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Citations de Yveline Feray (27)


Chacun mérite d'être mon gendre , mais je n'ai qu'une seule fille .
Le génie de la Montagne et le génie des Eaux .
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Cinq rats jouent de mauvais tours a la capitale orientale

Parlons d'abord du père de ces cinq rats....
C'était un rat du Premier Paradis de la planète Venus. Durant plus de mille ans, il avait rempli la charge de Grand Surveillant du Grenier de l'auguste Empereur de Jade sans jamais commettre la moindre faute. Aussi s’était-il vu récompenser du titre d'Etoile Suprême des Cuisines Célestes. C’était donc un rat on ne peux plus honorable.
Ses cinq fils, tous liés comme les cinq doigts de la main, tous doués de pouvoirs extraordinaires, ne semblaient nullement prêts a suivre la carrière de leur père.
En fait, dans le très sage Paradis de l'Ouest de l'Empereur de Jade, forcés de mener une vie rangée, ils s'ennuyaient.
La Terre les attirait.
La-bas, ils pourraient exercer leurs surnaturelles aptitudes a se métamorphoser. Car ces rats-la, en vérité, étaient capables de prendre l'apparence de qui ils voulaient et de se faire passer pour un jeune étudiant ou une belle de seize ans ou encore un vieux mendiant , comme bon leur semblait. C’était donc les cinq fils dissipés d'un grand personnage de rat.
[...]
C'est ainsi qu'ils descendirent sur Terre, c'est-a-dire en Chine, histoire de se divertir en jouant de mauvais tour a la Capitale Orientale.
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Nguyen Phi Khanh fut obligé de se retirer derrière la haie de bambous de son village natal de Nhi Khe, province de Ha-Tay, pour y ouvrir une école et enseigner ni plus ni moins que s'il n’était qu'un simple bachelier. Apres tout le Vénérable Maître Chu Van An n'avait il pas préféré aux flagorneurs de la Cour l'humble enseignement prive des villages ? Et il trouvait réconfort et consolation dans l'amour de sa jeune épouse, l’étude et l'admiration des ses élèves et de la commune en général.
En effet, si les examens étaient une gloire pour les lettrés, que dire de la réputation d'un village qui possédait un tel lauréat ? Venus des quatre coins de la province, arrivèrent en si grand nombre des étudiants que l’école se révéla vitre trop petite et qu'il n’était pas rare de voir les élèves écouter les leçons du maître, assis dans des barques, sur l’étang, devant la maison.
Face a une telle affluence exposée a la pluie, au soleil, au vent, Nguyen Phi Khanh, désignant aux enfants un coin de jardin, leur ordonna de le débroussailler le lendemain pour y construire une nouvelle salle d’étude. C’était un endroit sauvage ou n'avaient jamais pousser que quelques buissons de roseaux desséchés.
Apres quoi il rentra chez lui retrouver sa femme et ses enfants et n'y pensa plus.
Or, cette nuit-la qui était une claire nuit de mi-automne, alors qu'il dormait sous la couverture avec sa compagne, il fit un rêve :
... Il était sous un ciel balayé d'orages, environné d'éclairs et de rafales, quand il vit soudain venir a lui du tin fond de la tourmente une femme sur le point d'accoucher, qui en dépit de son lourd fardeau, semblait glisser entre les herbes, gracieusement. S’arrêtant a quelques pas, elle s'inclina :
"Sachant, lui dit-elle, que vous êtes non seulement un homme de grand savoir mais de haute vertu, je vous prie de bien vouloir différer d'un seul jour votre projet afin de me permettre, a moi, pauvre corps ballotté au gré des aventures, de trouver un autre lieu d'asile que ce coin de jardin."
A peine avait-il solennellement promis d’accéder a son désir, qu'elle disparut dans le vent, lui lassant pour tout souvenir la fixité brûlante de son regard....
