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Citations de Vilhelm Moberg (135)


Ils traversaient une plaine s'étendant à l'infini, une immense étendue plate, découverte et herbeuse, sur laquelle l'oeil ne trouvait pas plus de points de repère que sur l'Océan : aucun arbre, aucun bosquet, aucune hauteur, colline ou montagne. Il n'y a avit qu'une seule chose à voir : un sol recouvert d'herbe, de plantes sauvages et de fleurs, un immense champ de touffes plus ou moins hautes, des ondulations semblables aux vagues de la mer ; c'était partout le même spectacle, de tous côtés, jusqu'à l'endroit où la terre rejoignait la voûte du ciel, jusqu'à la limite au-delà de laquelle l'oeil humain ne pouvait plus rien voir.
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Mais il ne fallait jamais oublier que, là comme ailleurs dans le monde, il y avait des bons et des méchants, des courageux et des paresseux, des généreux et des avares, des gens honnêtes et des malhonnêtes. Ils devaient surtout se méfier de deux catégories: les runners, qui ne cherchaient qu'à les dévaliser, et les sectes, qui ne visaient qu'à les recruter. Il les mit en particulier en garde contre les disciples d'Erik Janson, qui étaient arrivés avant eux. Le prophète, comme il se qualifiait, était un vrai bourreau qui aimait faire souffrir les gens. (...)
Landberg savait cela parce qu'il avait fait partie de la secte pendant un certain temps, mais il n'avait pu supporter les caprices de Janson et avait fini par partir, avec beaucoup d'autres.
Il y avait aussi les Shakers, ainsi nommés parce qu'ils honoraient Dieu en tremblant de tous leurs membres, en dansant et sautant, chantant et hurlant jusqu'à s'effondrer d'épuisement et s'évanouir. Pour eux, ces danses et soubresauts du corps menant à la perte de la connaissance étaient l'image de la montée au ciel des bienheureux. (...)
Une autre secte redoutable était celle des Flagellants, qui chassaient les mauvais esprits en se fouettant mutuellement jusqu'à être couverts de sang coagulé. Mais, parfois, les esprits résistaient aux mauvais traitements et c'était l'âme de l'intéressé qui quittait son corps, réduit à une masse sanguinolente.
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-Tu n'es que poussière et redeviendras poussière. Jésus-Christ te ressuscitera des morts le jour du Jugement dernier!
La vérité était lourde à porter, mais la prière donnait le réconfort.
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La veille de la Saint-Jean de l'an 1850, le brick la Charlotta, port d'attache Karlshamn, vint s'amarrer dans le port de New York, après exactement dix semaines de traversée. Incertains et mal assurés furent les premiers pas des immigrants sur la terre de l'Amérique.
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Les yeux de cet oiseau étaient insondables comme des énigmes. Il ne chantait jamais, n'avait pas de cri. Cet hôte qui s'était manifesté à eux de façon inexplicable, au milieu de l'Océan, était muet. Et bec d'où ne sortait aucun son fut une énigme de plus pour eux. Ils avaient entendu parler d'oiseaux à la langue coupée, ne pouvant chanter ; serait-ce l'un d'eux ?
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Un petit oiseau pénétra dans l'existence des émigrants et transforma leur existence en pensée et en rêve. Il apportait à ces gens de la terre temporairement en mer un message leur parlant du sol, des fleurs, des arbres de la forêt et des blés dans les champs. Ses ailes étaient vertes comme les feuilles de bouleau venant d'éclore, son cou blanc comme la linaigrette des près, les couleurs de ses plumes étaient celles de la terre et de ce qui poussait dessus.
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Une certitude s'enracinait de plus en plus profondément dans leur esprit : Quoi que le nouveau continent puisse leur réserver, quoi qui puisse les attendre dans ce nouveau pays, objet de leur quête -ils ne pouvaient imaginer revenir un jour chez eux. Le voyage qu'ils accomplissaient en ce moment, ils le faisaient une fois pour toutes : jamais ils ne parcourraient dans l'autre sens ce chemin interminable, jamais ils ne se lanceraient à nouveau sur cette mer éternellement recommencée, jamais ils ne traverseraient une seconde fois l'Océan.
Un tel voyage, on ne le faisait qu'une fois.
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Cette fois, c'était l'adieu définitif : cette terre était la dernière qu'ils verraient dans l'Ancien Monde et bien des jours s'écouleraient avant qu'une autre n'apparaisse. Maintenant s'ouvrait devant eux l'espace de la haute mer, il ne restait plus devant eux que l'Océan.
La prochaine fois qu'ils verraient une terre sortir de la mer, ce serait dans le Nouveau Monde.
