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Critiques de William Styron (188)
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Face aux ténèbres

La depression, le spleen, la morosité...

William Styron auteur du célèbre ouvrage "Le Choix de Sophie"

nous emmène pour une description de la dépression, une véritable maladie,

L'auteur explique à travers ses ressentis, ses émotions, ce qu'il ressent, il prend aussi l'exemple de Albert Camus, et de Romain Gary.

J'ai remarqué que beaucoup d'écrivain, qui sont porté sur l'esprit, la philosophie, qui ont une vive intelligence, vivent une sorte de nuit de l'esprit, nuit de l'âme (un peu comme les mystiques).

Une lecture rapide, mais interessante sur une maladie psychique délétère.

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Face aux ténèbres

Lecture en demi teinte.

J'ai beaucoup accroché avec le style de Monsieur Styron, c'est indéniable. Ses réflexions sont intéressantes, profondes et, pour l'époque à laquelle à été écrite le roman, très en avance sur la vision de la dépression majeure. Malgré tout, il m'a manqué comme un petit quelque chose, un petit supplément d'âme, comme si l'auteur avait tenu à maintenir une certaine distance, une froideur objective et n'avait jamais passé le pas de se livrer pleinement, malgré le sujet qui le touche. Impression étrange donc, d'aller très en profondeur d'un côté mais de rester en surface de l'autre. Peut être le symptomes de cette dépersonnalisation dépressive? Peut-être....je termine le livre en restant en questionnement.
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Face aux ténèbres

Face aux ténèbres n'est pas seulement un livre fort; c'est aussi un beau livre, quoique le sujet en soit grave et perturbant. La dépression est un sujet qui continue à mettre beaucoup de monde mal à l'aise. Ça peut aller jusqu'au tabou.



William Styron rédige ici un récit autobiographique de sa propre lutte face aux ténèbres. Mais il élargit l'angle d'approche en parlant de la dépression en général et des rapports ambigus et malaisés entre la personne en souffrance et les proches. Démunis face à ce problème impalpable, il y a ceux qui le réfutent carrément avec des conseils inutiles et qui agressent un peu plus le blessé : "Bouge-toi un peu plus!", "Tu t'écoutes trop!" et autres. Quand simplement se lever du matin est déjà une bataille remportée de haute lutte contre la maladie et soi-même. Quand tenir un jour de plus est un exploit...



William Styron parle également de quelques personnalités du monde littéraire en prise avec cette maladie qui les a poussés jusqu'au suicide: Romain Gary, son ami, Sylvia Plath, etc.

Lui-même s'est retrouvé à friser le point de non-retour, cette terrifiante zone qu'il nomme "la désespérance au-delà de la désespérance".



Un témoignage âpre, sans fard mais non sans pudeur. L'auteur n'écrit pas pour faire pleurer dans les chaumières ni par ostentation. Il se veut éclairant sur la dépression et son emprise similaire à celle d'une immonde araignée sur sa proie engluée dans la toile. Son récit m'a touchée au cœur. Pour autant il n'est pas déprimant, sa lecture ne m'a pas plus plombé le moral. Juste fait ressentir une infinie compassion pour tous ces êtres en souffrance.

Je sais déjà que ce court texte, je le relirai.
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Face aux ténèbres

Lorsque l'on nous parle de dépression, et surtout lorsque l'on ne l'a pas vécue, et bien ça nous paraît abstrait. Nous avons du mal à nous imaginer ce que peut ressentir une personne dépressive. William Styron m'a permis d'en savoir un peu plus et de comprendre l'angoisse que ce peut être de vivre ça.
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Le choix de Sophie

Le choix de Sophie est un roman qui ne laisse pas indemne, qui bouleverse pour longtemps, le met face à lui-même. C'est comme si l'auteur nous faisait entrer dans un univers dense et terrible, pour mettre le lecteur dans la position des personnages. Il et bouleversant et nécessaire.
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Face aux ténèbres

A la fois littéraire et à la fois scientifique, Styron raconte, explique, analyse sa propre dépression et son chemin vers la guérison. Je l'ai recommandé à un jeune homme en dépression puisque cet ouvrage peut donner aussi du courage à ceux qui en ont besoin.
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Un lit de ténèbres



Dans ce roman, William Styron ne se gêne pas pour plagier Faulkner et pour le titre et pour le contexte.

