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Critiques de Éric Lysøe (54)
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La dimension Heisenberg

* SCOUBIDOUBIDOUUHOUUUUU *



Tout d'abord, merci aux éditions du Chant du Cygne et à Babelio de m'avoir envoyé ce bouquin, ne m'en veuillez pas de dire ce que j'en pense.



Allons-y pour le résumé du nanar.



Jakob, majordome de Niels Bohr a un crush pour Carlotta, la bonne italienne. Mais elle elle ne veut pas parce que son Jacopo a disparu, et elle l'aime. Le majordome danois se dit qu'il va aider sa Carlotta a retrouver son jacopo qui a disparu en Italie. On est au Danemark dans les années 40. hein... bon, passons.

Un jour Heisenberg vient sonner chez Bohr pour lui donner un tesseract... une porte vers une autre dimension. Bien entendu Bohr, qui donne des leçons de physique à son majordome, veut se débarrasser de la choses, mais Jakob désobéit... et passe dans la dimension parallèle. Son corps se désintègre mais son esprit se retrouve dans l'enveloppe charnelle d'un physicien nazi, qui lui passe sans encombre dans le bureau de Niels Bohr.

On découvre ce nouveau monde, peuplé de nazi, avec des juifs déportés dans une usine de travail forcé sous une montagne. Une gare qui passe du monde réel à la dimension parallèle, une vraie base construite... et après on tente de nous vendre qu'il faut exactement le même grammage pour passer d'une dimension à une autre sinon on explose... et même que passer des objets, ca foire, ça explose (mais bordel, tu l'as construite comment ta base ????).

Vient alors l'intrigue scoubidou. On a déjà le physicien nazi, Rudy, qui a un esprit juif danois et qui est tout gentil avec son esclave personnelle et sexuelle juive. On a la méchante chef de service nazie qui dès que son mari se barre dans le monde normal se livre a des ébats SM avec le Rudy (c'est cliché, nonnnn c'est pas cliché, noooonnn). Ensuite on a Sonia, la belle infirmière nazie avec qui Rudy a aussi des aventures torrides... qui s'avèrera être un transexuel juif (oui oui, à la sccoubidou ! mais qui se cache derrière...). Ensuite on a Markus, l'assistant nazi, qui est amnésique depuis qu'on lui a refait le visage... mais il s'avère que c'est le frère de Sonia, donc oui, il est juif aussi, rognures d'ongles à l'appui ! (TSOUM !!!) ! On a aussi un autre assistant, Rudolf. Bas les masques le Rudolf ! qui se cache derrière Rudolf ???

Allez dites.... ahhhhhh non vous ne voyez pas ????

Rudolf est JACOPO, le doudou de sa Carlotta, bref, le bon ami de la bonne italienne est un physicien qui se trouve dans la dimension Heisenberg et bingo ??? Bah oui Bingo il est juif aussi.

Ah ben c'est cool ça, le majordome a retrouvé l'Italien qu'il va rendre à sa bonne en pleurs.



On comprend pourquoi j'ai mis 10 jours à lire les 600 pages ???



On se retrouve dans un univers parallèle où il est difficile de rentrer, mais pas pour le train, avec des savants nazis qui sont en fait juifs. Et on vit dans la tête de Rudy qui reprend parfois le dessus sur Jacob. (ouh le vilain)



Alors cet univers parallèle de base, oui quand même il est un peu décrit, avec ses habitants de lumière qui chantent sans son des bulles colorées. Il est carrément sous-exploité. On s'en fout, les allemands ont rapporté de la bonne terre d'Allemagne pour construire leur base et en mettre une bonne couche pour faire pousser de bons légumes comme là-bas dis (à non ça c'est saupiquet ! A la viande aux légumes ou au poulet)



Au cas où, je ne vous conseille pas cette lecture, à moins que vous ne soyez fan du "Retour des tomates tueuses" de John De Bello. C'est pas du Mel Brooks non plus qui, lui, fait de l'humour et ne se prend pas au sérieux.

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La dimension Heisenberg

Si ce livre était un film, ce serait un nanar de série Z.

Jakob est majordome à Copenhague, au service du physicien Niels Bohr. On est en 1941, et Bohr reçoit la visite de Werner Heisenberg, fondateur de la mécanique quantique, qui lui laisse un tesseract (un cube quadridimensionnel) que Jakob va s'empresser d'utiliser pour retrouver le galant de la gouvernante, qui a disparu à Ellis Island. Ce faisant, il va se retrouver dans un "temps perpendiculaire", une dimension parallèle développée par les nazis, où ils expérimentent ce que sera le camp de Dora dans la vraie vie. Jakob va alors transmigrer dans le corps d'un chercheur SS, et rencontrer des obsédées sexuelles, des docteurs mabouls, des gros sadiques, des résistants juifs, le fameux galant de la gouvernante, les gentils êtres lumineux qui habitent initialement ce monde -et j'en passe. Et c'est alors que pour libérer tous les prisonniers, il a l'idée de mettre au point, avec l'aide de ...



... et ça continue comme ça, de façon stupéfiante, sur des centaines de pages (600 au total).

Je me réjouissais sincèrement, en ouvrant ce livre, de découvrir des choses sur l'Histoire et la physique quantique. Las ! Si des scientifiques réels traversent ce roman, c'est uniquement sous forme d'ombres. Passé les 80 premières pages, l'histoire part en cacahuète -pour le coup, on entre vraiment dans une tout autre dimension, où incohérences et grotesque alternent ; il n'y a même pas de fin. En outre, je me suis sentie très mal à l'aise à la lecture de certains passages décrivant de façon trop complaisante, à mon goût, sévices et tortures. Et je n'ai pas aimé du tout cette façon d'évoquer un sujet aussi grave que le système concentrationnaire, dans un cadre aussi délirant.

