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Critiques de Yuhki Kamatani (225)
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Éclat(s) d'âme, tome 1

Choisi sur un étal flanqué d’un grand panneau « coup de cœur du libraire », Eclat(s) d’âme est l’un des tous premiers manga dans lequel je me lance.

J’avoue avoir été perturbée, l’ordre des cases ne m’étant pas du tout intuitif malgré les encouragements de mon entourage. Mon conditionnement naturel me voyait fréquemment reprendre le sens de lecture habituel, ce qui me mettait quelque peu en perdition dans la compréhension du sujet…

Passé cet écueil, j’ai découvert un univers qui m’a beaucoup plu : le dessin, le propos – l’acceptation de sa différence, une atmosphère avec une pointe d’inexpliqué… Une entrée en matière réussie dans cet univers où tout me reste à découvrir.

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Nos c(h)oeurs évanescents, tome 1

C'est tout en douceur et dans une profonde poésie que nous entraîne « Nos c(h)oeurs évanescents » dont la principale thématique est le chant.

Yukata Aoi, 12 ans, fait sa rentrée dans un nouveau collège. Ce jeune garçon sensible, passionné par le chant, possède une voix de soprano absolument fabuleuse et est très vite remarqué par les membres de la chorale du collège. Sa voix d'ange va causer quelques comportements différents, entre jalousie et admiration.



Ce qui m'a tout d'abord attirée dans ce seinen, c'est le titre, très joli, puis la couverture aux couleurs douces. L'histoire en elle-même reste empreinte de cette poésie et est un bijou de sensibilité. L'intrigue principale de ce premier tome est l'arrivée de Yukata, personnage attachant par sa fragilité, et son intégration dans un groupe qui se connaît déjà bien. Avec la mise en scène de ce groupe d'adolescents passionnés par le chant, on découvre d'une part la place essentielle de cet art dans leur vie – notamment dans celle de Yukata, essentielle, et l'explication de son hypersensibilité - mais aussi des thématiques en lien avec cette période charnière de l'existence : amitié, jalousie, questionnement sur soi… Un personnage secondaire qui se dévoile surtout à la fin du récit laisse présager une future rivalité…



A suivre...

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Éclat(s) d'âme, tome 2

Si le premier tome m'avait laissée perplexe, je dois dire que celui-ci est bien plus travaillé. Ici, le lecteur est confronté à ses propres préjugés grâce aux personnages qui se cherchent et peinent à se définir. Les personnages de l'association attirent l'attention sur le fait qu'un individu est bien complexe et qu'une étiquette bien calibrée, bien pensée, ne saurait définir pleinement la complexité du parcours de chacun.

En montrant des personnages aussi jeunes, le mangaka traite du rejet de soi, du déni et du sentiment de solitude et d'incompréhension qu'éprouvebt ces personnages et leur maladresse dans la gestion de ces attirances qui sont différentes de celles de la «majorité». Des thèmes qu'on aurait pu avoir en dehors du contexte LGBT... ce qui montre bien que ces ados sont comme les autres ados (hétéros).



Beaucoup de motifs graphiques accompagnent le cheminement de pensée des personnages, leur présence et leur répétition donne un récit très poétique.



Que ce soit pour le traitement graphique, thématique ou pour la fin qui laisse entrevoir une suite intéressante, je pense que je vais dévorer les deux autres tomes dès que j'en aurai l'occasion !
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Éclat(s) d'âme, tome 3

Un troisième tome où l'attention du lecteur est attirée principalement sur le travail dans l'association et à l'école de Tasuku. Dans les deux cas l'adolescent doit travailler avec ce garçon qui le fait tellement craquer mais affiche un violent mépris pour les trans et homosexuels.

Le défi de Tasuku oscillera entre tout garder pour lui ou aller à l'affrontement pour se faire respecter.

L'attitude des hétérosexuels est également un enjeu important : trop de bienveillance qui en devient insultante à force de vouloir faire d'eux des êtres à part ou le rejet comme s'ils étaient anormaux : quelle attitude est la plus blessante ?



Un tome assez intéressant, la fin l'est plus particulièrement. Je me demande ce qu'il en sera de la conclusion de cette série.

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Éclat(s) d'âme, tome 1

La vie de Tasuku bascule deux jours avant les vacances d'été, lorsque son téléphone est volé, exposant au grand jour les trubles qui l'assaillent. Son sentiment de sécurité, et sa fragilité volent en éclat à mesure que les insultes et regards dégoutés de ses camarades pleuvent sur lui.

Pour éviter de perdre totalement pieds, il se dirige alors vers un groupe de parole (assez étrange).



Les thématiques abordées sont tout à fait louables : harcèlement et homosexualité au lycée (entre autre). Les graphismes traduisent le trouble et le déséquilibre de l'adolescent qui doit faire face à lui-même et à ses camarades dans une société où la normalité est la règle ultime et la "déviance" socialement réprimée par l'exclusion du groupe.

