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Critiques de Wendall Utroi (567)
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La loi des hommes



J’aime les polars historiques qui nous immergent totalement dans une époque. Et celui-ci est fort réussi.



Direction les bas-fonds de Londres, deuxième moitié du XIXème siècle sur les pas d’un inspecteur de Scotland Yard, intègre et obstiné, chargé d’interroger des témoins dans le cadre d’un scandale qui, s’il éclate, impliquera la famille royale britannique … sans qu’il sache exactement la teneur du potentiel scandale. Procédé très intelligent qui place le lecteur au même niveau que l’enquêteur : comme lui, il découvre progressivement les ressorts sordides de l’affaire, comme lui, il a la nausée à mesure qu’il plonge dans ces bas-fonds.



Basé sur des faits réels ( le scandale de Cleveland Street en 1889 qui a impliqué le prince Albert Victor de Clarence, petit-fils de la Reine Victoria, et quelques Lords ), le récit policier très bien mené se transforme en critique implacable de l’hypocrisie de la société victorienne et de ses nantis drapés dans un puritanisme de façade, plein de morgue et de mépris à l’égard des indigents.



La description des quartiers mal famés de Londres dans le West End ( autour de Whitechapel, Stepney ou Limehouse ) est très vivante et saisissante : workhouses indignes ( sortes d’hospices où les plus précaires, souvent des filles-mères travaillent jusqu’à 18 heures par jour dans des conditions honteuses ), prostitution omniprésente, lupanars et bordels à foison, trafic d’enfants, filières pour obtenir des fillettes vierges avec certificat médical garantissant la qualité du « produit » … on n’est pas loin d’un Dickens, Palliser ou Stead pour dénoncer toute cette misère qui semble être un miroir inversé de la bonne société victorienne.



J’ai plus de réserve sur la construction du roman, un peu maladroite à mon sens car coupant l’élan de l’action. L’auteur a fait le choix d’une trame contemporaine pour aiguiller le lecteur : un cantonnier découvre dans la tombe d’un cimetière une boîte contenant les carnets complets que l’enquêteur anglais du XIXème anglais a écrit pour soulager sa conscience. Ces passages sont relativement courts par rapport au récit des carnets, mais je les ai lus en ultra diagonale, les jugeant peu intéressants par rapport à l’intrigue dix-neuvièmiste, passionnante, elle. Même si j’ai bien compris l’intention louable de l’auteur de dénoncer les violences faites aux femmes du XXIème siècle face à une loi des hommes qui perdure depuis des siècles malgré des avancées certaines.

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La loi des hommes

Quel roman captivant ! L'auteur a su tenir le lecteur en haleine avec juste un manuscrit retrouvé.

Et bizarrement, ce roman (pour la partie manuscrit) qui se passe pourtant dans l'Angleterre du XIXeme siècle est tellement d'actualité. Il met en évidence que les lois créées hier sont parfois revisitées pour un intérêt bien sombre. Je n'en dirais pas plus et je vais sans doute sembler mystérieuse , mais je ne veux pas spoiler. Car très franchement c'est un roman a lire pour ceux qui aiment être happés par une histoire qui parfois fait froid dans le dos.



Les personnages sont très travaillés et l'écriture agréable. Couper les passages entre passé et présent donne encore plus envie de savoir.. ça rajoute au suspens et on lit ce roman sans s'en rendre compte.



Je suis conquise par ce roman où je découvre l'auteur. Il est fort probable que je continue à lire un auteur qui a su m'emporter.
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Les yeux d'Ava

Un thriller qui me laisse perplexe…



Ava est mariée, mère de jumeaux. Tout allait pour le mieux pour cette trentenaire sans travail, sans revenus, sans tracas en somme. Elle vit aux crochets de son mari sans se poser de question (quid?). Puis c’est le drame. Le premier d’une flopée. Un accident dans lequel trouvent la mort son mari et sa petite Rose. Ava parvient à sauver son fils Thomas.

Depuis ce drame, Ava va mal, elle sombre de plus en plus dans une dépression la coupant du peu qui lui reste.



Ce livre, thriller ou drame familial tient son lecteur en haleine, on veut savoir comment Ava va s’en sortir. Pourtant, il y a toute une série de bémols qui m’ont fait hausser les sourcils. L’écriture m’a semblé plate avec des phrases passe partout peu convaincantes. Ensuite, l’héroïne est pour moi, égoïste, caractérielle, et pathétique. Ses déboires m’ont plus souvent exacerbée qu’apitoyée. C’est vrai que perdre mari et enfant est terrible, pour son fils Thomas toujours en vie, j’aurai aimé qu’elle se relève mais c’est une femme qui plie à chaque déconvenue. On ne la voit sortir les griffes que pour défendre le doudou de son fils, Pinpin. L’histoire manque selon moi de psychologie et de crédibilité.

Ava m’a semblé puérile à souhait. Je ne suis pas parvenue à ressentir la moindre empathie pour elle.



L’histoire, en somme, remplit son rôle, celui de nous distraire et nous tenir en haleine mais ça s’arrête là pour moi.



