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3.96/5 (sur 26 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1955
Biographie :

William Langewiesche est diplômé de l'Université de Stanford en 1977 avec un diplôme en anthropologie.

Auteur et journaliste américain, correspondant international travaillant en Irak depuis 2003 pour Vanity Fair.

Il a couvert le Moyen-Orient et de nombreuses autres régions du monde pour The Alantic.

Source : /www.lekti-ecriture.com
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William Langewiesche - Russia's Nuclear Arsenal (en anglais)


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L'armée a fait un usage excessif de la force non seulement parce que les armes étaient disponibles, mais aussi parce que la haute technologie a habitué les Américains à conduire des guerres en perdant peu d'hommes. Tout particulièrement dans le contexte d'un conflit qui n'a jamais été expliqué de manière adéquate, l'armée américaine ne peut pas se permettre, pour des raisons politiques, de gaspiller la vie des soldats. Il est difficile d'avancer publiquement l'argument selon lequel la prudence des militaires n'est pas une bonne chose. Si l'on raisonne en termes mathématiques cependant, il y a un problème : dans le but de sauver des soldats américains, on sacrifie de nombreuses vies d'Irakiens innocents ; ce faisant, grâce à l'armée de terre en particulier, d'innombrables combattants ennemis rejoignent l'insurrection qui lancera à l'avenir des attaques plus fréquentes contre ces mêmes soldats.
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Le 19 novembre 2005, à Haditha, lors de la troisième mission en Irak de la compagnie K(*), une mine terrestre déposée par des rebelles explosa au passage d'un véhicule de l'armée américaine, tuant un Marine agé de vingt ans. Le massacre des vingt-quatre Irakiens - homme, femmes et enfants - qui s'ensuivit ne fut pas tout à fait une anomalie. Ces actes ont trouvé leur origine dans la conduite même de la guerre.