En quête de sens, je me suis finalement demandé si l'auteur n'avait pas cherché à écrire un "pulp", mais ça me paraît peu probable.



Au final, je n'ai pas eu l'impression de lire le roman présenté en quatrième de couverture, et j'en sors donc très déçue -et très soulagée aussi d'en avoir enfin terminé. C'est d'autant plus dommage que l'objet en lui-même est très beau.

Je remercie Babelio et les Editions Le Chant du Cygne pour son envoi dans le cadre d'une Masse Critique.
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Les choryphèles de l'Empereur

J'adore ma liseuse. Mais en tenant entre mes mains Les choryphèles de l'Empereur d'Eric Lysoe, sa couverture soignée et colorée, ces pages imprimées parchemin et les superbes illustrations d'Eban, je mesure la distance qui la sépare du livre...



Anthelme, apprenti verrier, suit son Maître Barthelemy, sur la route qui mène au monastère où ils sont attendus tout deux pour remplacer la rosace de l'église. Sur le chemin, Barthelemy trouve une mystérieuse bille de métal aux reflets de verre. Il l'identifie tout de suite comme un objet précieux et magique, un choryphèle de l'Empereur. Au grand dam d'Anthelme qui souhaiterait plutôt le jeter au feu, son maître décide de le garder afin d'en percer les mystères. A ses risques et périls...



On est d'emblée projeté dans le récit, avec des personnages attachants et particuliers et un décor bien planté. Le monastère, ses moines et ses règles de vie n'ont rien d'angélique, car "Ici, on se prépare autant à la guerre qu'on veut bien prier pour la paix, éternelle ou non".



Eric Lysoe installe son univers et fait monter, par petites touches, une certaine forme d'angoisse ou tout du moins d'étrangeté qui nous tient sur nos gardes tout au long du récit : Pourquoi autant de borgnes croisés dans ce village ? Chose curieuse, il s'agit toujours du même oeil. Et que dire de ce palefrenier à la main de verre ?



"Cette main était une véritable oeuvre d'art. D'un art néanmoins fort éloigné du nôtre".



Sortilège ou hasard ? De la Magie, ça c'est sûr, mais blanche ou noire ?



J'ai beaucoup aimé les passages où l'auteur nous initie au travail du verre, à la création et la pose des vitraux ; cela n'alourdit en aucun cas le récit et donne du corps et de l'intérêt à l'histoire.



En bref, un très bon livre pour lequel je remercie Babelio et les éditions Le verger des Hespérides, que je découvre avec plaisir. Un catalogue à suivre pour une édition jeunesse accessible à tous, sans limite d'âge...



La fin suggère une suite à venir. Espérons-la !
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La dimension Heisenberg

Éric Lysöe frappe fort avec La dimension Heisenberg, un roman empruntant à plusieurs genres et mêlant avec brio fiction et réalité historique. Ainsi, si certains faits sont tirés d’épisodes peu glorieux de notre histoire, et certains personnages ont bel et bien existé, l’auteur nous propose ici une œuvre tout droit sortie de son imaginaire. Un imaginaire plutôt sombre, implacable et sans concession dont j’ai apprécié de découvrir les aspérités et les zones d’ombre.

Un monde peut en cacher un autre…



N’étant pas une grande lectrice de science-fiction pure, les parties les plus techniques, heureusement peu nombreuses, ne m’ont pas passionnée outre mesure. À l’inverse, j’aurais aimé avoir de plus amples détails sur certains aspects pratiques, comme le fonctionnement d’un train aux rouages qui m’ont semblé bien obscurs. Mais je reconnais que ce sont là d’infimes détails qui ne nuisent en rien au fabuleux travail d’ensemble réalisé par l’auteur. Et puis, de fil en aiguille, j’ai été captivée par toute la théorie autour du passage entre les deux mondes, d’autant que notre héros va apprendre à ses dépens qu’il ne vaut mieux pas se lancer à l’aventure sans y être préparé !



L’idée d’un monde derrière le monde n’est pas nouvelle en soi, mais j’ai apprécié la manière dont l’auteur l’introduit à travers un personnage banal, un majordome danois qui, autant pour plaire à une femme que par volonté de se lancer à l’aventure, va prendre une décision irréfléchie. Une décision le conduisant dans un espace-temps colonisé par les nazis qui profitent de cet endroit secret hors du temps pour mener à bien des expériences scientifiques dans le domaine militaire. Après tout, si l’argent est le nerf de la guerre, les armes restent encore le meilleur moyen de la remporter ! Mais l’armement n’est pas le seul domaine théorique et pratique sur lequel les nazis mènent des recherches dans le plus grand des secrets… Si l’auteur ne s’appesantit pas sur ce point, le peu que l’on découvre en cours d’intrigue suffit amplement à nous glacer le sang et à réaliser la perversité de certains.

Un monde violent auquel semble s’adapter un peu trop facilement un héros difficile à apprécier…



Après des débuts au ton presque léger, l’auteur nous plonge rapidement dans une intrigue sombre où le viol, la torture, les humiliations, les exécutions, et la violence sont légion. À cet égard, j’ai particulièrement été marquée par une scène de chasse à l’homme où des êtres humains sont réduits à l’état d’animaux, puis traqués avant d’être achevés et privés d’une partie de leur anatomie devenue trésor de guerre. Cette déshumanisation de certaines personnes est une constante dans l’idéologie nazie, mais la voir mise en scène de cette manière ne peut manquer de susciter les plus vives émotions chez les lecteurs…



D’ailleurs, entre l’enthousiasme, l’agacement, l’effroi, le dégoût, la frustration, la curiosité, la colère… Cette lecture fut riche en émotions et m’a fait passer par différents états d’esprit. Après les premiers chapitres qui m’ont emballée par leur ton intime au charme suranné, et le mystère introduit avec brio par petites touches par l’auteur, j’ai parfois ressenti un certain ennui. Cela s’explique par l’impression que tout était trop facile pour notre majordome : en plus d’arriver en deux trois mouvements à se faire passer pour Rudy Schöndorf, le sous-officier et scientifique nazi dont il a pris l’apparence, il obtient l’aide de l’esclave sexuelle de ce dernier auquel il révèle la vérité. Pratique pour donner le change d’autant que l’esprit de Rudy étant à l’affût, Jakob a soudain des facilités pour comprendre les lois de la physique quantique.