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Les yeux d'Ava

Ce livre , c'est simple , un petit tiers hier soir et le reste cet après- midi . 380 pages ! Alors , je l'avoue , un statut de retraité confiné pour les raisons qu'on connaît et un temps pas trop favorable pour les promenades dans la nature , ça aide . Mais aller jusqu'à retarder l'heure du thé...comme aurait dit en son temps un célèbre magicien , " y'a un truc !!!!! " Me concernant , le " truc " c'est une irrésistible envie de " vivre " le destin d' Ava qui , en nous racontant elle - même son histoire , nous " emprisonne ", nous enchaîne, nous oblige à la suivre dans sa " descente aux enfers " . Car ne vous y trompez pas , le soleil , vous ne le trouverez pas dans ces pages , oh , peut - être dans une dizaine de pages sur les 380 , mais pas plus .Attendez- vous à tomber de Charybde en Scylla et ...de ne pas vouloir quitter le bateau . Ce roman , il nous envoie en pleine figure la " fragilité de notre existence " , qui nous " met " sous le nez tous ces petits moments de bonheur que l'on a considérés comme " normaux " ....Alors , Wendall Ultroi a pris un " bouc émissaire"avec Ava , il l'a sans doute affublée de toute la " misère du monde " mais ce qui est surprenant , c'est que loin de lasser , cette accumulation de catastrophes va nous faire épouser la cause désespérée de la jeune femme jusqu'à.....Il y a de la désespérance dans ces pages , mais aussi de l'émotion, de la solidarité , des personnages détestables pour certains , formidables d'humanité pour d'autres .Une vision du monde qui nous entoure , un monde dans lequel aucune "place" , aussi heureuse soit - elle , n'est " garantie " à vie . Malgré quelques excès ou maladresses , malgré quelques " longueurs " , j'ai fait une belle , trés belle rencontre avec un auteur que je ne connaissais pas . J'ai vraiment été " embarqué " et je suis sorti " tout chamboulé " de cette lecture .Pour demain , chez nous , la météo prévoit du soleil . Tant mieux car des bouquins comme celui - ci ," j'en lirais " pas tous les jours !!!! J'aspire à une journée de repos , pour me remettre .....Car j'ai adoré mais , encore une fois , ce n'est que mon avis... Gris dehors , gris dedans mais " addictif " .

De quoi ça parle ? Mince , j'ai oublié d'en parler et j'ai mal aux doigts à force de taper sur le clavier ...Bon , c'est bien parce que c'est vous , hein , mais ne le répétez pas. C'est l'histoire d'une voiture . Il y a le papa , Léo , la maman , Ava , et leurs jumeaux , Rose et Thomas. Heureux . La vie est belle , on est en 2002 et ils vont passer quelques jours dans un chalet , dans les Alpes . La voiture s'apprête à croiser un vieux camion transporteur de grumes appartenant à une honorable société locale dirigée par de braves gens , à droite , un plan d'eau , une nappe sombre... .... Oui , ben ça, c'est sur la première et la deuxième pages et , des pages , y'en a 380 !!!! Alors , amis et amies , plus que 378 pour vous , moi , je les ai lues et je les ai aimées, alors , je ne veux pas " divulgacher "........Allez , à bientôt.

Pas un polar , pas un thriller , un beau livre gris ...foncé.
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La loi des hommes

" La loi des hommes " , c'est une fois de plus , un roman de Wendall Utroi à ne manquer sous aucun prétexte, d'autant plus qu'il vient de paraître en poche , précision pas forcément inutile dans la mesure où les " grands lecteurs " examinent aussi leur budget .J'avais lu , que dis - je , dévoré, " Les yeux d'Ava " et m'étais bien promis de me précipiter sur " La loi des hommes " , c'est fait .Commencé hier soir , terminé aujourd'hui . Du très , très bon , un grand moment à vivre , emporté par une histoire à peine croyable ...

Bon , abordons le point négatif : comment introduire et clore une aventure si " forte " . Un fossoyeur , une boîte en fer , des papiers , une fille , une femme , un futur gendre noir qui porte un prénom connu ....Bon , ça c'est bien gentil ...tiens , oui , gentil , c'est bien l'adjectif qui me vient à l'esprit .Pas mal , peut être, mais pas en phase avec l' extraordinaire récit qui va suivre . Je partage l'avis de mon amie Kirzy dont j'ai lu la critique avant de rédiger la mienne. Je ne spolie pas mais il s'avère que nous avons un fond de pensée très proche , me semble - t - il ...Moi aussi , j'ai trouvé cette " présentation " sans grand intérêt, molle , peu convaincante , voire un peu " mièvre " .....

Le récit qui nous transporte dans les bas - fonds de Londres à l'ère Victorienne , par contre , efface tout ce qui semble " pas génial " . Remarquable , incroyable , inouï . Une enquête qui vous " prend aux tripes" et ne vous lâche pas ou , peut - être plutôt , que vous ne lâchez pas .Vous pénétrez, à travers le portrait et les propos de trois personnages , dans le plus noir de la société londonienne de l'époque. Comme certains personnages , vous serez obligés de vous dire que ce n'est pas possible , que cela n'a pas pu exister . Une enquête , trois personnages improbables , un enquêteur attachant à la moralité incontestable , un autre , détestable, à la moralité plus douteuse ,et , surtout un pouvoir politique ...à la hauteur.... d'un pouvoir politique ...Des " petits " , " intouchables " , " des gros ", d'autres " intouchables " , et toujours les mêmes propos , en ce temps - là , comme ...aujourd'hui .Le message est clair , dans un récit passionnant et cruel ." Non , non , rien n'a changé " ....Je vous laisse apprécier.

C'est très bien écrit, clair , efficace , incroyablement juste avec des personnages dont on se souviendra longtemps , bien différents de ce que pouvait laisser penser le contexte . Des coupables pas si coupables , des hypocrites par contre , bien hypocrites ....voire plus ..

Un message dans les dernières pages , un regard en arrière pour offusquer et faire un constat terrible : et aujourd'hui ?