Au matin, Nguyen Phi Khanh s’éveillât avec le sentiment d'un devoir a accomplir. Il voulut allumer la lampe de résine de pin, le jour était déjà haut. Il entendit sa femme chantonner derrière le store en berçant leur dernier-né et se souvint de son rêve. Descendant précipitamment au jardin, il y trouva ses élèves qui , levés bien avant lui, avaient tout défriché ainsi qu'il l'avait ordonné la vieille, et il regretta d'avoir été obéi. Mais lorsque les enfants lui racontèrent comment ils avaient ils avaient débusqué la un serpent plein d’œufs, lequel était parvenu a s'enfuir en leur abandonnant sa queue ensanglantée, Nguyen Phi Khanh sentit un inexprimable angoisse lui flétrir les entrailles. Il eut beau appeler a la rescousse toute sa science de lettré qui se devait d’être au-dessus des superstitions du peuple , de ne craindre ni maléfices ni démons, le malaise subsista. Pour ne pas laisser deviner, il se contenta de sourire en frappant le gong conviant ses étudiants a la classe du matin.
La nuit suivante, il lisait sous la lampe tandis que grinçait en cadence le hamac de l'enfant, quand il fut tout a coup obliger de lever la tête.
C'est alors qu'il aperçut, enroulé sur la poutre faîtière, un serpent sans queue. Il a donc survécu a ses blessures, pensa aussitôt Nguyen Phi Khanh soulagé, la vie est préservée.
A cet instant, du toit, quelque chose tomba sur le livre ouvert devant lui avec un brut mat. Baissant les yeux, il vit briller sur le papier une tache écarlate. C’était du sang, le sang du corps du serpent, Une grosse goutte de sang tombée sur un seul caractère, celui signifiant "génération" et qui l’imprégnait, s'y enfonçait et pénétrait trois pages désormais.
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Parlons d’abord du père de ces cinq
rats…
C’était un rat du Premier Paradis de la
planète Vénus. Durant plus de mille ans, il
avait rempli la charge de Grand Surveillant
du Grenier de l’Auguste Empereur de Jade
sans jamais commettre la moindre faute.
Aussi s’était-il vu récompenser du titre
d’Etoile Suprême des Cuisines Célestes.
C’était donc un rat on ne peut plus honorable.
Ses cinq fils, tous liés comme les cinq
doigts de la main, tous doués de pouvoirs
extraordinaires, ne semblaient nullement
prêts à suivre la carrière de leur père.
En fait, dans le très sage Paradis de
l’Ouest de l’Empereur de Jade, forcés de
mener une vie rangée, ils s’ennuyaient.
La Terre les attirait.
Là-bas, ils pourraient exercer leurs surnaturelles aptitudes à se métamorphoser.
Car ces rats-là, en vérité, étaient capables de prendre dans l’instant l’apparence de
qui ils voulaient et de se faire passer pour
un jeune étudiant ou une belle de seize
ans ou encore une noble dame, un mandarin ou un vieux mendiant, comme bon
leur semblait. Au gré de leur fantaisie,
tout leur était permis. C’était donc les
cinq fils dissipés d’un grand personnage
de rat.
Ayant convenu de se porter mutuellement assistance en cas de danger grâce à
un signal magique de détresse :
Rat Cinquième qui rêvait de se marier ;
Rat Quatrième qui rêvait d’être Premier
ministre ;
Rat Troisième qui rêvait d’être
Empereur, Fils du Ciel ;
Rat Deuxième qui rêvait de commander
l’Empereur lui-même ;
Rat Premier, le plus sérieux des cinq,
qui souhaitait seulement aider ses frères,
quittèrent donc le Paradis de l’Ouest.
C’est ainsi qu’ils descendirent sur
Terre, c’est-à-dire en Chine, histoire de se
divertir en jouant de mauvais tours à la
Capitale Orientale.