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Cette traversée était plus pénible et plus dommageable pour la santé qu'il ne l'avait imaginé. Nul ne pouvait savoir cela à l'avance, puisque personne n'avait encore essayé.
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Mais on ne sut jamais qui avait apporté à bord cette sale engeance. Et le capitaine Lorentz put confier ses inquiétudes à son second : dans quel état devait être leur vieux pays, la Suède, si les poux eux-mêmes avaient commencé à émigrer en Amérique?
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Ses parents lui avaient inculqué l'idée qu'il était déshonorant d'avoir de la vermine. Seuls les gens de mauvaise vie, les vagabonds et les prostitués nourrissaient ce genre de bestioles sur leur corps. Avoir de la vermine était signe de moralité douteuse : les poux ne prospéraient que sur ceux qui étaient paresseux, crasseux ou malhonnêtes. Ils ne se plaisaient pas chez les gens honnêtes, travailleurs et droits, et c'était ce qui permettait de les distinguer. Kristina se sentait donc humiliée et déshonorée.
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Je suis parti pour un autre continent. Il faut que j'aille quelque part. Je ne sais pas trop où, mais je suis sûr d'une chose : je suis en quête de paix.
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A terre, Robert avait toujours imaginé un voilier en mer comme quelque chose d'une blancheur éclatante. Il se représentait les voiles d'un navire sous la forme des ailes d'un ange. Mais celles de la Charlotta étaient gris foncé, rendues crasseuses par la pluie et le vent : elles étaient couleur de terre, comme les sacs de tuberculoses sur la glèbe, en automne. La Charlotta n'avait pas les ailes d'un ange. Ce n'était pas un de ces navires de plaisance volant sur les flots, c'était un lourd vaisseau de commerce transportant des gueuses de fonte et se frayant péniblement un chemin à travers les vagues. Ce n'était pas le navire dont Robert avait rêvé, ce n'était pas celui qu'il avait appelé de ses voeux pendant tant de jours et de nuits. Pourtant, en se promenant ainsi sur le pont, les yeux fixés sur son gréement, il se prit à l'aimer un peu : là-haut, les mouettes planaient alentour et leurs ailes étaient bel et bien blanches, sur le gris des voiles.
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Le capitaine de la Charlotta avait un peu pitié de ses pauvres rats des champs sortis des trous où ils étaient bien à l'abri pour se lancer sur les flots pendant des mois. Certains n'avaient peut-être même pas mis les pieds sur une barque à fond plat, jamais vu d'étendue d'eau plus grande que leur lavoir -et voilà que, d'un seul coup , ils s'avisaient de traverser l'océan !
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Une immense attente habitait la poitrine du jeune homme : cette fois, il ne s'agissait pas d'aller au moulin ni de transporter du bois sans trop se presser, pas plus que d'aller s'ennuyer à l'église. Il était enfin sur la route de l'aventure.
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Kristina, elle, mit dans le coffre ses peignes à carder, ses aiguilles à tricoter, ses ciseaux et sa boîte à ouvrage, cadeau de fiançailles de Karl Oskar, qui l'avait décorée de fleurs rouges. Mais elle savait qu'elle aurait eu besoin d'une bonne partie de ce qu'elle devait laisser derrière elle : elle ne pouvait emporter ni son métier à tisser ni sa planche à teiller le lin, ni son rouet ni son dévidoir, ni son bobinoir ni son sérançoir. Elle avait l'habitude de tous ces instruments, ceux-ci étaient accoutumés à ses mains et avaient confiance en elles : elle savait qu'ils ne tarderaient pas à lui manquer, de l'autre côté de la mer.
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Et quel était le nom de cet Ennemi aux belles paroles et promesses qui ne cherchait qu'à semer le trouble et la division parmi les hommes?
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Dans des terroirs millénaires, image de l'immuable, un nouveau mouvement avait pris naissance. Le peuple de la terre, qui voit se réduire les lopins qu'il cultive alors que le nombre de ses enfants ne fait qu'augmenter, vient d'entendre parler d'un vaste pays, sur un autre continent, où une terre fertile est confiée presque gratuitement à quiconque accepte de venir en valeur.
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"Donne-nous un temps favorable et préserve les récoltes de toutes sortes de maux ! Comble-nous de fruits de la terre, à épi ou à noyau. Par jésus-Christ Notre Seigneur, amen !"
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Les hommes et les femmes dont parle ce récit ont depuis longtemps quitté ce monde. certains de leurs noms peuvent encore être déchiffrés sur des pierres tombales rongées par le temps élevées à des milliers de kilomètres du coin de terre qui les a vu naître.
Au pays, leurs noms sont oubliés et l'épopée que fut leur émigration fera bientôt partie de ses contes et légendes.
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