Wendall Utroi est un auteur de premier plan . Ses deux derniers romans sont , comment dire , ...incontournables , travaillés, sans concession , d'une sincérité incroyable . Ses récits sont addictifs .Une fois " plongés dedans " , on ne peut plus reculer , encore moins renoncer . Lorsque l'on termine , on voudrait pouvoir continuer , voire recommencer . L'histoire si bien racontée appartient certes à un passé qu'on aimerait voir encore plus lointain , mais qui reste encore, hélas, bien actuel . Ce roman transmet un message fort . J'ai adoré comme j'ai adoré " les yeux d'Ava " .

Wendall Utroi fait désormais partie de mes auteurs favoris, ceux dont je ne lirai même pas la quatrième de couverture avant de les choisir.

Allez , les amies et amis ..? Londres est une superbe ville ( oui , je sais , les anglais , nos meilleurs ennemis ...) , Londres , vraiment , moi j'adore ( oui , les anglais , Jeanne , le Brexit je sais ) ... Quant au Londres de Wendall Utroi ....vous verrez bien ...mais surtout , en tournant la dernière page , souvenez - vous . " la loi des hommes " .....Et celle là , hélas , elle ne concerne pas que "ceux d'outre Manche " ....



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La loi des hommes

Durant tout le temps qui m'a été nécessaire pour découvrir cette pépite et percer le mystère de ce récit, je suis devenue Jacques, cantonnier, qui découvre dans une tombe, le témoignage d'un défunt anglais, et comme Jacques, le récit m'a happée.



Nous sommes dans l'Angleterre victorienne, cette Angleterre où l'extrême richesse côtoie l'extrême pauvreté. Ce Londres des bas quartiers où l'on est prêt à tout pour survivre, où des hommes exploitent la misère des hommes, où la haute société, et la chambre des Lords crée des lois pour les nantis, la loi des hommes, une loi que la logique et l'équité ne devrait pas permettre.



Le défunt, J. Wallace Hardwell est un policier officiant pour Scotland Yard, il raconte la plus délicate de ses enquêtes, et son récit mettra en évidence les travers De La société anglaise et la politique menée durant cette époque victorienne avec ses contradictions et ses incohérences.



Les témoins, Rebecca Brianey, patronne d'un lupanar, Myrtle River, recruteuse, et Thimothy Brianey, fils adoptif de Rebecca, sont interrogés individuellement et livrent quelques secrets qui permettront à l'enquête demandée au policier d'avancer.



Mais avancer sur quoi ? demandera-ton légitimement.

C'est l'intérêt de cette enquête, Wallace Hardwell ne sait pas ce qu'il doit trouver exactement. C'est aussi la magie de ce roman qui amène le lecteur à découvrir en même temps que l'enquêteur où mènent ces interrogatoires passionnants.

Seule indication : la couronne est en danger, c'est envoutant !



Les personnages viennent pimenter chacun à leur manière ce passionnant récit pour y mettre de l'action. C'est une réussite !



Notre héros britannique rencontrera maints écueils, se fera des ennemis, des amis, et devra confronter ses idées au pouvoir souverain, un chemin bien tortueux et semé d'embûches



Futurs lecteurs, vous pourriez être amenés comme moi, à vous demander le pourquoi de cette mise en abyme : l'histoire de Jacques le cantonnier et l'histoire de J. Wallace Hardwell, ce que je n'ai vraiment découvert qu'à la fin de l'histoire, alors soyez rassurés, ce roman dans le roman possède plusieurs objectifs.



Je ne connaissais pas cet auteur et je suis enchantée de l'avoir découvert, en espérant que ses autres romans s'avèrent aussi originaux que celui que je referme à grand regret.



Je remercie infiniment Babélio et les éditions Le Livre de Poche pour ce partenariat.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Le paradis des vauriens

Chers amies et amis , si vous avez choisi de " broyer du noir ", avec ce roman , vous allez être servi(e)s , de la premiére à ....quelques pages de la fin .Ceci étant , je vous l'assure, vous allez vous retrouver à la fin sans avoir eu le temps de lever le nez de votre roman . Alors , ne laissez rien sur le gaz , mettez le téléphone en " mode avion ", oubliez l'apéro prévu chez les copains , voire même votre rendez vous de la plus haute importance , si vous commencez , vous êtes grillé(e)s .

Pour faire simple , si vous trouvez UN personnage vraiment "clean " dans ces quelque 425 pages ,c'est que vous êtes vraiment indulgent (e), je vous l'assure, une personne pleine d'empathie , osons le dire , un ange .Et la roublardise , si je puis m'exprimer ainsi , de Wendall Utroi , c'est de nous en faire aimer, un ,voire deux , au point que , durant tout le récit , on va épouser leur cause et souhaiter leur réussite .Et pourtant ...En quatrième de couverture , l'auteur ne se cache pas , il l'annonce haut et clair , "Je voudrais tellement qu'ils entrent dans vos vies ". Oui , cher ami , mais pas trop quand même , pas une adoption , ils attirent un peu trop d'ennuis à ceux qui " veulent s'occuper d'eux ",justement et ils sont nombreux , et même que ça se passe pas toujours trés bien ....

Lui , c'est " Sans nom " un gosse fils d'une prostituée elle , c'est "Kalya ", fille recueillie par un ferrailleur .Oui , je suis d'accord avec vous , ils auraient pu être des héros de Hugo .( tiens , pas fait exprés mais amusante celle -là ), mais le ferrailleur , aucun rapport avec Jean Valjean , croyez - moi .Il y a aussi un paysan roublard et vicieux , une vieille acariâtre ,un ferrailleur , une coiffeuse un peu .... une secte , un gourou , un patron de manège bref , un melting- pot de personnages qui ne manquent pas de relief .

