Les partenariats, via les opérations Masse Critique, se suivent et ne se ressemblent pas. Si j’apprécie ces évènements, j’avoue avoir eu quelques hésitations devant la dernière, consacrée à la littérature jeunesse et Young adult… Car il faut le dire, j’étais un peu lasse des bouquins dont, finalement, je ne suis pas la cible. Or, quand j’ai lu le résumé de Par le Feu, j’ai eu envie de le lire. Parce qu’un livre jeunesse sur une secte, c’était une véritable prise de risque. Et tu me connais, je suis toujours enthousiaste à l’idée qu’un auteur se mette en danger en abordant une thématique délicate…
Les chapitres, de longueurs inégales, ne sont pas numérotés. Sobrement, ils sont intitulés de deux façons : après ou avant. Avant, c’est à dire quand notre héroïne, Moonbeam, vivait au sein d’une secte. Après, cela signifie après l’assaut des forces de l’ordre, après l’incendie qui a tué une majorité des fidèles. Moonbeam a dix-sept ans et a longtemps eu la foi. Alors qu’au fil des années, et des abus du père John, prophète autoproclamé, les doutes s’immiscent dans l’esprit de la jeune fille, elle sera confrontée à la réalité de l’endoctrinement. Suite à l’assaut, suite aux flammes, elle se retrouve hospitalisée et suivie par un psychiatre qui tentera de l’aider à gérer ses multiples traumatismes.
Will Hill parvient à nous livrer le récit d’une guérison douloureuse qui ne se fait pas sans heurts et sans doute. Moonbeam n’est pas miraculeusement libérée de l’embrigadement qu’elle a connu toute sa vie. Sans cesse lui reviennent les paroles du « prophète », sans cesse elle est partagée entre ce qu’elle a cru des années, sa méfiance envers ceux du Dehors, et sa culpabilité de ne pas avoir pu empêcher la tragédie. C’est intelligent, nuancé et haletant. En même temps qu’elle livre petit à petit son passé au médecin, on découvre qu’elle se débat avec de lourds secrets et que faire confiance reste, pour elle, très compliqué...
J’avais eu peur, avant de me plonger dans Par le Feu, de me trouver face à un roman sensationnaliste, qui joue sur les drames qui ont marqué l’histoire, comme celui de Waco. Pourtant, il n’en est rien... Le récit ne sombre pas dans le pathos tout en réussissant à nous toucher profondément. Sincèrement, l’ouvrage de monsieur Hill permet d’aborder le problème des sectes d’une façon tout à fait pertinente. On s’attache à l’héroïne et l’on parvient à comprendre, en grande partie, de quelle manière on peut tomber dans le piège sectaire. Bref, un très beau roman.
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