Éric Henninot

La flaque use les hordiers jusqu’à l’os, ronge leur quête, mine leur cohésion. Le lecteur se noie avec eux tellement l’épisode est rude.

J’ai encore une fois bien accroché à cette adaptation. A la fois dans sa retranscription juste du roman et dans ses prises de liberté scénaristique, ses inventions. J’adhère et suis en pleine confiance pour être embarqué jusqu’au bout de la série. Il n’y a plus qu’à attendre le prochain tome.

La meilleure façon de ne pas décevoir un autre lecteur c’est quand même de s’approprier pleinement l’œuvre et d’offrir sa vision personnelle en prenant des risques : missions accomplies !

Hitler a été assassiné au début de la Seconde Guerre mondiale et même si l'offensive allemande en 1940 à l'Ouest a bien lieu, l'attaque allemande ne se passe pas aussi bien que dans notre réalité.

Les Allemands se retrouvent aux portes de Paris mais le front est maintenant stabilisé. Qui des alliés ou des allemands vont pouvoir reprendre l'offensive et faire basculer la guerre ?

Une uchronie sur la Seconde Guerre mondiale, encore une dirait-on, qui est plutôt intéressante dans son déroulement. On s’attarde à expliquer les événements de l’assasinat (fait historique prouvée) ; par contre pourquoi l'offensive allemande est ralentit par la pluie ? Changement de date de l’offensive ?). On s’arrête ensuite sur un événement particulier de cette guerre : la bataille de Paris.

Ce qui m'ennuie c'est quand un titre nous fait miroiter un récit et que celui-ci n'arrive pas. Ici, on parle de la bataille de Paris, qui ne se révélera qu'une escarmouche entre une unité allemande et française (et encore le combat tient en à peine une page). Quelle déception d'être trompé sur la marchandise !

On passe beaucoup de temps avec l'unité française qui a un avant-poste dans les rues de Paris, quelques vignettes avec l'État-major allié et quelques flashbacks très courts sur des événements antérieurs ; mais dans l'ensemble on s'ennuie un peu.

Bref, l'histoire manque d'énergie, de personnages intéressants et d'un fond passionnant mais on peut mettre ces défauts sur un premier tome de présentation et on peut espérer une suite plus intéressante... la suite nous le dira... ou pas.

L'histoire débute avec un énorme flash-back avec les premiers temps de la terre. De nos jours une compagnie cherche du gaz naturel dans l'océan et après forage tombe sur une grotte sous-marine contenant des espèces d'un autre temps.

Graphiquement cette bd est très réussie avec une superbe maîtrise de l'illustration des fonds marins, ses espèces et de la marée. Le scénario est intéressant par sa richesse.

Oh comme j'ai hésité avant d'entrer dans cette bande dessinée... J'avais tant aimé le roman, cette façon si particulière qu'a Damasio de danser avec les mots, de réinventer l'écriture pour coller à la peau de ses personnages... Comment allait-il être possible de retranscrire en bande dessinée les émotions, les vibrations des héros ? Leurs liens presque palpables ? La force et le caractère unique de chacun d'eux...



Ce qui m'a décidée je crois c'est que Damasio lui-même avait écrit la préface, et qu'après avoir connu des doutes, il avait validé le projet.

"De toute façon, a-t-il dit, on ne juge pas la valeur d'une adaptation à sa fidélité au support original ; on la juge à la qualité de sa trahison."

J'étais convaincue. Eric Henninot allait me raconter sa horde, pas la mienne. Et c'est là que la lecture est devenue très intéressante. Henninot n'a pas vécu La horde du contrevent comme je l'ai vécue. Il n'en a pas gardé les mêmes choses. Le même rythme. Les mêmes mots. Les mêmes couleurs. Les mêmes questionnements. Et ce n'est pas grave. Après une cinquantaine de pages (quand même), j'ai accepté de me laisser porter par cette nouvelle version de l'histoire.



Les choix de "trahison" de l'oeuvre originale m'encouragent à poursuivre avec le tome 2. Les personnages, qui ne sont ni mes hordiers ni je crois ceux de Damasio, bien qu'ils portent leurs noms et leurs histoires, permettent certainement de deviner un peu ce qui anime leur dessinateur.