Leur histoire va se dérouler en alternance à deux époques différentes , en des lieux différents et tout va finir par se rejoindre pour un dénouement qui pourrait vous surprendre .Personnellement , je me suis bien " fait avoir " alors que j'étais bien sur mes gardes . Ca mériterait bien une récompense pour se remettre , des bonbons , par exemple ...tiens , des caramels....

Alors , noir , ce roman ? oui .Violent ? Ben , oui , quand même ?Vif ? Du début à la fin .Addictif ? Je l'ai lu d'une traite , mais je ne suis pas une référence .La seule précision que j'aimerais apporter , c'est que l'auteur , par sa maitrise des mots sait " édulcorer " un récit qui pourrait être terrible. Donc , pas de craintes , âmes sensibles , il y a du " gros temps" mais ce n'est pas la tempête et le capitaine sait où il va .

Soyons clairs , c'est encore un coup de coeur pour moi .Il est vrai que j'avais un a priori trés favorable . J'avais adoré " La loi des hommes " et " Les yeux d'Ava " précédents romans ( que je vous conseille )parus en poche, de Wandall Utroi.

Voilà , j'ai fini .Attention , si vous avez ce roman dans votre PAL , ne vous jetez pas dessus . Demain , c'est lundi et vous allez au boulot , vous risquez de vous endormir tard .Par contre , s'il est au fond de votre PAL , faites le remonter un peu, conseil de vaurien!!!! A bientôt .
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Les yeux d'Ava

Ava et Léo se rencontrent sur les bancs du lycée, en 1991. Une telle évidence entre eux qu'un an plus tard, ils se marient, au grand dam de leurs familles. L'année d'après, les jumeaux, Rose et Thomas, voient le jour. Si Léo a continué ses études afin d'obtenir son diplôme d'ingénieur plasturgiste, Ava a, quant à elle, tiré un trait sur ses études. Ils s'installent alors à 500 kms de leurs familles. Une vie pleine et heureuse jusqu'à cette terrible journée d'avril 2002. Léo, pour faire plaisir à tout le monde, loue un chalet, à deux heures de chez eux, pour le week-end. Malheureusement, un tragique accident survient à cause d'un camion venant en sens inverse. La voiture finit dans le lac en contrebas de la route. Léo est inconscient et blessé, Ava tente de sauver ses enfants mais dans l'impossibilité de remonter les deux en même temps, elle décide de remonter Thomas. Après tant d'efforts, et malgré ses tentatives, elle ne parvient pas à sauver Rose. Suffocante en regagnant la surface, elle s'évanouit juste après... Comment vivre, survivre, après avoir perdu son enfant et son mari ? Comment ne pas se sentir coupable d'avoir abandonné les siens ? Autant de questions qui hanteront la jeune femme d'autant que, très vite, la vie qu'elle croyait mener se fissure peu à peu...



De ce terrible accident tragique au cours duquel elle aura perdu sa fille et son mari, Ava n'en ressortira pas indemne. Sa vie entière, de mère et d'épouse, sera remise en question. La femme jusqu'alors heureuse et épanouie s'enfonce de plus en plus dans la culpabilité, les doutes, le chagrin, l'incompréhension mais aussi la violence. Terriblement addictif, d'autant que le roman prend une tournure inattendue, ce thriller fait montre d'une grande maîtrise, aussi bien sur le fond que sur la forme. Au plus près des émotions et ressentis, d'autant que le récit est écrit à la première personne, Wendall Utroi dépeint, avec finesse, la longue descente aux enfers d'Ava, dérivant deci delà et dans l'incapacité de s'accrocher à la vie. Empreint de noirceur, de violence mais aussi d'amour, de solidarité, de pardon, ce roman bouleversant, à la plume dense et travaillée, est une véritable bonne surprise.

Un auteur à suivre, assurément...



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Les yeux d'Ava

Un livre bouleversant qui m'a véritablement sortie de mes habitudes de lecture et de ma zone de confort.

Un livre que je n'aurais jamais acheté tant la quatrième de couverture transpire le malheur du personnage principal.



Une famille heureuse, des parents amoureux, des jumeaux joyeux en plein enfance.

Un accident de voiture, le mari d'Ava décède sur le coup et cette dernière, par la force des choses, doit choisir entre sauver son fils ou sa fille. Et quand son choix est fait, c'est sa confiance qui s'écroule.



Quand votre vie n'est plus que survie, comment et pourquoi continuer ?  Pour ce fils qui vous rejette ?  Pour vos parents qui ne vous comprennent pas ?  Pour votre ancienne vie qui, au final, se révèle en grande partie fausse ?

Pour Ava, il ne s'agit pas d'une fuite en avant. Elle souhaite plutôt revenir en arrière, n'en sauver aucun et mourir avec eux. Au moins, la douleur, le manque constant s'éteindraient. Au moins, elle n'aurait pas sur la conscience le choix qu'elle a fait.



L'histoire d'Ava est terrifiante de réalisme, sa lecture peut presqu'en être dérangeante car Ava, c'est vous ou moi.

Certes, elle n'avait pas une vie que je lui envie mais elle était heureuse.

Depuis cette tragédie, et depuis tant d'années, elle est seule dans son malheur, dans sa folie.



Ce livre, ce sont ses propres mots qu'elle décide un jour de jeter sur le papier pour raconter à celui qui le lira sa vie heureuse et son désespoir depuis lors.

La naïveté d'Ava m'a parfois agacée mais qui suis-je pour juger...

