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Critiques de Vladimir Nabokov (672)
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Nouvelles complètes

Les nouvelles de Nabokov est tout simplement mon livre de chevet. C'est le meilleur livre que je connais. D'ailleurs je le lis en continue et ne veux pas le finir. Nabokov c'est : le plus beau style, la plus belle langue. Une imagination qui part dans toutes les directions mais contenue dans un cadre unique. Si je n'en gardais qu'un ce serait celui-là.
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Lolita

Je viens de relire quelques pages de ce roman et je constate que ce texte n'a pas pris une ride. Avec quel art, Nabokov a abordé le problème de la pédophilie.

Il faut pourtant un certain courage pour venir à bout de ce livre qui n'est pas d'un abord facile.
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Lolita

Lolita. Un roman qui a connu la censure, qui a dérangé et qui, disons-le, peut encore déranger aujourd'hui. Pourquoi? Parce que le personnage principal,le narrateur, Humbert, propre sous tous aspects, est pédophile.

Toutefois, c'est au lecteur de lire entre les lignes pour comprendre ce qui se passe réellement, car jamais les choses ne sont dites clairement.

Humbert, on le voit qui perd pied au fil du texte. Ses propos laissent de plus en plus percevoir la folie que provoque Lolita en lui; l'écriture elle-même se délite, à l'image de sa santé mentale. On soulignera ici la virtuosité de V. Nabokov et des traducteurs (M. Couturier pour l'édition Folio).
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Lolita

Mon premier est un homme d’âge mûr, personnage principal et narrateur du roman. Immigré de fraîche date aux États-Unis, Humbert Humbert, pétri de la culture classique du vieux continent, recherche mollement du travail. De l’humour, de l’érudition, des jeux d’esprit à hautes doses. A ce point, ça finit par étourdir le public, lecteur y compris. Ajoutons une touche de névrose, de civilité presque timorée et, bien sûr, de sa légendaire perversité « douce ». Parce que sa pédophilie n’a rien à voir avec la version agressive des Dutroux et consorts. Il insiste sur ce point. Pédophile, sans doute, mais pas violeur…


Ma deuxième se nomme Dolorès Haze, alias Lolita ou Lo. Jeune fille d’environ onze ou douze ans dont le père décédé la laisse seule avec sa mère. Encore pré-pubère, elle possède le charme fluet et gracile d’une « nymphette ». Mot fétiche d’Humbert pour qualifier le type de beauté, dépourvu des atours « dégoûtants » de la féminité épanouie, qui le magnétise et met le feu à sa libido. D’un point de vue non passionnel, nous dirons que Lolita ressemble à quelqu’un d’un peu vulgaire, inculte, impertinent, indolent. Tendance laconique et onomatopées à foison. « Ma Lo fit « Pouah ! » et se laissa choir dans un fauteuil, les quatre membres étendus, telle une étoile de mer, en une parodie de dégoût et d’épuisement… ». Cool donc.


Mon tout débute aux environs des années 1940 dans une vague banlieue d’un état de l’est des États-Unis. Après le mariage de complaisance d’Humbert avec Mme Haze senior et ensuite le décès de celle-ci, l’errance du duo clandestin père putatif-amant et fille abusée à demi consentante, commence tous azimuts. S’il n’y a aucun doute à propos du désir de Lola pour son tuteur, il est difficile d’en percer les secrets. Seul Humbert nous accorde ses confidences. Certain, par contre, qu’elle apprécie peu les manifestations physiologiques du désir de son amant. Que dire de l’attitude du « père » ? Que le personnage, pour peu banal qu’il soit, reste attachant. Que sa faiblesse même, son délire, sa psychopathologie le rend humain. Latitude littéraire. Magie de la littérature. Petit à petit, la relation se délite, la fin semble inéluctable, le couple devient de plus en plus bancal, la paranoïa justifiée d’Humbert mêlée de lucidité débouchera sur la fuite de Lolita. Enfin ! Car, franchit le cap de la première partie, le lecteur devra faire preuve de persévérance.


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Lolita

Lolita est le roman le plus fascinant et le plus troublant que je n'ai jamais lu.



