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Critiques de Wendy Guerra (58)
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Tout le monde s'en va

Elle s'appelle Nieve (neige) ce qui pour une cubaine est saugrenu. Elle à 9 ans et commence à écrire son Journal. Elle l'écrira durant 20 ans. Son enfance, son adolescence, le début de sa vie d'adulte ne sont pas rose. Sa mère est une «artiste» qui fréquente des artistes. Son père est une brute infréquentable. Sa vie est ballottée entre l'un et l'autre et l’État. Petit à petit tout ceux qui compteront dans sa vie partent, fuient Cuba. Livre émouvant. Bouleversant. Récit caustique du régime cubain.
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Un dimanche de révolution

Au travers d’une histoire un peu alambiquée d’écrivaine cubaine qui découvre après la mort de ses parents que son père n’était pas celui qu’elle croyait au travers d’un acteur préparant un film sur Cuba, Wendy Guerra parle de sa relation avec son île, son pays et la Havanne.



Une relation trouble, schizophrène, faite d’amour pour son pays et sa culture mais de haine pour le régime, de fierté révolutionnaire et de honte face à cette dictature fonctionnaire et paranoïaque. Une relation viscérale désincarnée.



Un livre qui peine pourtant à prendre, faute à une histoire peut-être un peu bancale, comme son héroïne, Cléo
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Tout le monde s'en va

c’est un journal romancé / autobiographique sur une jeunesse cubaine. Wendy Guerra y relate une enfance martyre entre en Père alcoolique, violent et une mère battue, qui va quitter son père, vivre une vie de bohème mais qui ne saura ou ne voudra pas protéger sa fille des violences de son père. Ce livre est magnifique.



On y découvre la vie Cubaine avec les gens qui petit à petit disparaissent en exil (d’où le titre). Aujourd’hui W Guerra vit encore à Cuba et est romancière. Elle explique que son journal est sa planche de salut.



Lors des AIR, c’était une jeune femme tout de noir vêtue avec un joli chapeau et une coupe à la Mireille d’Arc.



Bref conquise par ce premier roman, je m’étais promise de lire ses autres œuvres.
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Poser nue à La Havane

Cette fois, cette note concerne un livre emprunté à la bibliothèque. J’ai découvert cet auteur à l’occasion des AIR 2010. J’avais alors lu « tout le monde s’en va qui m'avait conquise.



C’est une belle écriture mais elle m’a laissée indifférente. Basée sur l’année passée par Anaïs Nin à Cuba, Wendy Guerra invente le journal qu’aurait pu écrire Anaïs. Je comprends l’attirance de Wendy Guerra pour cette femme car elles ont des trajectoires et des habitudes semblables mais voilà je me suis ennuyée.



Je comprends le besoin de révolte d’une femme à cette époque où seul le mariage compte, je comprends le vide laissé par l’abandon du père et les difficultés face à la pauvreté. Car finalement descendre de milieu social est probablement pire que d’avoir toujours appartenu à un milieu (même pauvre). Mais pourquoi cette rébellion me semble t elle si stérile ? Alors que dans « tout le monde s’en va » la petite fille m’avait émue et j’aurais aimé la prendre dans ma bras, cette Anaïs Nin me semble seulement neurasthénique. En même temps, j’ai l’impression d’être passée à coté de quelque chose… Si seulement je savais quoi…



En conclusion, si vous ne connaissez pas Wendy Guerra, je vous conseille vraiment de la découvrir dans « Tout le monde s’en va », concernant « Poser nue à la Havane » vous l’aurez compris je ne peux pas vraiment le recommander…
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Mère Cuba

« Mère Cuba » est un roman douloureux de 320 pages sur la quête d'une fille très influencée par l'ombre écrasante et insaisissable d'une mère libre et instable.



Nadia Guerra est une jeune cubaine, fille d'un cinéaste reconnu mais condamné au mutisme par la censure. Elle même artiste assez rebelle, elle doit arrêter son émission de radio à cause de sa liberté de ton. Elle décide de profiter d'un séjour en Europe pour partir à la recherche de sa mère, mobilise les amis et les anciens amants de sa mère pour suivre sa trace avant de la retrouver à Moscou, mariée et en train de perdre la mémoire.



