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Critiques de Élodie Durand (131)
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Transitions

La transition d'une personne est un combat de chaque instant, même des proches aimant peuvent devenir hostiles. C'est ce qui arrive à cette maman qui s'éloigne de son enfant car elle ne comprend pas sa décision. Décision qui n'en est pas vraiment une d'ailleurs, c'est une nécessité, c'est ce qui est. Et nous la suivons dans sa propre transition d'acceptation et de combat pour son enfant.



C'est un roman graphique au sujet sensible, bien traité, avec un focal qui change et qui donne la parole aux proches. La mise en page et le texte ne sont pas des plus fluides mais n'enlèvent rien à l'intérêt du discours.

C'est un livre qu'il faut lire. Il contribue au vivre ensemble, à la libération des carcans et à l'acceptation des différences, qu'elles soient physiques, de genre, de sexualité, etc.
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La Parenthèse

Elodie Durand livre, à travers cette bande dessinée, quelques années de sa vie où elle a dû affronter une maladie: l'épilepsie.

Arrivée sans prévenir, subitement, effrontément, cette maladie prendra, dans la vie de Judith, toute la place.

Elle nous raconte sa vie d'alors, essentiellement grâce aux témoignages de ses proches, de manière sobre et didactique

Des dessins en noir et blanc, singuliers mais expressifs, de toute taille font de cette bande dessinée une belle réussite.

Si cela lui a permis de mieux affronter la maladie et de l'exprimer à travers cet album, grand bien lui fasse. Une belle leçon de courage.

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La Parenthèse

Échaudée par mon expérience avec Pénélope Bagieu, me voilà plus que méfiante à l'égard du premier album d’Élodie Durand, recueillant lui aussi éloges et dithyrambes. D'autant que l'introduction (j'avais survolé les premières pages en librairie), un peu trop dramatique à mon goût, n'avait fait que me conforter dans mes a priori. En plus, pas de chance, une faute de grammaire dès la troisième phrase (le genre de truc qui m'agace vraiment) ! Bref, j'étais partie pour me taper une histoire larmoyante, un brin impudique, que les critiques portaient aux nues parce qu'il serait politiquement incorrect d'éreinter une auteure qui a subi une grave maladie.



Du coup, j'ai un peu honte de moi, maintenant... Je ne m'attendais pas, en fait, à ce que ce passage de la vie d’Élodie Durand soit aussi empreint de souffrance. Et aussi intéressant, au final. C'est l'histoire, assez simple, en fait, d'une jeune fille qui s'est découverte épileptique et qui, malheureusement pour elle, a connu des complications (plutôt rarissimes, d'après ce que j'ai compris) qui l'ont amenée à s'enfoncer inexorablement dans la maladie. Rien de bien original, me direz-vous. Et, en effet, le récit souffre d'une narration (et là, je parle de l'aspect littéraire de la chose) un peu faible. Élodie Durand a choisi de raconter son histoire en voix off, ce qui met en avant les lacunes de son écriture, très plate, et il faut bien le dire, un peu ennuyeuse. Reste que ce qui lui est arrivé n'est pas banal et qu'elle a très bien su exprimer, avec relativement de pudeur, la perte d'identité dont elle a souffert. En effet, c'est là le sujet principal de l'album : atteinte d'une maladie apparemment incurable, elle a vu sa mémoire s'effilocher inexorablement et a atteint un stade où elle n'était plus qu'un zombie (elle dormait presque tout le temps). Le passage chez la neuropsychiatre, où, à force de tests, elle s'aperçoit qu'elle ne connaît plus l'alphabet et qu'elle ne sait plus compter, est particulièrement saisissant.De ce que j'ai écrit jusque là, on pourrait déduire qu'il s'agit d'une histoire particulièrement triste et fataliste. Mais non ! La grande force de ce récit, c'est d'avoir été construit en palindrome : à la descente aux Enfers succède, en symétrie, le retour à la vie. Et ça fait du bien, car la première moitié du récit est tout de même assez éprouvant. Je ne suis pas très enthousiasmée par le dessin général, mais certaines planches, plus ou moins indépendantes de la narration, sont sublimes d'expressivité (je vous en montre quelques une ici), et c'est grâce à elles, finalement, que cet album a remporté mon adhésion. Et puis, Élodie Durand a commis un vrai travail de mise en page, ce qui n'est pas si courant. Je ne la considère donc pas forcément (pour l'instant) comme une très bonne narratrice, mais je pense qu'elle a un potentiel énorme en tant que dessinatrice et un bel avenir dans la BD.
Lien : http://musardises-en-depit-d..
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Wonder