(*) 3ème bataillon du Ier régiment de Marines, 1ère division du 1er corps expéditionnaire de la marine américaine (IMEF), la compagnie K est aussi connue sous le nom de la compagnie Kilo.
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Pour le dire simplement, des régions entières du globe sont de nouveau subjuguées par l'attrait universel de la bombe atomique, par le pouvoir destructeur qu'un arsenal indépendant confère : franc, direct, massif, inspirant de la terreur et mettant au même niveau les nations.
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Un monde de ce genre, où les différences ont été aplanies par la dissémination d’armes nucléaires, engendre des dangers complexes mais, dans la mesure où ces complexités sont liées à l’effritement des alliances et des garanties qui caractérisaient la Guerre froide, le risque d’une apocalypse s’est peut-être réduit. Le désir d’autosuffisance, qui ne fera que perpétuer la prolifération, est la mesure d’une nouvelle réalité où des guerres nucléaires circonscrites sont possibles, et l’utilisation de quelques engins, d’un effet dévastateur sur le plan local, ne dégénèrera pas nécessairement en une guerre mondiale. Car il s’agit de l’autre face de la prolifération, dont on parle rarement lors des débats publics : la dissémination d’armes nucléaires, même dans des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord, n’est peut-être pas si catastrophique que ce que l’on croit généralement et ne rentre certainement pas dans la catégorie des menaces qui peuvent justifier la suppression des libertés individuelles ou la poursuite de guerres préventives. Qui plus est, l’expérience montre que même les pays les plus pauvres, ou les plus empreints d’idéologie, se plient à la logique habituelle de la dissuasion et hésitent à utiliser leurs armes. En effet, ils ont eux aussi des villes et des infrastructures à protéger, ce qui leur fait craindre une riposte nucléaire. C’est probablement une folie de compter sur la terreur qu’inspire une destruction mutuelle assurée pour conserver l’équilibre actuel, comme certains Pakistanais voudraient le faire croire quand ils avancent l’argument que la guerre avec l’Inde est aujourd’hui moins probable qu’hier. Mais c’est un fait reconnu que les armes nucléaires se sont jusqu’à présent montrées de bien meilleurs outils politiques que militaires. De plus, à aucun moment depuis la dissémination originelle hors des États-Unis, un quelconque dirigeant d’un pays n’a réussi à faire apparaître leur utilisation comme sensée.
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Les hommes répondirent avec le cri de ralliement des Marines, Hou-rah et des Amens.
McConnell dit : « Profitez du repas s’il vous plaît. Vous pouvez lever vos verres à la santé des cuisiniers. Ils ont travaillé dur. Et si vous croisez quelqu’un du magasin Quatre, saluez-le, parce qu’ils ont transporté tout ce que vous voyez ici et ce n’est pas l’endroit le plus tranquille pour convoyer de la nourriture. Je suis content que vous soyez tous ici et, surtout, joyeux Thanksgiving. Allez de l’avant et accomplissez de grandes choses. Hou-rah ! »
Hou-rah. Les Irakiens vivent dans une société basée sur l’honneur, construite autour de liens familiaux étroits. Quand des non-combattants sont tués, cela n’a pas beaucoup d’importance pour les survivants de savoir si les règles des Américains ou si les décisions des tribunaux militaires américains le permettent. Les survivants prennent le chemin de la guerre en retour, ce qui alimente encore un peu plus une spirale de violence sans espoir de solution pacifique. Haditha n’en est qu’un petit exemple. Depuis, trois ans après environ, la haine des forces américaines est devenue si vive dans la ville que les militaires qui enquêtent pour les procès de Pendleton ont abandonné l’idée de se rendre sur place. Cette haine est une haine de sang. C’est le genre de haine pour laquelle les gens sont prêts à mourir, sans autre but que la vengeance. C’est ce qui est immédiatement apparu sur une vidéo qui fut tournée par un voisin irakien après le massacre ; vidéo qui fut ensuite donnée au magazine Time. Le corps des Marines a eu tort de prendre cette vidéo à la légère, d’en parler en termes de fiction et de propagande. Il s’agit d’un authentique artefact irakien. Elle devrait être montrée aux bleus pendant leur préparation. Elle devcrait être montrée aux généraux en charge du commandement. Les images qu’elle montre sont brutes. Des gens se déplacent autour des dépouilles défigurées, elles pleurent, elles sont en deuil et elles jurent vengeance devant Dieu. « C’est mon frère ! Mon frère ! Mon frère ! » Dans une des pièces où les événements ont eu lieu, un garçon au regard dur montre le corps de son père. Ravalant des sanglots de colère, il crie : « Je veux dire que c’est mon père ! Dieu punira les Américains ! Montrez-moi à la caméra ! C’est mon père ! Il venait d’acheter un garage ! Il n’avait pas encore donné tout l’argent au propriétaire et il a été tué ! »
Un autre homme crie : « C’est ça, la démocratie ? »
Bon, oui, mais non, en fait, c’est Haditha. Pour les États-Unis, c’est à cela que ressemble la défaite dans cette guerre.
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Si vous étiez un terroriste désireux de mener à bien une frappe nucléaire, vous ne pourriez pas compter sur l’acquisition d’un engin existant. Ces derniers sont considérés comme des propriétés nationales d’une importance critique, gardés par des troupes d’élite dans des installations militaires fortifiées et il serait extrêmement difficile de s’en approcher ou d’en acheter un.Quelques rapports suggèrent le contraire, tout particulièrement à cause de rumeurs. Certaines concernent l’infiltration de membres du crime organisé au sein des forces armées russes et d’autres, les bombes nucléaires portables ; les « bombes valises » ou « bombes sac à dos » que le KGB aurait développé au cours des années 1970 et 1980 puis égaré lors du marché noir total qui a suivi l’effondrement du bloc soviétique quelques années après. L’existence de « bombes valises » n’a pourtant jamais été prouvée et il n’y a jamais eu de aucun cas avéré, nulle part, de vol d’arme nucléaire de quelque sorte que ce soit. Des vols ont pu néanmoins se produire, en particulier pendant le chaos du milieu des années 1990. Mais les armes nucléaires nécessitent un entretien régulier