Alors qu'elle perd son père, elle réussit à faire rentrer sa mère à Cuba et va s'en occuper jusqu'à ce qu'elle se suicide. Dans les papiers de sa mère, elle va retrouver des traces du roman que sa mère avait écrit sur son amie et que le régime lui a volé. Ce roman était consacré à Celia Sanchez, une des dirigeantes de la révolution cubaine, très proche de Castro et icône à l'écoute du peuple. Cette partie du roman permet d'évoquer la révolution, mais surtout les années qui suivent.



Outre un exercice cathartique souvent pénible, Wendy Guerra mélange continuellement vie personnelle et histoire cubaine, ce qui rend parfois difficile la compréhension de la fine frontière entre Histoire et fiction notamment pour les longs passages consacrés à Celia Sanchez, devenue par la grâce de la littérature une quasi intime.



Ce roman ne cesse de célébrer Cuba et les cubains, évoque les manques, les contraintes politiques, la censure et les livres cachés, les tiraillements, les envies d'ailleurs. Cette ode à Cuba se révèle plus intéressante. Partout où elle se trouve (que ce soit à Paris, Moscou ou Miami) ces sensations, atmosphères, architecture, nourriture, et la musique voyagent avec la narratrice.
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Un dimanche de révolution

Autre roman emprunté à la bibliothèque : Un dimanche de révolution de Wendy Guerra.

Cléo est une poétesse et écrivaine reconnue partout dans le monde sauf sur son île, à Cuba. Là, on la soupçonne de pactiser avec l’ennemi, on la surveille. Ailleurs, dans le monde où elle cherche refuge on la traque...

Plongée dans cette immense solitude, Cléo tente de travailler à son nouveau livre. Mais la mort de ses parents l’a laissée exsangue, ses amours battent de l’aile.

Alors quand apparaît à sa porte Gerónimo, un acteur hollywoodien qui prépare un film sur Cuba et détient des informations bouleversantes sur sa famille, sa vie bascule...

Avant de me plonger dans Un dimanche de révolution, j'aurais du regarder les chroniques sur Babelio car cela m'aurait permis d'éviter de m'ennuyer le temps de ma lecture. C'est rare toutefois je n'ai pas du tout apprécié cet ouvrage.

Il est brouillon, je me suis demandé à plusieurs reprises où l'autrice m'emmenait pour au final me dire : tout ça pour ça !

Je n'ai pas réussit à accrocher avec le personnage de Cléo, elle m'a paru un peu insipide.

Je n'ai pas non plus apprécié Gerónimo car lui m'a paru très faux.

Quand à l'histoire, je suis totalement passée à coté. C'est lent, il y a des longueurs et je n'ai pas trouvé ça crédible.

Je ne vais pas continuer, vous avez compris que je n'ai pas du tout accroché avec ce roman.

Ma note : un petit deux étoiles.
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Tout le monde s'en va

Tout le monde s'en va ... c'est un constat.

Tout le monde est parti ... c'est presque une réalité.

Nieve est resté ... elle n'a jamais pu partir, la faute aux autres, la faute à pas de chance, mais peut être qu'elle partira demain ou un autre jour ?

Tout ce temps, Nieve écrit et raconte son quotidien dans le milieu artistique contestataire qui l'environne et l'accompagne dans sa vie d'enfant et d'adolescente à travers un cahier, souvenirs d'enfance, mémoire du ressenti comme peut juste l'être ce qui est dit au jour le jour d'une courte vie.

L'histoire de cuba entre les années 80 et 90 est parsemée d'embûches, de renoncement et de malheur .. les malheurs d'une petite fille déchirée entre l'amour d'un père et d'une mère qui ont tant de choses d'autres plus importantes à faire que s'occuper d'elle ... les malheurs d'une petite fille qui doit vivre dans un milieu où les intervenants changent constamment au fil des départs contraints ou choisis ... les malheurs d'une adolescente qui doit trouver toute seule comment se construire, comment aimer et être aimer.