En 1968, la jeune Renée travaille sur une chaîne de fabrication de piles chez Wonder.

Au printemps, des étudiants contestent l'organisation de la société, et leur mouvement s'accompagne de grèves dans les entreprises. Renée rencontre des étudiants, et pour elle, c'est un choc culturel. Elle est d'abord interloquée par ces jeunes farfelus qui brandissent des slogans comme des guides suprêmes en prétendant contester toute autorité. Elle se laisse cependant conquérir par l'esprit de liberté du moment, par des perspectives qu'elle n'envisageait pas, mais peut-être meilleures que celles qui s'ouvraient à elle jusqu'alors.

Ses nouveaux amis la baptisent « Wonder ».



Encore trop 'jeune' pour avoir connu les événements de mai 1968 (du moins pour m'en souvenir), il me semble que cet album en restitue bien l'esprit.

Je me suis beaucoup amusé à lire les nombreux slogans de l'époque éparpillés ici et là sur les planches.

Quelques-uns sont intéressants, d'autres prêtent à sourire par leur ton prétentieux. Quelques exemples : « utopie piège à cons », « brisons les vieux engrenages », « on achète ton bonheur alors vole-le », « l'homme descend du singe mais le singe monte de l'homme », « la DS est à ceux qui la fabriquent », « Presse, ne pas avaler », « céder un peu c'est capituler beaucoup », « bourge oisive », « le patron c'est vous », « l'Etat c'est chacun de nous ».

Le graphisme dépouillé est très agréable et les jeux de couleurs s'accordent parfaitement avec les propos : en noir et blanc pour montrer la vie ouvrière chez Wonder, bariolées pour illustrer la libération des esprits.
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Transitions

Le sujet de la transition, celle du passage d'un sexe à l'autre, éclate un peu partout autour de nous. Ceux qui pourraient lever les yeux au ciel, agacés de tout le tapage fait autour de ce thème depuis quelques années, devraient toutefois ne pas hésiter une seconde à se plonger dans le récit concocté par Elodie Durand car elle fait magnifiquement le point sur la question.

L'histoire d'Alex qui nous est contée via le regard de sa mère, décale juste ce qu'il faut notre regard et nous interroge d'emblée : Que ferions si notre fille, notre fils décidait d'un passage d'un sexe à l'autre ? L'histoire d'Anne Marbot, même si le nom a été changé, demeure bien réelle et ses questionnements, son cheminement, de la stupeur à l'incompréhension, de la colère à la peur, puis à la lente acceptation pourraient bien être le notre, si par hasard cela nous arrivait ( oui, cela n'arrive pas qu'aux autres!).

Dans ce parcours singulier, au fil des mois, Elodie Durand va poser son trait simple, chaleureux et redoutablement empathique sur un déroulé qui va suivre les pensée de la mère d'Alex ( mais aussi de son compagnon et de ses frères et soeurs) et mêler habilement le pédagogique ( vous ne vous mélangerez plus avec les termes " cisgenre", "non binaire", "genderfluid", "trans(genre)", ...), l'historique ( la fluidité des genres selon les époques ou les contrées), le scientifique et le psychologique. Et comme nous sommes en compagnie d'une auteure de talent, de beaux dessins ( souvent en pleine page) décrivent à merveille les tourments intérieurs des personnages, donnant à l'ensemble un côté artistique particulièrement touchant.