Bon, c'est bien d'en parler et c'est plutôt joli à regarder, mais il me manque quelque chose pour accrocher pleinement à ce récit. Peut-être à cause de ce fameux groupe de parole encore très flou dans ce tome. J'attends de voir la suite pour me faire une idée plus précise...
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Nos c(h)oeurs évanescents, tome 1

Aoi est un enfant qui a l'apparence d'un élève de primaire alors qu'il est plus âgé. Sa grande sensibilité et sa passion pour les sons pourrait finir de le stigmatiser.



Pourtant, après son déménagement, il s'intègre facilement et rapidement dans sa nouvelle école à partir de la chorale qu'il investit dès le premier jour.



Il va découvrir une nouvelle famille. Si certains vont toutefois essayer de le mettre de côté, sa voix en or, sa gentillesse et son absence de porosité face à la méchanceté sont ses principaux atouts.



Son amitié avec Tomo, qui est tout son contraire, apporte aussi un regard positif sur chacun d'eux. Leur personnalité, leurs différences ne sont à aucun moment une gêne dans leur relation.



Les jeunes gens sont dessinés avec toutes leurs émotions et chacun semble respecter l'autre dans son intégrité.



J'ai aussi aimé que le personnage principal soit masculin et émotif tout en dépassant le cliché du jeune enfant pleurnicheur. Enfin un être masculin sensible qui n'est pas tourné au ridicule !



La musique, qui sert de fil à l'histoire, accompagne avec bonheur ce manga feel good alors même qu'aucun problème n'est contourné comme la difficulté de recruter des garçons pour chanter.



Une série originale et positive qui se termine en huit tomes. J'ai hâte de savoir comment le héros devra gérer les mutations de la voix à l'adolescence.



À lire !
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Éclat(s) d'âme, tome 1

Oh comme cet(te) auteur – qui se définit sans genre – a du talent ! Elle/Il arrive à mettre en lumière la délicate et/ou douloureuse question du coming out et de l’acceptation de ses différences. Bref une belle leçon de vie !



C’est extrêmement bien fait car pendant une centaine de pages, on assiste à une introspection du personnage principal Tasuku. Une introspection illustrée par des dessins profonds laissant apparaître songes et malaises – d’où le titre, cette fragmentation de l’âme -.



Ce qui peut paraître un peu déroutant durant les dix premières pages, c’est le côté un peu « brouillon » de ce manga, mais justement c’est ce que ressent Tasuku, il est perdu, rejeté et acculé.



On ne peut que se sentir touché par le message qui se cache dans ces pages, un bel appel à la tolérance, à l’acceptation de l’autre même lorsqu’il ne nous ressemble pas, à une lutte quotidienne contre l’homophobie et la discrimination. C’est une ode à la liberté, une ode à l’amour, qui ne s’adresse pas qu’à la communauté LGBT. Car rappelons-le, il n’y a pas de perfection, pas de moule parfait et personne ne devrait avoir à se cacher et encore moins cacher ses différences



Bref une excellente lecture, un excellent moment : je vous conseille fortement de lire ce petit bijou !
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Éclat(s) d'âme, tome 1

Tasuku est confronté à des rumeurs sur sa sexualité. Pour ce jeune homme, c'est le drame. Il a l'impression que sa vie est finie. Jusqu'à sa rencontre avec une jeune femme étrange qui l'entraîne dans son salon de discussion.



Engagé et paradoxalement énigmatique, ce premier tome nous parle de coming out. Tasuku va devoir accepter ses sentiments pour pouvoir apaiser son âme tourmentée.



L'homosexualité masculine comme féminine est abordée avec finesse et sensibilité. L'auteur met le doigt sur le malaise des sociétés à accepter les amours anticonformistes.



J'ai beaucoup aimé l'aspect sociologique de ce manga. Par contre, je n'ai pas bien compris tout le mystère qui plane autour de "l'hôte" - qui soit dit en passant saute de plusieurs étages sans aucun soucis. Est-ce que l'auteur veut donner un côté fantastique à son oeuvre ? Le mystère reste entier.
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Éclat(s) d'âme, tome 1

Après Le Mari de mon Frère qui m'avait déjà énormément émue, me voici tenant entre mes mains le délicat Éclat(s) d'âme des éditions Akata.

Tout a déjà été dit alors je serai brève : si le sujet vous touche ou vous intéresse, n'hésitez pas et jetez-vous sur ce manga sensible et réaliste dans le traitement du propos. Contrairement au Mari de mon Frère qui peut, à mon avis, toucher un public plus large et pas forcément intéressé par les questions LGBT, Éclat(s) d'âme nous plonge de façon frontale dans les angoisses d'un adolescent "outé" par ses camarades. Le ton est sérieux mais sait se faire léger ou du moins positif pour montrer à Tasuku (et aux lecteurs qui en doutaient) que malgré les difficultés, les personnes LGBT peuvent être heureuses et ont autant le droit que les autres de mener une vie normale. Le trait fin renforce l'authenticité de ce récit dont il me tarde de lire la suite.
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Éclat(s) d'âme, tome 4

Un joli final pour cette série très poétique qui s'achève sur des signes de renouveau, heureux ou non, mais à l'image de la vie tout simplement.