Lae lecteurice part à la rencontre d'un narrateur nommé Humbert Humbert. Ce dernier se livre à une confession amoureuse dans un style divinement sensuel et exquis. Les mots, alors prononcés à voix haute, deviennent les échos d'une jouissance ineffable. Ces derniers vous font littéralement l'amour ou serait-ce l'inverse...? Peu importe, la poésie et particulièrement la sensualité suintent tout le long des quatre cent cinquante-six pages.



Seulement, lae lecteurice apprend que l'objet amoureux du narrateur n'est autre qu'une fillette de douze ans et que ce cher Humbert Humbert n'est attiré uniquement par ce qu'il appelle les « nymphettes » ; des jeunes filles, des enfants. Ce n'est pas tant l'âge de la fillette qui heurte lae lecteurice, mais le récit à la première personne où celui-ci n'a connaissance que d'un seul et unique point de vue ; celui d'Humbert Humbert qui considère son histoire avec Lolita comme une grande épopée amoureuse en adoptant un registre lyrique et ce style si poétique et si sensuel tout en laissant au lecteur le soin d'imaginer les perversions qu'il fait subir à une enfant de douze ans.



Derrière ce conte amoureux, empli d'une sublime sensibilité poétique, se cache un narrateur absolument monstrueux qui se voit en prince alors qu'il joue en réalité le rôle de l'ogre.



Unx lecteurice sensible aux affres de la passion amoureuse et à toute la poésie qui peut en découler se sentira coupable d'apprécier la Beauté de cette fresque amoureuse puisqu'il sait que le récit conté est celui d'un monstre. On ressort de cette lecture dubitatif.ve avec cette impression d'avoir été manipulé.e tout le long de l'histoire. C'est une sensation très désagréable, mais qui reste malgré nous absolument fascinante.
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Lolita

En démarrant Lolita j ai pensé “mais pourquoi je m inflige ça..” et puis j ai écouté des interviews de Nabokov et j ai lu, Lolita. Sans aucun regret.



J avais peur de devenir complice d un narrateur qui se complaît dans la violence qu il inflige à Dolorès Haze, j avais peur de soutenir des idées vraiment perturbées en lisant Lolita. J avais en tête les films, les histoires montées autour de Lo-li-ta.. et je suis heureuse d avoir découvert Humbert Humbert .

Je suis surtout absolument soulagée d avoir enfin compris que jamais Nabokov n a toléré ou encouragé la pedocriminalité. Lolita est on ne peut plus claire : ce sont des viols, on parle d inceste, elle pleure, elle dit non. Il n y a aucune ambiguïté. Je me suis réconciliée avec l œuvre et son auteur.
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La Vraie Vie de Sebastian Knight

Premier roman écrit en anglais par Nabokov . Il raconte l’enquête (un peu à la Citizen Kane) menée par le narrateur pour reconstituer le passé de son demi-frère après la mort de celui-ci qui fut un écrivain à succès et avec qui ses relations furent épisodiques et distantes. Il va s’appuyer sur des livres (biographie de son haïssable agent littéraire , œuvres ) et sur des rencontres (amis et surtout femmes de sa vie) pour essayer de trouver le vrai visage derrière celui de l’homme public . Ce récit à fortes résonnances autobiographiques (Sébastien Knight est un russe émigré ,ayant choisi d’écrire en anglais ) m’a intéressé par sa construction mais assez peu touché , sauf les dernières pages très émouvantes.
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Lolita

Roman magnifique, qui touche sans cesse au sublime, avec cette langue si précise, tout en étant un poil chaotique, cette langue vive et vivifiante, cette beauté du style, détail du vocabulaire, poésie des mots… Le grand art de Nabokov, sans aucun doute l’un des plus grands écrivains qui aient foulé la terre. Cette richesse lexicale, cette inventivité de la verve de Nabokov, au service d’un texte qui a de quoi estomaquer – dans le bon sens du terme : un texte précieux car inventif, déconcertant. Donner la parole à un pédophile, à la fois pour donner à voir sa pensée distordue, pour dénoncer son vice en le laissant déblatérer son histoire, histoire aussi sublime sur le plan littéraire que dégoûtante sur le plan moral. Nabokov a-t-il écrit un texte didactique ? Lui-même l’affirme, ce n’est pas le cas ; tant mieux. Humbert Humbert est aussi perturbé que génial, et c’est là tout le malaise qu’on ressent à la lecture de l’œuvre : on est aussi fasciné que dégoûté, dérouté par un tel personnage, pervers et prédateur – au surplus, meurtrier –, en oubliant jamais qu’il est un être de papier – sinon, le plaisir, plaisir esthétique, ne serait pas à sa place. De bout en bout, une œuvre aussi atypique que colossale.
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Lolita