Le titre : "Lie down in darkness" fait écho au titre du merveilleux roman de Faulkner : "As I lay dying".

Le contexte : un convoi funèbre.

Comme on peut le voir, un emprunt majeur.

Mais les ressemblances s'arrêtent là. Là où Styron se complaît dans le pathos, et l'autopsie d'un suicide, Faulkner met en scène, dans une farce macabre, les différents membres d'une famille de paysans pauvres à travers un monologue intérieur à la fois sombre et drôlissime.

Personnellement j'ai horreur des emprunts et celui-ci est flagrant.
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Le choix de Sophie

Ca devrait être interdit d'utiliser certains sujets douloureux ou qui évoquent des événements insensés de l'histoire. Gui Des Cars a choisi le pathos des romans de gare mais on savait à qui on avait à faire : il était sans prétention.
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Un matin de Virginie



William Styron est certainement plus à son aise dans l'autobiographie ou dans les récits de faits réels (Les confessions de Nat Turner). L'une comme l'autre semblent lui maintenir la tête au-dessus de l'eau contrairement au malheureux Choix de Sophie et non moins malheureux Lit de Ténèbres, dans lesquels il se complaît aux dépends de la véritable inspiration. Les sujets "faciles" ou "accrocheurs" ne lui réussissent pas (à mon avis)
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Le choix de Sophie

Relecture bouleversée et éblouie de ce gros et grand roman américain, marqué par le personnage inoubliable de Sophie.

Roman dense et touffu qui prend le temps de mener plusieurs récits en parallèle et de suivre plusieurs chemins de vie, en particulier les trois personnages centraux qui vont se rencontrer et mêler leurs destins dans une danse à la fois ébouriffante et macabre, entre Eros et Thanatos.



D'abord le jeune narrateur, fraîchement débarqué à Brooklyn de son Sud profond, alourdi du poids d'un héritage esclavagiste et gorgé d'une sève juvénile qu'il se languit de faire jaillir; Nathan ensuite, l'amant magnifique et terrifiant de Sophie pour qui il est à la fois une planche de salut, le miroir de ses peurs et le grand inquisiteur. Sophie enfin, si fragile et si troublante, si tragique et si complexe, à l'image du propos de ce roman qui casse les idées reçues et chamboule les facilités de pensée.



Rien n'est simple en effet chez Sophie, ni évident. Rescapée d'Auschwitz, Sophie n'est pas juive. Polonaise, elle hait sa famille antisémite. Epouse et mère, elle prend un amant. Revenue de l'enfer, elle s'adonne avec Nathan au sexe le plus débridé. Et tant d'autres choses que l'on attend pas de la figure stéréotypée d'une rescapée.



Et Sophie parle, beaucoup, à notre narrateur. Elle raconte, en cercles concentriques de plus en plus hésitants à mesure qu'elle approche du centre, comment elle est arrivée au camp, ce qu'elle a vécu, les remords qui continuent de la ronger comment de l'acide : son histoire familiale, son passé, sa faiblesse, son choix...



Un roman parcouru de mort et de désir, éprouvant mais magnifique!
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Face aux ténèbres

Avec courage, et aussi dans le but de dévoiler une maladie curieusement peu connue, dont il décrit les dangers, la dépression, Wiliam Syron raconte sa descente. Il vient de gagner un prix convoité, pour cela il doit se rendre à Paris, perd le chèque de 25 000 dollars qu’il a gagné, se trompe, s’enferme dans le mutisme et la solitude. La dépression est malheureusement peu connue, parce que les angoisses restent le plus souvent intérieures et ne peuvent se communiquer, tellement elles sont mortifères, que les insomnies peuvent être enrayées par des médicaments, (dont Styron dénonce le danger de certains) et que les suicides post dépression sont rapidement niés par l’entourage dévoré de culpabilité et appelés de préférence « accidents ». La dépression grave est tellement peu connue, nous dit Styron, que même son psychiatre a renâclé à ce qu’il soit hospitalisé. Or, c’est ce milieu terne de l’hôpital qui devient un « sanctuaire où l’esprit est à même de retrouver la paix ». Il décide de se faire hospitaliser après des mois terribles où le suicide lui semble la seule solution pour mettre fin à ses angoisses et une nuit où la nécessité du suicide lui semble évidente, quand il écoute par hasard un passage de la Rapsodie pour contralto de Brahms. Il ne peut renoncer à ce plaisir, se dit-il, qui lui rappelle sa mère le chantant et sort enfin de ce « mortel dilemme » dont il était prisonnier.

