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Critiques de Vincent Borel (71)
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Antoine et Isabelle

Je n'ai pas beaucoup apprècié le début de l'histoire, un face à face entre un vieil homme d'affaires "un peu pubard" et un jeune homme, mais l'histoire par la suite est vraiment captivante. Elle s'intéresse à la fois à la grande industrie française et européenne, leurs compromissions avec les évenements politiques de l'entre 2 guerres, mais aussi et surtout à l'Espagne qui lutte pour sa liberté et l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres.On suit avec intérêt ses destins croisés. Une bonne leçon d'histoire en tout cas pour moi....
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Antoine et Isabelle

Vincent BOREL profite d'un séjour en Jamaïque, invité par le patron de presse Michel Ferlié. Lors d'une soirée plutôt arrosée, il est pris à partie par Florian, un jeune branché parisien, futur animateur-télé. Porté par l'inconscience de sa jeunesse et un brin de crânerie, le jeune homme nie avec véhémence l'existence des chambres à gaz face à un Vincent BOREL excédé par de tels propos. Il sait bien que les chambres à gaz ont existé, lui qui y accompagnait son grand-père lors de son pèlerinage annuel à Mauthausen. Un grand-père qui s'activait pour perpétuer la mémoire des horreurs des camps de concentration et dont la seule crainte était qu'un jour le monde oublie.

Alors, pour apporter sa pierre à l'édifice et laisser son propre témoignage, Vincent BOREL décide de raconter ses grands-parents, Antonio le catalan et Isabel l'andalouse, leurs rêves, leurs idéaux, leurs combats, leurs guerres. Entre l'enfance marquée par la pauvreté à l'exil forcé en France, il y a eu l'espoir d'une vie meilleure, d'une société plus juste, l'engagement républicain, la guerre civile, la défaite. En France, ce sera les camps, la résistance et pour Antonio, le communiste, la déportation. La guerre terminée, Antonio, devenu Antoine, parcourras son département pour apporter son témoignage au sujets des camps.

Michel Ferlié, l'hôte de Vincent Borel, est quant à lui issu d'une grande famille d'industriels lyonnais: les Gillet. Ils ont bâti leur fortune sur le textile, la chimie, les relations et l'opportunisme. Cynisme et sens des affaires, coups bas et retournements de veste, les Gillet ont su tourner à leur avantage aussi bien la crise de 1929 que des deux conflits mondiaux.





Petite-fille d'un républicain espagnol, je suis toujours très touchée quand je lis sur le sujet de la guerre d'Espagne. En découvrant la vie d'Antonio, j'ai bien sûr pensé à mon grand-père. Chaque histoire de vie est différente mais j'ai reconnu un parcours assez similaire. Comme Antonio, mon grand-père s'est engagé très jeune aux côtés des républicains. Il a connu la guerre civile, les combats, la bataille de l'Ebre et bien sûr la Retirada. Comme lui, il s'est retrouvé dans les Alpes, dans un camp dont il s'est enfui pour lutter contre le nazisme...

Pourtant, malgré une histoire familiale si proche de la mienne, rien ne m'a émue dans l'écriture de Vincent BOREL. Sans doute pour rester au plus proche de la vérité historique et éviter le pathos, il a mis de la distance entre lui et ses personnages et du coup ils sont peu attachants. Ils traversent les évènements sans qu'on ressente de l'empathie et c'est bien dommage.

De plus, il a choisi d'alterner les chapitres de la vie d'Antonio et d'Isabelle avec celle des Gillet. Je n'ai pas compris pourquoi. Jamais les deux familles ne se rencontrent et le lien entre elles est ténu. Et puis, j'avoue que ces chapitres m'ont moins intéressée.

Côté émotions, BOREL se rattrape sur la fin. Laissant la parole à son grand-père, il retranscrit les textes écrits par Antonio sur son expérience à Mauthausen. Sans prétention littéraire, comme il le dit lui-même, le républicain espagnol livre un témoignage poignant, sans concessions et sans souci d'édulcorer l'horreur, sur ce qu'ont du subir les prisonniers des camps.

