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Critiques de Vincent Delareux (171)
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Le cas Victor Sommer

Si je n’avais pas vu passer à de nombreuses reprises sur Instagram le second roman de l’auteur, “Les pyromanes”, je serais complètement passée à côté du Cas Victor Sommer, plus encore avec la note d’Amélie Nothomb qui m’aurait immédiatement rebutée (je ne l’ai jamais lue mais je ne la supporte pas, c’est plus fort que moi, dès que j’entends ou vois son nom, je fuis aussitôt).



Mais revenons-en au roman qui a été, je dois le dire, une agréable découverte.



L’histoire est relatée sur plusieurs jours, exactement 24, et se découpe en trois parties. Mis à part entre le premier et le deuxième chapitres, les faits sont exposés jours après jours, comme une sorte de journal intime. Le narrateur n’est autre que Victor lui-même et il s’exprime à la première personne du singulier, de sorte que c’est un peu comme si nous étions dans sa tête.



Victor vit seul avec sa mère qui a main mise sur tout ce qu’il fait. Tous deux mènent une vie monotone et routinière, sans relations sociales. Chaque semaine, Victor se rend chez un psychiatre choisi par sa mère, chaque jour il va lui chercher son journal. Très rapidement, on sent un malaise dans la relation entre Victor et sa mère, femme dominatrice, castratrice et un peu trop tactile à son goût.



Un jour, Victor décide de s’émanciper en trouvant un travail, sauf que peu habitué aux relations sociales, c’est un échec et qu’il subit les railleries de sa mère. Il va de soi qu’elle n’apprécie pas le fait qu’il passe du temps avec une ancienne camarade de classe qu’il retrouve par hasard.



Et puis un jour, sa mère disparait. Pour Victor commence alors une découverte du monde qui l’entoure…



Ce roman est pour le moins déroutant et intriguant. Plus j’avançais dans sa lecture, plus j’avais l’impression de lire un ouvrage sur la genèse d’un futur tueur en série. Victor semble tellement détaché vis à vis de ce qui l’entoure, dans sa façon d’agir, dans son ressenti. On sent qu’on ne lui a pas fourni toutes les clés pour développer d’une façon normale tout ce qui touche à l’émotionnel, à l’affectif. Et puis, il y a cette recherche de son père qui l’obsède.



J’ai fini par ne plus me soucier d’où était la mère de Victor car j’avais ma petite idée là-dessus. Je me suis tout simplement demandé comment il allait s’en sortir et s’il allait parvenir à surmonter cette disparition, à réussir à s’intégrer dans la vie “normale” et sociale.



La vie de Victor Sommer est glaçante, tant avant qu’après ce fameux jour où il se retrouve seul.



Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce roman et maintenant, je n’ai qu’une envie, c’est de lire “Les pyromanes” afin d’en apprendre plus, je l’espère, sur cette mère si possessive.
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Les pyromanes

Comment devenir une adulte équilibré quand on a vécu autant de maltraitance dans l’enfance et d’abus sexuels dans l’adolescence ?



Françoise a tout subi et sa grand-mère adorée, Jeanne, n’a pas pu la protéger de ses parents. Heureusement elle rencontre l’âme sœur lorsque son cousin Antoine vient vivre chez Jeanne après avoir perdu ses deux parents.



Ce couple incestueux vivra ses heures heureuses tant qu’il aura des plaies à panser mais ne survivra pas à l’entrée dans la vie adulte. Et lorsque ce lien que Françoise croyait éternel va se rompre, la jeune femme s’enfoncera dans une psychose amorcée depuis sa naissance.



Les personnages sont souvent excessifs, dans leur folie pour Françoise et sa mère, dans la rustrerie pour le père, dans la manipulation pour le curé du village et dans la naïveté pour Antoine. Leurs comportements m’ont semblé assez prévisibles et le fil de l’histoire un peu cousu de fil … noir.



Un thriller psychologique qui passe de phases insupportables de maltraitance intrafamiliale à des parties trop souvent lues sur le sujet de la dérive mentale, découvert notamment dans le fameux Psychose de Hitchcock.



Ce deuxième roman très sombre de Vincent Delareux, à la fois choquant et classique, ne laisse pas indifférent et s’il peut être distrayant, il n’a jamais réussi à me surprendre.



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Le cas Victor Sommer

Aimer à la folie. Oui, aimer mal, aimer trop, peut rendre fou.