L'histoire, encore compliquée pour nos cerveaux cloisonnés par des siècles de binarité stricte , s'affiche ici avec une simplicité parfaite et parvient à toucher le lecteur. Le coup de grâce étant donné par Alex , celui que l'on regarde évoluer, qui clôt le roman avec un beau texte aussi simple qu'émouvant.

"Transitions" risque de devenir un classique dans son genre ( non genré justement) et ce ne sera que justice tellement l'ensemble parvient à être juste, universel, sur un sujet encore très sensible.


Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Wonder

Mai, mai, mai, Paris !

Lutte des classes et émancipation sur fond de mai 68



Renée, 20 ans, est l'une des petites ouvrières zélées de l'usine WONDER à Saint-Ouen, en banlieue parisienne. 9h30 par jour, sous l’œil mauvais de son contremaître, elle s'applique à respirer des poudres hautement toxiques de manganèse, de plomb et de cadmium pour que les piles Wonder répandent partout en France leur toute puissance.

Chaque soir, elle rentre seule chez sa logeuse et s'applique à laver son corps de toute cette poussière noire intrusive et glaçante.

Et tandis que "le casque des pavés ne bouge plus d'un cil" elle se retrouve bientôt entrainée à le battre d'une semelle étonnée alors que circulent dans l'air de nouveaux refrains plutôt entrainants : Malcolm X, la pilule contraceptive, James Osterberg, certaines utopies, les philosophies de néo-intellectuels inspirés, et puis Jimi Hendrix, Janis Joplin et quelques autres…

Le graphisme est étonnant et bascule entre de contrastés aplats de gris et de noirs et de fantaisistes libertés de teintes laissant présager de ces années 70 qui allaient bientôt pointer leur nez.

Renée va apprendre à dire OUI. Renée va apprendre à dire NON.

Elle va aussi apprendre que l'émancipation se gagne de haute lutte. Envers et contre tous. Et parfois envers et contre les siens.

Céder un peu c'est capituler beaucoup.
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La Parenthèse

Dans La Parenthèse d’Elodie Durand, pas de trace d’humour, le ton est plus sérieux. A travers le personnage de Judith, Elodie Durand livre le récit de son combat contre la maladie qui lui gâche la vie. Apparues petit à petit les absences et malaises de Judith prennent de plus en plus de place dans son quotidien, jusqu’au diagnostic d’une tumeur au cerveau.



Il s’agit bien ici du récit d’un combat, d’une bataille pour guérir, pour aller mieux, pour retrouver des souvenirs, des instants disparus. Judith doit, même une fois la maladie écartée, faire un long chemin pour retrouver qui elle est, qui elle veut être et qui elle a été. Les dessins sont explicites, très clairs sur ce que l’auteur souhaite exprimer. On ne peut pas rester indifférent face à cette parenthèse, une bande dessinée dure parfois, mais très forte et touchante, où l’auteur se livre pour se libérer.
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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La Parenthèse

J'ai voulu me mettre à lire des BD / Romans graphiques depuis un petit moment maintenant et en feuilletant celui-là je l'ai trouvé intriguant : On parlait d'une maladie qui affectait physiquement et moralement la vie d'une jeune femme; et les images semblaient sombrement jolies, alors je l'ai pris ! Et c'était vraiment un pur bonheur !

Les dessins sont splendides. La partie de la maladie représentée par ses grosses têtes, ses ombres noires attachée à elle, magnifique.

L'histoire, qui est en fait un témoignage biographique, est très fluide à lire. Pour quelqu'un qui n'avait pas lu autre chose que des romans écrits avant ce roman graphique, j'ai adoré sa lecture !

J'ai été très touchée, et oui j'en ai pleuré. J'ai particulièrement aimé la façon qu'a l'auteur de comprendre la réaction à ses parents. Ses parents ne la soutiennent pas dans la meilleure des façons, bien qu'ils pensent le faire, et pour ça elle les adore.



C'est un témoignage qui semble sincère, rempli d'émotions, de courage et d'espoir.