Une jolie petite série qui parle d'homosexualité, de différence, de rejet de tout ce qui ne s'inscrit pas dans une norme. Mais en réalité c'est bien plus que ça, comme son titre l'indique, un individu ne peut être réduit à son orientation sexuelle, c'est un ensemble bien plus complexe qu'on devrait s'abstenir de juger.



Cette fin tout en finesse et émouvante amène le lecteur à bien plus d'humilité et à considérer la vie comme un cycle.
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Éclat(s) d'âme, tome 4

Voilà, c'est le quatrième et dernier tome. Comme on peut le voir grâce à cette couverture, il y a du mariage dans l'air...! Et celui-ci aura lieu dans la salle rénovée par les membres du Congrès des chats, selon l'idée de Tasuku.



En parallèle de l'union de Haru et Saki, il y a M. Tchaïko qui vit des instants difficiles. J'ai aimé en apprendre plus sur ce personnage et j'ai trouvé son histoire très touchante. Et puis, nous en savons un peu plus sur l'hôte... qui reste malgré tout une personne mystérieuse.



Et puis la relation entre Tasuku et Tsubaki connaît une fin, mais pas un point final. L'auteur·rice nous laisse imaginer ce qu'il va pouvoir se passer entre ses deux protagonistes.



C'est probablement le tome que j'ai le plus aimé depuis le début, notamment parce que Yuhki Kamatani nous montre, une fois de plus, que le monde des personnes LGBTQI+ n'était pas fait que de paillettes et de bonheur, mais qu'il y avait aussi des problèmes, qui pouvaient être liés à l'homophobie ou la transphobie de notre société, notamment.



Mais pour autant, nous avons pas une histoire dramatique qui se termine dans la mort et les larmes. Ce n'est pas que du drame, ce sont des choses de la vie, que l'auteur·rice raconte d'une manière belle et poétique.



Ce dernier tome est celui que j'ai préféré pour tous ces aspects. C'était un excellent moment de lecture et une très bonne série, que je quitte avec des regrets mais du baume au coeur.
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Ludwig van Beethoven, le parcours d'un génie

Depuis que j'ai découvert cette collection chez Kurokawa, chaque essaie est une réussite grâce à la fraîcheur et la vivacité de la narration qui permet de vraiment entrer de plein pied dans la vie du personnage choisi et Beethoven ne déroge pas à la règle.



Ces petits ouvrages très bien fichus se composent d'une couverture à rabat, ce que j'adore et préfère à la jaquette ici, de pages d'introduction en couleur synonymes de documentaire mais très ludique dans le ton, d'une histoire vivante assez longue, et à nouveau de nouvelles pages de documentaires composées avec un certain humour. L'ensemble est donc très agréable à lire et assez vivifiant !



Contrairement à la collection du même acabit de Nobi Nobi, les textes choisis chez Kurokawa sont plus longs et permettent une meilleure appréhension du personnage et de l'oeuvre de sa vie, ainsi qu'un plus grand attachement. Le dessin est moins enfantin également. Le public a donc beau être sensiblement le même, je le conseillerais à des adolescents un poil plus âgés.



Ici, nous allons à la rencontre de Beethoven et que j'ai beaucoup aimé la richesse du texte. Les auteurs prennent le temps, longuement, de parler de son enfance, sa relation avec son père, avec la musique. On découvre ce célèbre musicien, non pas comme un enfant prodige mais comme un enfant travailleur, et ce dès le plus jeune âge. On nous décrit aussi le "star system" de l'époque et comment déjà les parents utilisaient leurs enfants à leur profit. Mais c'est plus le rapport de Beethoven à la musique qui m'a intéressée et qu'heureusement on suit tout au long de sa vie.



En début le manga par sa dernière grande oeuvre, on est un peu parti à reculons en connaissant pas fin. Qu'importe, c'était plaisant de découvrir la cour de Vienne à ses côtés, de l'y voir évoluer, de le voir faire la rencontre d'autres grands musiciens au cours de ses périples, des musiciens collègues, professeurs ou inspirateurs. On ressent bien toute la passion de l'homme pour cet art, tout ce qu'il lui apporte et tout ce qu'il lui rend. J'ai adoré m'amuser à écouter les morceaux cités à chaque période de sa vie.



Les auteurs évoquent aussi bien sa vie d'artiste que sa vie d'homme, sa vie professionnelle que sa vie familiale et amoureuse, tout est passé au crible. Ils évoquent même avec justesse et rapidité le contexte historique de l'époque avec la Révolution française qui couve et éclate. C'est judicieusement écrit et placé. On comprend bien l'influence de tous ces éléments sur les créations du compositeur. Il m'a peut-être juste manqué de ressentir la puissance de sa musique dans les pages.



Dernier point et pas des moindres, j'ai vraiment apprécié le ton léger et presque blagueur des annexes documentaires. Sous prétexte de jouer avec nous, ils accrochent le lecteur et lui fournissent pourtant des informations sérieuses. C'est bien plus agréable que celles frontales qu'on trouve habituellement et ça fait tout dans un objet de ce genre pour le public concerné.