Car le malheur à cuba c'est que tout le monde part ou rêve de partir et que elle n'a pas pu partir quand peut être elle avait envie d'autres choses, quand d'autres rêves l'habitaient ... alors le temps l'a soudée à sa terre qu'elle n'a pas pu et pas voulu quitter ... d'autres sont partis physiquement dans une autre ville, dans un autre pays, un autre continent ou ils ont choisi le départ intérieur, la simple disparition et gardé une exigence ultime " Respecte le passé. Ne m'oublie pas."

Pour eux, écoutons encore et encore "fuerza de voluntad le pido a Dios" pour faire revivre le son du cuba.
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Mère Cuba

« Mère Cuba » est un roman douloureux sur la quête d’une fille très influencée par l’ombre écrasante et insaisissable d’une mère par nature libre et instable.



Outre cet exercice cathartique souvent pénible, Guerra mélange pratiquement continuellement vie personnelle et histoire cubaine, ce qui sans connaissances préalables de la seconde partie rend parfois difficile la compréhension de la fine frontière entre Histoire et fiction notamment pour les longs passages consacrés à Celia Sanchez, devenue par la grâce de la littérature une quasi intime.



Plus intéressante car moins pesante est l’ode à Cuba, aux sensations, atmosphères, architecture, nourriture, musique … qui on le comprendra aisément voyagent partout avec l’écrivain lorsqu’elle se trouve à Paris, Moscou ou Miami.



Œuvre intime, parfois sensuelle, au rythme lent sinueux, « Mère Cuba » reste néanmoins trop profondément triste pour m’enchanter et me charmer.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Tout le monde s'en va

Livre très intéressant à lire et aussi très poignant
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Tout le monde s'en va

Une superbe histoire où la grande, celle de Cuba, apparaît aussi, depuis la guerre en Angola jusqu’aux tentatives de fuite des artistes, loin de ce pays qui les étouffe.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Un dimanche de révolution

Première impression très favorable pour cette histoire cubaine de Cleo, "dissidente malgré elle" dont les poèmes ont été primés en Espagne, mais isolée dans son île et rejetée par la diaspora des exilés.

Une lecture fluide et agréable pour un sujet qui ne l'est pas. Les incontournables de la dictature socialiste (je repense à quelques scènes de la vie des autres) avec la dimension cubaine sont remarquablement imagés: "ton âme pour un téléviseur chinois ou une lada 5 vitesses", "la transparence de l'été, là où on ne peut rien cacher, ni de soi ni des autres", "tu rentres (de la plage) en pensant que tu aurais pu naître au Paradis", "il n'y a...que moi pour me sentir seule à La Havane, cette ville...où l'intimité et la discrétion, le silence et le secret, tiennent du miracle, ce lieu où la lumière te trouvera dans ta cachette", "il est si difficile de rester seule sur une plage cubaine", "quel gâchis de ciel, de maison, de femme". Des personnages secondaires pourraient donner de l'épaisseur à l'oppression: l'ami de ses parents, informateur de la police (en fait un informateur qui, à force de présence et de délation consentie, a fini par devenir un ami de la famille) ou la femme de ménage, elle aussi informatrice n'oubliant pas d'être discrètement bienveillante. Et puis à mi-roman, tout dérape avec l'arrivée de Geronimo – célèbre acteur hollywoodien (j'imagine un physique à la Antonio Banderas) qui prétend que son père, qu'elle a vu mourir deux ans plus tôt dans un accident de la circulation, aurait été fusillé peu après sa naissance – et cette phrase terrible "dans le socialisme personne ne connaît le passé qui l'attend"...