Mon avis est donc mitigé mais je pense qu'il faut lire Antoine et Isabelle pour en apprendre plus sur notre histoire récente mais sans en attendre le souffle romanesque qui fait d'un bon livre un grand livre.
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Antoine et Isabelle

Cette lecture m'a touchée pour plusieurs raisons car elle fait écho à mon histoire familiale et personnelle.



Antoine et Isabelle émigrent en France quand Franco prend le pouvoir en Espagne, leurs espoirs d'une nouvelle République s'effondrent, ils fuient. J'ai des origines espagnoles par mon grand-père paternel. D'ailleurs je porte un nom espagnol. Par contre, concernant mes arrières-grands-parents, ils ont émigré en France bien avant 1936, probablement pour des raisons économiques (ou politiques?). Je ne sais pas trop. Mes arrières-grands-parents sont nés en Espagne à Finestrat (fin 19ème)mais mon grand-père est né en France en 1916.



Aspres-sur-Buëch est évoqué dans le roman, mon père y est né. Le rationnement était moins "sévère" en montagne pendant la seconde guerre mondiale! Dans le roman, Antoine et Isabelle y vivent car il y avait un camp de réfugiés espagnols.



Puis enfin, le roman évoque également l'histoire de la famille Gillet à Lyon. J'ai passé des heures et des heures à la villa Gillet avec mes enfants. (Vous pouvez voir des photos ICI).



J'ai donc apprécié cette lecture très très documentée historiquement à la fois sur l'histoire de l'immigration espagnole vers la France, la période Franco et l'histoire de la famille Gillet (et ses rapports à l'Allemagne pendant la seconde guerre).

L'écriture est très soignée, tellement (et c'est ma seule réserve) que je me suis sentie parfois un peu trop spectatrice des personnages (comme si l'auteur avait une distance avec eux).
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Antoine et Isabelle

Prix page des libraires 2010
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Antoine et Isabelle

L’œuvre dont il est question ici est inspirée de la propre histoire des grands-parents de Vincent BOREL, propulsés dans les tumultes de l’histoire durant la première partie du siècle dernier, en Espagne.



Antoine et Isabelle se sont rencontrés à Barcelone en 1925. Leurs familles respectives avaient fait le choix, dès 1917, de quitter la campagne qui ne leur offrait plus de quoi vivre. Les premiers chapitres sont consacrés à l’installation laborieuse des deux familles à Barcelone. Quand Antoine et Isabelle se marient, leurs parents sont parfaitement intégrés. L’avenir semble tendre les bras au jeune couple mais la guerre va venir briser leurs projets. Antoine s’engage auprès des républicains alors qu’Isabelle prend en charge leurs jeunes enfants. Pour Antoine ce sera le maquis puis la déportation au camp de Mauthausen, pour Isabelle l’exil en France. C’est là qu’ils se retrouveront à la fin de la guerre. Parallèlement à l’histoire du couple, nous suivons l’évolution d’une famille de riches industriels lyonnais « les Gilet », que la guerre n’empêchera nullement de continuer à prospérer, bien au contraire…



Je n’ai pas lu cette épopée familiale d’une traite, d’abord parce que le nombre de pages est conséquent mais aussi parce que la place réservée à la grande histoire est importante. Ne connaissant de l’histoire de l’Espagne que les grandes lignes, la lecture m'a souvent demandé un effort de concentration pour ne pas m’y perdre (notamment lors de l’évocation de l’histoire syndicale). J'ai abordé avec plus de facilité les chapitres moins centrés sur l'Espagne mais plus globabalement sur la seconde guerre mondiale. J'ai trouvé fort intéressante l'évocation de l'histoire industrielle de cette époque, au travers de de la famille Gilet. Le livre manque à mon sens d'un souffle romanesque, les personnages manquent d'épaisseur mais les efforts qu'exige cette lecture en valent la peine.



Un hommage familial original et instructif.




Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Antoine et Isabelle

Un beau roman, parfois long, mais passionnant. Une histoire familiale aussi riche que celle-ci méritait réellement d'être écrite. Car ce sont des gens tels Antonio et Isabel qui font l'Histoire, ce sont ces gens ordinaires mais engagés qui font avancer ou reculer les événements. Résister, défendre ses ideaux, parfois au mépris de sa propre sécurité mérite d'être raconté. Merci à Vincent Borel pour avoir partagé avec nous l'histoire de l'Espagne républicaine et franquiste, l'histoire de la seconde guerre mondiale, l'histoire de ses grands-parents.
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Antoine et Isabelle

François Borel nous raconte l'histoire de ses grands-parents Antonio et Isabel qui se sont rencontré à Barcelone vers 1925. Avec ses deux personnages nous sommes emmenés dans l'histoire de l'Espagne avec des personnages tels que les dictateurs Primo de Rivera puis Franco. Les révolutions, guerres civiles sont décrits très précisément et je me demande si le lecteur non-espagnol a beaucoup d'intérêt à savoir tout ceci.

A côté de la famille d'Antonio et Isabel nous sommes mis en connaissance de la famille Gillet du côté de Lyon, famille d'industriels pour qui uniquement l'argent compte, le rendement, la production de produits chimiques nouveaux, la soie artificielle, le nylon, le gaz ypérite, le gaz Zyklon B que les allemands ont commandé en masse pour les chambres à gaz dans les camps d'exterminations dans les années 40.

Bien sinistre passé pour les usines Lyonaises qui ont fabriqué tout cela, enrichi des familles alors que d'autres personnes crevaient de misère ou étaient gazés.

Le roman passe aussi par Mauthausen où Antonio a du séjourner et nous laisse alors une description très détaillée des lieux pour que jamais on oublie ce qui s'est passé là-bas durant la seconde guerre mondiale, pour que jamais des endroits pareils puissent encore exister.
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Antoine et Isabelle

C'est le titre du dernier roman de Vincent Borel, qui est aussi plat que son écriture. Pour tout dire, on se demande bien ce qu'a voulu faire l'auteur en près de 480 pages...Un roman, comme c'est écrit sur la page de faux titre? Voire...Car ce petit-fils d'exilés espagnols qui ont attéri dans les Hautes-Alpes après les affres de la défaite des Républicains en 1939 nous assure qu'il a voulu témiogner sur son grand-père et son engagement communiste, sa grand-mère et son courage au quotidien, mais aussi témoigner encore et toujours pour éviter l'oubli.



Cher monsieur Borel, je suis au regret de vous apprendre que les luttes réelles et fantasmées de la guerre d'Espagne n'agissent plus que comme des éléments structurants de nos consciences politiques. Et c'est peut-être mieux ainsi. En effet, dans ce manichéisme absolu que constituent les mythes de la guerre civile espagnole, on ne peut rien trouver qui puisse éclairer la complexité du monde actuel. Pourtant, l'auteur essaie bien de restituer les nuances d'engagement des uns et des autres et leurs contradictions, mais il est broyé par ces mythes de cette période qui reviennent écraser son roman.



A plusieurs reprises dans son texte, on a cru être en train de lire un manuel d'histoire contemporaine de terminale. Les longues descriptions froides et objectives des conditions sociales et économiques de l'Espagne du début du XXe siècle puis les considérations de l'auteur sur les rapports de force politiques avant et après l'avènement de la République gâchent définitivement le récit. C'est finalement lorsque la Retirada se précise que le narrateur trouve le ton juste pour entraîner avec lui le lecteur...Mais cela ne dure pas.



Finalement, cette histoire de deux familles, les Canuto de Garrucha, petit village côtier d'Andalousie, et les Vives i Vives, petits boutiquiers catalans, est le récit classique d'une immigration intérieure en raison de mauvaises conditions économiques. L'attirance de Barcelone est forte et la description qu'en donne Vincent Borel, alternant émerveillement et dégoût, permet de saisir la matrice dans laquelle a germé l'affrontement fraticide des années 1936-1939. Mais cela n'en fait toujours pas un roman...
Lien : http://aufildutemps.blog.lem..
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Antoine et Isabelle

Je voudrais déjà lancer un avertissement : si vous croyez vous trouver en face d'une banale histoire de famille, dans laquelle l'auteur se contente de broder autour des mariages, naissances et décès, avec passage obligé par des événements historiques, passez votre chemin. Antoine et Isabelle est bien plus qu'un simple hommage à ses grands-parents.

