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Citations de Wally Lamb (207)


La vie était un leurre, une chaise qu'on vous retirait juste au moment où vous alliez vous asseoir. Vous connaissez cette chanson qu'on chante à l'armée : On est là parce qu'on est là parce qu'on est là...
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Joy a ses points faibles. On ne s'en aperçoit pas tout de suite, surtout quand on a les yeux fixés sur ses qualités.
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Pour les jeunes qui ne sont pas sportifs, pour ceux qui aiment la lecture, ceux qui sont gays, ceux qui commencent à être révoltés par les injustices sociales, "afficher sa différence" est à la fois une découverte de soi et de l'autodéfense. Lors des grands rassemblements avant une compétition sportive, ils vous crèvent le coeur. Blottis les uns contre les autres, tout en haut des gradins, dans leurs impers trop grands et leurs vêtements de l'Armée du Salut, ils contemplent d'un air malheureux la consécration des élèves les plus populaires, approuvée par l'institution scolaire. Ils subissent des brimades, ces gosses - surtout ceux qui refusent de raser les murs. On leur fait des croche-pieds dans les couloirs, on les pousse contre les casiers aux vestiaires, on les bombarde de mie de pain au réfectoire. Leurs bourreaux sont pour la plupart extrêmement malins. Un prof accaparé, sortant des bureaux de l'administration ou se hâtant vers le photocopieur entre deux cours lancera peut-être un regard noir ou laissera tomber sèchement un "Ça suffit !", mais il ne s'arrêtera sans doute pas pour autant. Et si une petite brute sans finesse dépasse les bornes et se fait pincer, il y a de fortes probabilités pour que le CPE soit un ex-sportif et un ex-bourreau - quelqu'un qui comprend ce mode de fonctionnement, réprimande la petite brute et la renvoie en cours. Les marginaux savent où se réfugier : à la bibliothèque, au club de théâtre, au cours d'arts plastiques ou dans les ateliers d'écriture.
(p. 51-52)
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Elle n’en revenait pas de l’assurance qu’elle avait à cette période de sa vie, persuadée qu’il lui suffisait d’avoir des projets d’avenir pour que ses projets se réalisent. « On était si jeunes, pas étonnant. »
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Un soir, alors que j'étais en train de repasser la nappe, j'ai commis l'acte le plus audacieux de tous. À la télé, il y avait un spot publicitaire pour Revlon. Juste au moment où le spot allait me convaincre d'essayer leur nouveau fond de teint - juste au moment où j'allais me mettre à fredonner le jingle et regretter de ne pas ressembler à la femme qui passait à la télé -, je me suis approchée du poste et j'ai jeté la nappe par-dessus. Le résultat m'a stupéfiée. Sans l'image pour vous séduire, la télé n'était plus qu'un fantôme, une voix inoffensive.
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Que m'avait dit le docteur Patel ? Que cette liaison dans laquelle je m'étais précipité après Dessa était comme une couche de laque fraîche sur de la peinture qui s'écaille. Une métaphore sur mesure pour un peintre en bâtiment...
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- Ça me rappelle une nouvelle de Flannery O’Connor. Une vieille dame égoïste est sur le point d’être tuée par un criminel en cavale. Au moment où il épaule son arme, elle tend la main pour le réconforter. Et O’Connor dit quelque chose du genre : C’est dommage que nous ne puissions pas mourir tout le temps, parce que c’est à ce moment-là que nous montrons le meilleur de nous-mêmes. »
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On a tenu le coup un peu plus d'un an. Sans se disputer vraiment. Il nous aurait fallu trop d'énergie. Les disputes auraient eu raison des illusions de façade et mis la vérité à nu : Dieu, dans sa Malveillance, nous avait désignés pour cette épreuve (c'était la théorie de Dessa), ou bien Dieu n'existait pas (c'était la mienne). La vie n'avait pas forcément un sens, voilà la conclusion à laquelle j'étais arrivé. Ce n'était qu'une vaste blague. On pouvait, voyez-vous, avoir un frère qui se mettait des trombones dans les cheveux pour détourner les signaux ennemis de Cuba, un père biologique qui, en trente-trois ans, n'avait jamais montré le bout de son nez, et une enfant morte dans son berceau... sans que tout cela ait le moindre sens. La vie était un leurre, une chaise qu'on vous retirait juste au moment où vous alliez vous asseoir.
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" Une femme qui abdique sa liberté n'est pas tenue d'abdiquer sa dignité."
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Comme disent les gens, avec le recul on a une vision parfaite....
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Parfois je travaille sur une composition pendant des semaines, des mois même, sans savoir ce que je recherche, ni d’ailleurs, une fois la toile achevée, ce que j’ai fini par résoudre. Après tout ce temps, je ne suis toujours pas capable d’expliquer complètement ce processus ; cette façon, quand on est pris par un travail, dont tout le reste de la pièce disparaît, tout sauf la chose devant vous qui vous appelle et prend vie. Comme si le sujet sur la toile était doué d’une volonté propre. Lorsque cela arrive, cela peut être très excitant, mais dérangeant aussi : vous, le peintre, n’avez pas le contrôle de votre peinture !