Ce sentiment que tout était trop facile pour lui a quelque peu atténué la tension sous-jacente du roman malgré les nombreux efforts de l’auteur en ce sens. Je n’ai donc jamais ressenti la moindre crainte pour Jakob, même si une fois la dernière page tournée, j’ai réalisé tout l’intérêt de l’avoir doté d’une chance insolente. Autre point qui m’a un peu coupée de ma lecture et bien souvent agacée : la personnalité de Don Juan de bas étage de notre majordome qui semble vouloir compenser sa faible estime de lui par l’enchaînement de conquêtes. Mais attention, de conquêtes féminines, notre personnage ayant quelques tendances homophobes ! Bref, à chaque fois qu’un jupon passe, Jakob se sent pousser les ailes de l’amour ou du moins, du désir. Pas certaine qu’il sache faire la différence. Et que c’est pénible à lire…

Un personnage dont le comportement est dénoncé et l’évolution, bien amenée, source de questionnement…



Mais, et c’est là tout le brio d’Éric Lysöe, ces deux points sont quelque peu tournés en dérision grâce à un héros aux allures d’anti-héros pleinement conscient de sa chance incroyable et de sa relation malsaine avec les femmes. J’ai ainsi eu l’impression de comportements problématiques dénoncés et condamnés. D’ailleurs, le type médiocre des débuts évolue, il ne devient jamais héros noble au grand cœur, mais il se découvre une certaine grandeur…



Lâche par facilité, comme beaucoup l’ont été durant la Seconde Guerre mondiale, Jakob va commencer à se perdre dans la violence de ce monde où le mal et la perversion deviennent la norme et la haine un moteur pour avancer. Puis, progressivement, il aura des soubresauts de conscience le conduisant à prendre une décision radicale sans retour possible, ce qui donne un nouveau souffle à ce personnage dont la médiocrité commençait à se doubler d’une bonne dose de cruauté. Car il y a parfois des situations où ne pas lutter contre revient à agir pour, Jakob va finir par se faire l’artisan de son propre destin au lieu de toujours subir et obéir !



La majordome m’a exaspérée au plus haut point, mais je reconnais le travail réalisé par l’auteur sur ce personnage ambivalent à la construction complexe et à l’évolution intéressante. Soumis à l’autorité de ses maîtres dans sa vie à Copenhague, dans cet espace-temps, il jouit d’une autorité et d’un pouvoir qui lui feront perdre la tête, d’autant que l’esprit pervers du sous-officier nazi semble se manifester parfois violemment à lui et lui imposer ses propres souvenirs. Si l’influence de ce dernier est réelle, l’auteur pose quand même la question de la responsabilité.



Les excès de violence de Jakob, sont-ils tous directement imputables à Rudy ou l’esprit de notre majordome contient-il sa propre part de noirceur ? Pour ma part, je n’ai pas pu m’empêcher de voir dans certains de ses actes, la revanche, même inconsciente, d’un majordome trop longtemps soumis aux ordres des autres, et bien trop content d’imposer sa propre loi et force. Et puis, il y a ses fêlures que l’on découvre petit à petit et qui apportent un éclairage nouveau sur certains de ses agissements… Si Jakob semble parfois se laisser contaminer par l’esprit de Rudy et un environnement vicié et poisseux, il tentera néanmoins de lutter contre les bouffées de violence et d’antisémitisme qui l’affectent. Des tentatives qui le rendent plus humain et touchant, et nous rappellent qu’être médiocre ne fait pas de quelqu’un un monstre, à moins qu’il ne le décide.

Des thémathiques difficiles soulevées par une plume instaurant un sentiment de proximité…



Dans ce roman, l’auteur évoque des thématiques difficiles, de manière plutôt frontale, et suscite une réflexion sur des sujets variés : la soumission à l’autorité, le poids de l’environnement, la lâcheté individuelle conduisant à la violence collective, l’impact du passé et des souvenirs, l’ambivalence des individus, le genre et l’identité de genre que ce soit à travers des créatures qui m’ont complètement fascinée ou un personnage transgenre… Nous retrouvons également cette question importante de la mémoire, que ce soit avec le titre, le témoignage de notre majordome qui nous livre son aventure hors du commun ou encore, un savant Italien dont nous pouvons lire des extraits de ses mémoires. Un devoir de mémoire faisant peut-être écho à celui que nous devons à toutes les victimes du nazisme et de la lâcheté humaine.



Quant à plume de l’auteur, elle possède ce ton intimiste qui instaure d’emblée une certaine connivence entre les lecteurs et le protagoniste, même quand ce dernier peut se révéler frustrant et agaçant. Certains passages m’ont un peu moins passionnée, mais force est de reconnaître que l’auteur nous offre ici un roman rythmé dans lequel tout le monde ou presque porte un masque ! Un panier de crabes dans lequel il convient d’évoluer avec prudence, méfiance et hélas, une certaine dose de violence pour espérer survivre et ne pas se laisser happer par la loi du plus vicieux. À moins de sauter dans l’inconnu et d’aller au contact de créatures qui offrent paradoxalement ce qui ressemble le plus à de l’humanité. Je préfère rester vague ayant adoré les découvrir par moi-même, mais j’ai trouvé leur nature, leur mode de fonctionnement et leur organisation sociale et sociétale absolument fascinants !