Je le recommande vivement !
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La Parenthèse

"J'avais perdu le lien entre hier et aujourd'hui".

Déconnectée de la réalité lorsque ses crises la terrassent, Elodie Durand a voulu témoigner de son vécu par rapport à l'épilepsie puis à la tumeur maligne du cerveau diagnostiquée.

"Une maladie à vie!" "Quel con!"

"Vlan!"

Et va que je nie et te claque la porte au nez.

Comportement imprévisible, colères,vide,pertes de mémoire, convulsions. Voilà, cette étudiante aux Beaux Arts, en pleine fresque murale à l'hôpital d'Argenteuil, obligée d'accepter les soins et l'hospitalisation.

Entre honte, souffrance et dépression, c'est son long parcours de combattante aidée par sa famille et ses dessins (tracés compulsivement dans un carnet pour transcrire l'indicible) qui nous est donné à voir.

Cette bande dessinée, La paranthèse au nom justifié par la guérison finale est un livre d'espoir, une ode à la vie malgré tout.

En noir et blanc, sans cadre ou hors cadre, parfois hachurée de sombre, parfois écrite en blanc sur noir (faible lumière éclairante au fond du gouffre),petite forme perdue sur une toile d'araignée en gros plan,chute en triptyque pour évoquer la plongée dans l'horreur ou la souffrance,minuscules neurologues perdus sur ses circonvolutions indéchiffrables, éclatement du corps qui marque la brisure intérieure, dessins incohérents, chaque page parle au lecteur pris à témoin: de peur des examens,d'angoisse de mort,de pertes de repères, de temps qui stoppe sa course sur un point d'interrogaton, puis repart plus fluide et plus gai vers un mieux être.

Emouvant!

Dessinatrice de talent Elodie Durand a commis bien d'autres ouvrages.
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Wonder

Comme j'aime beaucoup ce que fait François Bégaudeau j'ai emprunté cette bande dessinée à la bibliothèque dont il a écrit le scénario, pensant qu'il s'agissait d'une histoire du mouvement ouvrier au sein de l'entreprise « Wonder ». Vous savez les piles qui ne s'usent que si l'on s'en sert.

Et bien pas vraiment c'est l'histoire d'une jeune ouvrière en mai 68. Renée aurait pu travailler dans n'importe quelle autre usine car le sujet concerne les changements qui vont s'opérer en elle durant ce que l'on a appelé « les événements ».

Renée est une jeune fille plutôt timide et docile. Après des journées harassantes à l'usine, ses loisirs consistent à écouter les disques de Sylvie Vartan et à aller à la fête de la rosière à Saint-Ouen.

Nous sommes en mai 68 et les ouvriers de l'usine vont se mobiliser. Entraînée par son amie Jeanine elles vont se retrouver à Paris pour manifester. Renée va rencontrer des étudiants, filles et garçons qui vont l'amener vers l'émancipation.

On peut résumer l'histoire avec cette phrase « Désormais tu ne fabriqueras plus de piles. Tu seras une pile ! » car ses nouveaux compagnons vont lui donner le surnom de Wonder qui aidera Renée à savoir ce qu'elle veut plutôt que de subir.

Je trouve qu'il y a beaucoup de rêves et peu d'actions mais les dessins d'Elodie Durand illustrent bien le côté sombre de la vie de Renée à l'usine en noir et blanc et son émancipation progressive par la couleur, ce qui est bien vu.





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Un vampire dans la cité

Vladimir est un vampire comme son père, mais c'est surtout un jeune garçon qui a besoin d'aventure et d'amitié.



Lorsque le frère de Nadia est injustement accusé d'un cambriolage, il décide de l'aider avec son copain d'école, au risque de voir ses pouvoirs dévoilés...



Un bon roman policier pour les plus jeunes avec une histoire courte mais vive qui permet au lecteur de partager la peur du héros.



La banlieue est le cadre du récit mais on y trouve aussi bien des malfrats que des jeunes qui ont choisi de s'en sortir par le travail.



