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Critiques de Yanick Lahens (145)
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Bain de lune

Le roman s’ouvre sur une jeune femme rejetée sur une plage par l’océan, après un ouragan de trois jours, quelque part sur une île. Elle est découverte bléssée par un autochtone visiblement bouleversé.

La narratrice tente de recouvrer la mémoire des événements.

Originaire d’Anse Bleu, modeste village d’Haïti, elle remonte le fil du passé sur plusieurs générations afin de restituer l’histoire de sa famille, celle de sa naissance, jusqu’à son naufrage sur cette grève étrangère.

Au moment même où les Américains bombardent les villes et villages de l’île, Bonal Lafleur, paysan pauvre, se voit contraint de céder ses propriétés à un riche et puissant Don de la région, Anastase Mesidor.

Le fils du noble espagnol, Tertulien Mesidor, âgé de 55 ans, rencontre la petite fille de Bonal, Olmène Dorival, âgée de 16 ans, au marché : il la désire immédiatement.

Une lignée est appelée à naître de cette union.



Sous un soleil de plomb, au son des chants créoles vaudous, la terre battue des chemins collant à la peau, la destinée de la famille Dorival épouse celle d’Haïti au grès des soubresauts de la grande et de la petite histoire.

L’intrigue m’a hypnotisée dans un jeu subtil et enivrant de senteurs et de goûts.

Le suspense est soutenu par une alternance de temps, entre conte et lamentations.

Un vrai bijou.

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Bain de lune

La terre natale reste toujours accrochée aux souliers des écrivains. Cela semble un cliché mais n'est-ce pas encore plus vrai pour un pays parmi les plus déshérités du monde : Haïti, lequel possède une tradition littéraire très riche (Laferrière, Trouillot, Danticat, ...) y compris dans l'exil ? Yanick Lahens est une voix singulière que l'on avait appréciée dans le très beau Guillaume et Nathalie. Bain de lune est plus ambitieux encore et se déroule sur une trentaine d'années (jusqu'à la fin des années 80), dans un petit village "Anse bleue" à travers le destin de deux familles, l'une nantie, l'autre pas, et que les événements climatiques (sécheresses, ouragans) et politiques (dictatures, soulèvements) n'épargnent pas. Bain de lune est un roman fulgurant, capricieux et poétique qui demande un grand effort pour ne pas se perdre dans les méandres de ses intrigues et le foisonnement de ses personnages (l'arbre généalogique placé à la fin du livre est une bonne idée). Comme l'écrit Yanick Lahens : "Dans toute cette histoire, il faudra tenir compte du vent, du sel, de l'eau, et pas seulement des hommes et des femmes." Et si "Vivre et souffrir sont une même chose", Bain de lune est un nouvel hommage à cette capacité des haïtiens à ne jamais se résoudre au malheur et à se battre pour que s'améliore leur sort misérable.
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Bain de lune

Dans la tradition haïtienne du roman paysan, marquée par le classique de Jacques Roumain Gouverneurs de la rosée et plus récemment par La Belle Amour humaineoù Lyonel Trouillot faisait entendre les voix du village d'Anse-à-Foleur, ce Bain de lune de Yanick Lahens s'impose par sa grande beauté lucide.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Bain de lune

Le vaudou et la misère en héritage.

Lorsque le corps martyrisé d’une jeune fille s’échoue sur une plage d’Haïti après 3 jours de tempête, sa voix s’élève pour raconter l’histoire de ses ancêtres sur cette terre déshéritée et sacrifiée.

Quatre générations de Lafleur, des paysans très pauvres, se succèdent dans ce roman, quatre générations qui courbent l’échine, invoquent les dieux vaudous et parfois, s’opposent aux puissants Mesidor qui, à l’instar des Duvalier père et fils, pillent et racquettent les cinq cantons alentour.

Les Lafleur, pourtant, finiront par mêler leur destin à celui des Mesidor lorsqu’un coup de foudre réunira le terrible Tertulien et Olmène, une jeune fille d’à peine 16 ans.

Rythmée par les incantations vaudoues, le créole aux accents savoureux et une poésie âpre et violente, cette histoire rappelle qu’en HaÏti, "vivre et souffrir sont une même chose" mais c’est une tragédie universelle que nous conte l’auteure, celle d’un peuple oublié, martyrisé et spolié par des gouvernants iniques, une terre malmenée par les hommes et les éléments…

Magnifique plaidoyer pour un pays soumis aux hommes de mauvaise volonté, hymne aux paysans humbles et imprégnés de leurs croyances ancestrales, Bain de Lune est une histoire implacable et universelle magnifiquement racontée.