Le livre commence presque par la fin : d'entrée de jeu, nous savons que le grand-père de Vincent sera déporté, qu'il en reviendra, et qu'il écrira le récit de ce qu'il a vécu. Pourtant, Vincent Borel ne nous parle pas de devoir de mémoire, loin de là, et je préfère le citer que le paraphraser : "je lui cède la parole. L'horreur qu'Antonio va connaître à Mathausen [...] il n'appartient qu'à ceux qui l'ont vécue de l'évoquer. S'y substituer ne serait, au mieux, qu'une machine littéraire". Aussi, j'ai beaucoup apprécié, même si j'ai toujours des difficultés avec cette période, que Vincent Borel reproduise in extenso l'oeuvre de son grand-père et que le temps de la lecture corresponde avec le temps du récit.

Mais revenons en 1919. Nous sommes en ESpagne, et nous suivons le destin des Vives et des Canuto. Les deux familles ne se connaissent pas, pourtant elles ont en commun de vouloir vivre une vie meilleure que celle qu’elles vivent. Elles se retrouvent toutes deux à Barcelone, dans des conditions à peine meilleures que celles qu’elles ont quitté. Leur point commun ? Elles arrivent toutes deux à Barcelone, où Antonio, serveur, rencontrera Isabel, ouvrière, et où ils se marieront, en dépit de l’opposition d’une des familles. Tout au long de ses années, ils feront preuve de courage et d’opiniâtreté, d'engagement dirait-on aujourd'hui, face au épreuves et au qu'en dira-t-on ?

J'ai pensé à l'oeuvre de Zola en lisant ce livre. Comme dans Germinal, nous avons, en opposition à ses ouvriers qui cherchent à survivre (à défaut de pouvoir toujours vivre) une richissime famille bourgeoise, les Gillet dont nous suivrons le destin parallèlement à celui des Vives. Pourquoi Germinal ? Comme les Grégoire, Léonie a une vision très patriarcale du rôle des patrons envers les ouvriers. Il est nécessaire de prendre soin d’eux, d’une part parce qu’ils en sont incapables (tous alcooliques) et d’autre par pour prévenir toute velléité de révolte. Rien n’a changé depuis Zola. Au-delà des différences (de nationalité, de classe sociale, d’opinion politique), ils sont pourtant un point commun avec les Canuto (les parents d’Isabel) : le souci des convenances et le respect de la religion. Pas de divorce pour les uns, pas d’enfant naturel pour les autres. Tous les chapitres consacrés aux Gilet et à leurs descendants m’ont peu passionné, et il m’est arrivé de remettre leur lecture à plus tard, tant je voulais savoir ce qu’il adviendrait d’Antonio et Isabelle.

J'ai tout de même un autre regret : le ton utilisé, distant, impersonnel, comme si l'auteur ne voulait pas manifester son émotion face au destin de ses grands-parents. Il faut attendre la guerre d'Espagne, magnifiquement raconté (et pourtant, rien n'était simple dans cette guerre) pour trouver un souffle épique.

Antoine et Isabelle reste cependant un roman solidement construit, très bien documenté sans être pesant, et hautement recommandable pour tous ceux qui s'intéressent à la guerre d'Espagne et à la seconde guerre mondiale.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Antoine et Isabelle

« Antoine et Isabelle », le titre m’a un peu trompée ; je pensais que l’histoire de ces deux personnages était plus centrale.

C’est vrai qu’on suit leur vie mais le roman est plutôt le prétexte pour raconter l’histoire de l’Espagne de la première moitié du XXème siècle au sein d’une Europe en pleine tourmente. Histoire des ouvriers exploités et, en parallèle, histoire de ces magnats qui les exploitent, histoire de ceux qui rêvent de République et histoire de ces très riches qui ne veulent pas perdre leurs privilèges, histoire de la guerre civile qui fera tant de malheurs et séparera tant de familles et histoire de ces industriels qui profitent de la guerre pour augmenter leurs profits, histoire de ces totalitarismes jusqu’aux camps de la mort…

A cause de cette méprise, à cause peut-être du style qui refuse tout pathos mais reste un peu froid ou à cause de parties où je me suis un peu perdue dans des détails de l’histoire syndicale du pays, je n’ai pas été touchée par ces personnages, je n’ai pas été emportée par le ‘‘roman’’.

