Mai, mai, mai, Paris !
Lutte des classes et émancipation sur fond de mai 68
Renée, 20 ans, est l'une des petites ouvrières zélées de l'usine
WONDER à Saint-Ouen, en banlieue parisienne. 9h30 par jour, sous l'oeil mauvais de son contremaître, elle s'applique à respirer des poudres hautement toxiques de manganèse, de plomb et de cadmium pour que les piles
Wonder répandent partout en France leur toute puissance.
Chaque soir, elle rentre seule chez sa logeuse et s'applique à laver son corps de toute cette poussière noire intrusive et glaçante.
Et tandis que "le casque des pavés ne bouge plus d'un cil" elle se retrouve bientôt entrainée à le battre d'une semelle étonnée alors que circulent dans l'air de nouveaux refrains plutôt entrainants :
Malcolm X, la pilule contraceptive, James Osterberg, certaines utopies, les philosophies de néo-intellectuels inspirés, et puis
Jimi Hendrix, Janis Joplin et quelques autres…
Le graphisme est étonnant et bascule entre de contrastés aplats de gris et de noirs et de fantaisistes libertés de teintes laissant présager de ces années 70 qui allaient bientôt pointer leur nez.
Renée va apprendre à dire OUI. Renée va apprendre à dire NON.
Elle va aussi apprendre que l'émancipation se gagne de haute lutte. Envers et contre tous. Et parfois envers et contre les siens.
Céder un peu c'est capituler beaucoup.