Victor a 33 ans et n'a connu que la vie avec sa mère. Il mène une vie casanière, asociale, totalement sous l'emprise d'une mère aimante, possessive, castratrice qui juge inutile pour Victor tout travail et toute relation amoureuse puisqu'elle subvient à tous ses besoins. De son père il ignore tout mis à part une photo jaunie. Seule bouffée d'oxygène pour Victor, son rendez-vous hebdomadaire avec le docteur Adam, son psy.  Victor vit mais n'existe pas. Une vie atypique, confinée, étouffante jusqu'au jour où il croise Eugénie, une ancienne camarade d'école. L'oisillon prisonnier trouvera-t-il l'envol ?

Une fois refermé ce roman plombant, on se demande comment et surtout pourquoi un jeune auteur de 22 ans a enfanté une histoire aussi noire. Pourquoi un tel regard sur la relation mère-fils ? Quoiqu'il en soit l'écriture de ce premier roman est magnifique et laisse présager un avenir prometteur pour Vincent Delareux, fortement soutenu par Amélie Nothomb.



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Le cas Victor Sommer

Critique à chaud !



Waow ! Comment vous parler de ce roman ?

Ce premier roman de l'auteur (ça présage bien).



Alors c'est glauque, c'est cynique et c'est angoissant !



Nous voilà face à un roman à la première personne du singulier et autant vous dire que ce n'est pas anodin !

En outre, on dirait un journal "intime" ...



Donc nous voilà dans la tête de Victor Sommer, mais avez vous envie ? Avais je envie d'être dans sa tête ?



Un peu de contexte : Victor a 33 ans et vit tout seul avec maman dans un très vieil appartement ... oui comme la chanson !

La mère est exclusive, étouffante dirons nous ; elle ne vit que pour et au travers de son fils. D'ailleurs, elle le veut dévoué à son bien être , hors de question que son fils travaille.

Une vie consacrée à sa mère, voilà le destin de Victor.



Et sans prévenir débarque Eugénie et ça, ça ne plaît pas à maman...

Maman qui a la foi, Maman qui veut "son petit jésus" rien que pour elle.



Le jour de l'anniversaire de Maman, Victor fait un malaise. A son réveil, sa mère a disparu.

Et là ...arrive la confusion : perdu entre la crainte d'avoir perdu son repère, d'être à l'origine de la disparition de sa mère et son souhait de liberté, de vivre non que dis-je "d'exister", Victor part en vrille.



Je vous ai dit qu'il consulte un psy le petit Victor ?



Vous l'aurez compris, être dans la tête de Victor c'est déroutant, angoissant, fatiguant et parfois très perturbant.

Vincent Delareux pose aussi des questions sur la vie, l'existence, le besoin d'avoir des racines, et d'être.



Chapeau bas l'auteur pour ce roman court et incisif.



Bonne lecture
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Le cas Victor Sommer

Ce récit nous est raconté du point de vue de Victor Sommer. Celui-ci a la particularité d’être assez spécial car dès les premières lignes, on sait d’emblée que c’est un anti-héros. Couvé par une mère trop envahissante, il n’a jamais connu son père ni jamais travaillé. C’est ainsi qu’à trente-trois ans, il vit encore chez elle et il faut dire qu’elle ne fait rien pour l’aider à prendre son envol.



Quand on lit ces lignes, on a immédiatement un feeling. On se dit que l’histoire ne va pas bien se terminer. Pourtant, comme mû par une sorte d’espoir de se tromper, on dévore les pages. Après tout, peut-être que notre instinct se trompe.



Quand on lit Victor, on comprend pourquoi il est devenu comme il est. Mais, est-il un narrateur fiable?



De nombreuses scènes nous font penser que ce n’est pas le cas. Il est lucide, il a conscience de la réalité mais il y a des moments où il nous fait peur. Psychologiquement, Le cas Victor Sommer est un titre adapté à ce qu’on lit. Je comprends les références faites sur le blurb car même dans l’ambiance qui se dégage du roman, on retrouve une atmosphère presque oppressante. Un air de huis clos dans la tête d’un mec dérangé du ciboulot qui s’ignore. C’est presque étouffant, malsain, d’autant plus qu’on a envie de se tromper.



La courtesse du roman fait qu’on lit avec avidité les pages. On se demande à quelle sauce on va être mangé, ce que la fin peut bien nous réserver.



A un moment, j’ai même espéré que tout se passerait bien, qu’on aurait une fin lumineuse, qui détonnerait avec ce que j’étais en train de lire.