Cette « tempête des ténèbres » intérieure, nous rappelle Philippe Sollers sur la 4* de couverture, peut frapper n’importe qui à chaque instant, mais plus particulièrement les artistes et les écrivains, comme Hemingway, Virginia Woolf, Romain Gary, Primo Levi, Van Gogh.

Styron évoque certains de ces suicidés et constate que ce n’est pas à cause d’une perte, d’un malheur ou d’une rupture qu’ils ont décidé de se donner la mort. Car l’homme est en général enclin à survivre, même dans des conditions tragiques comme pour Primo Levi à Auschwitz qui se suicide bien après. Il analyse aussi l’attitude des autres, bien que sa femme Rose soit la compassion même. « Quand on dit « courage » alors que l’on est en sécurité sur le rivage à quelqu’un qui se noie » c’est une insulte mais c’est aussi un essai de convaincre que la vie vaut la peine d’être vécue. Pas de recette pour Styron, qui raconte simplement sa descente difficile dans les ténèbres sans présumer jamais d’une solution ni même d’une explication. Pour lui, ce fut un morceau de musique, pour d’autres ce peuvent être un psychiatre ou des médicaments. Il trouve cependant une possible explication à ce terrain dépressif dans la génétique, car son père lui aussi a été en prise à la sombre forêt de la dépression et sa mère meurt lorsqu’il a treize ans …. Et le déclencheur dans la trahison de son corps qui n’admet plus l’alcool, ce qui pourtant lui donnait du nerf et éloignait en apparence la dépression.

Mythe de Sisyphe, toujours, car la remontée est imprévisible, dit Styron, et c’est un hymne à la mémoire de sa mère.

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Un matin de Virginie

Le talent de William Styron éclate à chaque page de chacun de ces trois récits, tous plus ou moins autobiographiques. Paul, l'avatar de l'auteur à vingt ans, dix ans et enfin treize ans. Le manque de logique de cette suite n'est qu'apparent. Le fil conducteur en est la mort et en suivant ce fil, la progression dramatique devient évidente.

La mort, qu'en tant que soldat appartenant au corps des Marines, le jeune homme de vingt ans sera sans doute amené à infliger à un "de ces foutus japonais, salopards de dingues" selon le colonel, en 1945 au cours de la guerre opposant les Etats-Unis au Japon.

Celle à laquelle le gamin de dix ans est confronté, face à l'ancien esclave revenu à 99 ans mourir sur la terre de ses anciens maîtres, son lieu de naissance.

Enfin, celle qui bouleversera l'adolescent de 13 ans, témoin de l'agonie de sa mère dans d'atroces souffrances et du désespoir de son père.



Je reste éblouie par la puissance évocatrice de son style nerveux, la chaleur de son verbe, la précision et la vigueur de ses descriptions, la capacité qu'il a d'immerger le lecteur dans l'univers qu'il propose, en bref, l'exceptionnel talent de cet homme pétri d'humanisme, haïssant la violence, fustigeant le racisme, soucieux du respect que l'on doit accorder à autrui.



William Styron, que ce soit en cent pages ou en mille pages est sans conteste, un des plus grands écrivains américains.
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Le Choix De Sophie, tome 2

Un roman déjà lu il y a une vingtaine d'années et dont je me délecte à nouveau aujourd'hui.

En 1947, Stingo, natif du Vieux Sud, porteur du passé de cet état esclavagiste, débarque à  New York en vue d'écrire le roman du Siècle.

Enthousiaste,  naïf, pressé de conclure avec une fille, n'importe laquelle, il s'installe à  Brooklin dans une pension de famille, après avoir été viré de son travail de lecteur dans une société d'édition.  Il y rencontre Nathan et Sophie, couple fantasque, charismatique et passionnel.

