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Citations de Vilhelm Moberg (135)


Ce fut le début d'une nouvelle ère de grandeur pour les vieux coffres à vêtements des régions paysannes. Après des siècles d'une existence obscure au fond des greniers, ils furent nettoyés et préparés en vue de ce voyage au-delà des mers. Ils trouvèrent ainsi leur place en première ligne de la plus grande migration de l'histoire de l'humanité, dépositaires des biens les plus précieux de leurs propriétaires.
Que laisser derrière soi et quoi emporter?
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Dans de vieilles chaumières grises situées dans de paisibles villages, où les gens ont peine à trouver place près de la table du repas mais vivent encore à la mode de leurs ancêtres et dans le respect des lois, une fièvre nouvelle a franchi le pas de la porte. Des bruits circulent, des nouvelles se répandent, l'information passe de porte en porte, de paroisse en paroisse et de canton en canton, finissant par traverser départements et provinces. Ces bruits sont comme des graines propagées par le vent : l'une d'entre elles tombe dans une âme propice, quelque part, y germe et fait son oeuvre en secret. Elle a été semée en cachette, elle poussera à l'étonnement de tous.
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Un soir, tandis qu'il écoutait sa propre oreille, allongé sur son lit, il comprit ce que signifiait ce bruit qui n'existait que pour lui. C'était le ressac d'une vaste mer, le bruit des vagues de l'Océan qu'il entendait. Les flots chantaient dans son oreille -rien que pour lui. Il avait été choisi entre tous : la mer l'appelait, lui disait de venir à elle. Et le bruissement de son oreille se transforma en un mot qu'il entendait sans cesse et qui le suivait jour et nuit : Viens !
Mais il ne pouvait encore lui obéir. Toutes les barrières étaient loin d'être levées sur son chemin.
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Danjel Andreasson, le plus proche descendant d'Ake Svensson, avait maintenant quarante-quatre ans. C'était un homme fort aimable dont la condition avait été jusque-là été au-dessus de tout reproche. Sans rechigner, il avait faite sienne la seule fois réputée vraie en son pays et n'avait donc jamais été à blâmer sur le plan religieux. La ferme de Karragarde, jadis si contaminée par l'hérésie de son ancêtre, avait depuis bien des années été déclarée exempte de miasmes de cet ordre.
Mais une nuit de l'automne 1848, un curieux événement s'y produisit.
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Il avait en effet trouvé quelque chose qui l'aidait à poursuivre son périple. Il sortit son secret de sa cachette, sous la paillasse de son lit : c'était un petit livre à la mince couverture tachée de brun et portant en lettres d'or, sur le dos : Description des Etats-Unis d'Amérique du Nord. C'était là qu'il avait puisé ses forces, à l'insu des autres. Maintenant, il savait ce dont il avait besoin.
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Le dimanche, Arvid et Robert restaient à regarder par l'unique fenêtre de leur chambre. Ses petits carreaux étaient sales, n'ayant pas été lavés depuis longtemps, et couverts, dans les angles, de toiles d'araignées pleines de mouches mortes. Quant à la peinture de son cadre, ce n'était plus qu'un souvenir. Cette pauvre petite fenêtre crasseuse et noircie était tout ce qui donnait de la lumière aux valets de Nybacken. Mais à travers elle, ils pouvaient observer le monde qui s'étendait au-delà de la ferme, jusqu'à la route passant devant celle-ci. Et, une fois que leurs yeux avaient atteint cette limite, l'imagination prenait le relais : leurs pensées, elles, pouvaient suivre des routes qu'ils n'avaient jamais empruntées, jusqu'à la mer, qu'ils n'avaient jamais vue, et même par-dessus l'Océan.
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Dans son Histoire naturelle, Robert apprenait ce qui concernait l'air et l'eau, les animaux et les plantes, les crocodiles et les serpents à sonnette, les papillons et les vers à soie, les lions de mer et les poissons volants, les épices et les caféirs, les déserts de sable brûlants et les mers recouvertes de glace, les pucerons et les autres, les sources souterraines et les montagnes crachant le feu. Arvid écoutait ces choses étranges et ces phénomènes existant à la surface de la terre, mais qu'il ,'avait jamais vu.