Sans vouloir vous en dévoiler trop, je dirais qu’elle a un mérite, c’est de se clôturer sur une note finale.

Elle ne souffre pas d’ambiguïté. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé ce que l’auteur nous offre. C’est logique, c’est réaliste, efficace.



J’ai donc passé un bon moment avec la plume de Vincent Delareux et j’espère pouvoir lire d’autres romans de lui. Pour un premier roman, il fait mouche. C’était un pari risqué que de nous plonger dans l’esprit d’un anti-héros et c’est un challenge réussi.
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Le cas Victor Sommer

Les rapports mère/fils sont au cœur de ce thriller oppressant.

Un amour obsessionnel, exclusif, incontrôlable doublé d'une haine enfouie crées un sentiment de malaise, une animosité récurrente et l'on ne sait à quel saint se vouer pour dénouer cet imbroglio.

Différents sentiments s'étalent tout le long de ces pages et l'on oscille entre la peur de l'inconnu et de rester inconnu, l'autorité, l'égoïsme, l'ingratitude, la tyrannie, la solitude et la mort, tout cela sur fond de religion, de croyances.

La folie nous guette mais on se délecte de cette lecture tout en réfléchissant sur la vie, ses origines et surtout son but...

Quand un amour inconditionnel vire à la relation toxique, des sentiments et le soi-profond peut faire surface d'une violente manière.

Si ce roman était une couleur, le noir serait celle-ci.

Un roman à découvrir sans modération avec la plume d'un jeune auteur prometteur et qui a la "touche" Amélie Nothomb.

Un régal.
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Le cas Victor Sommer

Victor Sommer a 33 ans et vit seul avec sa mère, sans aucune relation sociale. En effet il n'a pas besoin de travailler puisque sa mère l'entretient afin qu'il s'occupe d'elle, de même il n'a nul besoin d'une femme ni d'amis ou de copains puisque maman doit lui suffire

Seuls ses rendez-vous avec le psychiatre lui sont concédés car depuis son enfance Victor fait d'effroyables cauchemars d'engloutissemnt, mais en consultation, plutôt que de parler, notre héros reste coincé dans des considérations triviales

Toutes les velléités de liberté de Victor se heurtent aux reproches maternels et avortent sous l'effet conjugué de l'inaptitude sociale et de la culpabilité

Mais un jour, suite à une dispute, sa mère disparaît

Pourra-t-il vivre sans elle ?





La langue est magnifique et le discours, tenu par Victor, est admirable dans la compréhension psychanalytique de cet homme

L'auteur nous montre comment un amour vorace, castrateur et possessif produit des cauchemars terrifiants, détruit la possibilité de relations sociales saines, et interdit à l'homme d'exister pour lui-même

On étouffe avec Victor pour qui toute issue est bloquée puisqu'il est incapable de se débrouiller dans la vie, incapable de travailler, d'aimer une femme, d'avoir des relations normales.



Merci à NetGalley et à Librinova pour cette lecture

Je lui mets 3 étoiles











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Le cas Victor Sommer

Bonjour à toutes et tous! Aujourd'hui je vous parle de Le cas Victor Sommer du très talentueux Vincent Delareux paru en 2020 chez l'Archipel.



Dans ce premier roman, découvrez la vie de Victor, ce trentenaire qui vit complètement aux dépens de sa mère un peu trop possessive.. Un jour celle-ci disparaît mystérieusement mais Victor va-t-il arriver à se débrouiller tout seul, lui qui ne l'a jamais été jusqu'ici ?



Comment vivre et avancer avec tant de mystères autour de soi-même, un père absent et dont on ne parle pas, une mère un peu trop présente et qui vous empêche littéralement de vivre. À travers la poésie des mots de Vincent, avancez au fil de l'histoire et voyez les ravages que la toxicité entraîne, la puissance des non dits et des secrets familiaux qui vont peser leur poids dans votre existence.



Vincent signe ici une histoire sombre mais tellement prenante et maîtrisée ! Des chapitres courts, un roman que vous aurez du mal à lâcher ! Un auteur a lire et à suivre que je vous recommande les yeux fermés !!!
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Les pyromanes

Coup de cœur pour ce roman brûlant de noirceur.