Nathan, tour à tour charmeur, sombre ou délirant... Sophie, jeune polonaise rescapée d'Auschwitz, qui tente de se reconstruire en portant le lourd poids de la culpabilité des survivants.

Le trio vivra une relation tumultueuse, complexe,  ponctuée de ruptures, de retrouvailles et de tensions en cet bel été new-yorkais.

On navigue entre le point de vue de Stingo, qui a tout à découvrir dans cette Amérique d'après- guerre,  et le récit de Sophie, dont on découvre la vie en Pologne et lors de son internement à Auschwitz. On plonge en apnée dans les horreurs des camps et on s'approche, en cercles concentriques du choix de Sophie. Le retour régulier au présent apporte heureusement des bouffées d'air, comme les moments savoureux où Stingo évoque son acharnement à perdre sa virginité. C'est poignant, habité par la musicalité d'un langage riche, dense, dont je me suis régalée, bercée également par ces morceaux de classiques dont est parsemé le roman, que j'ai écouté pour me mettre au diapason de ma lecture. Un grand roman dramatique, adapté au cinéma avec Meryl Streep pour une Sophie inoubliable.



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Face aux ténèbres

Après avoir lu Le choix de Sophie, roman tellement fort, j’ai voulu connaître d’autres oeuvres de Styron. Le hasard a voulu que je tombe sur Face aux ténèbres à la bibliothèque.

C’est un récit autobiographique, témoignage de la grave dépression dont a souffert l’auteur. Styron parle en toute sincérité et sans tabou de son état, bien loin d’une simple mélancolie, et décrit ses journées de dépressif. L’auteur nous fait toucher du doigt la profonde souffrance des personnes atteinte de dépression sévère avec son lot de très fortes angoisses, de peurs, d’insomnies. Souffrance qui peut conduire à la folie ou au suicide.

Le récit n’est pas qu’autobiographique car Styron parle aussi d’autres personnes dont certaines sont des auteurs connus. Et il nous montre qu’il n’y a pas qu’une forme de dépression, tout comme il n’y a pas qu’une cause, ni une seule façon de s’en sortir. Une partie du roman est consacrée aux traitements dont certains médicaments qui ont un effet contraire et qui peuvent conduire au suicide.

Le livre est bien écrit, se lit vite et il est intéressant car il apporte une vision de « l’intérieur » sur la dépression. Il permettra sans doute une meilleure compréhension des malades pour ceux qui sont confrontés à cette maladie dans leur entourage. Il n’a cependant pas la même puissance que Le choix de Sophie. Mais ces deux livres ne peuvent pas être comparés.
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Le choix de Sophie

Ce roman nous montre une relation amoureuse compliquée et passionnelle tout en parcourant l'histoire de la seconde guerre mondiale ainsi que l'holocauste.
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Le choix de Sophie

Première lecture de cet auteur. J'ai eu quelques difficultés sur les débuts à m'adapter au style très dense de William Styron mais au fil des pages j'ai été séduite par la richesse du récit, cette façon différente d'aborder le sujet des camps de concentration, du racisme et de l'esclavage. Et enfin ce choix et les conséquences terribles qui en découlent... Une lecture assez difficile mais très enrichissante.
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Face aux ténèbres

Une facette de Styron. Un livre "coup de poing"
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La Marche de nuit

TRAGEDIE ANTIQUE



Cela commence mal. Un bataillon de Marines à l'exercice perd plusieurs hommes du fait d'un tir de mortier mal ajusté. La guerre du Pacifique est terminée, celle de Corée débute. Les morts sont des réservistes. L'indifférence à la mort des officiers de carrière contraste avec la violence ressentie par les officiers rappelés. Là se dessine déjà l'affrontement entre Templeton, commandant le bataillon, et Mannix, durement blessé à Okinawa (1945), capitaine rappelé.

Une fois les morceaux ramassés, Templeton, trouvant que certains manquent d'allant, décide d'une marche forcée de nuit de cinquante six kilomètres. Le récit devient halluciné, hallucinant. La démesure (l'hubris) s'installe.La haine pointe son museau. Un affrontement majeur confronte le dogme intangible de l'ordre à la fureur humaine.

Le récit raconte cette tragédie. Culvert, ex-civil, lieutenant dans l'histoire, commente, tel un chef de choeur, cette course inéluctable vers une sorte d'abîme.