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Elle était si vieille qu'elle aurait dû être dans la tombe depuis longtemps, si le diable avait bien fait son travail. Mais sans doute avait-il peur d'elle, lui aussi.
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Elle avait été élevée par des parents très pieux et savait que le sort des hommes est entre les mains de Dieu et que les voies du Seigneur sont impénétrables : si les choses n'allaient pas comme ils le voulaient à Korpamoen, c'était parce que telle était la volonté de Dieu.
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Celui-ci dit alors à sa jeune épouse qu'il n'y avait personne au monde qu'il aimait autant qu'elle car, à la différence des autres, elle ne lui reprochait jamais rien et ne lui faisait pas remarquer ses défauts. Il pensait qu'il serait heureux avec elle pendant toute sa vie.
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L'hérésie connue dans notre histoire religieuse sous le nom d'Akianisme, qui prit naissance dans la paroisse voisine d'Elmeboda au cours des années 1780, n'épargna pas Ljuder. Elle tirait son nom de son fondateur, Ake Svensson, propriètaire terrien à Ostergohl, commune d'Elmeboda. Ses adeptes cherchaient à renouer avec la tradition des premières communautés chrétiennes et à suivre les principes de l'époque des apôtres. (...)
A Ljuder, l'hérésie avait élu domicile à la ferme de Karragarde, propriété d'Andreas Mansson, beau-frère du chef spirituel du mouvement.
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Le bien-être spirituel des habitants :
En vertu des dispositions de la loi sur l'Eglise de 1686, le peuple suédois était élevé dans la pure doctrine évangélique luthérienne et protégé des hérésies et autres nouveautés pernicieuses en matière spirituelle par l' "Edit et Interdit", royal du 1726, "cette saine ordonnance visant à maintenir le bon ordre dans la paroisse et l'unité de la foi chrétienne".
La loi prescrivait aux pasteurs de veiller à ce que les enfants sachent suffisamment lire pour être capables de "voir de leurs propres yeux ce que Dieu commandait en ses Saintes Ecritures".
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Cette nouvelle terre qui n'avait personne pour la cultiver appelait à elle des cultivateurs qui n'avaient pas de terre. Elles s'ouvraient à ceux qui aspiraient à une liberté faisant défaut dans leur pays natal. c'est ainsi que prit forme, chez ceux qui étaient dépourvus de terre mais couverts de dettes, ainsi que chez les opprimés et révoltés, le désir d'expatriation. D'autres se laissaient attirer non par des possibilités nouvelles, mais par la perspective d'échapper à une réalité qui leur était insupportable : ils n'étaient pas en quête de quelque chose, ils fuyaient. Nombreuses et diverses étaient donc les réponses à la question : pourquoi?
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Vers le milieu du dix-neuvième siècle de notre ère, cet ordre immuable commença pourtant à trembler sur ses bases. Des forces jusque-là insoupçonnées furent domestiquées et on put dorénavant aller en voiture sans avoir besoin d'un cheval, de même que les navires furent en mesure de traverser les océans sans être munis de voiles. Les différentes parties du globe en vinrent ainsi à se rapprocher les unes des autres. Et grâce à l'imprimé, les nouvelles générations, instruites dans l'art de la lecture, purent prendre connaissance de messages émis dans un pays lointain qui émergeait ainsi des brumes de la légende, prenant l'apparence épurée et séduisante de la réalité.
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Quiconque s'intéresse à la littérature suédoise se réjouira qu'un éditeur français consente enfin -en cette année 1998 (...)- à entreprendre de proposer au public de son pays la version intégrale d'un livre qui vient d'être élu meilleur roman suédois de ce siècle et qui, en plus de narrer une merveilleuse aventure humaine, constitue l'un des plus remarquables témoignages sur la Suède du siècle dernier.
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