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Au premier temps sur la montagne Sriparvata du Sud, ou peut-être dans le secret d'une autre montagne, demeurait un tres grand saint homme qui d'existence en existence avait accumulé de grands mérites et acquis de ce fait les huit siddhi* dont celle de la longue vie. Ce naldjorpa** s'appelait Nagarjuna***. On disait qu'il était né sous un arbre , avait été instruit dans les sciences occultes par les serpents naga au fond de leur palais sous-marin ou il aurait découvert les Écritures Bouddhiques****.

*Siddhi : pouvoir parfait. Il s'agit des pouvoirs psychiques, "surnaturels" , obtenus par la pratique assidue de certains exercices de tantra ou de yoga. Dans le contexte du yoga bouddhiste siddhi signifie la maîtrise parfaite des forces du corps et de la nature. On distingue huit Siddhi ordinaire dont le pouvoir de se rendre invisible, l’élixir de jeunesse, le pouvoir de voler, le pouvoir sur le monde des esprits et des démons, etc. L'Eveil, l'Illumination, constituant une siddhi extraordinaire, suprême.
** Naldjorpa : en tibétain, celui qui a atteint la parfaite sérénité, ascète mystique, possédant des pouvoirs magiques.
*** Nagarjuna ( IIe-IIIe siècle, date incertaine) : un des principaux philosophe du Bouddhisme, fondateur de l’école des Madhyamika. Sa principale oeuvre est le "Journal poétique de la Doctrine du Milieu". Il est le quatorzième patriarche de la lignée indienne du ch'an.
**** Dans le bouddhisme tibétain, les nagasont les dieux des eaux ; dans leur palais aquatique, ils veillent sur les Écritures bouddhiques qui leur ont été confiées bien avant que l’humanité soit apte a les comprendre...
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La nuit était douce et bleue en ce début de dixième mois. A travers le balancement des stores ornés de phénix, il voyait la lune berçait son reflet dans le Grand Lac de l'Ouest. La-bas, sur l'autre rive, s’étendaient la jungle de bambous et d'arbres enchevêtrés, les sombres forets de Lim : domaines de tigres et des panthères, des crocodiles et des iguanes. Tout naturellement il y associa les bandits rebelles qui, dans les montagnes du Nghe An, faisaient d’épouvantables ravages avant de se retirer au fond de leurs repères inexpugnables. Sans cesse les troupes du général Lu-Yi devaient les combattre non sans essuyer depuis quelques temps de cuisantes défaites. Cette situation au sud du pays lui était aussi douloureuse qu'un clou dans l’œil. Mais ce soir, au diable ces rebelles et les vaines tentatives en direction de ce buffle entêté de Nguyen Trai, le Grand Intendant se sentait en accord avec ces vers de Li T'ai Po :
L'homme n'est satisfait que s'il épuise tous les plaisirs de l'heure.
Ne laissez donc pas vide le gobelet doré face a la lune !
Le Ciel m'a comblé de dons, il faut les employer ;
Si je jette au vent mille onces d'or, il m'en reviendra d'autres !
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L'heure du dragon : de 7 heures à 9 heures du matin
L'heure Ngo : Midi
La seconde veille : de 21 heures à 23 heures
L'heure du chat : de 5 heures à 7 heures du matin
L'heure du rat : de 11 heures du soir à 1 heure du matin
L'heure du coq : de 17 heures à 19 heures

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Un peu plus tard dans la matinée, le long de ces mêmes villages célèbres pour leurs vins de lotus et de chrysanthèmes, le cortège du Maître des médecines prenait à son tour la direction de Thang Long attirant sur son passage quantité de curieux intrigués par cette troupe imposante de soldats aux insignes de la province de Nghê An et ce palanquin aux rideaux baissés.
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Bref, un homme hors du commun qui n'eut d'autre ambition, sa vie durant, que d'être le plus commun des hommes.