La confession (fictive) d'un pédophile et de la façon dont il a abusé d'une enfant, surnommée Lolita.



Ce roman laisse une impression désagréable, ce qui est paradoxalement un bon point. Le narrateur se décrit lui même comme un monstre, mais c'est lui qui a tout pouvoir sur le récit. Je me suis sentie presque "sali"e en entrant dans sa tête, en observant ses fantasmes malsains et ses crimes, et surtout en étant confrontée à ce mélange de lucidité sur son cas et de mauvaise foi qui le pousse à justifier ses pulsions. Ce malaise est pour moi vraiment une marque du talent de Nabokov.



Le rythme de l'histoire est assez lent et très descriptif, et j'ai eu l'impression qu'il ralentissait au cours du livre : les premiers évènements s'enchainent assez vite, mais la deuxième moitié du livre m'a paru un peu plus longue à lire, probablement parce que la peur et le suspens relatifs au passage à l'acte du narrateur ne sont plus présents.



Le style d'écriture est très sensoriel, pour le meilleur et pour le pire. Le tableau qui est fait des États-Unis est magnifique. Le texte est parsemé de très nombreuses références littéraires ou historiques que je n'ai pas forcément saisies, mais qui ajoutent certainement une couleur particulière à l'écriture (et qui correspondent très bien à l'intellectuel vaniteux qui est le narrateur).



Les deux personnages principaux, Humbert et Lolita, ne sont pas vraiment faits pour être attachants. Humbert est prétentieux, méprisant, totalement dénué d'empathie et bien sur, pédophile. Lolita est une enfant grossière et pas particulièrement différente de n'importe quelle préado/ado. Elle est aussi, et c'est ce qui surprend, assez loin de l'image que l'on se fait de l'innocence de l'enfance, dans un jeu de séduction que le narrateur ne se prive pas de souligner pour justifier en partie son crime. J'aime cette subtilité dans le personnage de Lolita, l'enfant qui devient la proie des pulsions d'Humbert alors qu'elle ne fait que ce que beaucoup d'ados : tester sa séduction, imiter ce que montrent les médias, chercher l'adulte en elle. D'autant que cette séduction est peut-être exagérée par le narrateur que ne ne décrirais clairement pas comme étant fiable.



Un sujet difficile à traiter, donc, mais plutôt bien géré ici dans un roman qui prendra peut-être trop son temps pour certains lecteurs mais qui vaut la lecture.
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Lolita

Une expérience de lecture troublante, proche de ce qu'on ressent face à certains poèmes de Baudelaire qui réussit si bien à changer la boue en or... Sans hésiter, pour les "littéraires", je conseillerai ce livre.

L'écriture est magnifique! Certes, c'est le récit d'un pédophile. Mais les mots sont tellement bien choisis, les métaphores tellement justes, la syntaxe tellement travaillée, qu'il faut parfois relire certains passages où on n'est pas sûr de bien comprendre l'horreur de ce qui est raconté. Ce travail sur la langue, cet approfondissement dans la complexité des personnages, font que, malgré moi, je vois dans ce roman une très belle histoire d'amour. Je perçois aussi le récit de la difficile évolution des hommes, pris au piège de leurs envies, prisonniers de leurs actes, que ce soit du point de vue de Humbert (qui a tenté de résister au début) ou de celui de Dolores (qui a voulu trop vite jouer à la petite femme, certainement du fait du mépris de sa mère par ailleurs, et qui en a tant pleuré par la suite).