16 mars 1952, dans un village au cœur de la Normandie, Thérèse Sommer donne naissance à la petite Françoise. Un jour heureux pour la grande majorité des mères, mais pas pour Thérèse. Ce jour marque le début de son calvaire. Jusqu'à présent, la Sommer comme on l'appelle, ne vit que par et pour ses amants, qu'elle reçoit à tour de bras dans le lit conjugal, alors que son mari Serge est en mer. À la naissance de cette enfant non désirée, dont on ignore qui est le père, Thérèse voit d'abord en elle une intruse qui lui a volé sa liberté. La petite ne recevra de sa mère que maltraitance et humiliations et n'aura pour seule respiration que les visites de sa grand-mère Jeanne. Les années passant, Françoise devient tant bien que mal une jolie jeune fille, attisant la haine de sa mère pour qui elle n'est plus désormais qu'une rivale, dont elle doit se débarrasser. Mais elle ignore que depuis des années, dans le cœur de Françoise, un brasier couve et qu'une étincelle suffirait à tout embraser.



Quelle claque ! Ce roman est époustouflant de noirceur. Vincent Delareux, à travers une galerie de personnages dépeint toutes les bassesses et ignominies dont sont capables certains êtres, avec en toile de fond une question : comment survivre dans une famille dysfonctionnelle ? (c'est le moins que l'on puisse dire de la famille Sommer). Lorsque l'on nait avec seulement des mauvaises cartes dans son jeu, peut-on réellement faire un pied de nez au sombre destin que la majorité nous prédit ? L'amour et/ou la foi peuvent-ils suffir à panser les blessures infligées par des parents destructeurs ? J'ai été happée par ce roman, passionnée par le destin ravageur de Françoise. Vincent Delareux a su créer une atmosphère anxiogène à souhait dans ce petit village normand, qui renforce la dramaturgie de cette histoire.

Un roman inclassable, un auteur au talent indiscutable. Il ne me reste plus qu'à me procurer "Le cas Victor Sommer" qui suit chronologiquement "Les pyromanes".
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Le cas Victor Sommer

Sur le livre, il est écrit : « Un récit à mi-chemin entre les Évangiles et "Psychose" d'Alfred Hitchcock. Une réussite ! » — Amélie Nothomb



Comment vous dire…

N’étant pas une grande adepte D’Amélie Nothomb (pas taper hein 😬), j’avais tout de même quelques réserves et je m’attendais à un ouvrage plutôt perché.



Perché, certes un peu oui.

Mais quoi de plus normal lorsqu’on entre dans la psyché d’un personnage tel que Victor Sommer, un homme façonné, formaté et bridé par une mère possessive qui a fait de lui sa chose ? Victor aimerait s’émanciper, mais ce n’est si simple. Il est partagé entre la peur de l’autonomie et le sentiment grisant que lui procure la liberté. Il ne sait pas vivre, personne ne lui a appris.



J’ai été bluffée par la qualité de cet ouvrage, par la maturité de l’écriture ainsi que la sensibilité qui se dégage de la noirceur.

Bien plus qu’un roman, ce récit est presque philosophique.

C’est intense, profond et très abouti. L’évolution du personnage de Victor est remarquablement traitée.



Qu’a dit Amélie Nothomb déjà ? Une réussite ? Mais carrément !
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Les pyromanes

Après le cas Victor Sommer que j’avais adoré, Vincent Delareux revient avec les pyromanes, un roman où l’on retrouve la famille Sommer. L’histoire de celui-ci se déroule avant celle de Victor Sommer, mais peu importe, les romans peuvent se lire indépendamment, et sans ordre particulier.



Les pyromanes nous permet de « comprendre » un peu mieux les agissements, le caractère, de la mère de Victor. Si l’on avait déjà eu un aperçu du dysfonctionnement de cette famille dans l’ouvrage précédent, les pyromanes nous montre à quel point celle-ci est particulière.



Les personnages sont bien travaillés, l’ambiance est malsaine, pesante à des moments, et à juste titre. L’auteur nous embarque dans une sombre histoire où inceste et violence font parties du voyage.



C’est un roman noir où la psychologie a toute sa place, le récit n’est pas des plus joyeux, on oscille entre le bien et le mal.



Les chapitres sont assez courts, l’histoire prenante, une plume toujours aussi agréable à lire et prometteuse pour l’avenir. J’ai passé un très bon moment de lecture.