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- Votre trouble est compréhensible. Mais à quarante et un ans, vous avez de la ressource, une perception plus large de l'univers, une vaste connaissance des désirs et des défauts humains, toutes choses dont vous n'auriez pas disposé plus jeune. Si vous aviez découvert la vérité à seize ou dix-sept ans, n'auriez-vous pas réagi avec la violence qui vous caractérise ?
- Je ne sais pas. Peut-être.
- Et ne croyez-vous pas que cette fureur aurait pu se retourner contre elle ? Ou contre son âme sœur ? Votre frère ?
- C'est possible.
- Contre vous-même aussi. Cette vérité que vous cherchiez, livrée au mauvais moment, ne vous aurait-elle pas mené à l'autodestruction ?
- L'autodestruction ? Comment ça ?
- Comme beaucoup de jeunes Américains, vous vous seriez peut-être détruit par l'alcool, ou la drogue, ou au volant d'une voiture ?
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La Californie ne leur avait pas réussi, écrivait Joy. Ils étaient venus dans l'Est, à Porthmouth, New Hampshire, où Thad avait été en garnison autrefois. Il travaillait comme masseur dans un centre de remise en forme, et elle était serveuse dans un restaurant mexicain. Ça n'allait pas très fort entre eux. C'était assez compliqué. Elle allait devoir prendre certaines décisions. Mais Tyffanie était un bébé facile - elle n'avait que six semaines et faisaient déjà des nuits complètes. "J'ai tout foutu en l'air dans ma vie, ou presque, Dominick, écrivait Joy. La seule chose que j'ai réussie, c'est Tyffanie."
Elle avait joint une photo, un de ces instantanés qu'on prend à l'hôpital et qui montrent incontestablement que l'homme descend du singe. Tyffanie Rose : prénom cucul, orthographe nunuche. Typique. J'ai regardé cette petite chose fripée et lui ai souhaité bonne chance. Elle en aurait besoin avec ces deux tarés de parents...
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L’autre jour, j’ai emmené ma poule au bal, a commencé Chino. Je l’ai embrassée entre les morceaux et elle m’a embrassée entre les valseuses.

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Rosalie était arrivée en classe toute frisottée et porteuse d'un panneau intitulé PÉCHÉS MORTELS : BRÛLER EN ENFER OU SUR LE CHEMIN DE L'ÊTRE. Sous le titre souligné au feutre, elle avait collé des photos de gens voués à la damnation qu'elle avait découpées dans des magazines et, en légende, elle avait indiqué la transgression qui leur valait d'être expédiés chez Satan : Lee Harvey Oswald et Jack Ruby (meurtre), Marilyn Monroe (suicide), Nikita Krouchtchev (communisme), Rudi Gernreich (invention du monokini).
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Dehors, dans la cour, les internés se mettaient en rang devant un type au chapeau de cow-boy qui leur allumait leur cigarette un par un. c'était ça, la récréation ? Tous assis sur les tables à pique-nique, à fumer en tenue de l'armée ? Le seul à faire un peu d'exercice était un Noir tout maigre qui dribblait le ballon sans jamais essayer de le lancer au panier. Il avait l'air complètement camé. L'effet de la Thorazine, sans doute. C'était pourtant lui le plus actif du lot.
"Vous pouvez me dire pourquoi la moitié de ces types sont en tenue de camouflage ?" C'est la mode dans l'établissement ?"
Elle s'est levée pour venir voir. "La bloc Quatre. La moitié d'entre eux sont des blessés rapatriés du Vietnam.
- Ce type de Mystic qui a pris sa famille pour une bande de Vietcongs, il est ici, non ?
- Je ne suis pas censée vous parler des autres patients. Mais ces anciens combattants n'ont pas tous un casier judiciaire. Beaucoup d'entre eux sont là simplement parce que les hôpitaux militaires sont surchargés et que nombre d'autres filières ont disparu. Il faut bien les placer quelque part. Le Vietnam : la guerre dont on n'est pas encore sortis.
- Et on s'excite déjà sur la nouvelle."
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En juin, quand le chèvrefeuille fleurissait, on en aspirait le nectar - rien qu'une petite goutte d'élixir sur la langue à chaque fleur.
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M'man avait adressé des prières à sainte Anne pour qu'il fasse beau, et elle avait vu dans cette éclaircie soudaine un petit miracle, un signe supplémentaire de ce que tout le monde savait déjà : le Ciel était de notre côté, et contre les communistes impies qui voulaient conquérir le monde et anéantir l'Amérique.
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Je ne sais pas. Mais si les battements d'ailes d'un papillon peuvent déclencher une tornade à l'autre bout du monde, une fessée, une petite humiliation infligée par une maîtresse de maternelle, ou la maladresse d'un grand-parent pourrait mettre en branle quelque chose, voyager dans le temps...
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Le virus informatique était arrivé via un e-mail intitulé « Je t’aime ». Ouvrir sa pièce jointe, « Lettre d’amour à votre intention », infectait votre ordinateur. Le con diabolique qui l’avait conçu comprenait la technologie ET la psychologie humaine. Qui n’ouvrirait pas un message pareil ?
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