En conclusion, s’inspirant de faits réels et de personnages ayant existé, Éric Lysøe nous livre une oeuvre de fiction intense alternant entre horreur des uns et laideur des autres. Les amateurs de livres de science-fiction ne noyant pas les lecteurs sous la théorie apprécieront ce roman au rythme enlevé, qui ne cache rien de la violence humaine, la poussant dans ses extrêmes jusqu’à conduire un personnage à n’avoir d’autre choix que celui de se révéler à lui-même. Sombre, dur, et étrangement fascinant par les réflexions qu’il soulève et les thématiques qu’il aborde, La dimension Heisenberg est un roman qui devrait résonner en de nombreux lecteurs prêts à s’engager dans une lecture riche en violences psychologiques et physiques, faux-semblants et monstres à visage humain. Un roman offrant un voyage mouvementé dans un monde imaginaire où la science est dévoyée sur l’autel de la guerre et d’une inhumanité dont notre propre réalité a pu être témoin dans un passé pas si lointain.
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La dimension Heisenberg

Livre reçu dans le cadre d'une masse critique mauvais genres.

Merci à Babelio et aux Editions "Le chant du cygne".



600 pages...

L'histoire avait bien commencé pourtant.

Jakob, un majordome de confession juive, au service de Niels Bohr, alors que les nazis plastronnent dans les rues de la capitale Danoise en cette année 1941, nous fait plonger avec une certaine aisance dans son monde à l'aide d'une langue bien tournée. Les premiers chapitres sont plaisants même si Jakob se révèle parfois être totalement dénué de sens commun.

Ce monde derrière le monde dans lequel il va se jeter tête baissée, le concept de temps perpendiculaire, s'avèraient être des idées originales et intéressantes.

La possibilité d'y ajouter Heisenberg et Majorana offrait également l'éventualité de construire quelque chose d'inattendu.

Hélas, une fois de l'autre côté du monde, l'histoire de Jakob devient, au fur et à mesure, plus banale et sans réel attrait. Et les autochtones...décevants. Des passages interminables ,malgré les diverses péripéties qui se succèdent, n'ont suscité que peu d'intérêt chez moi.

Pour finir sur une note positive, le style est en général assez bon (à part la confusion assez courante entre avoir convenu et être convenu), l'idée de base soigneusement choisie, et malgré des moments d'ennuis, l'ouvrage se lit assez rapidement en persévérant. On notera également la présence d'une couverture judicieusement réalisée par Damien Nagy.



Je conseille à ceux qui auraient pu oublier la barbarie nazie, et ceux qui aiment les histoires imaginaires pleines de pages.

Quant aux amateurs de hard SF, passionnés d'Histoire, fous de physique quantique, et autres fans de Majorana, Bohr et Heisenberg, vous pouvez passer votre chemin.
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La dimension Heisenberg

Je remercie tout d'abord les éditions du Chant du Cygne, jeune maison d'édition qui m'a fait confiance pour la seconde fois avec son nouveau titre à la couverture signée Damien Nagy, alors que j'avais eu un avis un peu mitigé sur leur premier roman : Gestalt. Et cette fois, après la Dark Fantasy, place à une uchronie SF sur fond de nazisme, étrangement alors que sur le papier ça me parlait moins, j'ai largement préféré !



Mes craintes ont cependant été balayées dès les premières pages grâce à une plume qui m'a d'emblée rappelé les auteurs tels que H.G. Wells ou Jack Finney, mes références en matières d'uchronie sur fond de machine à remonter dans le temps. Je sais, ce n'est pas le même trope ici, on est plus sur des dimensions parallèles, mais j'ai vraiment eu l'impression d'être dans ce genre d'ambiance et la fan que je suis a beaucoup aimé !



Malgré un rythme un peu en dent de scie et une histoire très très fournie en aventures et thématiques, Eric Lysoe a réussi à me tenir en haleine de bout en bout, et ce n'était pas gagné vu ma tendance à décrocher sur d'aussi longs récits. Il faut dire qu'il a écrit une histoire vraiment passionnante, qui pose plein de questions et interpelle le lecteur avec un héros assez atypique car pas forcément des plus plaisants à suivre, le tout dans un univers uchronique aux codes bien immersifs, malgré quelques bémols que je poserai plus tard.



L'histoire démarre sur les chapeaux de roue avec 100 premières pages environs vraiment accrocheuses pendant lesquelles nous allons découvrir l'Allemagne nazie sous un tout autre angle aux côtés d'un majordome danois juif, qui côtoie les plus grands savants de son époque. A la suite d'une rencontre un peu bancale, il va se retrouver embarqué dans une vaste machination, si on peut appeler ça ainsi, que seuls les nazis pouvaient inventer. En effet, pour gagner la guerre, ceux-ci n'ont rien trouvé de mieux que d'envoyer une partie de leurs scientifiques dans une autre dimension afin de tester les armes de demain qui leur apporteront peut-être la victoire. Que vient faire notre héros là-dedans ? Eh bien, il va traverser à son tour en voulant aider une jeune femme à retrouver son amant juif lui aussi.



Je vais être honnête, le postulat de départ est un peu bancal et les décisions du héros pas toujours crédibles, pas plus que le concept du Tesseract qui permet de voyager entre les dimensions sur le principe des échanges équivalents, mais qu'importe, c'était fascinant à suivre. J'ai toujours adoré quand un héros un peu naïf était embarqué dans une aventure qui le dépasse comme ici. J'ai toujours adoré les univers régis par des règles à la limite de ce que notre science admet. J'ai toujours adoré aller de surprises en surprises. Et ce fut le cas ici ! Car même si le récit connaît un petit coup de mou une fois le héros a traversé, l'auteur de ressaisit très vite et nous embarque dans un nouvel univers fascinant.



