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Citations de Vinciane Moeschler (78)


Insuffler à mon livre une suite imprévisible me permettait de cheminer vers un récit authentique, vivant et incroyablement plus fort puisque au plus près de mon sujet.Afin de me glisser dans les plis du réel – bouts de fissures humaines qui me tenaient tant à cœur – je ne devais pas hésiter à transgresser, et même à mélanger, les codes narratifs de mon écriture fictionnelle.Donc, j’ai tout transformé.D’un roman, j’ai élaboré un témoignage puissant, en retraçant chaque étape.
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Elles disposent des petits signets aux pages où elles soulignent, ici un paragraphe, là deux mots.De ces phrases qu’on a envie de mettre de côté pour en relire plus tard l’intense complexité.Comme peut l’être la littérature lorsqu’elle ne livre pas immédiatement son secret, ou parce qu’on n’est pas prêt à le recevoir.Sans qu’elles s’en rendent compte, une complicité s’est installée.
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Ils avaient prononcé le mot de suicide altruiste : On tue les siens pour les protéger d’un avenir noir, puis on se suicide.Et insisté sur la non-prise en charge d’une dépression profonde.Parlé d’un dysfonctionnement familial.De déni, de l’abandon du mari.« C’est une mère aimante que vous juger et non une femme maltraitante. »
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La littérature est ce nouvel exil.Alors je me souviens de ces livres que nous échangions vous et moi.Ces phrases que nous soulignions afin que l’autre puisse en profiter.Les vôtres me parlaient, c’est comme ça que j’ai compris qu’en venant vous chercher pour écrire le livre, je ne m’étais pas trompée.Je regrette que nous n’ayons pas pu nous dire au revoir.Je ne voulais plus vous encombrer.Ne m’en veuillez pas si j’ose vous dire que je pense souvent à Mathias.Je m’étais attachée à lui.Pardon.
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Je n’ai ni le courage de vivre, encore moins celui de mourir, je me contente de la surface des choses, d’une vie en équilibre, à la prochaine secousse, je vais tomber, c’est certain, la vie me jettera dehors, je vais tomber, je suis une actrice qui joue des rôles, celui de la mère l’épouse la fille l’employée la bonniche la voleuse la calculatrice la victime l’infirmière la consolatrice la mal aimée, pas envie de changer ta couche pleine de merde à ras bord, pas envie de te sourire ni d’agiter un hochet, je trouve ça débile, surtout qu’après une seconde tu le jettes par terre, le ramasser va me demander un effort.
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Pas d’enfants ? Impossible, c’est refuser la fusion, l’amour sans concession.Je suis faite pour ça : soigner tes otites, me réveiller la nuit pour voir si tu respires, changer ta couche, vite sinon tu auras les fesses rouges.C’est abominable, les fesses rouges.
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Nous étions bien tous les deux, rassasiés d’émotion.Sur notre plage.Mon ventre pointait.Mes seins s’épanouissaient.Dans une générosité délicieuse, alors que mon corps avait toujours été sec.Et même si des fois une larme se mettait à couler sur ma joue, je n’étais jamais triste.Je laissais faire.Non, ma boule d’amour, jamais triste.
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C’est tranquille sous l’eau, beaucoup de silence. Du silence, et c’est tout.Une sirène me tend la main.Elle cherche à m’attirer.Ses cheveux emmêlés forment un léger sillon dans l’eau.J’arrive, je lui dis, attends-moi.Voilà que je remonte à la surface.Je crie, je hurle : j’ai peur.Ça doit se sentir dans ma voix que j’ai peur. Des mots incompréhensibles, des sons qui ne ressemblent à rien.
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Je suis ta bouée de sauvetage, ton ange gardien. Je ferai attention pour qu’il ne saccage pas notre vie, maman. Ça s’abîme vite, une vie. Et après, on peut plus rien récupérer, que des lambeaux, des lambeaux.Maman, tu m’écoutes ?Elle est belle ma maman.
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Mon beau-père cogne sur ma mère.Un connard haut sur pattes, des cheveux fins qui s’émiettent.Il sent la transpiration, ça me dérange.La vulgarité de son regard me met mal à l’aise.Il chlingue comme la raie de son cul, son regard.S’envoie des Carlsberg à n’en plus finir. Un vrai ringard, mon beau-père.Quand il est bourré, il met à fond une chanson de Rod Stewart.Il se la pète avec son putain de tatouage dans le dos, un dragon, enfin un truc du genre.Ma mère, ma mère je l’admire.Elle est vraiment très belle.Ma mère.Qu’est-ce qu’elle fout avec cet hybride ?
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Ma mère, elle, ce sont les hommes qu’elle a collectionnés.Comme des perles qu’on enfile sur un collier.De toutes les couleurs, de toutes les tailles, de tous les styles, de tous les horizons, de toutes les façons, de toutes les odeurs, de toutes les punitions.Des perles qu’on choisit à la va-vite, qu’on entasse dans un bocal, négligemment.Des perles qu’on compte : six, sept, huit, quinze, seize, vingt…Il faudrait une armoire gigantesque.
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Et j'ai compris que pour être déserteur, il fallait avoir du courage.