Nouvel essai réussi pour moi et la collection "KuroSavoir" qui décidément propose des textes bien choisis, un accompagnement séduisant et de qualité et une narration épanouissante. J'ai aimé, ici, y découvrir la figure du compositeur qu'était Beethoven et lire que ce n'était pas un génie mais quelqu'un qui travaillait beaucoup. C'est une valeur qui me parle et un parcours de vie clairement énoncé, riche en aventures et composition, qui mérite qu'on s'y attarde.
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Nos c(h)oeurs évanescents, tome 6

La série douce et différente m'avait charmée pour son histoire d'adolescents autour de la musique. L'auteure cherche ainsi à développer sur des personnages secondaires comme Machiya et Mito pour nous préparer à revoir Yuta et Popo, un peu plus tard. L'adolescence est une période charnière, on se cherche, tente de se comprendre et de se trouver parmi les cases créées par la société. Mito est une jeune fille qui semble clairement se chercher car se sent bien plus garçon. La thématique est évoquée mais peu développée, c'est bizarre comme sensation de lecture, j'espère que l'auteure fera avancer cet aspect dans les prochains tomes même si ce sont des événements anecdotiques par rapport au coeur de l'histoire et même si peu en lien avec le personnage principal.
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Hiraeth, la fin du voyage, tome 1

Avec ce manga, j'ai enfin l'occasion de découvrir Yuhki Kamatani. Après des débuts remarqués avec son shônen Nabari, prépublié de 2004 à 2010, iel poursuit sa carrière avec des seinen plus intimistes décrivant le quotidien d'adolescents ne rentrant pas dans les normes de la société, comme Nos c(h)oeurs évanescents ou Éclat(s) d'âme (qui me tentent également beaucoup d'ailleurs…). Intrigué par le pitch atypique de cette nouvelle série, publiée au Japon en 2020, par sa thématique singulière et son graphisme soigné, je me suis lancé dans la lecture de ce premier tome, et je ne suis pas du tout déçu, bien au contraire !



Dévastée par la mort de sa meilleure amie, Mika, une lycéenne, tente de mettre fin à ses jours en se jetant sur la route. Mais alors qu'un camion roulant à vive allure allait la percuter, elle est sauvée par un homme immortel, nommé Hibino. Il accompagne un dieu à l'apparence juvénile jusqu'à sa dernière demeure : Yomi, le légendaire pays des morts. Dans l'espoir d'y retrouver son amie dans l'au-delà, Mika décide de se joindre à leur périple…



Dans ce premier tome, on va faire connaissance avec trois personnages singuliers : difficile de parler de cette série sans les avoir présentés !

Mika, l'héroïne, dont le visage rayonnant s'affiche en pleine page de la somptueuse illustration de couverture, est une jeune fille d'apparence enjouée, mais qui cache au fond d'elle une profonde tristesse due à la perte soudaine de son amie, sans lui laisser la possibilité de lui dire adieu, ou tout simplement tout ce qu'elle aurait voulu lui dire de son vivant. Pour cette personne qui est « plus importante que la vie elle-même », elle n'hésite pas à tout laisser derrière elle afin d'entreprendre ce voyage à travers le pays, jusqu'à la localisation supposée de l'entrée souterraine du pays de Yomi.

Son sauveur, Hibino, est un homme détenant, pour une raison mystérieuse, le don de l'immortalité. Si son passé demeure inconnu, il y a quelques indices disséminés dans le tome qui indiquent qu'il était déjà en vie à l'époque d'Edo… Après des siècles d'errance, il est fatigué de son existence, et a décidé de se rendre au pays de Yomi pour y mettre un terme. En chemin, il espère trouver son « âme-soeur », mais ne recherche pas autre chose que des relations amoureuses de courte durée avec les hommes qu'il croise, pour s'épargner ainsi qu'à son partenaire des souffrances inutiles liées à son immortalité. Autant dire que sa quête s'annonce complexe… En tout cas, il ne manque pas de charme et il le sait, avec son style de yakuza rétro et sa moto équipée d'un side-car !

Le dernier membre de ce trio atypique n'est autre qu'une divinité d'une région du Nord du Japon. Il ne porte pas de nom, et a choisi l'apparence d'un beau jeune homme aux cheveux clairs pour apparaître aux yeux des mortels. Sentant sa fin approcher, c'est lui-même qui a décidé de se rendre à Yomi seul, avant d'être rejoint par Hibino puis par Mika. Détaché des considérations humaines, il profite de ce voyage pour rendre un dernier hommage à certains de ses amis dans différents sanctuaires, mais surtout pour observer les humains, notamment lorsqu'ils arrivent aux portes de la mort. Il apprécie également de découvrir les petits plaisirs de la vie moderne, comme les sucreries des konbini, ou encore le smartphone.