et s’il en traînait encore sur le marché aujourd’hui, n’importe lequel de ces engins se révèlerait sans doute un pétard mouillé. Inversement, étant donné que ces contraintes temporelles sont bien connues, l’absence même d’attentat nucléaire jusqu’à présent indique que ce qui a été volé n’était pas opérationnel de toute façon. Dans les deux cas, et même si le vendeur était en mesure de fournir un engin en état de marche, les armes atomiques venues de Russie ou d’autres pays développés sont protégées par des verrous électroniques qui mettraient en échec toutes les tentatives de déclencher une explosion. Évidemment, il serait possible de se tourner vers des pays disposant de garde-fous moins rigoureux, mais tous les gouvernements gèrent leur arsenal nucléaire de manière étroite et aucun n’oserait donner l’impression de mener une guerre par procuration. Même les dirigeants militaires du Pakistan, qui ont plusieurs fois fait montre de leur empressement à vendre à l’étranger leur technologie nucléaire militaire, rechigneraient à laisser s’échapper une bombe entière ; ne serait-ce qu’à cause de la certitude qu’on remonterait la filière jusqu’à eux et qu’on leur demanderait des comptes après une explosion. L’Iran et la Corée du Nord sont aujourd’hui à coup sûr bridés par les mêmes préoccupations.
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Nullement gênés par les lois, ou si peu, plus de 40 000 gros navires marchands promènent cette liberté dans le monde entier. Dominant la multitude des navires côtiers et transportant la quasi-totalité des matières premières et des produits finis dont le commerce international forme la base même de nos vies de terriens,, ces monstres d’acier, lents et terriblement efficaces, magnifiques par leur masse et leur fonction, sillonnent les océans. Leurs équipages se recrutent dans la grande armée des pauvres, parmi les millions de marins aux compétences variables, originaires d’Asie du Sud principalement, qui rivalisent entre eux à la baisse sur le marché mondial et se retrouvent tous mélangés, sans aucune considération de langue ou de nationalité. Les marins ne jouissent plus de longs séjours dans des ports exotiques, comme cela se faisait encore récemment. Le plus souvent, ils passent douze mois d’affilée à bord, dans un monde clos de néon et de lino. Ils ne font que de rapides escales pour charger et décharger le bateau et descendent rarement à terre. Ils sont employés par des « agents recruteurs » indépendants du tiers-monde, eux-mêmes rémunérés pour le travail fourni par des sociétés off shore très discrètes qui, à leur tour, travaillent souvent pour des armateurs encore plus insaisissables ; des gens dont les identités se cachent dans les méandres de compagnies si fantomatiques, si libres, qu’elles n’existent que sur le papier ou sur une plaque, peut-être, posée sur une porte, très loin, à l’étranger. Le but de tels arrangements n’est pas de faire une démonstration philosophique sur les limites de la loi, mais de réduire les responsabilités, de maximiser les bénéfices et d’offrir toute liberté dans un monde hautement compétitif. Les bateaux eux-mêmes sont nécessairement l’expression de ce système tel qu’il a évolué : ils sont probablement les entités les plus indépendantes au monde ; beaucoup d’entre eux ne reconnaissent aucune autorité d’aucune sorte, changent fréquemment d’identité et adoptent la nationalité ou le pavillon leur permettant de faire comme il leur plaît.
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L’Euphrate est un fleuve tranquille. Il serpente silencieusement à travers le désert, apportant la vie à la province d’Anbar, flanqué de la végétation qui pousse le long de ses rives, alimentant en eau fermes et palmeraies ainsi qu’une série de bourgades et de villes : Falloujah, Ramadi, Hit, Haditha. Celles-ci font partie des lieux que les affrontements ont rendu célèbres : des communautés conservatrices, autrefois calmes, qui ont mis en échec le pouvoir américain et où la rébellion sunnite continue de s’étendre, en dépit de toutes les définitions réductrices de ce qu’est une victoire militaire.
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L’histoire des pavillons de complaisance a apparemment autant d’origines naturelles qu’artificielles et humaines. Pour les armateurs, elle représentait une profonde libération. En s’ouvrant sur le marché mondial, ils comprirent que, plutôt que de subir, comme tout citoyen ordinaire, l’arbitraire des lois de leur pays d’origine, ils pouvaient choisir celles qui s’appliqueraient à eux. Les avantages en étaient si énormes que même les armateurs les plus conservateurs et les mieux assis, et donc peut-être naturellement les moins enclins à abandonner les limites de l’État-nation, comprirent qu’ils n’avaient pas le choix. Qui plus est, grâce aux frais d’immatriculation, les armateurs pouvaient renflouer des gouvernements et corrompre des fonctionnaires ; les différents pavillons se faisaient concurrence et les conditions étaient toujours plus alléchantes. (…)
Cette mutation a eu pour résultat de placer les océans toujours plus hors de portée du contrôle des gouvernements. Pour les fonctionnaires maritimes et les spécialistes de la sécurité de Londres ou de Washington, ces capitales pétries de traditions et fidèles à la notion de puissance nationale, ces changements se sont révélés une surprise ces dernières années. En public, les officiels parlent encore bravement de l’impact des nouvelles réglementations et des promesses de la technologie, mais en privé, beaucoup d’entre eux reconnaissent que c’est le chaos, non le contrôle, qui a le dessus. Ils ont compris ce que les générations futures pourront voir bien plus clairement : notre monde est un océan et il est sauvage.
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Pas de chance, mais le monde dans lequel nous vivons est comme cela. Les villes sont par ailleurs des cibles faciles. Plus exactement, elles brûlent bien, elles sont denses, elles sont fragiles. Cela vaut pour New York avec tout son béton et son acier de haute qualité, et encore plus pour les nouvelles conurbations asiatiques. Au-delà de cela, il existe des différences significatives dans la dynamique des explosions nucléaires, dépendant largement de la taille de l’explosion et de l’altitude à laquelle elle a lieu.
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