Un vrai coup de cœur! Je ne mets pas les 5 étoiles uniquement parce que cela reste un sujet sensible, parce que j'aime cette œuvre mais que je n'aime pas le fait d'aimer :-) ...
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Lolita

Ce roman fut publié en 1955 à Paris, puisque le tapuscrit que son auteur avait soumis aux éditeurs du nouveau continent s'était heurté à un refus catégorique. Je connaissais déjà le thème de cet ouvrage, et plusieurs fois avant que je n'ose me lancer dans sa lecture, la même question me taraudait: est-il possible d'apprécier ses qualités esthétiques sachant que la pédophilie est une aberration? Puis je me suis finalement décidé à le lire. Après tout, les échantillons d'informations que j'avais rassemblés étaient surtout issus du bouche à oreille. Bien avant que je ne m'intéresse à cet ouvrage, j'avais eu l'occasion de voir à quel point l'antonomase de Lolita est galvaudé de nos jours; pour certains, une lolita est une gamine ou une adolescente exubérante. D'autres songent à ce mouvement de mode venu du Japon, qui voit des femmes s'affubler de robes bouffantes, de chemisiers dentellés et s'atiffer de noeuds. J'ai donc consulté le dictionnaire afin d'en avoir le coeur net. D'après le Concise Oxford English Dictionary, une lolita, si je traduis littéralement la définition qu'il en donne, est une "fillette dotée d'une approche précoce de la sexualité ".



Dans ce roman, le narrateur, Humbert Humbert, se confie sans tabou au sujet de son attirance pour les "nymphettes", c'est-à-dire des filles âgées entre neuf et quatorze ans. L'élément déclencheur de la pédophilie du narrateur remonte à ses treize ans. Humbert Humbert réalise l'autopsie de ses pulsions. Puis, nous nous acheminons progressivement vers le moment de la rencontre entre H.H et Lolita, dont il mystifie la figure tout au long de son récit. Dolores (tel est le nom de Lolita), est une enfant farouche, indomptable et audacieuse qui ressucite un fantôme du passé... Humbert Humbert voit en elle la muse qu'il avait connue à treize ans: "C'était la même enfant, les mêmes épaules frêles couleur de miel, le même dos nu souple et soyeux, la même chevelure châtain". Dès lors, nous observons l'évolution des rapports entre la nymphette, sa mère, une veuve joyeuse un peu farfelue, et le quadragénaire. Si l'on fait abstraction des passages où il est question de la relation entre H.H et l'enfant, force est de constater que le roman comporte une dimension satirique prépondérante dans laquelle le narrateur se plaît à remetttre les pendules à l'heure dans une société régie par le puritanisme. Dans les passages où H.H décrit la ville de Ramsdale, ses habitants et les aspirations mondaines de Charlotte "la grosse Haze", son regard est acerbe, et sa verve acrimonieuse.



Si le livre a provoqué un scandale aussi tonitruant à sa sortie, c'est d'abord parce qu'il nous rappelle continuellement que n'importe qui est susceptible de devenir pédophile: on s'imagine souvent un vieillard répugnant vêtu d'un trench coat froissé, un sachet de sucreries à la main, faisant le guet à la sortie de l'école. Or, Humbert Humbert, est un intellectuel, quelqu'un de tout à fait respectable si l'on ne sait rien de ses penchants... il y a fort à parier que c'est cela qui a dissuadé les éditeurs américains d'accepter de publier le manuscrit. Je pense que la figure de Clare Quilty y est aussi pour beaucoup: à bien y regarder de plus près, on s'aperçoit que Quilty, à l'inverse de Humbert qui est sincèrement amoureux de Lolita, est le prédateur, doublé d'un scélérat des plus ignominieux, uniquement soucieux de satisfaire ses pulsions les plus viles. Et à l'instar de Humbert Humbert, Clare Quilty est un intellectuel révéré par tous, et dont personne ne subodore la prédilection qu'il éprouve pour les nymphettes.