Le voyage de ce petit groupe va logiquement prendre la forme d'un road-trip, jalonné de plusieurs étapes comme autant de rencontres : une formule qui fonctionne à merveille ici. En effet, en dehors de l'objectif du voyage, il n'y a pas vraiment d'intrigue à proprement parler. On est plus sur de la tranche de vie, dans laquelle les personnages vont chacun apprendre à se connaître au fil des jours, en même temps que le lecteur découvrira des éléments de leur passé ou de leur personnalité. Il s'agit ici d'un véritable récit initiatique, dont les rencontres vont enrichir les personnages et leur perception de la vie, ou de la mort surtout, qui est le thème central de la série. Après des chapitres introductifs, une bonne partie du tome est ainsi consacrée à la rencontre avec une vieille dame tenant depuis toujours une auberge dans la région de Hakone. J'ai trouvé que les scènes avec cette gentille grand-mère étaient particulièrement touchantes, justes et empreintes de beaucoup de pudeur et de nostalgie, avec une réflexion pertinente sur le poids considérable que pèsent les souvenirs de proches après leur départ auprès de ceux qui restent… Au cours de ce voyage, on découvre également avec les personnages différents endroits du Japon, leurs traditions et leurs spécialités : bien que le but de ce périple soit le pays des morts, la joie est toujours présente, et j'ai trouvé que l'équilibre entre drame et humour était ici plutôt bien dosé, pour mieux servir le propos du récit.



D'un point de vue graphique, c'est une grande réussite. Outre la couverture que je trouve vraiment sublime, les planches et le découpage sont un régal pour les yeux ! Les ambiances sont très travaillées, avec une foule de détails au niveau des décors ultra-réalistes, qui figurent souvent des lieux touristiques réels, ou encore des tenues ou des cheveux des personnages. À mon sens, le mangaka a beaucoup de talent, et iel le déploie ici tantôt avec énergie dans des scènes très dynamiques ou bien avec grâce dans des moments plus intimistes et empreints d'émotion. L'utilisation d'éléments végétaux, comme des fleurs ou des feuilles, pour habiller la majorité des planches en lien avec les souvenirs de Mika ou ses pensées, est une très belle idée ! Il doit sans doute y avoir un symbolisme important derrière cela, qui m'échappe pour le moment : peut-être sera-t-il plus clair dans les tomes suivants ?



J'ai donc eu un gros coup de coeur pour le premier tome de cette série qui en comptera trois au total. Je suis vraiment ravi d'avoir découvert l'univers de Yuhki Kamatani avec cette oeuvre qui allie beauté graphique à un récit plein d'émotions, avec une touche de surnaturel. le périple de Mika et ses compagnons s'achèvera-t-il comme prévu jusqu'au pays de Yomi, ou bien trouveront-ils, grâce aux moments qu'ils partageront et aux rencontres qu'ils feront, de nouvelles raisons de poursuivre leur existence ? Je suis impatient de le savoir !
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Nos c(h)oeurs évanescents, tome 7

Nos c(h)oeurs évanescents continue de me séduire par son graphisme onirique et ses histoires d'adolescents en proie aux changements dus à leur âge, une époque charnière pas facile à passer.



A un tome de la fin, cependant, le propos de l'autrice a beau être clair, son histoire ne l'est pas forcément de bout en bout, elle. Il se dégage quelque chose d'assez brouillon dans les chapitres contant les moments suivant leur défaite au concours de chorale auquel ils ont participé. Un peu comme l'esprit en ébullition de nos collégiens qui cherchent encore leur marque, les chapitres peinent à trouver une ligne claire et nous perdent dans les circonvolutions des interrogations de chacun. C'est perturbant mais intéressant comme fusion entre la forme d'une histoire et ce qu'elle cherche à raconter.



Ainsi, j'ai beaucoup aimé voir les personnages se chercher, que ce soit Machiya qui se sent responsable de la défaite de sa chorale et cherche une nouvelle voie où le chant n'occuperait pas tout, car elle se sent dépassée après y avoir consacré tout son temps ; ou Aoi dont la voix est en train de muer et qui ne souhaite peut-être pas reproduire ce qu'il a vu son frère vivre à son époque ; ou celui-ci justement qui est une ode à la fluidité, prônant de vivre comme on l'entend car il a trop souffert des attentes des autres, c'est ainsi un très beau modèle pour Mito qui se cherche dans son genre justement. Yuhki Kamatani parvient ainsi à travers une simple histoire de chorale à toucher beaucoup de choses l'air de rien, des troubles émotionnels et physiques de l'adolescence, aux questionnements encore plus intime sur son genre et sa sexualité, en passant par l'éternelle question de ce qu'on voudrait faire plus tard. C'est excellent.



Les personnages qu'elle a su imaginer ont donc tous quelque chose de charmant en eux qui touchent profondément le lecteur par les interrogations internes mais également par les relations qu'ils ont établi entre eux. Ainsi, Aoi qui était un peu le feu follet solitaire du groupe, se retrouve bien mieux intégré et ça l'a aidé à grandir et à accepter de ne pas rester un éternel Peter Pan, mais il n'y a pas que lui. Ça fait plaisir de voir la cohésion de ce groupe, l'amitié qui les relie et même les sentiments que leur professeur a désormais développé pour eux, lui, qui se fichait comme d'une guigne de la chorale.



Après, contrairement à sa précédente série chez Akata : Eclat(s) d'âme, je ne peux m'empêcher de trouver celle-ci plus brouillonne et moins impactante. L'autrice en fait trop sur l'expression des drames adolescents. Cela manque donc de fraîcheur et de simplicité. Je sais donc que le titre me marquera moins profondément, mais je retiendrais une belle fable sur l'adolescence desservie par des dessins virevoltants magiques, qui ont vraiment été travaillés exprès pour cette oeuvre, comme le démontre le chapitre bonus que nous en avant en fin de tome, qui est une sorte de premier jet, et qui est bien plus plat de ce côté-là, car les dessins et leur découpage surtout sont on ne peut plus classique et bien loin de la virtuosité de la saga actuelle.



