Un récit chorale toujours aussi beau et poignant sur ce difficile moment qu'est la puberté. L'autrice propose vraiment un récit riche en exemple de toutes sortes mais qui garde toujours un message positif et lumineux, plein d'espoir !
Le retour de Popo ainsi que l'arrivée du frère de Yutaka ont vraiment apporté une nouvelle dynamique au récit et ça me plaît beaucoup. L'autrice s'attarde grâce à eux au complexe problème des changements corporels et physiologique dues à la puberté et plus particulièrement à la mue de la voix, élément clé pour des chanteurs comme eux. C'est l'occasion de traiter des complexes et troubles que cela peut occasionner de voir les éléments qui nous constituent changer sans qu'on le désire. le cheminement n'a rien de simple mais l'autrice propose une jolie voie pour peu à peu apprendre à accepter et/ou appréhender ce nouveau moi. J'ai adoré !
J'ai toujours été fascinée par la figure de Popo/Vladimir et cela se confirme ici. Yutaka, sensé être le héros de cette histoire, est complètement effacé par les autres. Vladimir a un parcours de vie bien plus fort dans ce que l'autrice nous expose, tout comme le frère de Yutaka. Mais ce ne sont pas les seuls, le focus que l'on fait dans ce tome sur Machiya et Mito leur donne également une carrure et une prestance qu'il n'a pas. Je me dis que c'est peut-être parce que
Yuhki Kamatani se réserve les derniers tomes pour traiter son personnage, mais en attendant je trouve dommage de voir le héros autant en retrait et si mal traité au final.
Pour revenir à Machiya et Mito, avec elles viennent se posent de nouvelles questions qui m'ont à nouveau émue. Mito est une jeune fille mal dans sa peau, dans son corps. Elle semble être un être en transition, né dans un corps de femme mais désirant peut-être plus un corps d'homme ou certaine particularité de celui-ci. Ce n'est pas très clair, ni pour elle, ni pour nous, mais cela confère une très belle âme à ce personnage dont les atermoiements m'ont touchée.
Pour Machiya, le problème est tout autre et en même pas si différent. Elle s'interroge elle aussi sur son devenir, celle qu'elle aimerait être, mais pas du point de vue de son corps, du point de vue de son être. Vient ainsi avec elle, la question du devenir de chacun car il est dur à cet âge-là de savoir ce qu'on aimerait faire ou être plus tard. Les activités qu'elle fait avec la chorale de l'école et l'Opéra de la ville lui ouvre des opportunités auxquelles elle n'aurait jamais rêvé et c'est tout aussi dur que quand on n'en a pas. On se sent aussi parfois perdu face à tout ça.
La beauté du titre est de montrer que c'est dans le collectif, dans les amis qu'on se fait, la famille qu'on choisit pour nous accompagner et les soutiens que l'on peut trouver partout, qu'on peut trouver la force pour oser être nous-même ou chercher à l'être. C'est particulièrement émouvant et touchant.
Les dessins de
Yuhki Kamatani sont toujours aussi beau et poétique, plein de métaphores saisissantes qui virevoltent à chaque page jusqu'à parfois nous engloutir, mais également nous apportant beaucoup de force et de positivité. L'autrice excelle aussi bien à montrer la profonde dépression des personnages que leur moment de révélation où enfin ils se trouvent. C'est magique.
Ce nouveau tome avec le héros encore une fois en retrait m'a encore enchantée. J'ai adoré assister à la renaissance de Vladimir grâce au soutien de Yutaka, son frère et toute la chorale. J'ai aussi été très émue par la recherche du soi futur de Machiya et de Mito. Nos c(h)oeurs évanescents est un titre terriblement émouvant.
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