L’Odyssée de Pi est un film que j’ai adoré, c’est donc avec curiosité que j’ai ouvert L’histoire de Pi, le roman de Yann Martel dont le long métrage s’est inspiré. Dans la préface du livre, on apprend que le réalisateur Ang Lee a porté cette histoire à l’écran après être tombé amoureux de ce roman.
Eh bien, tout au long de ma lecture, je me suis dit qu’il lui avait rendu un bel hommage tant son film est fidèle au livre. Ang Lee a su apporter une grande force visuelle à ce roman tout en respectant l’histoire et les thèmes de Yann Martel de bout en bout.
La première partie du livre évoque l’enfance de Pi au zoo de Pondichéry, où il coule des jours tranquilles avec ses parents et son frère. J’ai apprécié cette Inde colorée et chatoyante, ainsi que les anecdotes sur le monde animal. J’ai moins accroché à certaines réflexions sur la religion, intéressantes et bien intégrées à l’ensemble, mais parfois un peu longues à mon goût. Rien de rédhibitoire cela dit.
La deuxième partie du roman est plus dure et plus intense : elle relate le naufrage et la survie en mer de Pi en compagnie du tigre. Et là, malgré le thème, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. On vit chaque instant avec Pi, ses moments d’espoir et d’accablement, ses angoisses, ses petites et grandes victoires. La langue est claire, vive et poétique. Elle donne une « voix » attachante au personnage, que j’ai trouvé assez semblable au Pi du film, d’ailleurs. La touche d’humour et de fantaisie du caractère de Pi est la bienvenue, elle apporte de la légèreté à cette histoire parfois cruelle et difficile.
La foi, la tolérance, la survie, l’espoir, le dépassement de soi, l’animalité en l’homme … Loin d’être un simple récit d’aventure, L’histoire de Pi aborde une multitude de thématiques et se lit comme une fable philosophique. Il ne faut d’ailleurs par y chercher trop de réalisme car ce récit tangue entre factuel (les détails de la survie en mer par exemple) et imaginaire (ce que Ang Lee a si bien réussi à retranscrire avec de magnifiques images poétiques).
Enfin, j’ai aimé la chute qui offre une double lecture et laisse entendre que la vérité n’est pas forcément dans les faits, mais plutôt dans le sens qu'on leur donne.
Une lecture qui vaut le coup, donc !
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