Nos c(h)oeurs évanescents avance donc tranquillement vers sa conclusion avec un héros qui s'est fait un beau groupe d'amis avec les complications que cela implique du fait d'entrer en relation avec d'autres, mais au moins il n'est plus l'éternel Peter Pan des débuts et c'est beau à voir combien la musique leur a apporté à tous !
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Éclat(s) d'âme, tome 4

Ce quatrième tome est le dernier, il est le plus émouvant aussi, ne serait-ce que parce qu'il ne prétend pas apporter des réponses toutes faites aux interrogations des personnages, à leurs questionnements - ou aux attaques dont ils sont victimes. Oui, l'homophobie est là, et bien là, les préjugés aussi, tant il est simple, tentant, de réduire une personne à son orientation sexuelle, alors qu'elle est bien plus que cela. La couverture annonce d'ors et déjà un des événements importants de ce tome : le mariage d'Haru et de Saki, couple que nous suivons depuis le premier tome. Si elles étaient sûres de leurs sentiments, pour l'une, faire son coming-out était pour elle un défi qu'elle n'était pas encore prête à relever. Alors l'a-t-elle fait ?

Ce dernier tome sera aussi l'occasion de revoir des personnages que l'on avait perdu de vue, comme Misora, ou d'en savoir plus sur un des personnages emblématiques de la série M. Tchaïko. Bien que je n'en ai pas beaucoup parlé, il est sans doute temps d'écrire que cette série est aussi très réussie d'un point de vue graphique. Les émotions des personnages sont parfaitement visibles, leur bouleversement intérieur, leurs brouillements, leur coup d'éclat aussi. La retenue n'est pas absente, et les émotions peuvent aussi être montrées avec beaucoup de pudeur - je pense à nouveau à M. Tchaïko.

Après ces quatre tomes, l'historie, leurs histoires ne sont pas terminés, parce que chacun poursuivra son parcours, sachant qu'il pourra compter sur les autres. J'ai été heureuse de découvrir cette série qui a traité avec délicatesse un sujet sensible.
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Éclat(s) d'âme, tome 4

Je craignais autant que j'étais impatiente de lire ce dernier tome, mais l'autrice a su déjouer tous les pièges pour livrer un final plein d'émotions et très juste où la question du genre et de la sexualité est abordée avec beaucoup de finesse. J'ai rarement vu une oeuvre (papier ou autre) essayer d'être aussi juste sur un sujet aussi complexe. L'autrice l'aborde avec une ouverture d'esprit incroyable, montrant combien notre envie de faire rentrer les gens dans des cases, n'importe lesquelles, peut être source de bien des souffrances mêmes les plus inattendue. Elle propose donc une autre voie, celle de l'absence d'étiquette sauf pour ceux qui le désirent afin que chacun trouve le bonheur et c'est libératoire ! Ce n'est pas facile, le cheminement est long et compliqué, parfois cela n'a pas de fin mais le résultat si on l'obtient en vaut la chandelle.



Dans ce dernier tome, on découvre ainsi le parcours de vie de ce cher Tchaïko/Iriya qui nous montre un nouveau pan des relations possibles. C'est une jolie histoire comme on en raconte souvent sur les couples homosexuels avec une première rencontre, une perte, une autre vie menée ensuite avant des retrouvailles qui viennent tout bouleverser. C'est simple, c'est classique et pourtant tellement parlant et réaliste. C'est ce qui touche le plus chez ce vieil, cette simplicité qui fait écho en nous parce que ça pourrait nous arriver. Son histoire est triste est pourtant tellement pleine de douceur et de chaleur. J'ai été très émue par ce personnage.



Grâce à lui, on en apprend enfin plus sur notre hôte, ce qui permet enfin de mieux le/la cerner ce qui n'est pas chose aisée mais c'est très enrichissant. Ce dernier tome permet enfin de répondre à bien des questions et mêmes si les réponses ne satisferont peut-être pas les adeptes de la réponses directes, moi j'ai beaucoup aimé les horizons que ça m'ouvrait. C'est surtout le cas avec la relation Tasuku-Toya qui a été très touchante ici. Je n'en attendais plus grand-chose je l'avoue, malgré la déclaration du premier et pourtant l'évolution est très belle, toute douce, toute tranquille mais superbe. Ils apprennent à se connaître, à se faire confiance, à s'ouvrir l'un à l'autre. Tasuku fait preuve d'un grand courage pour affronter ses sentiments et se présenter aux autres tel qu'il est, il a bien changé. Ça lui donne une toute autre aura qu'au début qui sera je l'espère source de bonheur pour lui dans le futur.