Le seul regret que j’ai, c’est d’avoir mis 15 jours à lire ce livre par manque de temps. Je pense que je me serai encore plus imprégné de l’histoire si je l’avais lu plus rapidement. Mais c’est un détail qui n’entache en rien la qualité du récit.
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Les pyromanes

🔥AU FEU !🔥

Les années 50, un petit village de Normandie. Thérèse défraie la chronique en couchant avec tous les hommes de la région au nez et à la barbe de son mari pêcheur. Cette belle femme est une vraie harpie, en guerre contre le monde entier et qui ne souffre aucune contrainte. Alors lorsqu'elle se retrouve mère d'une petite Françoise, c'est une catastrophe. Comment se construire lorsqu'on a été enfantée par un monstre ? Que comprendre du monde lorsqu'on grandit recluse dans la saleté et la violence ?



C'était la première fois qu'on lisait un roman de Vincent Delareux et ce fut un choc. Violence du récit, personnages sombres tout droits sortis de "Barbe Bleue", ambiance mystique flirtant avec le fantastique... On s'est retrouvées immergées dans une histoire effrayante de maternité non consentie et de folie, de croyance et de vengeance à laquelle on ne s'attendait pas du tout. Très loin de notre zone de confort, donc. Mais si on a eu du mal à éprouver de la sympathie pour les protagonistes de ce conte cruel, on a été sensibles à l'écriture de Vincent Delareux et à son imaginaire, qui nous a semblé inspiré du réalisme magique. Ce jeune auteur possède une plume envoûtante et sait créer des univers entre gothique, poésie et horreur, ne reculant devant aucun tabou. On a dévoré ces pages incendiaires avec angoisse et malaise jusqu'au dénouement terrible qui nous a laissées sans voix.

Pour ceux qui ont déjà lu Vincent Delareux, ce roman est en fait un prequel de son premier "Le cas Victor Sommer". Il vous tente ?

Vous connaissez cet auteur ?



Bisous et bon week-end 🌞Ne jouez pas avec des allumettes
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Les pyromanes

Coup de cœur pour Les pyromanes de Vincent Delareux. Un roman qui nous plonge dans l'intimité d'une famille normande dans les années cinquante. Une histoire de femmes, celle de Thérèse Sommer mais aussi celle de sa mère Jeanne, de sa sœur et de sa fille Françoise. Dès que son mari Serge part en mer, Thérèse trouve un nouvel amant pour chauffer son lit, le village ne manque pas de postulant. La naissance de Françoise va venir bouleverser l'ordonnance de sa vie. Enfant non désirée, elle devient le souffre douleur de sa mère qui voit en elle une rivale. Son « père » quand à lui ne la reconnaît pas comme sa fille. Elle recevra de l'amour uniquement de la part de sa grand mère maternelle qui s'occupera d'elle quand elle y sera autorisée par sa fille. La vie de la petite fille est faite de maltraitance et de négligence. Elle vivra sa première expérience religieuse grâce à Thérèse de Lisieux, une sainte qui tient une grande place dans son cœur. Une tragédie locale qui s'est déroulée dans le château voisin viendra aussi orienter sa vie.

L'auteur excelle dans la construction de ses personnages, ils sont dévoyés, pervers, victimes autant que bourreaux et d'une psychologie complexe qui frise parfois la folie. Un vrai régal pour le lecteur qui se laisse prendre au jeu de cette psychogénéalogie grandiose. J'ai suivi avec délice la transformation de Françoise, le passage de l'enfant à l'adolescente puis à la femme. Son destin brisé, son attachement à sa grand mère mais aussi son choix de se tourner vers la religion pour effacer « l'ardoise ». Entre répulsion et attachement mon cœur balance. Le bien et le mal s'affrontent avec comme thématique le feu qui assure la purification mais qui peut aussi tout ravager sur son passage. Une lecture qui pourrait bien vous consumer.
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Les pyromanes

J'ai été emportée par ce roman dès les cinq premières phrases qui nous décrivent Thérèse, mère ô combien indigne et maltraitante... On est donc happé par l'histoire de Françoise, enfant dont la grand-mère maternelle représente la seule lueur d'espoir. Tout comme la figure de Sainte Thérèse de Lisieux, qu'elle érige comme sa protectrice et qui, ironiquement, porte le prénom de sa mère. Entre les superstitions, la religion, la laideur de ses parents et sous l'oeil de l' Ancienne qui voit tout, Françoise grandit, marquée par le château désaffecté, siège d'un drame, qui écrase le village et la vie de Françoise.