L’histoire est cependant très forte et j’y ai appris beaucoup.

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Antoine et Isabelle

Un roman très documenté sur l’histoire de l’Espagne de 1920 à 1945, à travers la famille prolétaire de Vincent Borel, et celle des Gillet, de riches industriels qui ont tiré parti de toutes les guerres.



[...] Voilà un excellent roman, mais tout dépend ce qu’on en attend. Si vous espérez suivre de près l’histoire des grands-parents de Vincent Borel, passez votre chemin. En revanche, si vous souhaitez connaître l’histoire de l’Espagne, ses sursauts démocratiques et ses débordements, alors foncez ! La République, le droit de vote des femmes, la guerre civile espagnole, la Retirada, la Seconde guerre mondiale, les camps de concentration en Europe…



L'article entier sur Bibliolingus :

http://www.bibliolingus.fr/antoine-et-isabelle-vincent-borel-a114336228
Lien : http://www.bibliolingus.fr/a..
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Antoine et Isabelle

Tout commence avec une conversation entre l'auteur et un jeune parisien lors d'un séjour en Jamaïque. Confronté au négationnisme de la part de ce jeune homme au sujet des camps de concentration, l'auteur décide de répondre en racontant la vie d'Antonio et Isabel, ses grand-parents. Issus de deux familles espagnoles, nous les rencontrons à Barcelone, au début des années 20. L'auteur donne de nombreux détails tout au long de son ouvrage, et si parfois on peut ressentir certaines longueurs lors de la lecture, on ne peut que prendre en compte le fait qu'il s'agit d'un véritable témoignage romancé et que ce sont les détails qui permettent de mieux cerner le contexte social et politique de l'époque. Lors de la guerre civile espagnole, le couple est contraint de quitter l'Espagne pour venir s'installer en France. C'est à ce moment de l'histoire que nous rencontrons la famille Gillet. L'auteur propose ainsi un parallèle intéressant entre les deux familles. Il n'y a pas de réelle comparaison possible, (la famille Gillet est une famille puissante et influente) mais certains éléments sont tout de même assez intéressants, car l'on peut ainsi comprendre comment certains événements peuvent créer des situations totalement contraires. Commence alors la Seconde Guerre Mondiale. Alors que la famille Gillet se sort assez bien de situations qui s'avéraient compliquées, la famille d'Antonio et Isabel se trouve quant-à elle confrontée à l'emprisonnement de ce dernier dans le camp de Mauthausen. Les dernières pages répondent de manière vive et émouvante au premier chapitre du livre. L'auteur décide de laisser sa plume de côté, et c'est Antonio qui devient le narrateur. Ce sont ces dernières pages qui donnent tout son poids au livre.
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Antoine et Isabelle

Livre absolument passionnant, je pense, pour toute personne s'intéressant à la guerre civile espagnole, ainsi qu'à la période l'ayant précédée et ayant conduit à l'arrivée de Franco au pouvoir. Cela n'étant pas mon cas, il m'est arrivé de décrocher à certaines phases du récit, mais que j'estimerais globalement réussi - mon bémol résidant sur un parti-pris parfois non entièrement maîtrisé, entre "histoire vraie" et fiction.
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Antoine et Isabelle

La vie des grands-parents de Vincent Borel a tout d'un roman. Nés dans des familles pauvres, Antonio et Isabel se sont installés à Barcelone à l'adolescence, se sont engagés en politique, ont dû fuir la guerre civile espagnole et se sont retrouvés pris dans la tourmente de la 2nde guerre mondiale. Je m'attendais surtout à une histoire de couple sur fond historique, mais c'est plutôt le contraire, la vie privée des protagonistes est souvent reléguée au second plan face à l'Histoire. En parallèle, l'auteur évoque la dynastie des Gillet, famille d'industriels lyonnais face à leurs choix politiques et économiques. Si cette partie du roman est intéressante, je l'ai trouvée artificielle : l'auteur et un descendant de cette famille échangent lors d'une soirée huppée à l'autre bout du monde sur leurs ancêtres respectifs, mais je m'attendais à ce que les deux familles se croisent un jour. Bref, j'ai été déçue par ce roman, le résumé m'attirait mais le contenu n'y correspond qu'en partie à mon sens. Au final, ce que j'ai préféré est... la couverture ! elle montre Antoine et Isabelle lors de leur mariage et je la trouve plus vivante que le roman.
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Antoine et Isabelle

Un hommage à ses grands-parents si solides et engagés, la dénonciation de tous les dictateurs, et une construction intéressante par le parallèle entre les deux familles.