Le futur est justement l'un des thèmes clés aussi de ce tome, à travers celui qui est en train de se dessiner pour Haru et Saki, les deux jeunes femmes que l'on suit depuis le début et qui voit ici se concrétiser de la plus belle des façons leur projet de mariage. J'ai été très touchée par leur parcours, ce tome étant celui de tous les bouleversements pour elles. Elles se projettent enfin dans l'avenir, ce qui leur permet d'en faire part aux autres, même si ce fut de façon un peu forcée, mais au moins leurs sentiments sont compris et acceptés, et on a un très beau moment avec les parents de Saki qui m'a émue.



Eclat(s) aura donc été jusqu'au bout une lecture très émouvante pour moi. Ce titre fourmille d'émotions, parfois celles-ci sont exprimées de la plus violente des façons, nous explosant littéralement au visage, mais c'est pour mieux montrer leur puissance et leur importance. L'autrice aura su développer avec une justesse et une bienveillance infinie un sujet complexe à traiter. Elle nous aura embarquer dans son univers doux et familier où les personnages sont devenus pour nous aussi des amis. On a fait un bout de chemin avec eux et il est temps de leur dire au revoir. Cela ne se fait pas sans tristesse mais c'est avec le sourire qu'on se quitte, le sourire de ceux satisfaits enfin de leur vie.
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Hiraeth, la fin du voyage, tome 1

Chaque sortie d'un titre de Yuhki Kamatani chez Akata est en train de devenir un petit événement pour moi, cette autrice ayant "le truc" pour me faire craquer, que ce soit avec l'émouvant Eclat(s) d'âme ou le beau et poétique Nos c(h)oeurs évanescents. Premier titre sans parenthèses de l'autrice, Hiraeth m'a fait vivre une expérience où justement je ne veux rien mettre entre parenthèses.



Depuis ses débuts, je trouve que l'autrice a vraiment son univers, son style graphique, sa narration et ses thèmes et ici, tout y est. On a sa patte graphique poétique virevoltante qui émeut indéniablement. On a sa narration éclatée qui nous emporte dans un voyage intime décoiffant et touchant. On a ses thèmes poignants et un brin sombres qui viennent nous bousculer. Je suis fan.



Nos c(h)oeurs évanescents, son précédent titre, avait eu un démarrage un peu timide à mon goût et m'avait souvent laissé sur ma faim avec un sentiment d'improvisation. Hiraeth, lui, m'a embarquée dès les premières pages avec ses tonalités étranges où se mélangent folklore divin japonais et angoisse poignante face à la perte d'un être cher. Ce fut saisissant.



J'aime les thèmes sombres et intimes. J'ai été servie ici avec Mika, notre héroïne, qui ne supportant pas la disparition de sa meilleure amie souhaite se suicider pour la rejoindre, mais elle est sauvée in-extremis par un dieu passant par là. Celui-ci en accompagne un autre, sur le point de mourir, qui entreprend son dernier voyage. Voyant dans ce duo un chemin à emprunter pour peut-être se rapprocher de celle qu'elle recherche, Mika décide de les suivre dans leurs drôle de voyage.Ainsi né un surprenant trio !



Il y a du Akie Irie et du John Tarachine dans cette aventure, cela m'a frappée direct ! En effet, Yuhki Kamatani emprunte le côté loufoque et désinvolte de la première, pour l'étrange trio qu'elle met en scène, en particulier Hibino qui a le look typique de l'un de ses héros, mais également le côté plus intime et âpre du second qu'on avait découvert dans Goodnight I Love you et qui devrait prochainement revenir chez nous. Cela sort de l'ordinaire mais j'ai aimé ce mélange. J'ai été totalement emportée par la détresse poignante de l'héroïne dans sa difficulté, son impossibilité même à faire son deuil. J'ai trouvé émouvant qu'elle en repousser les limites de l'entendable dans sa tentative de suicide et encore plus dans ce voyage qu'elle entreprend avec des inconnus qui viennent bouleverser son monde.



Tout est fait pour que cette étrangeté nous semble naturelle. le folklore de nos divinités nous est conté par le menu et parfaitement intégré dans l'époque actuelle où vit Mika, donnant un côté très spirituel au titre, très bouddhique. Tout est alors occasion de rencontre, de croisements de monde pour mieux nous conter cette difficulté de chacun face au thème de la mort que ce soit pour appréhender la sienne ou celle des autres, l'accepter ou sombre. Nous sommes les spectateurs muets et consentants de ce drame auquel on ne peut qu'assister et c'est poignant. Pour autant, l'autrice ne tombe pas dans le mélo. Elle tient un superbe équilibre entre humour, réflexion pertinente sur ce sujet douloureux, spiritualité et humour. C'est un très bel exercice !



En plus, elle met cela en scène avec maestria, nous offrant encore des compositions d'une poésie rare grâce à ces métaphores virevoltantes qu'elle maîtrise parfaitement désormais. J'ai particulièrement aimé la symbolique des liserons, plante qui semble sans cesse s'agripper à notre héroïne passionnée d'athlétisme, la clouant au sol et l'empêtrant dans ses sentiments, elle qui ne parvient pas à gérer son deuil. C'est une image forte. Elle excelle aussi avec tout ce qui touche à la spiritualité japonaise, nous offrant des images de temples et divinités sublimes, totalement dépaysantes pour nous, et comportant une grande douceur. C'est sublime et très onirique ! Les motifs du parapluie et de la volute de fumée qui reviennent régulièrement emportent le lecteur, lui aussi soufflé avec eux. Que de magie entre ces doigts ! Et pourtant quand il s'agit d'exprimer une émotion aussi terre à terre que la peine et la souffrance, elle est là aussi pour ravager notre coeur, offrant des pages particulièrement impactantes ! J'ai été très touchée.