Un auteur que je découvre avec ce livre, un écrivain à connaître sans aucun doute.

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La loi des hommes

Exceptionnel !

Ca faisait un moment que je tournais autour de ce roman, attirée par des commentaires sur Babelio. J'ai fini par l'acheter dans ma librairie préférée.... et dans la foulée, ma fille cadette me l'a piqué ! Elle ne l'a pas lâché, abandonnant son téléphone portable à son triste sort. Un signe non ? (pour info elle a 16 ans !). Elle l'a fini d'un "trop génial !". Espérons que pour son épreuve de bac français elle étoffera un peu son argumentaire !

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Mais revenons à ce roman. Un polar certes. Une image de la société anglaise de la fin du 19e siècle. Et plus particulièrement un regard sur le sort désastreux des femmes à l'époque. Surtout des femmes dans la misère. Vous saviez, vous, qu'il existait à l'époque des "fermes" où on "élevait" des petites filles misérables, abandonnées, dans le but de vendre plus tard leur virginité ? Je ne m'en suis pas remise. Comme d'ailleurs le personnage central, policier à Scotland Yard chargé de trouver qui est prêt à vendre un secret à la presse qui pourrait faire s'écrouler la monarchie....

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Un roman passionnant. Pas de meurtre "gore" ou sanguinolent, non, mais au final ce qui est décrit est tellement scandaleux, bouleversant. Une réussite que je vous conseille vivement. Je compte bien désormais mettre ce livre entre les mains de ma fille aînée !

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Les yeux d'Ava

Bon, ce roman... Il va vraiment falloir en parler, faisons quelque chose! Parce que j'en suis encore toute retournée...



Ava, une jeune femme de de 29 ans à qui la vie semble sourire ( un mari aimant, Léo, rencontré sur les bancs de la fac, deux adorables jumeaux de 9 ans, maman au foyer par choix pour s'en occuper,...) voit tout à coup sa vie basculer.



Alors qu'ils partent tous les quatre pour un séjour dans un chalet, un camion arrive en sens inverse et perd les gros troncs qu'il transporte. Léo, n'a pour autre solution que de braquer. La voiture est entraînée sur le côté, vers le vide. Ava entend ses enfants hurler, crie également, a le temps de constater que son mari a perdu connaissance et ne peut rien faire. Au bout de quelques secondes, alors qu'elle pense être à la fin du supplice, la voiture atterit dans le lac. Ava arrive à se détacher, mais la voiture est à l'envers. Les enfants sont également inconscient et un long moment passe avant qu'elle n'arrive à s'extirper du véhicule. Totalement amoureuse, elle pense d'abord sauver Léo, puis songe au fait qu'il préférerait qu'elle sauve les jumeaux et les sort du véhicule qui continue sa plongée sous l'eau. Ils sont déjà fort loin, la voiture les entraîne quelque peu, et Ava lâche un de ses deux enfants. Non par choix, mais parce qu'elle manque d'air et que remonter les deux à la surface est impossible.



La jeune femme plonge ensuite à la recherche de la petite Rose, mais n'arrive pas à la faire remonter. Elle n'a d'autre choix que de sortir de l'eau où elle se sent mourir.



Plus tard, elle se réveille à l'hôpital, apprend que Léo et sa fille sont morts et que son petit garçon Thomas est plongé dans le coma...



Je n'en dis pas plus, mais... Quelle descente aux enfers, mon Dieu! A chaque fois qu'on pense que l'héroïne va s'en sortir, le destin s'acharne, encore et encore. Déjà, pour survivre à un tel traumatisme, il faut une forme de courage inhumain, et c'est bien ce que la jeune femme fait. Elle découvre par la suite des choses sur son mari qui a font totalement déchanter, elle va rencontrer de bien mauvaises personnes, vivre des situations où tout s'entremêle, où elle se sent incomprise (parce qu'elle l'est!) et où la violence devient la seule façon de réagir possible. Et bon sang, comment pourrait-il en être autrement?! Qui pourrait juger cette femme?



J'ai été sous tension tout le livre, avec peu d'espoir qu'il se termine bien. J'ai retenu mon souffle, j'ai été chagrinée par cette femme désarçonnée, malmenée par la vie, dans l'autodestruction; j'ai eu des moments de colère face aux réactions de son entourage, des instants où la lecture m'était addictive et paradoxalement insupportable, car il fallait endurer l'invivable au travers des yeux d'Ava, sans pouvoir intervenir ni être la main tendue qu'elle n'avait pas.



Pour tout avouer, j'ai pleuré, à la fin, tant mes nerfs ont été mis à l'épreuve par cette lecture durant deux jours. La fin était une délivrance pour l'héroïne, mais pour moi également, tant mon niveau d'empathie arrivait à saturation.



Je soulève ici la vraisemblance des sentiments, le réalisme des situations, la justesse de ce torrent émotionnel qui submerge la jeune femme. Un grand bravo pour cette histoire qui nous happe, nous abîme, nous plonge dans une angoisse teintée de pluie, tant on espère de beaux jours qui ne font que s'esquisser avant de disparaître.



Je recommande vivement cette lecture, à condition de se sentir vraiment bien dans ses baskets, et de se sentir prêt à affronter cette descente aux enfers en restant de pauvres spectateurs incapables de pénétrer dans le roman et de devenir personnages pour s'y glisser, et dire à Ava que tout ira bien.



J'ai beaucoup aimé le personnage qu'est son père, qui lui tend les bras malgré ses doutes, leur vécu et tout ce qu'elle lui fait indirectement subir. J'ai nettement moins aimé sa mère qui ne respectait pas vraiment ses choix éducationnels et n'était finalement pas si compréhensive que ce qu'elle souhaitait faire passer. Encore un point fort du roman: la construction très réaliste des personnages, très en profondeur, très denses, très authentique.