Les caractéristiques du vampire ne sont exploitées qu'à la marge car c'est l'amitié le principal sujet.



A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Transitions

Un très bel ouvrage sur la question du genre où l’on découvre le combat, la force et le courage de la personne qui affirme sa transidentité. Ici Lucie qui devient Alex et qui a besoin de l’approbation de ses parents pour aller au bout de sa démarche. Est soulevé aussi la question du poids de l’environnement filial et familial en général et le cheminement intellectuel sur les normes sociales, culturelles et politiques ancrées au plus profond de nous.

J’ai aimé la côté pédagogique et toutes les idées préconçue et imprégnations culturelles qu’il faut venir interroger et bousculer pour comprendre et entendre cette souffrance engendrée par une incompréhension qui se traduit plus souvent comme une lubie par manque d’informations sur le sujet mais aussi par peur de sortir d’une zone de confort sur des idées et des concepts qui nous semblent inébranlables.

J’ai aimé le regard de cette mère perdue, qui cherche des réponses et se raccroche à ses propres codes de lecture. J’ai aimé la voir évoluer dans son raisonnement et permettre à son fils de s’accomplir et pouvoir l’accompagner et se construire ensemble dans un autre regard.

J’ai pu être sensibilisée sur ce sujet grâce au magnifique film documentaire de Océan qui retrace son parcours en tant qu’homme trans.

Une lecture apprenante qui permet de s’enrichir et s’ouvrir sur les autres pour mieux les comprendre et les aimer.

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Wonder

J'ai été assez intrigué par le début de cette bd qui nous entraîne dans une évocation de Mai 1968 vécue par une jeune ouvrière travaillant chez les piles Wonder. Pour autant, le développement de ce récit ne m'a pas du tout inspiré. On vogue dans une espèce de libération des moeurs par un groupe de bobos glandeurs exaltés qui croient refaire le monde en fumant un pétard.



Lorsqu'on sait ce qu'est devenue cette génération et le monde qu'ils nous ont laissés, on ne serait absolument pas tentés de leur dit merci. Comme cette jeunesse désabusée, je le suis également à cette lecture. Par contre, c'est joliment dessiné. Cependant, il manque véritablement un souffle révolutionnaire à cette bd ce qui est un comble au vu du sujet traité. Il y a forcément mieux sur cette période de l'Histoire récente de France.
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La Parenthèse

Alors que je sors d'une relecture de l'Ascension du Haut-Mal de David B. je tombe, un peu par hasard, sur cette BD qui traite de la même maladie : l'épilepsie.

La double lecture est assez interessante. Si David B. nous racontait son vécu et la vision qu'il avait de la maladie de son frère, ici, nous sommes directement plongé dans le quotidien et le mental du malade lui-même. Si cette lecture apporte certaines réponses aux questions posées par David B., nous pouvons aussi constater une grande différence de caractère entre Jean-Christophe (dans l'Ascension du Haut Mal) et Elodie (dans La Parenthèse). Dans les deux cas, en tout cas, on trouve de nombreuses similitudes surtout au niveau de l'importance de l'entourage et de la quête effrénée d'une solution, d'un traitement.

Et, à ce niveau, cette BD apporte aussi un espoir, graal que la famille de David B. qu'ils ne trouveront jamais et pour cause : le traitement expliqué ici était loin d'exister dans les années 70-80.

Il est également intéressant de comparer le symbolisme choisi par les deux auteurs.

Une lecture intéressante et instructive.
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Transitions

Roman graphique découvert sur la table des nouveautés de ma bibliothèque de quartier. La couverture m'a tout de suite plu avec cette silhouette féminine au traitée d'une seule ligne qui progressivement se peint aux couleurs de l'arc en ciel. Transition n'est pas celle d'un changement de sexe mais désigne bien un changement de regard, celle d'une mère sur son enfant. Anne est une femme épanouie. Universitaire dans le domaine de biologie, mère de trois enfants, compagne épanouie, son monde se fracture brusquement quand sa fille aînée, Lucie, lui annonce qu'elle est un homme. Anne ne comprend pas, n'a rien vu venir si ce n'est ce brusque changement de style, de coiffure soudainement apparu chez sa fille qui jusque là n'a jamais manifesté de signes masculins, virils.