Tout cela mis à part, Lolita est un roman qui rayonne par ses qualités esthétiques. D'ailleurs, plusieurs passages abritent à mes yeux une dimension cathartique. J'ai beaucoup apprécié la progression de la narration: d'abord pondérée, celle-ci devient de plus en plus agressive, tourmentée, au point qu'elle avoisine la folie. J'ai parfois songé en lisant ce roman, à Juliette, le personnage interprété par Brigitte Bardot dans le film de Roger Vadim, Et Dieu créa la femme. Tout comme Dolores, Juliette est une femme enfant (elle est mineure dans le film) et noue une relation ambiguë avec un homme plus âgé qu'elle. On peut également songer à Baby doll, le film qui valut à Carol Baker une célébrité éphémère, et dans lequel elle tenait le rôle d'une jeune fille vivant auprès d'un homme ayant fait le serment de ne pas la toucher avant ses vingt ans...
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Lolita

Ce livre dense a fait scandale à sa sortie. Et pour cause, c'est un pédophile qui raconte ses amours avec sa "nymphette" une mineure. Celle-ci ne dit pas non un temps et puis s'enfuit vers autre chose que cet enfermement, cet amour possessif. Cet homme est conscient de son mal mais en reste esclave. Coucher avec sa "nymphette" lui procure tant de volupté qu'il ne voit pas où est le mal. L'auteur évite tout mot graveleux et si le sexe est présent, aucune relation sexuelle n'est décrite, tout est entre parenthèse, par le biais de métaphores, d'images. J'ai adoré sa lecture.
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Ada ou l'ardeur : Chronique familiale

Quelle tâche difficile de s'atteler à critiquer un livre tel que Ada ou l'Ardeur.



Au château d'Ardis, à Antiterra, espace hors du temps et de l'espace, situé a priori aux Etes-Unis, Van et Ada vivent très jeunes en pleine adolescence pour Van, à la sortie de l'enfance pour Ada, une histoire passionnée, qu'ils continueront leur vie durant, entrecoupée de pauses plus ou moins longues, avant de se retrouver définitivement à l'aube de leur vieillesse. Las, les deux amants sont frères et soeurs, en raison de la relation adultère de leurs parents. Et pire encore, ils vivent leur relation de manière violente et passionnée, mâtinée de perversion. Ada, animée de sentiments lesbiens envers sa soeur Lucette, va d'ailleurs, ainsi que Van, entraîner cette dernière dans l'abîme. Enfin, Van, comme Ada, semblent avoir hérité d'une tendance forte à la dispersion sexuelle.



Présenté comme ça, on se dit qu'il faut avoir le coeur bien accroché, avoir laissé toute moralité de côté, pour être en mesure d'apprécier ce livre. Pourtant, Nabokov a une écriture tellement splendide, imagée et d'une richesse telle, que, cette histoire qui pourrait n'être sordide, bascule vers des continents qui sont plus proches des zones interlopes du purgatoire que de l'enfer pur. On se perd avec bonheur dans cette maison d'Ardis, aux pièces innombrables et à la géographie impossible à se représenter, dans les dates et les époques, portée par une écriture aux jeux de mots très inventifs et souvent drôles, satires d'une société et de son temps.
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Lolita

Ce roman est perturbant pour deux raisons: l'immoralité des actes du narrateur et son style ampoulé.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé le style car il y a une forme de poésie dans le choix des mots et une immense culture. Par contre, c'est totalement indécent car l'anti-héros de l'histoire, Humbert, est un pédophile qui s'assume (et s'auto-critique, d'ailleurs).

On veut savoir ce qu'il adviendra de ces personnages atypiques et on se laisse embarquer dans leur périple.

La fin est excellente.
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Lolita et 9 histoires d'amour

Tout le monde connait Nabokov parce qu'il a ecrit Lolita mais il y a aussi et surtout les autres nouvelles,toutes aussi interessantes et tres imagees.Nabokov nous emporte merveilleusement vers cette Russie finissante,et ses moeurs tres bourgeoises;j'ai beaucoup apprecie le cote populaire sans avoir l'air d'y toucher!

Lolita quant a moi est un ouvrage qui a choque et fait beaucoup parle de lui;je l'ai lu sans apprehension,en essayant de taire en moi ou de faire taire toutes les connotations pedophiles ou incestueuses!Cet ouvrage est bien ecrit,riche en description et sous-entendu;mais aussi riche en un vocabulaire qui a exige de moi la prise du dictionnaire.

Ce livre peut avoir plusieurs sens de lecture,a chacun de choisir le sien et ainsi de passer ou non un bon moment de lecture!