( p.84)
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- Vois-tu,il est plus facile de sculpter que de vivre.Je maîtrise la terre, pas l'existence humaine.

( p.94)
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J’ai recommencé à écrire. Mon écriture est écorchée. Je la maltraite, je suis impitoyable, je me défonce avec des mots barbares, des phrases sans queue ni tête, un corps à corps cruel et turbulent. Cela me permet de vivre.
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Choisir d’aller à la guerre. Ça devrait être interdit pour une maman.
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"Dans le pays de ma femme, il y a des voix despotiques qui s'affrontent les unes les autres.
Dans sa tête, un grand labyrinthe.
Avec des paradis conflictuels et des cris en guise de sentinelles.
Ils torturent ma chère et tendre épouse.
Ils sont les maîtres, et elle l'esclave.
Discrète, sa folie est flamboyante.
Les ombres des autres veillent. Prêtes à resurgir des enfers.
J'entends le mot traumatisme à propos de ma femme.
Un traumatisme oublié, enfoui.
Un traumatisme qui nourrit les autres.
Ses démons.
Je n'ai rien vu.
Pendant des mois de vie commune.
Pas le moindre soupçon."
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Dans le miroir, je me trouve moche.
Moche, grosse, boudinée.
Mal aimée.
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Je l’avoue maintenant : je flippe de me retrouver seul. Et si je choppais la dengue ? Ou une solide gastro ? Le jus de canne d’hier, les moustiques de cette nuit, les puces du matelas, l’insalubrité des toilettes ? Je ne comprends pas le créole et Napoléon ne reviendra pas avant ce soir. Oui, je flippe. Et, en même temps, un extraordinaire souffle de liberté me chamboule. Je suis responsable de moi-même et c’est excitant. Je vais pouvoir défendre un projet important, parler de Jean pour qu’on connaisse sa vie, sa vie tragique et injuste.
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Un enfant si petit avec un aussi gros ventre.
Pourquoi maman ?
Ses narines sont encombrées de morve, il n’arrête pas de me fixer. Ils dorment à sept dans la même chambre.
Pourquoi maman ?
Pas d’eau, pas d’électricité, une seule toilette, pas de jeux pour les enfants, pas de moustiquaires, pas d’école, pas de petits commerces. On devrait pouvoir leur construire de vraies maisons. Comme les nôtres.
Pourquoi c’est si sale partout ? Pourquoi être obligé de travailler dans les champs à 15 ans ? Pourquoi quitter son pays et ses parents ?
Pourquoi j’ai envie de pleurer maman ?
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« Petit à petit, j’ai avancé avec toi dans la vie. Avant que les vagues déferlantes d’une mer houleuse ne t’empêchent de regagner la rive » p.48
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