Qui était Mauricio le vrai père, pourquoi a t'il été fusillé ? Pourquoi la mère et le père de substitution n'ont-ils rien dit ? Pourquoi les autorités ont-elles toléré ou organisé la substitution d'état-civil ? Pourquoi Geronimo vient-il réaliser un film (il est acteur et à présent réalisateur) sur ce personnage ? Après une demande de visa pour le Mexique fort bien décrite dans ce qu'elle a d'humiliant, les voici à Mexico sur les traces de Gabriel Garcia Marquez qui aurait peut-être les documents permettant d'élucider le mystère. Mais leur arrivée coïncide avec celle de l'ambulance qui emmène le corps du grand homme décédé. le mystère accompagnera l'écrivain sur la civière et, en dépit, de quelques coups de feu, de quelques bribes d'interview de vieux révolutionnaires nous en resterons là. Point de Robert Littell ou de John le Carré pour nous révéler en deux volumes les tenants et les aboutissants de ces mystères, Wendy Guerra ne s'intéresse que très peu aux réponses qu'elle ne nous fournira pas.

Selon moi, autant la description d'un Cuba non libre est réussie (couleurs, promiscuité, perquisitions, caméras pas cachées, indicateurs, censure, demande de visa, contrôle à la frontière), autant les histoires d'amour me semblent d'une grande platitude (avec Enzo l'amour de jeunesse exilé à Mexico ou avec Geronimo qui est venu chercher un sujet de film plus qu'une femme dont il ne manque pas par ailleurs); les personnages secondaires sont à peine esquissés et l'héroïne (qui doit ressembler à l'auteure) semble ensorcelée par la célébrité nouvelle qui est la sienne. Nous découvrons que Sting, tombé en admiration devant ses poèmes publiés dans la revue de la compagnie d'aviation Virgin lui rend visite sans prévenir au petit matin; il s'endort sur son canapé avant de repartir non sans l'avoir embrassée sur le front. On apprend encore qu'on boit du Moët&Chandon rosé dans les réceptions de la Havane, que le St Regis est un hôtel de luxe à Mexico et que pour la montée des marches à Cannes Cleo a des chaussures trop petites. "Sans Cuba, je n'existe pas" dit l'héroïne à la fin du roman et on ne peut que le regretter avec elle...le décor ne fait pas tout !
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Un dimanche de révolution

Publié par Buchet-Chastel, « Un dimanche de révolution » est le dernier roman de Wendy Guerra, une auteure et poétesse cubaine. Le titre original ‘Domingo de Revolucion’ est très probablement un hommage à ‘Lunes de Revolucion’ le supplément littéraire hebdomadaire, impertinent, ouvert et international du journal cubain Revolucion, dont la parution a cessé en 1961. Wendy Guerra porte en elle cet héritage, et aborde avec une délicatesse presque fragile la question de la liberté individuelle, et de la capacité de résistance de l’individu face aux machines totalitaires.

La narratrice, Cleo, vit à la Havane enfermée dans sa maison, déprimée suite au décès accidentel récent de ses parents. Poétesse, elle ne se sent bien nulle part, ni à Cuba où elle est suspecte aux yeux des autorités et subit en permanence perquisitions et interrogatoires, ni à l’étranger où elle passe pour une ‘espionne du régime’ pour les exilés cubains. Elle rencontre un acteur américain, Geronimo, venu sur l’île pour réaliser un film. Cléo est à la fois transcendée par son désir physique pour cet homme, et bouleversée par les révélations qu’il lui fait.

Il est rare d’être confronté de cette manière au ressenti d’un artiste qui vit dans une ‘quasi’-dictature. Certes, j’ai lu des romans rédigés du temps de l’ère communiste en Europe de l’Est, dont les auteurs contournaient souvent l’absence de libertés avec des farces cruelles et absurdes. Mais là, la situation semble irrémédiablement désespérée; et le texte est d’autant plus poignant qu’on se doute bien qu’il comprend une part autobiographique. Cleo est en quête d’identité dans un pays qu’elle aime, mais qui ne la reconnaît pas en ne la publiant pas ; et ses repères éclatent pour de bon lorsque vient se poser la question de ses origines familiales. Le lecteur assiste impuissant à ces déflagrations successives, aux vaines tentatives d’échapper à la réalité cubaine par des voyages, à l’ouverture hallucinante des ‘cartons’ de retour après les perquisitions, à la restitution hésitante de ses textes, mystérieusement disparus de son ordinateur. A Cuba, il n’y a pratiquement pas d’accès Internet – aussi incroyable que cela puisse nous paraître. En l’occurrence, le livre (publié par un éditeur étranger) est donc un des seuls moyens de porter sa parole au-delà des frontières, pour rappeler à ceux qui l’auraient oublié, la valeur infinie de la liberté d’expression. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2CottP3
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Un dimanche de révolution