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Bain de lune

Une écriture flamboyante sert ce livre. Tout y est, le vaudou, le clairin coule à flots, l’honneur et la haine, la rage et la soumission règnent à Anse Bleue, petit village haïtien perdu dans sa pauvreté. Les Lafleur vivent ici depuis des générations. François Duvalier et ses tontons macoutes, puis le Président Aristide, alias le Prophète mettent le pays à feu et à sang, La violence, la haine sont bien présentes et séparent les familles en pro ou anti. Le clan Lafleur n’y échappe pas.

Tous les ingrédients sont présents pour en faire un livre fort, brûlant comme je les aime, mais, oui il y a un mais : je suis restée à l’entrée du village, je n’ai jamais pu entrer dans ce livre. Pourtant j’ai aimé l’écriture imagée, poétique, réaliste de Yanick Lahens. Alors pourquoi suis-je restée sur le quai ? Pourquoi ai-je eu tant de mal à le lire, le posant, le reprenant ?


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Bain de lune

Comme pour beaucoup d'écrivains d'origine haïtienne , on sent d'emblée chez Yanick Lahens un amour profondément ancré pour son pays avec une écriture poétique bercée par les croyances ancestrales et le lien intense avec la nature et ses éléments.



Eléments déchainés puisque c'est ainsi que commence ce roman avec le corps d'une jeune femme rejeté sur la plage par une tempête , cette femme noyée et mutilée nous fait entendre son chant désespéré qui revient régulièrement dans le roman comme le ressac des vagues sur le sable jusqu'à l'explication finale.



Histoire de deux familles sur trois générations à Anse bleue petit village côtier bien éloigné de la capitale et de sa vie plus dissolue et moderne .



Les Lafleur, famille pauvre de pécheurs et de paysans et les Messidor devenus riches propriétaires terriens: les familles s'affrontent et s'entremêlent au gré des passions parfois violentes mais subissent les mêmes bouleversements politiques de l'Ile et , s'ils sont parfois partie prenante, ils sont de toute façon manipulés et forcément les victimes désignées.



Magnifique mais tragique tableau de la vie dans ce pays attachant, rythmé par les rites vaudous.
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Bain de lune

A Anse Bleue vivent les lignés Lafleur et Mésidor. A travers elles, Yannick Lahens nous brosse l'histoire d'Haïti. Les deux familles se croisent et se mélangent malgré leurs différences. Les Lafleur sont des paysans pauvres tandis que les Mésidor possèdent richesses et puissance. Au fils des pages nous croisons Olmène, Diendonné ou Cétoute. C'est d’ailleurs le cri d'agonie de cette dernière qui ouvre le roman et le rythme ensuite régulièrement.

L'écriture est extrêmement imagée et teintée d'expressions créoles. Le dépaysement est complet et immédiat.

Nous découvrons un pays en proie à la misère, la violence et la corruption. L'autrice nous raconte l'absence d'espoir pour la jeunesse, la souffrance des femmes mais aussi les coutumes ancestrales. On sent planer l'ombre des Duvalier sur le cours des vies des personnages. Même à Anse bleu, petit village reculé, la dictature se fait sentir.

Le premiers chapitres sont ardus, il faut un peu de temps et de persévérance pour que l'immersion prenne. Les intrigues se mêlent, les personnages se croisent sans qu'on ne comprenne bien le but. Puis, au fils des chapitres, on se sent comme envouté par le style et par cette histoire si mystérieuse. L'énonciation à la première personne du pluriel donne de l'ampleur au récit et nous place parmi les spectateurs des vies racontées.

J'ai découvert grâce à ce roman l'histoire complexe et douloureuse d’Haïti. L'autrice la suggère plus qu'elle ne la raconte. Elle s’intéresse aux petites gens non aux dirigeants et nous raconte comment les troubles politiques affectent le quotidien de chacun.

C’est un roman pas forcement facile d'accès mais très riche et poétique qui me donne envie de découvrir la littérature haïtienne.
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Bain de lune

C'est une première pour moi de découvrir un livre audio conté par l'auteure elle-même. Pour Bain de lune, prix Femina 2014, j'ai donc écouté le livre lu par Yanick Lahens.

Elle est haïtienne et garde un accent couleur locale mais très compréhensible.

Son accent et ses intonations donnent beaucoup d'authenticité au récit, aux expressions, aux descriptions.

Le roman commence par la découverte d'une jeune fille abandonnée sur la plage, elle a été violée. C'est un chapitre douloureux.