Pour conclure,ce livre devrait nous inviter(parents,travailleurs sociaux,educateurs.....)a redoubler de vigilance et de sagacite afin d'elever une generation meilleure dans un monde plus sur
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Lolita

Road-movie erratique d'un professeur de littérature-écrivain pervers, concupiscent, immoral et d'une nymphette aguichante, espiègle, insouciante, ainsi pourraient se résumer les 550 pages de cette histoire. Pourtant en dépit de son sujet sulfureux, qui provoqua à sa sortie scandale et censure, ce roman est intéressant, à l’heure actuelle, à double titre.

Tout d’abord parce que c’est un libre superbement bien écrit : il faut donc absolument le lire pour entendre la musique de ses mots.

Ensuite, parce qu’au delà d’une histoire malsaine et condamnable, il a le mérite de nous alerter (parents et professionnels de l’enfance) sur des sujets sociétaux d’actualité : la pédophilie et les Lolitas.

Que penser en effet, d’un homme comme Humbert Humbert et de son sentiment de toute-puissance ? Seul à décider des événements ne cherche-t-il pas à glorifier son Moi réduisant ainsi les autres à de simples marionnettes, réduisant Lolita à SA chose ?

Par ailleurs, que penser du phénomène Lolita ? Il est sans doute ancien, mais la société actuelle ne l’exploite-t-elle pas de manière excessive ?

Le Sociologue Pierre Bourdieu, qui a passé une semaine dans la peau d'une lolita pour une étude ethnographique a pu nous rapporter que les activités des lolitas s'organisaient entre les trois axes directeurs de leur vie à savoir : le maquillage et les fringues, les bogoss et la copulation. Ainsi, les Lolita ne jouent plus à la poupée mais à l’enfant-femme. Dès 10 ans déjà, elles travaillent leur look. Elles portent des tops qui dévoilent leur nombril. On peut parfois apercevoir un string qui dépasse des jeans taille basse. Elles fréquentent (Dallas) des salons de beauté destinés aux enfants.



On peut alors se demander jusqu’où peut aller le paradoxe d’une société qui, d’un côté lutte contre la pédophilie et de l’autre encourage, par médias interposés, l’image de la petite fille sexy. Le marché s’est emparé de ces poupées vivantes. Les émissions de télé mettent en scène des stars de plus en plus jeunes. Amour, gloire et beauté à 12 ans ! Il suffit d’être découverte. Les castings se multiplient, la compétition à l’apparence est ouverte. Faisons confiance au bon sens de nos adolescentes. Ne dramatisons pas outre mesure une situation qui dépasse le contexte individuel mais restons vigilants.

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Lolita

Troisième relecture de "Lolita", avant de m'attaquer à "Journal de L" de Christophe Tison, et mon opinion reste inchangée : Un chef-d'oeuvre.



Humbert Humbert, le poète maudit, l'amoureux éperdu, l'amant torturé et incompris...du moins, c'est ainsi qu'il aimerait être perçu.



Mais "Ladies and Gentlemen of the Jury", nous, lecteurs et lectrices ne sommes pas dupes. H.H justifie, idéalise, poétise et plus il tente de nous convaincre, plus la laideur de ses manipulations et de ses pulsions crève les yeux.

Un tour de maître de la part de Vladimir Nabokov qui nous plonge dans les froides pensées d'un pédocriminel, qui nous fait découvrir le monde par le prisme d'un esprit sordide et calculateur.

Ce sont donc les mots, la vision et les interprétations d'Humbert Humbert qui nous font vivre ce récit. Et pourtant, jamais le lecteur n'est rendu complice de ses actes, jamais une once d'attachement n'est ressenti pour le narrateur.

Il se pare des attraits d'un esthète romantique, mais lui (autant que l'auteur et le lecteur) connaît la vérité : il est clairement coupable.

Tout comme Clare Quilty, son alter ego.



Et pauvre Dolores, déshumanisée, devient Lolita.

Objet d'un désir pervers, créature anthropomorphe.



Lolita, ou le mythe de la nymphette, c'est la tentative désespérée d'un prédateur sexuel de déguiser des abus en actes de passion amoureuse.