Alors que j'avais peut-être une petite pointe de scepticisme en commençant cette lecture, sachant qu'elle allait être belle mais craignant qu'elle soit encore en-dessous d'Eclat(s) d'âme, chef d'oeuvre de l'autrice, je me retrouve avec un début fort prometteur. le mélange de folklore, de fantastique, de spiritualité et de sentiments très humains qui parcourent ce titre, entre émotion et humour, fut totalement ravageur. L'autrice a su proposer une oeuvre me rappelant de très belles références, le tout dans ce trait si singulier qui lui est propre dont la poésie âpre et intime m'émeut à chaque fois. C'est une très belle réussite qui frôle le coup de coeur !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Éclat(s) d'âme, tome 3

Comme le montre la couverture du tome 3, l'intrigue de ce tome est centrée sur Tasuku et Tsubaki. Ce dernier a découvert que Tasuku, élève dans le même lycée que lui, s'impliquait dans le comité des chats, qui s'occupe de la rénovation de plusieurs bâtiments en ville. Point commun, dit-on, des membres du comité : ils seraient tous gays. Tasuku serait-il gay, lui aussi ? Ne pas répondre à Tsubaki, surtout pas, et plus que jamais, Tasuku pense que le silence est d'or, surtout face à la violence verbale que Tsubaki manifeste envers la communauté LGBT. Ce qui est plus intéressant, pourtant, c'est de montrer aux lecteurs que la bienveillance n'est pas forcément... si bienveillante que cela. Il est facile de se positionner face à quelqu'un qui se montre agressif, haineux, insultant. Il l'est moins face à quelqu'un qui pense se montrer bienveillant, comme cette jeune femme, mère de famille, qui surgit du passé d'Utsumi et ne cesse de le renvoyer à ce passé, ce passé où il était genrée au féminin, où il portait un prénom féminin - qu'il ne porte plus, puisqu'il est un homme - où il était une joueuse de volley. Oui, "elle" était grande, musclée, et son amie s'autorise ainsi à dire qu'il était déjà ... masculin. Je me suis demandée si elle se croyait vraiment bienveillante ou si elle jouait un jeu, appuyant là où elle pouvait faire mal sans avoir l'air d'y toucher - et sans que l'on puisse lui reprocher quoi que ce soit. Pire : c'est même elle qui reprochait à Utsumi de ne pas s'engager assez pour les personnes "comme elle". Parmi tous les personnages du manga qui se questionnent, Utsumi est justement celui qui a répondu à son questionnement, qui sait qui il est, ce qu'il veut faire, et ce qu'il ne veut pas faire. Et ce qu'il sait faire, c'est remettre l'autre à sa place, calmement.

Tasuku agira et réagira aussi, face à Tsubaki, osant dire ce qu'il pense. Avec quelles conséquences pour le tome 4 ?
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Éclat(s) d'âme, tome 2

J'ai découvert et lu le tome 1 pendant le confinement. J'ai poursuivi aujourd'hui avec la lecture des tomes 2 à 4 emprunté à la bibliothèque.

Ce tome 2 nous montre toujours le questionnement du personnage principal, Tasuku. Doit-il dire au garçon dont il est amoureux qu'il l'aime ? Doit-il faire son coming-out auprès de sa famille, de ses amis ? Pour lui, le silence est d'or, il n'y voit que des avantages. Puis, il a au moins un lieu où il n'a pas besoin de se cacher, où il n'a pas besoin de parler non plus, c'est le salon du discussion. Dans ce lieu, ce n'est pas tant qu'il découvre des choses, c'est qu'il prend conscience de certaines choses. Coller des étiquettes sur les gens, c'est tentant, alors qu'un être humain ne rentre pas nécessairement dans les jolies cases que la société a crée. Il montre aussi que la bienveillance, la tolérance qui sont présentés comme des qualités n'en sont pas forcément; Comment dire à quelqu'un "je t'accepte tel que tu es" quand l'autre, justement, ne sait pas qui il est ? C'est le cas du personnage de Misora, qui est au centre de ce tome 2. Lui qui a parlé crument à Tasuku à la fin du premier tome aime porter des vêtements féminins, des perruques, se maquiller. Il n'est encore qu'un pré-adolescent et appréhende l'avenir, ce corps qui va se transformer et devenir réellement masculin. Est-il pour autant transgenre ? Lui-même ne le sait pas, lui-même n'est pas prêt à être vu, en dehors de la bulle du salon de discussion, habillé avec des vêtements féminins. Il n'est donc pas prêt à ce que Tasuku l'aide, croyant bien faire, à assumer une identité qu'il n'a pas encore construite. Compliqué ? Oui. Etre soi n'est pas simple.
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