Très vite, le livre reprend vie et c'est toute une histoire qui va se dérouler sur plusieurs générations et qui inclut la dictature des Duvalier.

En toile de fond, on vit l'opposition entre deux familles, les Lafleur et les Mesidor, les derniers ayant racheté les terres des Lafleur qui sont devenus pauvres.

Olmène Dorival seize ans, va tomber amoureuse de Tertulien Mesidor, un homme de plus de cinquante ans avec l'espoir de vivre une vie moins pauvre. Amour, intérêt ?

Les mots résonnent comme une musique, la présence de l'âme des morts imprègne vraiment l'ambiance de Haïti.

J'aurais aimé avoir le livre pour voir sa construction et lire en même temps. J'avais besoin d'un support visuel.



Je remercie l'opération Masse Critique et les éditions Thélème pour cette belle découverte.
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Bain de lune

Ce roman de Yanick Lahens, a les pieds solidement ancrés dans la terre de Haïti, mais aussi dans la mer, le sel et le vent. A travers 4 générations de paysans, la famille Lafleur, elle nous livre son quotidien et son histoire.



Le narrateur , c'est « nous », la famille. Ce clan indéfectible est pris entre une nature souvent hostile, les superstitions et croyances vaudou, le christianisme qu'elles adaptent à leur manière, et un pouvoir politique omniprésent et corrompu. Les uns restent humblement fidèles à leur terre et leurs racines, d'autres se laissent capter par le miroitement de l'exil, d'autres encore servent un pouvoir qui leur assure un mode de subsistance et une image rassurante de puissance. Les dieux envoient à tour de rôle petits bonheurs et grands malheurs, décident des récoltes, déchaînent les éléments .



Ce récit d'un réalisme redoutable ressemble pourtant à un conte fabuleux, par ses péripéties multiples, ses générations successives, cette fatalité qui n'est jamais en repos. Mais surtout grâce au souffle magnifique de la prose de Yanick Lahens, d'une poétique enchanteresse. On est comme ensorcelé par cette histoire de souffrance et de lutte, comme nous envoûtaient enfant les récits légendaires.



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Bain de lune

Un superbe conte d'une lucidité impitoyable sur Haïti, cette terre qui unit beautés naturelles, précieuses traditions et mémoires de la traite des esclaves et du vaudou aux pires comportements humains et violences impitoyables de la nature.

Un livre qui donne envie de découvrir les autres oeuvres de Yanick Lahens.

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Bain de lune

Un roman dense et envoûtant à travers cette belle langue créole et qui fait la part belle aux choses belles et parfois difficiles de la vraie vie...
Lien : https://www.livre-mois.fr/li..
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Bain de lune

Les critiques étaient très bonnes, prix Femina 2014... je ne connaissais pas cet auteur et donc j’ai tenté chez Emmaus... 250 pages à double voix... comment dire? J’ai eu du mal à entrer dans ce livre, j’en suis totalement restée à l’extérieur, je ne suis pas certaine d’avoir tout saisi... touffu, très touffu, un arbre généalogique à la fin du livre auquel je suis revenue ainsi qu’un glossaire... l’écriture est très belle, précise, juste, mélodieuse avec des accents poétiques mais n’a pas suffi à me faire apprécier cet ouvrage dont je me suis demandé si je n’allais pas le lâcher durant la moitié... mais tout de même je voulais savoir... quoi? À découvrir.,.
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Bain de lune

Ce livre nous plonge dans l’histoire d’Haïti. A travers quatre générations et un style admirable.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Dans la maison du père

Yanick Lahens, écrivaine haïtienne, nous parle d'un langage que son héroïne embrassera, corps et âme, pour apprendre, pour vivre son identité et toute sa liberté : la danse. Danser pour survivre, pour ne pas laisser la mort gagner la partie.

« l'indicible ce « en de-çà de l'écrit ». Ainsi naîtra de cette bi langue, neuvième conscience des mots : l'ainsité, le tout de la Parole, son universalité. » comme l'écrit Patrick Chamoiseau.

Le mot, le geste, la main, le pied, la danse comme une bouche plantaire.

La castration identitaire et culturelle d'un peuple est dévastateur.

Haiti, la perle des Antilles, qui devint en 1804 la première République indépendante de population majoritairement noire, occupée de 1915 à 1934 par les Usa, dans les mains des Duvalier , dictateurs de père en fils, de 1957 à 1986. Haïti est fracturée. Fracturée dans son sol, fracturée dans sa mémoire. Pourquoi Haïti a-t-elle mis tant de temps à prendre entièrement conscience d'elle même ?