Petit à petit cependant, les choses s'arrangent... Hélas, Françoise est aussi naïve que croyante... Que ce soit dans sa foi ou dans l'éternité de son amour. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler cet excellent roman qui reprend avec brio certaines histoires du passé et croyances (l'utilisation de la tragédie de Marguerite et Julien est parfaitement adaptée à l'histoire). Le dénouement est surprenant et on se surprend encore à éprouver de la compassion pour Françoise qui n'a certes pas eu une vie facile.



Ce que j'aime : l'utilisation de l'histoire de Marguerite et Julien, le personnage de Françoise dont la personnalité nous est révélée par petites touches au cours du roman, la laideur des "parents" de Françoise, la cruauté ambiante du roman. La plume de l'auteur qui emporte clairement le lecteur.



Ce que j'aime moins : j'espérais une autre fin mais d'une certaine façon, cela ne pouvait se terminer différemment.



Pour résumer



Un excellent roman porté par une héroïne à la fois touchante et horrifiante et doté d'une puissance narrative.



Ma note



9,5/10
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Le cas Victor Sommer





Victor Sommer a 33 ans, est sans emploi, et vit toujours avec sa mère. Dans son journal, Victor écrit son quotidien, ses visites hebdomadaires chez le psy, sa dépendance à sa mère, financière mais aussi affective, puisque Maman, plus que possessive, a pris soin de le couper des autres, du monde. Il est totalement dépendant d'elle, et elle est totalement dépendante de lui.



Mais ces derniers jours, Victor a des velléités d'indépendance. Trouver un travail, rencontrer une femme... Peu importe, mais quelque chose qui lui rende son identité.

C'est alors que Maman disparaît...



Voilà un roman qui m'a sortie de ma zone de confort. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, enquête ou roman psychologique.

Dès les premières pages, j'ai été happée par le style. Le roman est en fait le journal de Victor, il rédige ces pages jour après jour, mais de façon bizarrement détaché et froid, et nous n'aurons jamais d'autre point de vue que le sien dans ce roman.



Initialement, c'est le personnage de Maman qui m'a le plus intéressée. Cette femme castratrice, qui semble avoir manipulé son fils pour le garder à ses côtés, qui lui a toujours caché qui était son père, et a avec son fils une relation complètement dysfonctionnelle, se réjouit de ses échecs pour reconstruire sa vie, mais l'envoie voir un psychologue.



Mais au fur et à mesure que je tournais les pages, j'ai pris conscience que Victor n'était pas seulement une victime de cette personnalité malsaine. Que notre narrateur était loin d'être fiable et que l'on ne pouvait pas se fier pleinement à lui.



A partir de là, difficile de faire la part des choses entre ces deux personnages aussi perturbés l'un que l'autre.

J'ai trouvé cette plongée dans un esprit maladif captivante, tandis que j'essayais de faire le tri dans ce qu'il nous disait et de lire entre les lignes. Il y a quelque chose de très malaisant dans ses écrits, dans ses relations avec les autres, dans ses réactions complètement disproportionnées ...



Mon seul petit regret est d'avoir vu venir trop tôt la "révélation" finale, j'aurais aimé être plus surprise en arrivant à la fin. Ça reste cependant un très bon premier roman!
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Le cas Victor Sommer

Victor, 33 ans, vit avec sa mère âgée et malade ainsi qu’avec le chien de celle-ci. Leur quotidien est bien rodé, Victor s’occupe d’aller chercher le journal du jour, a toujours la même conversation avec le buraliste, Maman lit toujours le journal en premier, puis, lorsqu’elle a terminé, Victor peut à son tour le lire. Il est complètement effacé et vit dans l’ombre de sa mère, alors quand celle-ci vient à disparaître, son monde s’écroule, Victor perd tout repère et doit apprendre à « exister ». Mais comment une femme âgée et fragilisée par la maladie, peut-elle disparaître en l’espace de quelques heures, et ce, sans laisser de traces ?



« Le cas Victor Sommer » est un roman sombre, dont l’écriture va droit au but. Madame Sommer est possessive, jalouse, elle veut contrôler son fils par tous les moyens possibles, allant même à le faire culpabiliser d’avoir d’autres interactions sociales que celles qu’il a avec elle. Bien que le personnage de la mère soit malsain et toxique, on ne peut pas vraiment apprécier Victor, qui a lui aussi un comportement dérangeant. Il est dévoué à sa mère et semble vivre à travers elle. Les nombreux non-dits et l’ambiance glauque font de ce livre un très bon thriller psychologique. On sent l’influence d’Amélie Nothomb dans le style de l’auteur, et c’est un compliment, car j’adore ses écrits, justement.