Tout cela fait un bon roman, mais le ton bizarrement très lointain m'a plutôt gênée.
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Antoine et Isabelle

Le livre retrace l'histoire des grands-parents du narrateur, de l'Espagne du début du siècle, où on les connait sous les noms de Antonio et Isabel, jusqu'au camp de Mauthausen, avant l'installation en France.

Issus de familles pauvres tous les deux, ils quittent leur Catalogne et Andalousie respectives pour se retrouver dans l'effervescence et la crasse de Barcelone. Chacun à sa façon est prisonnier de traditions de leurs familles catholiques pieuses ; prisonniers aussi des obligations de classe ; prisonnier du qu'en-dira-t-on. Chacun à sa façon va s'émanciper de ces obligations, par le travail d'abord, et puis par leur rencontre et leur amour, évident et puissant.

Mais c'est tout après leur mariage que l'histoire s'emballe. Que les années trente pointent leurs misères et leurs tourments.

Et c'est alors que la grande Histoire, celle de l'Espagne Républicaine, vient se confondre avec l'histoire de deux amoureux. Antonio refuse. Refus du franquisme, bien sûr, mais refus de l'anarchie et des massacres des religieux. Isabelle, elle, donne naissance à deux jolies petites filles ; qu'ils balloteront à travers les Pyrénées, avant l'installation en France. La fin du récit, les camps de la mort, Vincent Borel ne les raconte pas ; il cède la place de son roman aux carnets que son grand-père a écrits à cette époque.

C'est avec une émotion sans nom que nous assistons à la vie de cette famille, à la naissance de ces héros ordinaires, et pourtant hors du commun.

Ce livre pourrait être simplement, mais déjà oh combien important !, un récit des origines, un hommage aux aïeuls, qui ont accompagné chacun de leurs petits-enfants en Espagne, mais aussi en Pologne, en visite des vestiges de leur histoire. Ce n'est pas le cas. Par un remarquable sens de l'Histoire, Vincent Borel double ce portrait d'une description incroyable d'une autre famille : les Gillet. Riche, très riche, famille d'industriels lyonnais, les Gillet sont les relents mesquins d'un siècel sur le déclin, qui refuse de céder la place. La dynastie bouffée par les mariages consanguins, les liaisons obscures avec les pouvoirs fascistes qui se mettent en place, leur belle réputation dans tous les salons européens ; c'est tout cela que l'auteur donne à voir, en contre-point insupportable des luttes communistes et socialistes à l'oeuvre dans toute l'Europe.



Le lien entre les deux familles ? Les Gillet inventent le fil qu’Isabelle travaillera toute sa vie ; ils fréquentent les cafés ou les restaurants de luxe dans lesquels Antonio travaille, avant de prendre les armes ; mais surtout, c'est cette famille qui fabrique et commercialise le Zyklon B, le gaz tueur utilisé dans la chambre à gaz nazies, que verra de trop près Antonio.



Avec une écriture sensible et tout en détail, Vincent Borel fait revivre à la fois les salons feutrés des grandes bourgeoisies européennes, aussi bien que les quartiers crasseux de Barcelone. Il dit l'agitation et la nervosité du siècle. Mais surtout il dit l'admiration qu'il a pour ses deux êtres que rien ne prédisposait à embrasser le destin de l'Europe à bras le corps.