Le seul petit bémol que je soulève ici et qui n'a guère d'importance, reste la petite dizaine de fautes d'orthographe qui parsèment le récit. Souvent il s'agit (je pense) du fait que l'auteur est un homme et qui écrivait au féminin. Il manque donc parfois des "e" à certains participes passés.
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Le paradis des vauriens

COUP DE COEUR !!

Une fois encore!! Wendall Utroi merci pour ce présent .

Il erre tel le vagabond qu'il est devenu. Il voudrait l' oublier mais peut il oublier Kalya? L'alcool toujours, la violence très souvent sont de maigres exutoires à sa rage et à son désespoir. Comment en est il arrivé là? Quel est le lien entre Lucia cette jeune femme coquette et pimpante vivant dans le Nord et mettant au monde un beau garçon en 1937 et cet homme de 25 ans qui vagabonde vers Aubenas dans les années 60?...

Wendall Utroi est un conteur hors pair, il suffit de se laisser porter par ses mots et le décor se met en place. Bien sûr, tout n'est pas rose loin de là je dirais même que c'est très noir mais au fond n'est-ce pas l'amour qui mène les pas de Sans-nom pour le pire et sans doute le meilleur ..

Un immense merci aux éditions Slatkine pour ce partage.

Une lecture où les émotions de l'auteur sont devenues les miennes , quel beau cadeau! Merci
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Les yeux d'Ava

Vous avez peut être déjà lu ce roman mais sous son titre initial « La tête du lapin bleu ».

Quand la vie bascule lors d’un tragique accident de voiture…

La voiture sombre dans l’eau avec à l’intérieur Ava la mère, Léo le père et à l’arrière les jumeaux, Thomas et Rose.

Le récit d’Ava est déchirant, il prend aux tripes. Comment ne rien ressentir avec un tel roman. Les mots et les évènements sont d’une telle puissance, violence. Le poids de l’impossibilité de sauvé tout le monde, la culpabilité d’avoir sauvé un des deux enfants et pas l’autre. La vision aussi de l’enfant « survivant » qui ne sait pas la vérité au départ, comment lui annoncer, trouver les bons mots, comment vivre ensuite avec le manque de l’autre jumeau, la colère….

Ava sombre, des distances vont se créer,…

Après une telle lecture, on comprend que nos vies sont fragiles, en une seconde nos certitudes, notre bonheur peuvent basculer. Même si finalement on a un message d’espoir, une note de positif sur la fin du roman, j’ai envie de privilégier un roman plus léger car celui-ci bouscule vraiment.

Un roman puissant, profond, intense, percutant, bouleversant, dérangeant, chamboulant … un coup de cœur même si je vais avoir besoin de temps pour m’en remettre. Un roman qu’on n’oublie pas !

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Les yeux d'Ava

La vie était parfaite pour Ava, sa belle histoire d'amour avec Leo, connu sur les bancs du lycée, s'est concrétisée avec la naissance des jumeaux Rose et Thomas, une vie épanouie de mère de famille, au foyer, une vie de couple enviée par ses ses amis et des parents aimant et protecteurs. Jusqu'à cet accident de voiture où son monde et ses repères vont exploser...Leo fait une embardée en voulant éviter un camion qui a répandu sa charge et le véhicule est précipité dans le lac...Ava, prise au piège comme son mari et ses enfants, tente de sauver les jumeaux mais ne parvient à en sauver qu'un seul...Dès lors sa vie va s'écrouler tel un château de cartes et les certitudes et les choix du passé vont tous se dérober, tel des dominos entraînant une lente descente aux enfers, plongeant la jeune femme dans ses plus profonds retranchements, la révélant violente et combative.



Un coup de coeur pour ce roman noir, plus psychologique que policier, un roman d'apprentissage où l'on suit Ava trentenaire, qui voit sa vie se briser, non seulement par la mort de son mari et d'un de ses enfants, mais par les découvertes successives qui vont la faire dégringoler de Charybde en Scylla, des évènements dans lesquels elle va d'abord s'enliser puis faire preuve d'une violence dont elle ignorait être capable et d'une volonté d'acier pour refaire surface, après avoir touché le fond.

Les yeux d'Ava est un roman très réussi, dans lequel Wendall Utroi se glisse avec adresse et psychologie dans la peau de cette femme aux abois qui doit se réinventer. Tout est juste et bien pensé.

Une vraie réussite qui me donne envie de connaître un peu plus cet écrivain.  
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La loi des hommes

J’avais adoré « Les yeux d’ava » donc je me suis laissée tenter par cet autre roman de l’auteur en espérant avoir autant de plaisir. Ca a été le cas !

Jacques est cantonnier. Il entretient, nettoie, désherbe le cimetière de Houtkerque. Le maire lui demande de déloger 3 concessions pour faire de la place. La troisième tombe a toujours intrigué Jacques. Il s’agit de la tombe de J. Wallace Hardwell. Il a été le sujet de beaucoup de rumeur. Au moment de s’en occuper, Jacques trouve un petit coffre métallique. Sa curiosité le pousse à l’ouvrir pour savoir ce qu’il contient. Il trouve un paquet de vieux journaux en décomposition et un porte document qui renferme une liasse de feuilles de papier jauni. Les documents étant en anglais, il demande à sa fille de lui traduire.