Et puis, je ne terminerai pas cette critique sans dire un grand bravo aussi bien à Eric Henninot qu'à Gaetan Georges pour leurs choix de représentation du vent... Donner à voir et à ressentir la vitesse et la violence des rafales a certainement constitué un casse-tête alors même que le vent est un personnage éminemment central de l'histoire. Pour moi c'est un pari réussi.

Pas ma Horde, sûrement pas la vôtre non plus, mais celle de Eric Henninot. Comme le dit Damasio dans sa préface, appréciez la sienne, sans idées reçues, sans à priori et sans chercher à retrouver la vôtre. C'est en soi une très belle BD, adaptée d'une oeuvre inadaptable. Enjoy !

Quel challenge que celui de se lancer dans l'adaptation de ce chef d’œuvre !

Et réussi, haut la main.

Après un premier album réussi, Eric Henninot continue la quête de l’Extrême-Amont de la 34e Horde avec un deuxième épisode qui nous narre la rencontre des Hordiers avec une compagnie fréole. L’occasion pour les personnages de faire une pause, prendre des nouvelles du monde, et préparer la suite de leur marche. L’illustrateur prend encore ici quelques libertés avec le roman (après la mauvaise surprise de la mort d’un personnage important dans le premier tome) mais peut-être de moindre implication pour la suite. En tous cas, ce deuxième tome est rythmé, grâce à un très bon découpage. Les illustrations d’Eric Henninot sont toujours d’excellentes qualité même si je ne suis pas toujours très fan de ses personnages, ses paysages sont en revanche magnifiques, il rend vraiment bien l’univers et la matérialisation du vent, et de très belles idées architecturales.

Un tome 2 toujours de bonne facture et nous voilà impatients de poursuivre nos Hordiers dans les prochains albums !

Merci aux éditions Delcourt et à Babelio pour cette proposition de lecture en masse critique.

Une très belle bande-dessinée qui retranscrit visuellement un univers particulier. Même si je n'imaginais pas l'univers d'Alain Damasio comme ça, je n'ai absolument pas été déçue.



Attention en revanche aux puristes de La Horde du Contrevent, il ne s'agit pas d'une adaptation fidèle. Le scénariste a pris des libertés avec l'histoire. Pour ma part j'ai aimé faire la comparaison et noter les différences. Mais je peux comprendre que tout le monde n'aime pas. Comme le souligne si bien Alain Damasio dans la préface de cette BD : "On ne juge pas la valeur d'une adaptation à sa fidélité au support original : on la juge à la qualité de sa trahison."

Une adaptation plutôt réussie, bien que j'ai trainé les pieds pour la lire de peur d'être trop déçue. Evidemment on ne peut pas retrouver ce qui fait le sel du roman mais le décors et les caractères des personnages sont tout de même bien campés. Une introduction plutôt convaincante.

Adapter en bande dessinée un roman de plusieurs centaines de pages, avec une renommée importante dans le genre de la science-fiction, et qui utilise tous les ressorts littéraires et figures de styles imaginables, il fallait être un peu fou pour y penser, et très talentueux pour réussir. Heureusement qu’Éric Henninot est de cette trempe et qu’en adaptant La Horde du Contrevent d’Alain Damasio, il avait bien l’intention de s’approprier l’histoire et de créer sa propre Horde en quelque sorte… En effet, la transformation en art séquentiel d’un tel nombre de pages, de personnages et de points de vue a imposé une restriction de tous les côtés : la horde est moins nombreuse puisque des personnages ont été « fusionnés » et plutôt que d’alterner les points de vue des personnages de la Horde comme c’est le cas dans le roman, Éric Henninot se sert de Sov, le scribe, comme narrateur et point de vue interne.