Plus de 80 % des haïtiens ont des origines africaines, descendants d'esclaves, majoritairement originaires du Bénin.

75 % de la population haÎtienne vit en dessous du seuil de pauvreté. Une « élite » politique, économique, marchande a totalement coupé les liens avec ses racines. Penser blanc, vivre blanc, étudier blanc, porter blanc, chanter blanc, voilà les fantômes culturels d'Haïti. Voilà les stigmates d'un colonialisme esclavagiste non expurgé.

Alice est haïtienne, enfant de la bourgeoisie de Port au Prince. Éduquée, cultivée. Mais ordre est communément admis de ne pas se mélanger, de ne pas se confondre avec le peuple haïtien, avec la culture des ancêtres. Deux Haïti se côtoie, l'une riche, l'autre pauvre. L'une de parquet et de pelouse entretenue l'autre des arrières cours et de la terre battue. Haïti la catholique, Haïti la vaudouiste.

Facture sociale profonde et injuste qui n'a de cesse de rejeter une identité commune. La parole commune. Cette lave qui sans cesse remonte dans les âmes, provoque transes et souvent torrents de colère et qui ressurgit.

Le traumatisme n'a pas été exprimé, expulsé. Le refus de soi, la haine même de ses propres origines, le retournement de la violence à l'intérieur d'un groupe afin d'expulser une souffrance qui ne peut se faire entendre, à travers ses romans, Toni Morrison a su nous le faire comprendre .

Alors comment aujourd'hui réduire toutes les fractures d'Haïti ?

Il est temps pour Haïti de se regrouper, de sortir du groupe des vaincus.

De ne plus parler d'exil, mais de retour.

Les intellectuels haïtiens sont et seront ceux qui n'ayant jamais perdu la parole, permettront à Haïti de retrouver sa mémoire à travers son langage. Langage de terre, d'odeurs, de verbe, d'algues, de plage, d'océan, de poussière, de larmes, de chair, d'esprit, d'ancêtres, de couleurs, de musicalité, d'oralité, de poésie. Cette « oraliture » dont nous parle Chamoiseau. La multitude de ses langages que contient son corps. Cette langue commune dans laquelle la beauté offre « consolance » à la blessure.

« "entre les mots et le moi

un mince fil les sépare

un mince fil de salive

reliant pont de parole

au moteur d'une barque

pour mieux prendre le large » ecrit le poète James Noël.

Yanick Lahens nous parle du peuple haïtien, de son merveilleux multiculturalisme, elle nous écrit d'un retour dans la maison du père.

Très belle écriture que celle de Yanick Lahens.



Astrid Shriqui Garain







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Dans la maison du père

Tu ne trouves pas qu'il fait chaud subitement. Je me sens moite, la chemise collante et trempée de sueur. le soleil tarde à se coucher. Il n'est pas encore fatigué de sa folle journée à danser au-dessus des vagues. Je ne compte plus le nombre de verre de rhum, ni même de rondelles d'ananas. Je ne sais plus trop où j'en suis, ces effluves d'hibiscus et de bougainvilliers m'enivrent, j'ai la tête qui tourne. Tourne, tourne, tourne comme la danse de cette petite fille, la bien-nommée Alice Bienaimé.



Tu ne connais pas Alice ? Alors, laisses-moi te conter son histoire.



Cela remonte aux années quarante, sur une île qui aurait pu être paradisiaque, Haïti. De famille bourgeoise, Alice a été élevée par un père bien trop strict et une mère bien trop aimante. Elle se confiera donc plus à son oncle et aussi à Man-Bo, la servante couleur noire charbon. L'un lui apportera le sentiment d'être libre, l'autre la bienveillance.



En fait, je connais très mal l'histoire d'Haïti, son passé ainsi que son présent. Que sais-je de cette île ? Elle est entourée d'eau, une mer bleue azure que j'imagine. Des alizées parfumés de vanille bourbon, la nostalgie des bougainvilliers et les verres de Rhum de sa voisine, Cuba. D'ailleurs, tu n'imagines pas lire ce roman sans en goûter un verre. Là fut mon erreur, je n'avais à disposition que du rhum martiniquais. Je ne reviendrai pas sur le contexte économique, du genre achetons français, si le rhum cubain est bon, je ne m'interdirai pas un embargo. Mais bon je m'éloigne à la rame du sujet. Je redescends sur la plage – de sable fin où les alizées font voler les cheveux des belles haïtiennes – pour revoir Alice faire virevolter sa belle robe fleurie. Quand la nostalgie t'étreint, tu te sens heureux. Non ? Alice continue à danser car à Haïti, la danse est synonyme de lutte des classes.