J’ai passé un bon moment avec ce livre, cependant, j’ai regretté le manque de suspens.

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Les pyromanes

📚 On se situe dans les années 50, un village retiré de 300 âmes. Thérèse est mariée à Serge qui passe son temps en mer ou ivre. Elle de son côté collectionne les amants jusqu'au jour où elle découvrira sa grossesse. Malgré ses supplications Françoise verra le jour et rien ne sera plus comme avant.



🔥 La noirceur et la folie seront vos compagnons durant cette lecture.

L'auteur nous plonge dans les méandres de la famille Sommer dans laquelle les personnages féminins occupent une place centrale.

La petite Françoise sera l'élément déclencheur de la bascule qui va s'opérer dans la vie de sa mère Thérèse mais les braises existaient bien avant. Il a suffit de les attiser pour que le feu se propage de manière sournoise et sinueuse jusqu'à devenir un incendie qui ravage tout sur son passage.

La symbolique du feu à la fois fascinant et dangereux est très efficace puisqu'il est question de passions dévorantes sous toutes ses formes ( amoureuse, religieuse).



🔥La prégnance du fonctionnement du village avec ses superstitions, ses commérages, ses prophéties crée une ambiance oppressante.

Les thèmes glauques tels la misère, l'alcool, la vengeance, la maltraitance en font un roman sombre mais terriblement addictif.

Une plume très agréable.

Un livre qui m'a enflammé 🔥🔥.

Merci @vincentdlrx 💖.



Une véritable tragédie familiale, mais aurait-il pu en être autrement au vue de cet héritage familial ?
Lien : https://tapageautourdespages..
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Les pyromanes

Les Pyromanes est le premier roman de Vincent Delareux que je lis. Le résumé et la quatrième de couverture m’ont convaincue de plonger dans ce roman, et je m’en félicite.



Le récit se passe dans un village reculé de Normandie. Thérèse Sommer fait sa loi : elle est notoirement infidèle, sans que son mari ne puisse rien faire, elle méprise sa propre mère, elle jouit de sa liberté jusqu’à ce que la naissance de sa fille balaye son monde. Françoise grandit dans cet univers, entre haine et mauvais traitements. Il lui faudra faire un choix face à toute cette haine : vivre en sainte ou endosser la culpabilité.



Ce roman est percutant. Il cueille le lecteur dès les premières pages et le happe dans l’histoire. Thérèse Sommer tout d’abord est un personnage absolument hors norme, un monstre d’égoïsme, capable de s’affranchir de toutes les règles, de braver tous les interdits. La femme éprise de liberté est néanmoins bientôt rattrapée par sa condition de femme de l’époque, et devient bourreau, implacable, impitoyable, un monstre de violence brute, de rage et de jalousie. Elle est facettée à la perfection pour créer chez le lecteur un mélange étrange de répulsion et de fascination : nous voulons savoir ce qu’elle fera, jusqu’où elle ira, et, en même temps, ses actions nous glacent toujours un peu plus et nous traîne vers le fond de l’abîme.



Sa fille, Françoise, est terriblement émouvante. Belle oie blanche, elle est la victime parfaite, et bientôt, plus d’un bourreau s’acharne sur elle. Nous ne pouvons que compatir face à cette enfant que rien ni personne n’épargne : un père qui ne la considère pas comme sa fille, une mère qui la hait, le village entier qui la scrute et la déteste à cause de sa mère… elle démarre difficilement dans la vie. Sa grand-mère fait figure de personnage solaire au milieu de ces ténèbres… pourtant, parviendra-t-elle à sauver l’enfant – dans tous les sens du terme? Françoise est un personnage qui sait s’inventer, se créer, c’est l’agneau qui devient loup pour survivre. La question brûlante sera de savoir si elle saura s’arrêter à temps, avant de devenir elle-même bourreau. Force est de constater que c’est difficile car elle se heurte à de nombreux obstacles, et la carapace qu’elle s’est forgée à cause des événements de son enfance la coupe de plus en plus du monde. Entre prières à Sainte Thérèse et tentation du diable, elle devra choisir sa voie. Son destin est tout aussi glaçant que celui de sa mère, à la fois différent et semblable par certains aspects. L’auteur parvient à créer un personnage qui ne laisse pas indifférent et qui porte à lui seul l’ensemble de l’intrigue. A ses côtés, nous passons par toutes les émotions.