Une fois avoir traversé le miroir, je m'attendais au pire avec ces nazis et leurs expérimentations. J'ai eu effectivement quelques moments assez glauques (avec la femme-cheval) et une société clairement dérangeante (avec ces esclavage +++ des juifs) mais je m'attendais encore à pire et ce ne furent que de brefs moments. En fait, à partir du moment où le héros arrive, il s'escrime surtout à découvrir où il a mis les pieds et ce qui lui arrive, ce qui n'a rien de simple. L'auteur ainsi surprend en nous amenant sur une voie qu'on n'avait pas prévue. Certes, il y a aussi une intrigue visant à faire capoter les expériences militaires nazies mais celle-ci n'est au final qu'une toile de fond, par rapport à l'aventure humaine de Jakob.



En effet, j'ai eu comme première surprise de découvrir un héros assez antipathique, un héros dragueur lourd dont les relations avec les femmes m'ont vraiment posé problème, tout comme son obsession pour une certaine partie de l'anatomie féminine que Courbet a si bien peint et qui semble revenir sans cesse chez lui. Alors certes, il cache cela sous couvert d'une forme de galanterie et du syndrome du preux chevalier, mais je n'ai vu que ça... Cependant, l'auteur installe un jeu fort intéressant entre Jakob et Rudy, l'homme dont il va malencontreusement occuper le corps en passant de l'autre côté. C'est fascinant de sans cesse s'interroger sur la part de Jakob et la part de Rudy dans ce qu'il fait et les souvenirs qui l'assaillent, ce qui a maintenu mon intérêt de bout en bout, tant je cherchais à comprendre cet homme.



Ma seconde surprise est venue de la société dans laquelle il a atterri. En effet, je m'attendais à une version sombre des camps et des laboratoires d'expérimentation dans cette dimension Heisenberg, mais ce fut assez léger au final. A la place, l'auteur nous invite à découvrir les règles et codes qui régissent les relations des différents intervenants. On suit ainsi tour à tour la femme d'un haut dignitaire qui est une croqueuse de jeunes Aryens, une infirmière qui n'est pas celle qu'elle dit être et dont le secret m'a bien surprise - j'ai adoré parler de transidentité -  ou encore une scientifique juive obligée de jouer les esclaves sexuelles. C'est terrible et fascinant à la fois, offrant ici aussi un jeu de dupes savoureux entre les personnages et surtout autour du héros car on se demande qui va le percer à jour, quand et comment, s'il ne va pas se trahir et quels en seront les conséquences, car tout se passe bien facilement quand même pour lui et on se dit que ça ne peut pas continuer éternellement. Cependant comme on est dans une sorte d'hommage à ce type d'histoire, cet écueil ne m'a pas trop gênée.



Se greffe à cela, les fameuses règles qui régissent cette dimension. L'auteur se plaît à utiliser, de loin, des codes de la Hard SF avec une touche de physique quantique et des codes des Planet Opera avec la découverte d'un étrange peuple autochtone fait de lumière avec qui on a bien du mal à communiquer mais qui fascine. Pour cela, Eric Lyose mêle extraits de lettres, de journal intime et narration à la première personne, dans laquelle il manque peut-être un peu de dialogues pour dynamiser tout cela, parce qu'il y a plusieurs passages un peu longuets à force.



Pour ma part, j'ai été fascinée par cette aventure étrange et inattendue, aux ramifications totalement imprévisibles lors du démarrage. J'avais envie de découvrir ce qui allait arriver au héros, s'il allait céder ou vaincre l'esprit du corps qu'il habite, s'il allait réussir sa mission ou se faire percer à jour avant. Mais je suis consciente que ça avait un petit côté Série B, notamment avec l'auteur qui est parti un peu dans tous les sens et a traité d'énormément de sujets pas toujours en lien avec l'histoire principale. Il est parti de ce cadre d'Allemagne nazie avec tout ce que ça implique pour élaborer une histoire bien plus vaste et le parcours d'un homme étrange qui le restera de bout en bout. J'ai aimé l'ambiance et l'aventure. Je regrette un peu l'abandon des pans de SF pure au fil du tome et la fin un peu rapide. Ce fut tout de même une bonne découverte pour les amateurs de voyages dans le temps et entre différentes dimensions proches de la nôtre comme moi.
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La dimension Heisenberg

Dans La Dimension Heisenberg, on plonge dans les mémoires d'un homme qui va vivre une expérience scientifique et humaine incroyable. Jakob est le majordome de la famille Bohr. Entre tâches quotidiennes et conquêtes féminines, sa vie est réglée comme une horloge, mais tout bascule après la visite inopinée d'un certain Werner Heisenberg à son maître Niels Bohr. Après lui avoir reçu un étrange objet et pris connaissance des dernières découvertes scientifiques de l'Allemand, le physicien reste septique et même réfractaire quant à constater par lui-même de la véracités de ses dires, selon lesquels ledit objet permettrait d'accéder à une autre dimension grâce à la physique quantique. Effrayé d'y voir à l'oeuvre les Nazis, ce dernier charge son domestique de se débarrasser du tesseract. Or, poussé par une irrépressible curiosité et un concours de circonstances, Jakob décide de se rendre dans cette dimension, avec l'idée première d'y faire un simple aller retour afin de ramener le fiancé de la gouvernante Carlotta qu'il pense coincé là-bas, mais finalement, il se prend au jeu et voit plus grand en espérant porter l'estocade au IIIe Reich, réfugié en ces lieux. Mais n'est ce pas un peu présomptueux d'imaginer pouvoir inverser le cours de l'Histoire ?