Premières phrases : " Il n'y a certainement que moi pour me sentir seule à La Havane aujourd'hui. Je vis dans cette ville peu respectueuse de la vie privée, intense, insouciante et dissipée, où l'intimité et la discrétion, le silence et le secret, tiennent du miracle, ce lieu où la lumière te trouvera dans ta cachette. Ici, se sentir seul signifie peut-être que l'on a vraiment été abandonné."



Une jeune poétesse cubaine d'une trentaine d'années, Cleo, reçoit un appel téléphonique : elle a gagné un prix littéraire important en Espagne, il faudrait qu'elle vienne assurer la promotion de son recueil de poèmes en Catalogne et toucher ses cinquante mille euros.

Cela fait un an que la narratrice ne sort plus de chez elle, terrassée par une dépression consécutive au décès de ses parents, un assassinat maquillé en accident de voiture ; depuis qu'ils sont morts, des agents de la sûreté de l'Etat la harcèlent, lui interdisant de communiquer, de répondre à des interviews, mais que pourrait-elle dire ? Elle se sent tellement seule à La Havanne, ses amis ont quitté le pays ; ceux des écrivains, qui sont restés à Cuba ne veulent pas avoir de problèmes et semblent s'accomoder du régime alors que Cleo est devenue une dissidente "Pourquoi dissidente ? Il ne s'agissait pas de ma poésie mais de mon statut, celui qu'ils m'avaient eux-même fabriqué sans s'en apercevoir. Ils devaient me placer quelque part, peu importait que ce fut réel ou non, il fallait me coller une étiquette, ce qu'ils firent." (p 23)



De ses parents, qu'elle aimait tant, elle se souvient maintenant qu'ils se taisaient à son approche ; elle avait deviné, déjà enfant, qu'ils fabriquaient des poisons dans leur laboratoire, poisons qui permettaient d'éliminer les suspects et les gênants pour le régime et, s'ils ont été tués, c'est qu'ils menaçaient de raconter ce qu'ils savaient...

Les amis de Cleo sont à Mexico, Miami ou New York, à qui elle raconte la vie cubaine : "Nous étions les bêtes de somme destinées à avancer vers l'abîme né de la douleur, la brutalité, la sottise incohérente et la vulgarité, supportant le peu qui subsistait de cette utopie née dans les années soixante." (p 32)



La difficulté de la vie à Cuba, une vie constamment surveillée et peuplée d'intrusions insupportables, mais aussi celle de l'exil, le décalage qui s'opère inévitablement entre ceux qui sont partis depuis une vingtaine d'années et ceux qui ceux qui sont restés, la méfiance et la paranoïa qui envahit les exilés au contact de Cleo ; soupçonnée constamment et non reconnue littérairement, la jeune femme peine à trouver son équilibre.

Un célèbre acteur hollywoodien surgit un jour pour réaliser un documentaire sur le père de Cleo ; mais la poétesse découvrira alors qu'elle n'est pas la fille de celui qu'elle croyait...



Un texte fort, original, une belle écriture souvent poétique, dont la phrase suivante, tirée d'une poésie de Cleo la narratrice, peut être mise en exergue : " Ils ne peuvent pas m'expulser de l'île que je suis".

Et pourtant...
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Un dimanche de révolution

Très déçue par cet ouvrage que je me réjouissais de découvrir !