Malgré le lieu où ont été trouvés ces documents, je crois que j’aurais fait comme Jacques, ma curiosité aurait été piquée. J’ai aimé suivre au fur et à mesure l’avancé des découvertes. Un vrai page turner

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La loi des hommes

Un fossoyeur du nord de la France découvre par hasard des feuillets rédigés en anglais dans un vieux cercueil devant être déplacé.

Ne maîtrisant pas cette langue, il fait appel à sa fille, une infirmière d’une trentaine d’années pour traduire ces écrits qui l’intriguent.

Il va alors découvrir que l’homme enterré là était un policier anglais et que ce sont ses mémoires qu’il a voulu consigner avant sa mort.

J’ai beaucoup aimé naviguer entre les deux époques, la notre avec Jacques, un employé sans histoire et l’inspecteur anglais qui travaillait pour Scotland Yard au siècle dernier.

Ce qu’il relate dans ses écrits va captiver Jacques et sa fille et je dois me compter dans le lot, car j’ai dévoré ce roman qui nous emmène dans un Londres misérable, sombre, sale et puant où régnait une pauvreté extrême et des conditions de vie déplorables pour toute une partie de la population.

Cet inspecteur nous fera pénétrer les arcanes du pouvoir, nous serons témoins de pratiques ignobles et notamment du sort abominable réservé à certaines petites filles et jeunes femmes. Certains personnages ont réellement existé et certains faits sont authentiques, ce qui donne au récit un côté encore plus malsain et terrifiant.

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La loi des hommes

Le fossoyeur d'un petit village français, en déplaçant une tombe, trouve une mallette avec dedans un manuscrit anglais datant du XIXe siècle. Et à partir de là, on veut tout savoir, notre curiosité est attisée. Il demande à sa fille de lui traduire ces feuillets et ça nous plonge dans les bas fonds de Londres, dans la vie des plus démunis, des lupanars et de sa main d'oeuvre. On y suivra un inspecteur de Scotland Yard nommé sur une enquête afin d'éviter un scandale qui impliquerait les plus grands du royaume. Il n'y a pas grand chose de joli dans ce récit. Le clivage social, la grande pauvreté, le travail des enfants et surtout le trafic des petites filles ...C'est tout au long des interrogatoires de suspects que nous découvrirons ce monde sombre, de discrimination et de privilèges où certains se croient, non sont au-dessus de tout . Mais surtout , ce récit nous fait le portrait du sort épouvantable, insupportable des femmes de cette époque et c'est d'une tristesse...
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La loi des hommes

Quelle déception ! Moi qui adore Londres, et principalement à l’ère victorienne, notamment au temps de Jack l’Eventreur, je m’attendais à un roman passionnant. Mais non, je n’ai pas du tout été transportée.



Chaque point qui aurait pu me sembler positif a trouvé son pendant négatif, et ça, je n’accepte pas.

- D’abord Londres et son atmosphère très spéciale surtout dans l’East End, avec le quartier de Whitechapel. Je suis passionnée par cette période, comme je l’ai dit plus haut. J’ai visité à Londres le musée qui retrace cette ville à travers les époques, et tout y est bien mis en scène, on s’y croirait ! La condition des indigents, la misère et la crasse qui pullulent, la prostitution pour pouvoir survivre, l’abîme d’incompréhension et de style de vie entre les privilégiés et cette population qui n’en peut plus, tout est très bien expliqué. Je m’attendais donc, dans ce roman, à revivre cette sensation d’immersion profonde que j’ai connue dans le musée, mais non ! J’ai eu l’impression de lire des extraits de Wikipedia, bien détaillés, mais froids.

- De multiples dialogues émaillent le récit, entre l’inspecteur et les trois personnes qu’il a dû arrêter parce qu’ils auraient renseigné un journal en diffamant un membre de la famille royale. Ces dialogues qui auraient dû rendre le récit vivant m’ont semblé artificiels, pas du tout adaptés aux personnes qui conversaient. Tout le monde adopte un langage châtié et vraiment pas naturel.

- L’histoire elle-même m’a semblé tarabiscotée, et l’on passe d’un personnage que l’on croit infamant à son aspect angélique quelques pages après, puis vice-versa.

- Et puis la partie moderne censée faire le lien avec le présent (dans un petit village du Nord de la France, un cantonnier chargé de transporter un cadavre dans la fosse commune découvre auprès de lui un coffret rempli de lettres, dont il charge sa fille de faire la traduction) est nunuche au possible, aux dialogues préfabriqués.



Bref, ce roman ne m’a donné qu’une envie : retourner à Londres pour y goûter son atmosphère et cela, véritablement.

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La loi des hommes

Titre : La loi des hommes

Auteur : Wendall Utroi

Editions : Slatkine & Cie

Année : 2020



Résumé : Jacques, employé de mairie, est chargé d’entretenir le cimetière de son village. Lors du déplacement d’une tombe, il découvre une boîte en fer contenant une liasse de feuillets rédigée en anglais. Aidé par sa fille, le cantonnier se met en tête de traduire ce qui se révélera être un document précieux : les mémoires d’un inspecteur des moeurs de Scotland Yard confronté à une affaire mettant en cause les plus hautes instances du pays.