L'amorce de ce roman repose sur un fait historique avéré : la rencontre survenue en 1941 entre le nobéliste danois Niels Bohr et l'inventeur de la bombe atomique, Werner Heinsenberg. De là, Eric Lysoe a imaginé un Werner Heisenberg appâter le passionné de mécanique cantique en lui mettant dans les mains un tesseract, c'est à dire un objet capable par un jeu de réfléchissement de la lumière, d'ouvrir un portail vers une autre dimension. Celle-ci sert de refuge à des scientifiques nazis du IIIe Reich qui travaillent au projet d'Heisenberg de créer la bombe atomique afin de hâter l'issue de la guerre.



C'est donc en compagnie de Jakob que l'on pénètre dans ce monde effroyable, miroir de la société nazie qui a vu émerger les camps de travail où s'élaboraient leur armement de défense : missiles et bombes, ainsi que les camps de concentration servant de lieux d'expérimentation scientifique. Aussi, ici ce microcosme, à l'abri des regards, sert de galop d'essai à ces nazis qui expérimentent notamment à travers l'usine de Dora, l'idée de créer un camp de travail afin d'y fabriquer l'armement. On y reconnait, bien entendu, le célèbre camp de concentration du même nom qui servira de dépendance à Buchenwald afin d'y fabriquer, dès 1943, les missiles V2. Mais plus que d'y inventer les armes de guerre les plus sophistiquées, ils y ont également menés des travaux génétiques et notamment, tester l'exposition des corps à différentes substances comme l'uranium. Au fil des chapitres, l'auteur nous plonge dans une descente aux enfers où le génie scientifique côtoie la folie.



Par le prisme de son imaginaire, il revisite les heures les plus sombres de l'Histoire de l'Europe en s'intéressant aux mécanismes psychologiques qui ont aliéné certains esprits à commettre les pires atrocités ou à contrario, ont accru l'ingéniosité des autres à résister et à survivre.



A travers son récit, Eric Lysoe explore des sujets fondamentaux comme la déchéance, le renoncement, la résilience, l'acceptation et le dépassement de soi. Derrière La Dimension Heisenberg se cache un récit sombre et bouleversant car il porte des destins tragiques et touchants. Au-delà de l'horreur que ce totalitarisme a pu engendrer et qui sert de cadre à l'action, il y a dans ce texte des héros qui ne laissent pas indifférents.



Parmi ses personnages brisés et tourmentés, on s'attache sans mal à Jakob. Narrateur principal de ce roman, le majordome de la famille Bohr est le protagoniste qui évolue le plus dans cette histoire. Sans doute que partager le corps de l'Allemand Rudy Schöndorf et batailler avec son esprit ne lui facilite pas la tâche et le pousse même à une grande introspection pour avoir le dessus. Cela va donc l'aider à prendre conscience de choses importantes et notamment du vrai rôle qu'il devra jouer dans cette histoire. Tiraillé entre deux personnalités, il devra se montrer à la hauteur de ses ambitions. A ses côtés, il y a deux femmes qui vont également jouer un rôle prépondérant. Rachel est l'esclave juive de Rudy Schöndorf, elle fait preuve d'une grande force de caractère et s'avère être un vrai soutien pour Jakob. Enfin, Sonia est une héroïne complexe qui nous réserve son lot de surprises et dont le passé trouble promet de donner à Jakob une bonne leçon. Dans ce jeu de dupes, chacun des personnages d'Eric Lysoe n'est pas ce qu'il prétend être, alors à Jakob de faire tomber les masques.



Avec La Dimension Heisenberg, Eric Lysoe se fait l'auteur d'un récit funeste qui flirte parfois avec l'horreur, mais où la beauté et la lumière résident dans la force de certains de ses héros...suite sur Fantasy à la Carte.
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La dimension Heisenberg

Cette fiction historique nous plonge dans un univers parallèle bien sombre où se mêle la réalité historique des recherches scientifiques du nazisme avec une intrigue un peu difficile à cerner au départ.

J'ai été intriguée dès le début de l'histoire par ce majordome danois, Jackob, tout à fait banal qui décide d'interrompre sa vie routinière en plongeant dans ce monde parallèle manipulé par les nazis. Que fabriquent-ils? On suit l'homme qui a pris l'apparence au moment du passage d'un officier nazi Rudy Schodforf. Une dualité s'établit dans le cerveau de cet homme dont Jackob tente de tenir sous son contrôle.

L'auteur facilite la voie à notre protagoniste, ce qui est assez étrange, tout lui réussit.

Ce qui est vraiment à retenir de ce roman, ce sont les masques de chaque personnages qui révèlent tout ce que l'être humain est capable dans le pire comme dans le meilleur.

Et ce Heisenberg, qui a réalisé l'appropriation de ce monde parallèle par les nazis au nom de la recherche, reste un personnage flou et lointain.

Je me suis légèrement ennuyée au milieu de ce livre, car l'histoire progresse un peu trop lentement et peut-être le côté scientifique ne m'interpellait pas vraiment. Je ne connais pas encore la fin, car il me manque le temps nécessaire à la lecture finale, mais je recommande ce roman pour ceux et celles qui aiment ce mélange historico-scientifique avec une dose de mystère bien ficelée.

Je remercie les éditions le chant du cygne et bien sûr Babelio qui a été plus que patient avec moi.
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Horrible monde

Julien, jeune violoniste prodige, s'arrête de jouer en plein milieu d'un concert. Il s'est rendu compte qu'un homme est en train de mourir d'une crise cardiaque au fond de la salle. Vingt années plus tard, Julien abandonne la scène et les tournées... Raoul, 7 ans, détruit une toile d'araignée et écrase l'arthropode qui l'a tissée. Devenu adulte, il n'a plus que deux sources d'intérêt dans la vie : la guitare et les araignées... Contrefaçon, trafic d'organes, de drogue, prêt de tueurs à gage, Harvey Sozey s'occupe de tout dans la société spécialisée qu'il gère sans état d'âme, comme une multinationale « interlope ». Mais les concurrents ne manquent pas et tous les coups sont permis... Un groupe d'amis vient passer quelques jours dans une vieille ferme au fin fond de la Bretagne. Leur voiture tombe en panne. Une des filles disparaît mystérieusement... Gilles de Montmorency, le dernier des vampires, profite de la rédaction de son testament pour dénoncer une des plaies du monde moderne, la quasi impossibilité de se nourrir correctement quand on est un buveur de sang... Un père divorcé profite qu'il emmène ses enfants en vacances pour peaufiner une horrible vengeance à l'encontre de son ex... Grâce à une formule empruntée à un vieux grimoire, deux jeunes gens réussissent à faire revenir Pernelle, la femme du célèbre alchimiste Nicolas Flamel...

