et leur font horreur.
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[...] Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion. Depuis l’arrivée de Charcot il y a vingt ans, il se dit que l’hôpital de la Salpêtrière a changé, que seules les véritables hystériques y sont internées. Malgré ces allégations, le doute subsiste. Vingt ans n’est rien, pour changer des mentalités ancrées dans une société dominée par les pères et les époux.
[...] Les compresseurs ovariens parvenaient à calmer les crises d’hystérie ; l’introduction d’un fer chaud dans le vagin et l’utérus réduisait les symptômes cliniques ; les psychotropes – nitrite d’amyle, éther, chloroforme – calmaient les nerfs des filles.
[...] Et, avec l’arrivée de Charcot au milieu du siècle, la pratique de l’hypnose devint la nouvelle tendance médicale.
[...] La séance s’est bien déroulée. Charcot et Babinski ont pu recréer une belle crise, le public était satisfait. L’auditorium était rempli, comme chaque vendredi. Le docteur Charcot mérite son succès.
[...] Les cours publics du vendredi volaient la vedette aux pièces de boulevard, les internées étaient les nouvelles actrices de Paris, on citait les noms d’Augustine et de Blanche Wittman avec une curiosité parfois moqueuse, parfois charnelle. Car les folles pouvaient désormais susciter le désir. Leur attrait était paradoxal.
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Il existe peu de sentiments plus douloureux que de voir ses parents vieillir. Constater que cette force, jadis incarnée par ces figures que l'on pensait immortelles, vient d'être remplacée par une fragilité irréversible.
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Il lui semblait qu'on avait déjà un sur elle, q'on jugeait son attitude anormale, et rien de ce quelle pourrait dire ou défendre ne changerait l'opinion à son égard. Des années à la Salpêtrière lui avaient fait comprendre que les rumeurs faisaient plus de ravages que les faits, qu'une aliénée même guérie demeurait une aliénée aux yeux des autres, et qu'aucune vérité ne pouvait réhabiliter un nom qu'un mensonge avait souillé.
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Le clivage est d'autant plus prononcé lorsqu'une femme passe les portes du bureau médical. Celle-ci offre à l'examen un corps à la fois désiré et incompris par celui qui le manipule. Un médecin pense toujours savoir mieux que son patient, et un homme pense toujours savoir mieux qu'une femme : c'est l'intuition de ce regard-là qui rend aujourd'hui anxieuses les jeunes femmes attendant leur évaluation.
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Mais la folie des hommes n'est pas comparable à celle des femmes : les hommes l'exercent sur les autres ; les femmes sur elles-mêmes.
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Les rêves sont dangereux, Louise. Surtout quand ils dépendent de quelqu'un.
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Mais la folie des hommes n'est pas comparable à celle des femmes : les hommes l'exercent sur les autres ; les femmes, sur elles-mêmes.
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Geneviève resserre sa main sur la poignée. EIle demeure interdite quelques secondes, puis reprend sa respiration, qui lui a échappé un instant. Eugénie l'observe calmement ; le même sourire paisible persiste sur son visage fatigué. Geneviève se raidit face à cette folle. Eugénie, dans son habit propre et distingué, un habit de fille de bonne famille, lui fait soudain penser à une sorcière - oui, cette brune aux cheveux longs est exactement ce que devaient être les sorcières d'autrefois : charismatiques et fascinantes d'apparence, vicieuses et dépravées de l'intérieur.
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Il aurait été plus simple pour elle de croire en Dieu. Elle se sentait marginale, et la rage intérieure qu'elle devait taire la fatiguait. En observant Blandine, que son amour pour Dieu paraissait rendre paradoxalement plus mature, Geneviève avait tenté de changer son esprit, d'inverser ses idées, de forcer sa croyance - mais c'était plus fort qu'elle. Non seulement elle en était incapable, mais plus elle y pensait et plus elle en était certaine: Dieu n'existait pas. L'Église était une fraude. Et les prêtres, des imposteurs.
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Nombre d'histoires depuis le début du siècle font écho à celle-ci et se racontent dans les cafés parisiens ou les rubriques faits divers des journaux. Une femme s'emportant contre les infidélités de son mari, internée au même titre qu'une va-nu-pieds exposant son pubis aux passants ; une quarantenaire s'affichant au bras d'un jeune homme de vingt ans son cadet, internée pour débauche, en même temps qu'une jeune veuve, internée par sa belle-mère, car trop mélancolique depuis la mort de son époux. Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l'ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d'avoir une opinion. Depuis l'arrivée de Charcot il y a vingt ans, il se dit que l'hôpital de la Salpêtrière a changé, que seules les véritables hystériques y sont internées. Malgré ces allégations, le doute subsiste. Vingt ans n'est rien, pour changer des mentalités ancrées dans une société dominée par les pères et les époux. Aucune femme n'a jamais la totale certitude que ses propos, son individualité, ses aspirations ne la conduiront pas entre ces murs redoutés du treizième arrondissement. Alors, elles font attention. Même Eugénie, dans son audace, sait que toutes les lignes ne sont pas à franchir - surtout pas au sein d'un salon rempli dhommes influents.
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