Je ne suis pas certain d'avoir tout compris dans la danse, son importance et ses racines africaines. Je sais que cela lui procure un sentiment de liberté. Je perçois que danse et vaudou entraînent une même transe. Sans la danse, Alice aurait eu l'impression d'être retenue en cage, une cage dorée sous les cocotiers. Je ne suis pas sur non plus de comprendre les changements politiques de cette île. Un aveu de faiblesse de ma part. le roman débute avec la fin de l'occupation américaine et se termine avant la prise de pouvoir de François Duvalier (alias « Papa Doc »). Par contre, tout au long de ce roman, j'ai senti la poésie de son auteure, Yanick Lahens, au même titre que les effluves de ylang-ylang venues flirter avec mes narines et mettre mes sens en émoi. Je reviendrai sur cette île, à Port-au-Prince, voir les papillons danser et boire du jus de goyave. Je reviendrai sur la terre et les racines de Toussaint Louverture...



http://www.youtube.com/watch?v=jaNhEqNIAwk
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Dans la maison du père

Court mais d'une intensité rare, dans la maison du père nous dresse un tableau de l'enfance et de l'adolescence d'Alice, jeune haïtienne bien élevée dont les parents tentent de réprimer les pulsions et sensations, la sensualité et les souvenirs immémorables de l'Afrique lointaine.

C'est avec avidité que l'on se plonge dans les rues grouillantes de la capitale haïtienne, tentant de suivre la jeune femme qui poursuit elle-même les amis de son oncle et de ses idéaux, et qui ne peut résister aux tambours vaudous et à la danse interdite qu'ils appellent.

C'est difficilement que l'on referme ce roman aux poétiques et sensuelles effluves, et que l'on s'efforce de ne pas s'envoler pour les Caraïbes tenter de retrouver cette langueur et ces sensations si merveilleusement terrestres et musicales.
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Dans la maison du père

Roman d'apprentissage dans les années 40 à Haïti

Alice Bienaimé, est issue d'une grande famille bourgeoise d'Haïti.

La danse , la chaleur du pays, la violence des hommes voilà ces trois éléments constituent l'ambiance, le climat de ce roman à l'image du pays. Alice reçoit une éducation de jeune fille de bonne famille. Elle apprend, elle fait connaissance de la culture populaire par sa bonne et son oncle. Elle suit péripéties des journées chaudes révolutionnaires de 1945-46. La danse sa pratique tient de la lutte de classe en Haïti. Un très beau livre, une histoire forte servit par une écriture très fluide, très agréable à lire, elle glisse, un grand plaisir ! à découvrir la littérature haïtienne est très attachante, c'est une littérature a ne pas ignorer cela serait tellement dommage !
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Dans la maison du père

Un roman d'apprentissage de bonne facture ! Mais également des images de Haiti dans les années 40. Un pays en devenir où les noirs ne sont plus tous pauvres, où certains d’entre eux ont honte de la couleur de leur peau. Un pays où la danse, les pratiques ésotériques, la chaleur du climat, l’âpreté des hommes sont les ferments de la vie de tout un peuple. Une enfant, Alice, découvre tout cela ainsi que les joies de l’éducation bourgeoise (à la française). Elle prend conscience que son pays et sa culture sont occultés par des références (des valeurs) européennes. Et les journées de la révolution de 1945-46 sont décrites avec sobriété… Enfin, ce petit livre pose la question de la place de la femme dans cette société. Et comment résister ??? Je suis plutôt conquis par cette écriture rythmée, riche en images, qui me donne envie de découvrir d’autres auteurs des Antilles…
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Dans la maison du père

Mouais mouais voilà quoi.

Je ne sais pas trop quoi retenir de cette lecture que je trouve assez oubliable (c'est un livre que j'ai du lire pour un cours encore une fois). On suit l'histoire d'une fille qui veut danser alors que son père ne veut pas, avec en fond l'indépendance d'Haïti. Je lai terminé en une soirée, c'est plutôt agréable à lire. Mais je n'ai rien retenu de plus de la part de ce bouquin, malheureusement.



A vous de voir si vous voulez jeter un coup d'œil.
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Dans la maison du père

En 1942, Alice, fille de bonne famille africaine vivant en Haïti, se débat pour se livrer en cachette aux danses primitives vaudous strictement interdites par Toussaint Laverdure depuis le 4 Nivôse, de l'an VIII de la République, ces danses qu'elle ressent au plus plus profond d'elle, non sans un sens exacerbé de la transgression... Belle aventure d'une jeune femme ayant très tôt le goût de la liberté.
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