Un récit tellement décousu, vide de sens , l'auteur passe d'un sujet à l'autre sans lien avec ses précédents ressentis , elle est officiellement ostracisée par le régime castriste, souffre de dépression après la mort de ses parents, introduit ses poémes dans la narration d'une manière inattendue....tente de travailler à son nouveau livre ...refuse de se renier. Elle est une femme cubaine, une artiste! Ce régime s'immisce dans le quotidien jusqu'à l'absurde ......

Les clichés se mulitiplient , elle parle de fouille et d'interrogatoire puis saute à un autre sujet, s'éparpille , affirme qu'elle est née en captivité, plongée dans son immense solitude ......

Les questions restent sans réponse, la narratrice parle t-elle de l'auteur ? Sans doute !

La sensualité irrigue cette quête , cette enquête , ce refuge par l'écriture ...et la poésie !

Ce récit étonnant laisse un goût d'inachevé.

Ou alors je n'ai rien compris .......

C'est possible, ce n'est que mon avis , bien sûr !
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Un dimanche de révolution

Le mot roman n'apparaissant nullement sur ce cinquième livre publié en France par Wendy Guerra, cela confirme la part importante sinon essentielle de vécu que comporte Un dimanche de révolution.



L'auteure s'attache à Cleo, poétesse, écrivaine, la trentaine, qui vient de perdre ses parents dans un accident. Son mal-être s'affiche d'entrée : « Je suis hors-jeu. Je n'existe pas. » Il faut dire que sa vie à Cuba ne l'y aide pas. Alors qu'elle est publiée par une éditrice de Barcelone, les segurosos, agents de sécurité de l'État, la visitent régulièrement et, pour elle, La Havane n'est plus une capitale car « devenue trop petite, trop médiocre, sa beauté ne l'empêchera pas de s'éteindre. »



Mon enthousiasme pour ce livre s'est étiolé doucement après la page 100. Je souffrais en lisant ces lignes sur la vie de Cleo dont l'existence est disséquée, examinée, privée de toute intimité par l'État, comme c'est le cas pour beaucoup de Cubains. Ce livre me rappelait beaucoup celui de Roberto Ampuero : Quand nous étions révolutionnaires.



Les mots frappent dur : « bêtes de somme, abîme, douleur, brutalité, sottise incohérente, vulgarité… supportant le peu qui subsistait de cette utopie née dans les années soixante. » Malgré ce qu'elle endure à Cuba, ailleurs elle est suspecte, rejetée par les Cubains exilés. La lettre très confidentielle qui lui est confiée à Mexico, pour être acheminée jusqu'à Cuba, est une humiliation extrême. Elle prouve combien l'exil exacerbe ceux qui ont choisi cette voie et ce qu'ils sont capables de faire pour rabaisser ceux qui tentent quand même de vivre au pays.

Certaines ouvertures se font tout de même sentir comme cette fête où elle est invitée. Des exilés sont présents et l'accueillent à leur table ce qui ravive encore plus la surveillance policière dont elle fait l'objet et les brimades à venir.

Wendy Guerra nous fait comprendre le drame des auteurs et créateurs, dans son pays. Elle détaille les différentes façons de fouiller un appartement, les modes de surveillance avec la femme de ménage puis le seguroso de la famille qui s'invite régulièrement… Sa poésie est une protection magique contre la peur mais : « Sur cette île, la vie privée est comme l'hiver ou la neige, juste une illusion. »



Cleo aime Cuba. Malgré les escapades qu'elle réussit à faire à Mexico, Barcelone, Paris, Cannes, New York, elle veut toujours revenir tout en dénonçant ce flicage permanent dont sont victimes les artistes voulant garder leur indépendance : « je vais me chercher là-bas, j'appartiens à cette terre. C'est mon odeur et ma lumière. »



Bien conscient de tout cela, j'ai été décontenancé par tout ce qu'a ajouté l'auteure pour densifier son livre, cette recherche de parents impliquant des services secrets et ce fameux Gérónimo pour déboucher sur un film présenté sur la Croisette…



Pour finir, j'ai bien lu « Les poèmes de Cleo » à la fin du livre et j'ai trouvé très bon « Lance Massaï ». texte original et émouvant, même si la mise en page est un peu gênante à cause de ces renvois en bout de ligne déséquilibrant parfois la lecture.