« Horrible monde » est un recueil de 19 nouvelles d'autant d'auteurs différents mis gracieusement à disposition sur les plateformes de téléchargement par les Editions Secrètes. La plupart sont de belle qualité, écriture soignée, absence de coquilles et imagination débordante. Les principaux registre de la littérature de l'imaginaire y sont représentés en particulier l'horreur, le gore et la terreur, mais aussi le fantastique, la fantaisie et la science-fiction (une unique mais excellente nouvelle « Hubris » de Florian Miconi). Pour moi, les meilleurs titres sont « La sourde oreille » d'Eddie Verrier, plutôt gore, « Kannerez Noz » de Christophe Sémont, fantastique, « Aoûtiens » de Ludovic Bonincontro, horreur au quotidien, « Tenebris Alchemia » de Martin Mutz, fantaisie, et « Mort silencieuse » de Kevin Eumont, fantastique. Une mention spéciale pour « Faim de race » de Fred Estérel pour son humour noir particulièrement grinçant. Donc au total, de chouettes nouvelles bien agréables à lire, des auteurs talentueux, autant de raison de ne pas manquer cet ouvrage.
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Hommes et Animaux : Demain, Ailleurs, Autre..

Je me contenterai d'indiquer que la nouvelle de Yann Quero, qui est d'ailleurs plus un court récit, est vraiment admirable. Elle ne relève pas de la science-fiction au sens classique (il n'est pas question de mutants déambulant sur une autre planète), l'auteur nous transporte au Japon, avec ses légendes, ses animaux aux sept vies et aux six sens, le tout à l'heure de l'explosion des réacteurs de Fukushima et sur fond d'apprentissage de l'art du haïku.

Si un lecteur peut m'indiquer des romans (nippons ?) qui seraient dans le même esprit, je suis preneur.
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La dimension Heisenberg

"J'étais, je dois le reconnaître, bien mal préparé à parcourir le dédale de telles arguties. Pour ma part, et ce jusque dans ma Copenhague occupée, je n'avais jamais voulu croire que l'on puisse s'intéresser de près ou de loin à mes faits et gestes."

Ces deux phrases empruntées à la fin de la page 104 et au début de la page 105, résument assez bien mon état d'esprit au moment où il ne me reste plus que 24 heures pour rédiger mon billet sur ce livre sans vraiment dire tout l'embarras où je me trouve devant le manque d'enthousiasme à progresser dans cet ouvrage qui a pourtant toutes les qualités éditoriales dont on pourrait rêver : le format, la mise en page, la taille des caractère, et ce serait un vrai plaisir à lire si, comment dire ? l'auteur ne donnait pas l'impression qu'il ne le retardait délibérément pour plus l'augmenter (le plaisir). Il en arrive à diluer sur plus de quatre-vingt pages les motivations libidineuses et autres stratégies de séduction d'un majordome sur une gouvernante italienne nouvellement embauchée, ce qui relève de l'exploit. Pour s'aider un peu, il utilise le name dropping le plus complet sur les physiciens des années trente. Tout le monde y passe de Majorana à Lise Meitner (le bureau "vide" de Lise Meitner, il ne faut exagérer non plus), en passant par Bohr, von Braun et bien sûr : Heisenberg dont on peut se demander ce qu'il vient faire là, habillé en odieux promoteur du nazisme alors qu'en fait l'original, porte-parole des théories d'Einstein, a eu beaucoup de mal avec les autorités racistes de l'époque qui l'accusaient d'être surtout le "promoteur de la science juive". Et quel éblouissant Heisenberg ! Lui qui n'aura pas été fichu de mettre au point la bombe atomique (par manque de moyens financiers, paraît-il), ni même un réacteur atomique pour ses contemporains, mais qui, là, dans cette uchronie, est capable de fabriquer un "tesseract", un bidule qui ouvre des portes sur une autre dimension. Et quel inconscient cet Heisenberg qui confie la clef de cette dimension où les nazis développent leur programme militaro-scientifique à un vague collègue (Niels Bohr, quand même) qui n'a pas la même nationalité que lui. On a un peu passé les bornes de l'inconscience, c'est carrément de la haute trahison. Mais c'est sans conséquence parce que dans l'uchronie en question il est clair que les scientifiques de haut niveau sont de parfaites nouilles en matière de politique internationale, de stratégie militaire et d'espionnage. Plutôt que d'envoyer l'objet aux autorités suédoises pour qu'elles prennent conscience de la gravité du danger (grâce à l'objet, le bonhomme a pu assister discrètement à une conférence qui lui a permis juger des avancées techniques effarantes dans la dimension nazie), il n'a pas d'autre idée que de le confier à son majordome pour qu'il le mette "à la poubelle", comme c'est crédible ! Aussi crédible que la méthode de transition entre les deux espaces qui laisse passer la conscience mais pas la matière du personnage (à la manière de Code Quantum, pour ceux qui connaissent). Quoiqu'il y ait une certaine incertitude sur ce qui peut transiter ou pas, vu que le personnage n'a pas pu circuler physiquement mais qu'une pantoufle, oui (je me demande encore comment tous les autres personnages en poste dans l'institut d'outre-dimension ont pu traverser ou même peuvent encore rentrer en Allemagne comme c'est indiqué pour un dénommé Meyer). C'est par ailleurs dans cette pantoufle que le texte rédigé à la première personne par le très bavard majordome (600 pages) sera renvoyé à la fin du bouquin, ce qui justifie le sous-titre : mémoires trouvées dans une pantoufle. Et là, je me dis que vu la taille du bouquin, ça devait être une sacrée pantoufle...