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- Traï ! - le prince l'aida à grimper sur le rocher à ses côtés - Traï, tu ne connais de notre Daï Viêt que sa capitale et surtout sa Cité Royale. Vois ces rizières pleines de moissonneuses, ces pêcheurs dans les hautes herbes et le village derrière sa haie de bambous et ces tombes isolées au milieu des champs. Notre patrie viêt, elle est là sous tes yeux, dans ce village, dans ces arbres, dans cette terre, dans cette eau, dans ces hommes au travail. Souviens-t'en, mon enfant, dit le prince d'une voix émue, quand tu tiens un bol plein de riz n'oublie jamais ce qu'un seul de ces grains tendres et odorants a coûté de peines et d'efforts'.
- Il serra affectueusement l'épaule de l'enfant. - Plus tard, que tu sois mandarin couvert d'honneurs ou que les malheurs abattent ta fierté, tourne toujours ton âme vers ta vieille montagne natale.
Le chemin des puissants est parfois bien tortueux, sache qu'il vaut mieux régner sur les chrysanthèmes et les pins de son ancien village' .
Entends-tu, enfant ?
- Oui, Grand-père, répondit Traï, face au crépuscule qui déroulait sa sombre natte sur la plaine
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Même mutilés, ils se traînaient encore, telle était la force de leur magie.
Des têtes, des bras, des jambes, des troncs volaient à travers les airs, retombaient et couraient sur le sol, telle était la force d leur magie.
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Les langues et les littératures de l’Inde sont les instruments d’une des plus grandes civilisations du monde, d’une civilisation ancienne et demeurée vivante après avoir été rayonnante entre toutes… Et par-dessus tout, elles ont eu une immense portée humaine.
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Dans un certain pays de ce côté-ci, il y avait un grand roi et dans le pays voisin de ce côté là, il y avait un grand roi aussi.
Un jour que les deux grands rois festoyaient ensemble, ils en vinrent à évoquer leurs richesses respectives et à mutuellement s'interroger sur leurs trésors particuliers.
- Je possède, déclare le grand roi du pays voisin de ce côté-là, une extraordinaire licorne à tête blanche capable de reconnaitre dans une foule innombrable tous les signes extérieurs d'un bouddha. Et vous qu'avez vous ?
Le grand roi de ce côté-ci avait reçu de ses parents quantité de joyaux qui exaucent les voeux, mais il répondit qu'il avait certes un cheval remarquable appelé Me Long gi rta-khra, "cheval barriolé au miroir", mais ce qu'il avait de plus précieux était le palefrenier de ce cheval préféré, un garçon très intelligent qui avait pour nom "Qui ne sait pas mentir"parce qu'il avait renoncé au mensonge
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Dans le village de Joie Éternelle vivait un vieux jardinier du nom de Qiu Xian. L'amour des fleurs emplissait sa vie.
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Le pouls, Votre Altesse, est un paysage entendu. Il y a des pouls légers semblables à du bois qui clapote à la surface de l'eau, des pouls lourds comme des pierres tombant dans une rivière, des pouls dispersés pareils à des gouttes de pluie dégoulinant au travers d'une fente, des pouls bouillants tel un grand feu crépitant, des pouls rapides comparables aux picotements précipités d'un bec d'oiseau sur un tronc.
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Citation de Nguyên Trai : rallier le peuple à soi demande humanité et justice.
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Or le serpent est femme, le serpent sacré – le nâga, celui à « neuf têtes » – est dieu du Sol cambodgien et, la filiation se faisant en ligne maternelle, les origines fabuleuses attribuées aux premiers rois du Cambodge en font tous des descendants des génies ophiomorphes.
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« Notre vaste monde de poussière est plein d’histoires extraordinaires. Je pense en particulier au Fou des Fleurs. Alors, si vous voulez savoir ce qu’il arrive d’heureux à ceux qui chérissent les fleurs et de malheureux à ceux qui les saccagent, écoutez voir cette véridique histoire… »
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Le malheur couve sous le bonheur.
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Interminablement, en épais flocons, le ciel s’émiettait, effaçait en silence tout relief, toute couleur, toute présence, sur terre. Blanc et glacé était le pays de Sano, ses collines, ses champs, ses forêts, ses rivières.
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