Et Vladimir Nabokov de nous rappeler tout au long du livre par les brèves paroles rapportées de "Lo" qu'aucun doute n'est permis. Elle dit non, elle nomme la triste réalité ("viol", "inceste", "proie" etc.) et nul se saurait la rejeter.
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Lolita

le livre montre sans pudeur un homme âgé qui s'entiche d'une jeune fille de 12 ans effrontée et lui fait faire tout ce qu'il veut, et la relation pas très plaisante (certains diraient toxique actuellement?) qui s'en suit.

Certains y voient un livre érotique, avec le plaisir de l'interdit. J'y ai vu les conséquences d'un demi-viol pas très loin de l'inceste et de la pédocriminalité sur une jeune fille qui n'a pas l'âge pour ça contrairement à ce qu'elle veut faire croire. La fin est sans appel: les conséquences sont lourdes pour Lolita, un peu moins pour Humbert.

Et on dira que c'est de l'amour.

Je crois que le génie de Nabokov est de rendre Humbert presque "normal" par ses justifications, ce qui correspond à ce qu'on voit dans la vie courante: des individus que personne ne soupçonnerait et qui exerce leur emprise de façon presque invisible sur leur proie, à l'abri des regard, sans que personne n'y trouve à redire, presque pas même la victime qui croit y consentir.

Pour lecteurices averti/e/s.
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Lolita

Dur de se remettre d'une telle lecture... Comment peut-on écrire une chose pareille???

L'intrigue est géniale mais le thème abordé donne la nausée. Je ne parviens pas à réconcilier ces deux parties de moi, l'une qui vient de lire un chef d'oeuvre littéraire absolu et l'autre qui est outrée par l'association malheureuse entre la beauté et la pédophilie.

Humbert Humbert est un monstre, je ne parviens à sympathiser avec lui. Et pourtant Nabokov atteint une telle maitrise de son art que ce livre devient presque une torture psychologique.
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La Défense Loujine

J'ai lu de très beaux commentaires sur ce texte magnifique et je voudrais juste faire une remarque, malgré l'avertissement de Nabokov dans sa préface sur les interprétations freudiennes qui renverraient le lecteur à "papa" et "maman" (quel humour...) à propos de ce mot de "Défense".



Les mécanismes de défense psychique tels qu'ils ont été mis au jour sont nombreux. Et quand bien même Freud serait passé de mode, l'utilisation de ces mécanismes perdure.



Ces défenses que chacun se construit dans son jeune âge pour lutter contre divers aspects de son existence sont paradoxales : elles nous font ensuite rechercher une situation identique où les-dites défenses pourront s'exercer. Encore et toujours.



Quand il est la proie d'un trouble névrotique, le sujet est conscient et peut en parler. Il a une notion exacte de la réalité. A tout prendre on pourrait croire que les défenses du patient fonctionnent. Sauf que la névrose peut être plus handicapante que la psychose, plus douloureuse.



Loujine, enfant renfermé et malheureux, trouve son bonheur dans les échecs. Il se met à souffrir peu à peu de ce qu'on appelle de nos jours un trouble obsessionnel compulsif, donc névrotique, mais ses défenses n'agissent plus. Il va s'enfoncer inexorablement, et cherchant LA défense comme on chercherait la muraille de Chine, il perd les siennes une à une.



J'ai bien conscience que cette comparaison entre le Jeu d'échecs et la vie, avec ses attaques et ses défenses, est fallacieuse. C'est surtout limiter un récit d'une immense richesse et dont la souffrance qu'il décrit va crescendo dans un style éblouissant. Mais je ne peux m'empêcher d'y penser sans y voir quoi que ce soit de réducteur.



Car, Nabokov l'a dit lui-même, de tous ses livres russes La Défense Loujine est celui qui exprime le plus de chaleur. C'est en effet de la pitié qu'on ressent pour Loujine, et je serais presque encline à dire qu'elle nous renvoie à celle que l'on peut éprouver pour soi-même et pour autrui dans des situations dramatiques. La pitié que l'on peut ressentir pour Edmund Kemper qui servit à Marc Dugain pour son roman "L'Avenue des Géants". Ou tant d'autres protagonistes de la grande confrérie humaine.





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