Loin de limiter l’œuvre et de restreindre son impact, il me semble que l’adaptation est suffisamment bien gérée pour qu’elle ne devienne pas une amputation et qu’elle reste une bande dessinée compréhensible et accessible pour les personnes qui n’ont pas déjà connaissance du roman. Pour ceux qui connaissent déjà, j’ai personnellement retrouvé l’univers de la 34e Horde avec tout ce qui la définit mais dans une intrigue légèrement modifiée qui donne envie d’en savoir plus – oui, même quand on connaît la fin du roman. Alain Damasio précise d’ailleurs dans une préface à la bande dessinée que le but est bien de découvrir une nouvelle Horde, une aventure légèrement différente et non de retrouver un copier coller du roman.



C’était risqué, mais le défi me paraît réussi ! Le dessin est tout en mouvement, exactement ce qu’on attendait d’une histoire où le vent ne cesse jamais de souffler, et j’adore le design des personnages, particulièrement Oroshi. Je ne les imaginais pas du tout ainsi à ma lecture du roman mais je trouve que cette vision est encore plus extraordinaire et appartient tout à fait à l’univers originel finalement. Un vrai plaisir visuel, je suis fort impatiente de découvrir les prochains tomes.
Lien : https://deslivresetlesmots.w..

Je ne connaissais La Horde du Contrevent que de nom, le livre pourtant célèbre d’Alain Damasio. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, l’histoire se situe sur une planète où les vents soufflent très très très fort en quasi permanence. Un groupe de personne, la Horde, pendant des années, remonte le vent, pour en trouver la source. J’ai commencé par la BD. Une mise ne images ambitieuse étant donné l’univers et la narration très particulière. Damasio a développé tout un vocabulaire autour du vent, inventé cette horde et son organisation destinée à lutter contre son flux rageur et mis en place tout un univers cohérent. La BD rend étonnant bien ce monde et l’histoire de cette horde. Il ne se passe pas grand chose dans ce premier tome, mais le monde et les interactions des membres de la horde suffisent largement à occuper la lecture. Mon aîné a bien choisi, je lirai la suite.
Lien : http://www.blog.neoprog.eu/i..

Dans un monde post-apocalyptique, ravagé par des vents aussi destructeurs qu’incessants, un peuple forme des groupes d’élite afin d’essayer de joindre le bout de la terre et de découvrir l’origine des vents.







Il y a de ça presque 20 ans, j’ai fait la connaissance d’Eric Henninot, à l’époque où il n’avait pas encore percé dans la BD mais qu’il y croyait déjà dur comme fer et avait un vrai talent de dessinateur en devenir (et une passion pour Caza si mes souvenirs sont bons).







De loin en loin j’ai suivi sa carrière, avec la série Alister Kayne , les Chroniques de Légion ou encore Fils du Soleil , j’attendais donc de voir ce qu’il allait donner, enfin en cavalier seul, sur l’adaptation de longue haleine du roman d’Alain Damasio semble t-il culte auprès de ses fans.







Si coté dessin et narration graphique je n’ai clairement pas été déçu, je suis un peu plus réservé sur l’histoire en elle-même.



Avec des planches souvent chargées de texte (pour ne pas dire bavardes), chose assez courantes me direz-vous dans le cas d’une adaptation littéraire, on est dans un contexte où l’on manque un peu je trouve d’informations sur le background pour vraiment accrocher. Les personnages font aussi un peu manichéens pour vraiment les apprécier même si certains se détachent clairement.







Reste une partie graphique très aboutie, au réalisme parfois prenant tellement il est poussé, avec des protagonistes expressifs et des grandes cases et pleines pages à couper le souffle (c’est le cas de le dire).







Je serais je pense de la suite afin de voir si j’arrive à rentrer un peu plus dans l’histoire.

A lire en musique par là: http://bobd.over-blog.com/2017/11/grand-air-sur-l-adaptation-bd/la-horde-du-contrevent-vs.the-wrath-of-khaan.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..