Au delà des réflexions sur le genre, différent de notre sexe biologique, cette bande dessinée a le mérite de dessiner les complexités actuelles de se situer et de dialoguer. Que signifie un genre, un sexe dans notre société française? Que font les autres cultures ? Comment les autres espaces animales se comportent ? Que dit la biologie ? Que faire et que penser quand on est mère et qu'on veut le bien de son enfant ? Car transition parle avant tout du rapport générationnel et de transmission, de l'amour d'une mère pour son enfant coûte que coûte au delà des mots, des catégories, des classements.
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La Parenthèse

Ceci est une biographie d'un auteur qui a dû affronter une terrible maladie d'ordre neurologique alors qu'elle venait de rentrer à la faculté pour poursuivre des études. Soudain, toute sa vie a basculé dans l'enfer. C'est ce terrible combat qui nous est raconté de façon intimiste en rassemblant les faits et les impressions ainsi que le témoignages de ses parents pour relater ces années qui vont constituer la fameuse parenthèse.



Il me semble clair que la majorité des lecteurs passera à côté comme prouve le fait que cette bd ne soit pas encore avisée. On n'aime pas s'intéresser particulièrement à la maladie car ce n'est pas positif et ce n'est pas ce que le lecteur recherche en terme de dépaysement. Par contre, cet ouvrage intéressera, outre ceux qui sont passés par là, l'entourage et les proches d'un malade. En l'occurrence, il s'agit de l'épilepsie.



Cette BD s'est quand même vue attribuée quelques prix prestigieux dont le fauve d'Angoulême 2011 dans la catégorie "révélation". C'est en effet le premier ouvrage d'Elodie Durant qui a étudié l'école des arts décoratifs de Strasbourg en suivant les cours de Joseph Béhé.



J'ai été particulièrement touché par ce témoignage qui ne joue pas la carte du sentimentalisme mais celui de décrire précisément ce que l'on ressent quand on oublie peu à peu, qu'on régresse totalement et qu'on perd la mémoire au point de ne plus savoir qui on est.



Curieusement, il ne m'a pas fallu longtemps pour écouter toutes les confidences de cet auteur. Elle arrive tout de suite à nous faire basculer dans sa pensée avec une narration particulièrement efficace. On va vivre avec elle de douloureux moments entre la perte de l'esprit et de la raison. Il y aura une charge émotionnelle évidente pour peu qu'on veille l'accepter. Un très beau témoignage car au bout de tout cela, il y aura de l'espoir car on peut toujours vaincre la maladie...
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Wonder

Un roman graphique très agréable à lire servi par un dessin élégant et enlevé alternant des planches en noir et blanc rehaussées ponctuellement par des apports de rouge (comme autant de notes témoignant du réveil de conscience de l'héroïne) et s'ouvrant sur de magnifiques pleines pages colorées.

Le lecteur suit les pas de la jeune Renée, ouvrière discrète et modeste employée dans une usine pour les piles Wonder. Prise dans le tumulte de mai 1968, elle avance cahin cahan face aux réflexions utopiques, féministes, communistes d'une jeunesse parfois à la dérive et très en décalage avec les soucis materiels et concrets de la jeune femme.

Un mois de cette parenthèse gréviste l'amènera à croiser Michel Foucault, quelques rêveurs, quelques expériences artistiques, sexuelles hétéro et homo... Le lecteur pourrait s'attendre à plus de "matière" (Textes, essais, résurgences artistiques ou faits historiques) pour un sujet aussi complexe que mai 68. Il en reste un voyage introspectif modeste mais crédible, celui d'une femme en apparence ordinaire qui possède toute sa singularité et sa sincérité.
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La Parenthèse

C'est un livre que j'ai trouvé dur parce que ce qu'il raconte, ce dont témoigne l'auteur, est particulièrement éprouvant sur le plan personnel et psychologique.