Plus nous avançons dans ce roman, plus les événements sont dérangeants, terrifiants et sinistres. L’œuvre commençait sur les chapeaux de roues, elle finit en apothéose. Le lecteur en se plongeant dans le récit n’imagine pas où cela va le mener. Si avec Thérèse nous naviguons au bord de l’abîme, avec Françoise, nous sombrons au fond du gouffre, nous nous noyons dans les abysses et nous nous consumons au feu de l’amour et de la haine. La chute est parfaite, elle suscite mille émotions et surprend tant nous espérons une autre fin.



Parmi les personnages, j’ai été touchée et intriguée par l’Ancien et son épouse. Son épouse est d’une clairvoyance redoutable pour une femme centenaire qui parle peu et sort peu. Elle fait un peu office de Cassandre sous les yeux médusés de la communauté et de son propre époux. Elle tient donc un rôle clef, comme son mari, car leurs prévisions sont importantes et leurs silences le sont encore plus.



Les Pyromanes est un excellent roman. J’étais dans une période de lecture difficile et c’est le seul roman que j’ai littéralement dévoré. Tout fonctionne parfaitement : la plume, la narration, le montage romanesque, les personnages et leurs démons. Un régal aussi sinistre que passionnant.
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Les pyromanes

Les pyromanes, c’est l’histoire tragique de Françoise, une jeune enfant qui grandit entre haine et maltraitance. Elle vit dans un village reculé de Normandie avec sa mère Thérèse. Thérèse est une femme qui méprise, elle consume ses amants et prendre l’indépendance comme maître de vie.



🧨 Vincent, l’auteur, nous propose là des profils psychologiques différents et bien décrit. J’ai était fasciné par la recherche psychologique et par le développement des personnages qui rythme, ce roman, du début à la fin ! L’intrigue se met doucement en place et on s’attend à être rapidement transporté sur une fin qui s’annonce des plus enflammée!

À travers ce roman, on retrouve également des croyances, la religion comme espoir pour se sauver, sans toutefois imposer sa vision des choses et tout en gardant une certaine distance pour le lecteur. J’ai beaucoup apprécié car c’est en entraînant et on ne se lasse pas de cette histoire. On se prend d’attachement pour Françoise et on espère une fin heureuse pour celle-ci. Mais est-ce possible quand le parcours de notre vie semble être rythmé par le chaos et la haine ?



Un thriller surprenant et des personnages fort que je recommande vivement !

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Les pyromanes

L’an dernier, je découvrais Vincent Delareux avec son premier roman, Le cas Victor Somer, que j’avais adoré. Quel plaisir de le retrouver pour cette rentrée littéraire ! L’histoire s’intéresse aux grands-parents et parents de Victor, en particulier sa mère, Françoise, et sa grand-mère, Thérèse. Je vous rassure, les romans peuvent se lire séparément.



Nous partons dans un petit village normand, au début des années 1950. Thérèse est mariée à Serge, un marin doublé d’un poivrot. Mais qu’importent les liens sacrés du mariage, les hommes du village défilent chez elle, comme dans un moulin. Thérèse reçoit sans doute une punition divine quand elle découvre qu’elle est enceinte (de qui ?). Enfer et damnation ! A la naissance, Thérèse n’a aucun attachement pour sa fille, Françoise, dont elle se séparerait volontiers.



La petite ne reçoit aucun amour, aucune attention. Elle est négligée et subit rapidement des mauvais traitements. Son seul bonheur est sa grand-mère, Jeanne, qui fait ce qu’elle peut pour elle, malgré son grand âge. L’histoire se déroule sur plusieurs dizaines d’années.



Le récit n’est pas toujours facile, les scènes de maltraitance physique et psychologique sont assez nombreuses et font froid dans le dos. Comment la petite Françoise va-t-elle grandir ? Pourquoi Thérèse est-elle aussi impitoyable et égocentrique ? L’auteur s’intéresse ici aux origines du mal et à l’impact des sévices subis durant l’enfance. J’ai trouvé ce roman noir particulièrement réussi et j’ai beaucoup aimé le style d’écriture qui m’a fait penser à un conte moderne.



Pour conclure, un deuxième roman qui va encore plus loin que le précédent et qui confirme le talent de Vincent Delareux. Des sujets difficiles mais hélas, encore bien actuels.
Lien : http://romansurcanape.fr/les..
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