L'écriture brule les pages. La description d'une nature foncièrement hostile se ressent quasi-physiquement. Le contraste entre la "caste" des guerriers et celle des "civils" s'expose simplement dans toutes ses oppositions. L'appartenance au Corps, sorte de transcendance qui modèle la façon de vivre, se réimpose à travers les conclusion des deux derniers chapitres. Mannix et Culvert redeviennent ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être : des Marines. Les épreuves extrêmes ne se "supportent" qu'à travers ce cadre.

J'avais lu "Le choix de Sophie", "La proie des flammes" et ce récit. La relecture réactive l'opinion que je m'étais faite. W. Styron écrit de façon extraordinaire ; son talent est immense ; son oeuvre est à lire.
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Le choix de Sophie

Jamais je n’avais passé trois mois sur le début d’un livre. Maintenant c’est fait. J’ai commencé et abandonné ce roman plusieurs fois à cause d’un début très long et rébarbatif. J’ai même failli abandonner définitivement. Les débuts du narrateur Stingo dans le monde de l’édition sont plutôt barbants. Mais qu’il aurait été dommage d’abandonner. J’ai vécu ces trois dernières semaines presque en apnée avec Stingo, Sophie et Nathan.

Quelques décennies après les événements, Stingo relate sa rencontre avec Sophie et Nathan à Brooklyn et les moments extraordinaires qu’ils ont passés ensemble en 1947, alors qu’il avait 22 ans. Ces moments sont entrecoupés du récit que Sophie lui a fait de son internement et des horreurs qu’elle a vues et subies à Auschwitz-Birkenau.

Petit à petit, nous entrevoyons l’indicible. Il n’est pas possible de raconter d’emblée l’innommable alors Sophie arrange la réalité mais corrige son histoire régulièrement pour arriver à l’impensable mais bien réel, ce choix qu’elle a dû faire. La construction du roman est remarquable. L’auteur nous promène constamment et très habilement dans le temps sur quelques heures, jours, mois ou années. Tout ceci pour nous amener à ce choix.

Heureusement, il n’y a pas que la guerre et Auschwitz. Il y a des moments plus légers notamment quand Stingo nous raconte ses débuts dans la sexualité avec beaucoup d’autodérision. Il nous fait part aussi de son parcours d’écriture car pendant ces événements, il écrit son premier roman. Et la musique est très présente, la bouée de sauvetage de Sophie tout au long de sa vie.

William Styron a mis une grande part de lui-même dans Le choix de Sophie. Le jeune Styron, c’est lui : naissance dans le sud, mère décédée quand il était jeune, grands-parents propriétaires d’esclaves, engagement dans les Marines et début chez le même éditeur. Et il fait plusieurs fois référence à Nat Turner, un esclave, dont il a publié les mémoires imaginaires dans Les confessions de Nat Turner.

L’esclavage est très présent dans le Choix de Sophie et il est mis en parallèle avec le nazisme. Stingo porte lui aussi une culpabilité, différente bien sûr de celle de Sophie. Une culpabilité en rapport avec ce qui s’est passé dans le sud et qui a touché de près sa famille. Et il y aura la culpabilité finale.

Tout est brillant dans ce roman : l'analyse psychologique des personnages, l’écriture, la construction du roman, la reconstitution des camps avec le personnage de Rudolph Hoss qui a réellement commandé le camp d’Auschwitz-Birkenau, l’évocation de la folie des hommes, de celle d’un homme en particulier aussi.

Et tout nous ramène à cette question : comment vivre avec la culpabilité et le désespoir ?

Alors oui c’est un roman difficile à lire à cause de son sujet et de sa longueur et on pourrait penser qu’il serait bon qu’il ait quelques centaines de pages en moins. Qu’on pourrait largement diminuer la quantité de détails et digressions. Mais aurait-il la même puissance ? Un roman très fort donc. Je suis sortie de mon apnée mais ce roman m’accompagne encore alors que j’en ai lu trois autres depuis.



« La question : A Auschwitz, dis-moi où était Dieu ? 

La réponse : Où était l’homme ? »
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Le choix de Sophie

Un très beau livre qui nous montre la difficulté de vivre après avoir subi l'holocauste.
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