Un très très beau livre, en effet, que cet hommage à Antoine et Isabelle.
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Antoine et Isabelle

Avec un chapitre d'ouverture comme une claque, avec ces propos directement mis sous le nez du lecteur, ce négationnisme simple, Vincent Borel vient rappeler cet adage si basique : c'est par le souvenir qu'on évitera de reproduire les erreurs du passé. En retraçant l'histoire de ses grands-parents, Vincent Borel nous rappelle d'une part un gros morceaux de l'histoire du vingtième siècle et d'autre part nous invite à faire perdurer la mémoire familiale...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Antoine et Isabelle

L’étincelle qui semble avoir décidé Vincent Borel à écrire ce livre, entre autofiction et roman historique, est une joute verbale entre lui et un jeune trentenaire branché, sous le regard mi-figue mi-raisin de leur hôte, grand patron de la presse underground. L’un défend la cause révisionniste, soutenue par certains historiens peu recommandables, l’autre met en avant le témoignage de son grand-père, rescapé du camp de Mauthausen. Le patron millionnaire, lui racontera par la suite, avec dégoût, l’histoire de sa famille, un clan d’industriels lyonnais, de ceux qui ont toujours su rester du "bon" côté, celui de l’argent. Cette discussion sert alors de "prétexte" à l’auteur pour évoquer l’Histoire de la première moitié du XXème siècle, en France et en Espagne, et surtout à rendre hommage à ses courageux grands-parents, Antoine et Isabelle, dont le destin personnel s’est toujours confondu avec l’Histoire…



Ce projet tout à fait louable ne m’a pourtant guère convaincue. Je partage l’avis d’Alienor (voir lien ci-dessous). On est davantage dans la description que dans la narration et c’est à mes yeux le gros défaut de cet ouvrage : il manque d’épaisseur romanesque et on se concentre davantage sur l’histoire avec un grand H que sur les personnages. Ce livre peut donc tout à fait se lire comme un témoignage, j’ai d’ailleurs apprécié à cet égard l’insertion par le narrateur du témoignage poignant écrit par son grand-père à sa sortie du camp.



Je ne nie pas les qualités de ce livre, mais pour ce qui est du style, force est de constater que j’y suis restée insensible : l’écriture m’a paru sans relief et plutôt ennuyeuse. Dommage…
Lien : http://tassedethe.unblog.fr/..
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Antoine et Isabelle

Dans ce magnifique roman, Vincent Borel expose avec brio les conditions politiques, sociales et économiques qui conduisirent ses grand-parents espagnols à choisir le communisme, à vivre la guerre civile, l'exil, puis les camps d'extermination nazis ; il nous raconte parallèlement le destin en tous points contraire d'une famille de grands industriels lyonnais, rois du textile synthétique, richissimes et opportunistes.

L'auteur fait revivre la Barcelone du début du siècle quand Gaudi construisait la Sagrada Familia, quand les anarchistes faisaient régner la méfiance, sinon la terreur, quand les femmes vivaient recluses chez elles et n'avaient pas le droit de vote. Évocation pittoresque et attachante d'un passé révolu dans une ville crasseuse aux multiples visages, évocation d'un peuple luttant âprement pour sa liberté, évocation enfin des totalitarismes qui s'abattirent sur l'Europe, le fascisme italien, le nazisme hitlérien, le franquisme espagnol...

J'ai beaucoup aimé ce roman au style journalistique plus que lyrique, mais empreint d'un grande force d'évocation, qui expose avec une grande puissance descriptive 25 années de grandes mutations sociales, politiques et économiques.

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Antoine et Isabelle

au final, ce roman m’a semblé davantage celui de l’Espagne que celui de ces personnages.

Je n’ai pas éprouvé de réelle empathie pour Isabelle et Antonio dont on ne connait que très peu les pensées ou les états d’âme.

Ils sont censés être les héros, mais on ne voit pas bien leur lien avec les Gillet. A aucun moment ces deux familles se croisent, ce que j’attendais pourtant, car cela aurait justifié leur présence.

Ils vivent dans deux mondes bien distincts, et même dans deux pays bien distincts géographiquement. Rien ne les relit, pas même le narrateur qui donne des détails sur sa filiation et explique qu’il est le petit fils d’Antoine et Isabelle, sans donner aucune précision à propos des Gillet.

J’ai donc eu un peu du mal à comprendre la structure du roman, et si j’ai apprécié d’apprendre de choses sur la soie synthétique, la Rhodia et Rhone Poulenc, je n’ai pas bien compris ce qu’ils faisaient là. N’importe quelle famille puissante de l’époque aurait apparemment pu faire l’affaire. J’exagère évidemment, mais c’est l’impression que cela m’a donné, sûrement entretenue par la frustration de ne pas pouvoir mieux connaître les personnages.
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