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Un dimanche de révolution

Lorsque l’écrivaine décrit, dans « Un dimanche de révolution », une auteure célébrée partout mais ostracisée par le régime castriste, c’est bien d’elle qu’elle parle.
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Un dimanche de révolution

Il y a beaucoup de Wendy Guerra dans le personnage de Cleo, en particulier son regard sur Cuba, son régime totalitaire et cette ambiance de fin de règne qui ternit toute l'île. La critique est virulente, comme la douleur et la colère du personnage, qui voudrait tant être libre d'être Cubaine et se retrouve étrangère partout. Une quête de vérité et de liberté, aussi incertaine que l'avenir de Cuba.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Un dimanche de révolution

Le 31 août dernier, Karla Suarez a publié en France son cinquième roman, Le fils du héros. Certainement l'un des meilleurs romans de cette rentrée littéraire. Une semaine plus tôt, sa compatriote, Wendy Guerra, d'un an sa cadette, livrait Un dimanche de révolution, également son cinquième roman. Au jeu des comparaisons, autant la prose fluide et la qualité narrative de la première séduit, autant la confusion du récit et le style ébouriffée de la seconde suscite agacement voire ennui. Pourtant, depuis leur entrée en scène en littérature, les deux cubaines presque toujours traité de thèmes voisins : leur "cubanité" intrinsèque et douloureuse, le poids des restrictions et de la censure gouvernementale, le désir de partir, etc. Un dimanche de révolution, qui conte les mésaventures d'une poétesse nommée Cleo, double présumée de Wendy Guerra, ne manque pas de péripéties hautes en couleur autour d'une analyse de la situation des intellectuels au pays. Mais que c'est brouillon, sans continuité véritable, avec des changements de ton permanents. Le live fuit constamment entre les mains et, plus grave, ne suscite guère d'empathie vis-à-vis de son personnage principal, lequel, soit dit en passant, a contrairement à nombre de cubains la possibilité de voyager, même si c'est au prix de lourdes tracasseries administratives. Wendy Guerra nous parle d'un pays kafkaïen et paranoïaque que bien d'autres écrivains ont déjà décrit, avec une plume largement plus incisive et pertinente.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Un dimanche de révolution

Un dimanche de révolution déploie une écriture poétique riche d'images qui débordent le réel et approchent le rêve, dans une narration dont la langueur et la sensualité plongent le lecteur dans cet état de suspension entre deux eaux et de confusion où Cleo est confinée.
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Un dimanche de révolution

Suite à la mort de ses parents, Cleo reste de longues heures chez elle, à écrire, à rêver d’ailleurs. Cleo est une poétesse et écrivain connue, dont les œuvres sont éditées dans de nombreux pays, Espagne, Etats-Unis, mais pas chez elle.

A Cuba, Cleo est surveillée à longueur de temps, jusque dans son propre appartement. Un de ses fidèle amis est un segurosos, ces agents de sécurité de l’État qui se mêlent à votre vie pour en rapporter tous les détails. Toute sa vie est contrôlée par un gouvernement omniprésent.

Un jour Gerónimo, un acteur célèbre, entre dans sa vie. Il veut réaliser un film sur le père de Cleo. Elle découvre alors des vérités sur sa famille qu’elle n’avait jamais imaginées. De révélations en surprises, elle nous fait vivre les péripéties d’une cubaine éprise de liberté mais qui est en permanence suivie, épiée, analysée…

J’ai trouvé intéressant de comprendre et même ressentir l’oppression permanente, le doute, les interrogatoires, les fouilles, d’une police à qui tout est permis, d’amis qui ne sont que des indics du gouvernement. J’ai aimé l’écriture et les descriptions, l’ambiance, la vie, et surtout l’analyse de la situation et l’impression malsaine qui s’en dégage. J’ai eu un peu de mal à accrocher jusqu’au bout, me demandant parfois ce qui retient Cleo sur cette ile où elle n’est jamais ni sereine ni libre.


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