Pauvre Jones. Même dans un album qui est annoncé comme lui étant consacré, dont elle fait la couverture, elle n'est en fait qu'un second rôle. Le scénario est dans la ligné de bons albums de XIII, avec des faux-semblants, des conspirations, des personnages ballotés au milieu de tout cela... mais c'est surtout Wittaker, et dans une moindre mesure Standwell, Carrington (et même la mangouste !) qui sont au coeur du récit. Jones ? Elle suit l'histoire, intervient pour sauver la mise à certains personnages (se préparant ainsi à son futur rôle avec XIII) mais elle n'est presque qu'un élément de décor, présent dans certaines pages que pour justifier le titre. Au final, cela ne nous apprend pas grand chose sur le personnage qu'elle deviendra. Un comble !

Ce premier tome est plus à mon sens une introduction à l'histoire. On y découvre les personnages et les intrigues qui les entourent, mais aussi cette caverne mystérieuse remplie de monstres marins disparus depuis longtemps.

L'histoire se déroule lentement, mais agréablement et tous les rouages se mettent en place pour les tomes suivants, à mon avis. En effet, il ne passe pas réellement grand chose dans ce tome, mais on le repose avec beaucoup d'interrogation et un suspens final qui ne peut que nous amener à lire la suite.

Bof. Les XIII mystery ne sont pas mal dans l'ensemble, mais celui-ci fait preuve d'une ou deux belles incohérences, sans parler du noeud de l'histoire (le prénom de notre chère Jones et la raison pour laquelle elle le porte).

J'ai lu le livre malgré l'avis d'un ami "tu n'as rien raté, il ne vaut pas le coup", il avait raison.

A moins que vous ne teniez absolument à savoir pourquoi (la raison est pourrie) ou à voir un énième récit des violences raciales aux US dans les années 60-70, passez votre chemin et lisez directement le tome 4 de la série (sur le colonel Amos).

Si vous êtes fans de requins et surtout de mégalodons, les fans des romans de Steve Alten seront ravis de les voir en actions dans ce très bel album.



Vivement la suite !

Je ne suis pas fan de la pure science fiction mais j'aime bien la science fiction faisant appel au passé si on peut dire. Donc retrouver un megalodon à l'époque actuelle, on est dedans.

Les personnages sont un peu caricaturaux et l'histoire d'une découverte a garder secrète pour raison financière pas vraiment neuve.

Néanmoins on a envie de savoir d'où viennent ces megalodons donc je vais lire le tome 2.

Un troisième tome dans la lignée des précédents. Toujours très fidèle à l'oeuvre de Damasio (je pense), puisque je m'avais abandonné le livre environ a cet endroit.

L'ouvrage est dense avec un gros travail sur les personnages et leurs états d'âmes. Comme il y a beaucoup de protagonistes, cela donne une lecture lente et dense.

La série reste neanmoins très intéressante et permet de découvrir le classique de Damasio sous un autre jour.

Sorte de huis clos au grand air, la horde du contrevent nous fait suivre le périple d'un petit groupe tentant de braver les éléments pour apporter le bonheur, s'ils réussissent, au reste de l'humanité.

D'une indéniable imagination graphique, cette adaptation en bande dessinée du classique d'Alain Damasio montre beaucoup du monde imaginaire qu'il a inventé, et reste juste. On souhaiterait approfondir chaque image même, portés par un trait qui fait voyager, et dont la cohérence nous fait croire à l'ensemble.

Malheureusement le déroulé du scénario fait aussi une part bien trop grande à l'action, et n'échappe pas à l'écueil de rendre trop présent un jargon technique imaginaire, doublé d'un enchaînement d'images parfois peu liées entre elles.

De même et en contrepartie peut-être de la beauté du dessin qui fait la part belle aux paysages, les réactions des personnages paraissent souvent surjouées.

C'est pourtant un fait connu dans le monde de l'imaginaire, même s'il n'est pas toujours facile à éviter: il ne suffit pas de crier un mot aux tonalités exotiques pour faire voyager le lecteur. Et malgré d'indéniables qualités, j'ai retrouvé ce vieux démon présent ici.

Un second tome assez proche de l'atmosphère pesante qui entoure la rencontre avec les Fréols et une merveilleuse illustration de l'ambivalence de Caracole. Les tensions entre les hordiers sont apparentes et les préparatifs pour la traversée de Lapsane éprouvants. Toujours plus avant et en coup de coeur, il me tarde de lire le suivant.