Elodie, jeune femme active d'une vingtaine d'années, est - d'après ses proches - de plus en plus sujette à des malaises dont elle ne semble pas avoir conscience et ne garde aucun souvenir. Après un rendez-vous chez un neurologue, on lui apprend qu'elle est épileptique !... et un IRM détecte une tumeur dans son cerveau.

L'aspect médical et clinique est abordé mais j'ai trouvé cet album très intéressant par la présentation de l'impact de la maladie et du handicap sur l'environnement socio-familial d'une personne aussi jeune et qui semble en apparence en bonne santé.
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Transitions

Anne est maman et elle va subir un véritable chamboulement dans sa vie lorsque sa fille lui annonce qu'elle est un garçon. Mais cette étape va lui permettre d'ouvrir les yeux sur un monde plus ouvert que ce qu'elle pouvait imaginer, une société qui n'est pas binaire mais plurielle. L'histoire d'une mère chamboulée par les changements que veut opérer son enfant, qui n'est pas préparé à cela, qui est victime des stéréotypes véhiculés par la société. Elle ne s'est jamais questionnée sur la notion de genre, et cela lui apparaît comme quelque chose de très brutal. On sent à quel point elle est déboussolée, mais cela affecte aussi sa relation avec son enfant, qu'elle va rejeter, laisser de côté, dans un moment où il a besoin d'être accompagné et épaulé. On sentira la transition progressive, qui ira finalement vers l'acceptation, mais nous comprendrons aussi qu'il lui faudra du temps et que ce cheminement ne sera pas aisé.

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La Parenthèse

Très beau témoignage, très touchant ! C'est rare que des BD parlant de maladies éveillent en moi quelques échos, ce qui n'est arrivé pour l'instant qu'avec Une chance sur un million, qui continue de m'émouvoir aux larmes à chaque lecture, mais celle-ci rentre dans le même genre de catégorie.



Cela tient à peu de choses, mais là où elle sait se faire très juste, c'est que son histoire dépasse le simple cadre du récit d'un combat contre la maladie : il touche plus largement à ce qui fait de nous ce que nous sommes et la fragilité de nos êtres. Et là, je m'y retrouve, moi qui n'ai jamais connu la convalescence, la maladie et l'hôpital.

Élodie Durand se découvre épileptique à cause d'un cancer, et ce rude combat de plusieurs années contre cette petite cellule mal placée fera le récit. Mais ce qui va surtout être son calvaire, c'est que cela affectera sa mémoire et ses souvenirs. Et donc, ce qu'elle est.

L'histoire d'Élodie m'a touché sur ce point, par la détresse qu'elle met dans ces pages où elle perd la mémoire de choses banales, ordinaires, jusqu'au souvenirs personnels et même son propre prénom, alors qu'elle est perdue seule en ville. C'est horrible de voir la façon dont tout se détériore jusqu'à ce point, et la façon dont une si petite chose peut détraquer un être humain à ce point. Perdre la mémoire et les souvenirs, c'est perdre une partie de sa vie. Et dans le cas ici, un gros morceau même. Et d'imaginer une telle chose m'arriver, ça me suffit à avoir une réelle compassion pour l'auteure.



Le récit est très bien servi par son dessin, entrecoupé de ceux qu'elle faisait lors de ces crises. Il représente d'une façon poignante son ressenti en même temps qu'il dévoile la douleur qu'elle ressent et la lente déliquescence de son esprit. Plusieurs mises en pages originales parsèment le récit, donnant des différences de rythme et de tons qui donnent une fluidité de lecture extraordinaire, bien que le sujet soit aussi grave et aussi fort.

Une lecture très marquante, avec une réelle question sur la mémoire qui est sous-jacente à tout cela. Le récit est d'une force narrative et m'a beaucoup impacté. Je le relirai avec plaisir, c'est certain. Quelle claque !
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