Mon humble avis : Première lecture d’un roman de Wendall Utroi, un auteur français dont j’avais entendu le plus grand bien avant d’entamer la lecture de cette loi des hommes. Un thème attirant, une enquête dans un contexte et une période passionnante ( l’époque Victorienne ), le fait que je n’avais pas lu de polar depuis longtemps, autant de raisons qui m’ont incité à lire ce roman publié chez Slatkine. Basé sur des faits réels, le scandale de Cleveland Street qui défraya la chronique en 1889, le roman d’Utroi dresse un constat effroyable du quotidien des indigents de cette époque dans les bas-fonds Londoniens. Âmes sensibles s’abstenir, il est ici question de pédophilie, de trafics d’enfants des deux sexes, de certificat médical attestant de la virginité du 'produit', de violence, de domination, bref, de toutes les perversions dont sont capables certains êtres humains derrière une façade de respectabilité et d’honneur. L’enquête est palpitante, avec un petit bémol sur les allers-retours entre les époques qui pour moi n’apportent pas grand chose, mais ce n’est pas l’essentiel, la loi des hommes est un bon thriller historique, noir, poisseux et un témoignage atroce sur la condition des femmes, des homosexuels et de tous les laissés pour compte pendant l’époque Victorienne. Dans cet océan de noirceur, l’inspecteur Wallace et ses collègues sont comme des phares dans la nuit : droits, humains, ils sont la part d’humanité qui manque à cette société, une bouée d’oxygène dans cet océan de noirceur. Mention spéciale pour Wallace himself, un personnage attachant, idéaliste, qui vaut à lui seul qu’on se penche sur cette oeuvre. Un bon thriller historique, encore une fois.



J’achète ? : Roman social autant que thriller historique, cette loi des hommes ne vous laissera pas indifférent. Je ne connaissais pas Wendall Utroi avant de lire ce roman mais, à l’avenir, je serai ravi de lire d’autres textes de cet auteur.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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La loi des hommes

Selon Wikipedia, le scandale de Cleveland Street a éclaté avec la découverte d’un bordel homosexuel dans la rue du même nom, dont certains membres de l’aristocratie ne dédaignaient pas les services et notamment le prince Albert, deuxième sur la liste de succession au trône d’Angleterre. Wendall Utroi reprend ce fait divers en le transformant en scandale pédophile tout en gardant le sous-texte: l’aristocratie a des vices, alors que le peuple a seulement faim et ne se laisse corrompre que pour pouvoir survivre. Utroi s’appuie également sur la loi qui releva l’âge du consentement sexuel de 13 à 16 ans en 1885 et rappelle à ce propos qu’il fallut attendre 2021 pour qu’en France l’absence de consentement du mineur de moins de 15 ans soit actée.

Ces faits sont d’autant plus passionnants que la criminalisation de la pédophilie a aussi permis, par le biais d’un amendement, de condamner tout acte sexuel entre hommes, comme en firent l’amère expérience Wilde ou Turing.

Mais disons que ce roman s’intéresse assez peu à la complexité qui veut qu’une telle loi soit à la fois une avancée essentielle et une catastrophe. D’une façon générale, d’ailleurs, la complexité n’est pas vraiment son truc.

Ce qui ne devrait pas être un défaut: j’ai beaucoup de tendresse pour les héros de Ponson du Terrail ou des Mystères de Paris, les filles perdues, les truands qui crient « Fatalitas » et les bourgeois aussi cupides que ventripotents.

Mais là, ça ne fonctionne pas. On a la naïveté sans la fraîcheur, la dénonciation sociale sans le lyrisme et les retournements de situation sans la nécessité tragique.

Heureusement, ça reste souvent drôle:

Chapitre 14, miss Britney, extraite de sa cellule pour un énième interrogatoire hésite encore à tout dire: « Vous pourriez me jeter en prison! ». Miss Britney, vous êtes déjà en prison.

Chapitre 19, Rebecca choisit pour sa fille de 15 ans un professeur particulier: « Il devait avoir vingt ans, il était grand, élancé, avait les yeux sombres, et un côté mystérieux. Elizabeth s’est vite amourachée de lui. Rebecca ne se rendait compte de rien. »

Chapitre 20, le fils demeuré explique que, s’il paraît attardé, c’est juste une couverture (pour cacher quoi? Mystère), un rôle qu’il joue depuis sa naissance, auquel rien n’aurait dû lui faire renoncer, si ce n’est le regard inquisiteur du héros.

Chapitre 22, le policier prend un fiacre et le cocher lui demande « à quel endroit [il] voulait se rendre exactement »: « Sa question ne me plut pas mais je ne lui en tins pas rigueur. » Remarquable mansuétude.

Chapitre 26, une femme a "un regard si limpide qu'on pouvait s'y égarer, et un sourire peint à l'encre de la compassion."

Chapitre 32, Elisabeth fait le mur toutes les nuits pour rejoindre Isaac « mais l’homme était un rêveur, il était resté sage ».

Chapitre 46, notre héros comprend que son supérieur l'a trahi car l’odeur « âcre et rance » de l’émissaire de la Couronne flotte à Scotland Yard, désignant ainsi ceux qu'il a subornés.

Etc.

En fait, ce qui ne fonctionne pas dans ce roman du XIX° écrit au XXI° siècle, c’est cette fausse candeur, fausse parce Utroi n’écrit pas une ligne sur les turpitudes des aristocrates anglais sans penser à l’affaire Weinstein ou au prince Andrew, faisant de son roman historique un pastiche laborieux.

C’est dommage parce que Wendall Utroi a l’air d’être un type bien et qu’on le sent sincère dans ses indignations.

En fait, en temps normal, j’aurais abandonné ce livre. Mais hier matin je me sentais en mode pré-covid, que personne ne m’approche, je reste sous la couette avec un grog bien dosé et un truc pas prise de tête à lire.

Et bien dites donc, le soir même, j’avais fini « La Loi des hommes » et j’allais beaucoup mieux.

Alors littérairement, c’est vraiment nul, mais je vais faire un tour sur Doctissimo pour le recommander. 5 étoiles. Au moins.
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