PS : Pour résumer le style est fluide, et même très lisible, mais les enjeux peu motivants pour tourner les pages (quoique... devant les deux ou trois situations un peu mystérieuses, j'en suis venu à me demander comment elles allaient être expliquées par l'auteur ce qui m'a un peu encourager à poursuivre mais pas très longtemps vu le peu de logique et l'insupportable délai avant qu'elles ne soient exposées). Et quand le héros auto-déclaré passe enfin de l'autre coté du miroir, il passe aussi du niveau de la pièce de théâtre de boulevard à celui de la New Romance voir de la Dark Romance. Il y a un public pour ce genre de chose mais il ne s'agit certainement pas des vieux bougons de soixante-cinq ans, et plus, qui ont une certaine connaissance de l'histoire des sciences, un goût prononcé pour les histoires fantastiques et de science-fiction (à condition qu'elles soient cohérentes et structurées), et là, on est bien de loin de tout ça.
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La dimension Heisenberg

Je remercie les éditions du chant du Cygne pour leur envoi ! Je suis toujours ravie de donner de la visibilité à des maisons d’édition indépendantes. Ici, je trouve le travail de la couverture admirable et l’objet livre très beau. La dimension Heisenberg me tentait également car je n’avais pas lu d’histoires avec des univers parallèles depuis un bout de temps. Qu’en ai-je pensé ?



Le roman propose un texte intéressant qui traite avant tout de la violence sous toutes ses formes. La première, la plus évidente, est celle de la déshumanisation et de la destruction systématique de tous les êtres hors de l’idéal du Reich. Le personnage principal, qui a pris la place d’un scientifique nazi, est le premier témoin de nombreuses atrocités : il est le propriétaire de Rachel, une jeune femme juive contrainte de le servir, il participe à une chasse à l’homme dans les « champs », où le gibier est en réalité composé d’humains. Jakob, ancien majordome juif du physicien Niels Bohr, est contraint de se faire passer pour le monstre dont il a pris la place, l’implacable physicien Rudy. Lorsque Jakob change de corps, il se retrouve avec les pulsions de l’autre homme. L’horreur de l’un rejoint alors celui de tous les autres.



Cette histoire pour se faire passer pour ce qu’il n’est pas est efficace et donne lieu à des moments de tension. Le début du roman est particulièrement efficace pour cela. C’est à travers les yeux de Jakob que nous voyons la construction d’armes de guerre, mais aussi des expériences inhumaines. Car la dimension parallèle découverte par Heisenberg sert de modèle mais aussi de lieu de toutes les folies. Or, l’ancien majordome est plutôt un homme qui badine. Il fait cependant la rencontre d’un nombre de personnages variés, allant des bourreaux les plus sadiques aux êtres les plus purs, dont les habitants originels sont des êtres de lumière pur. Parmi tous les personnages, j’ai trouvé Rachel touchante et bien écrite.



Même si le contexte et le début du roman sont bien trouvés, j’ai trouvé l’ensemble du récit bancal. Dans un premier temps, il y a pas mal de facilités scénaristiques qui font que le roman de crédibilité. Déjà, il semble bien pratique que Jakob ait les habilités intellectuelles de Rudy, ce qui lui permet de bien se fondre dans l’entourage scientifique alors qu’il n’est qu’un majordome. Même s’il fait les frais des pulsions meurtrières et sexuelles de ce dernier, cela semble surtout donner le loisir à l’auteur de décrire quelques scènes de viol ou de BDSM, ce qui donne à l’œuvre un petit coté série B. Un mélange de sexe et de violence pas toujours bien dosé. Il tombera à plusieurs reprises sur d’autres personnages prêts à l’aider, qui ont étrangement réussi à s’infiltrer sur cette base nazie secrète dans un monde perpendiculaire.



Le roman est finalement un peu long pour ce qu’il a à raconter, car le sous-texte sur la violence et ce que les victimes sont prêtes à faire pour y échapper ne tient pas si longtemps. Nous suivons plutôt un Jakob balloté par les événements, tentant de cacher sa véritable identité, de ne pas provoquer l’ire d’un triangle amoureux maladroit… Mais le tout à travers une série d’événements qui manquent de liant. Car le personnage de Jakob semble être assez indolent au long du roman, ce qui apporte un décalage étrange avec la gravité de certains actes. La première personne, rédigée avec un ton parfois affecté, n’aide pas à rendre le personnage plus sympathique.



Bien que « La dimension Heisenberg » présente une intrigue bien pensée axée sur la violence et les univers parallèles, le récit souffre de quelques incohérences scénaristiques et d’un dosage parfois maladroit de la violence et de la sexualité. De plus, le personnage principal, Jakob, peut sembler indolent et distant par moments, ce qui crée un décalage avec la gravité des événements.
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Le Temps revisité

Le temps perdu à lire des nouvelles sirupeuses à l'eau de rose ne reviendra pas.

Mais le responsable a été identifié en la personne de JC Gapdy, la cause de mon achat de cette anthologie, qui s'en sort, lui et quelques autres, avec brio.

Fans de voyages temporels et de paradoxes, c'est par ici que cela se passe.



Voilà une anthologie que j'ai acheté pour le nom d'un seul auteur au sommaire, une chose extrêmement rare, voir unique. Mais j'aime bien sa production, et de deux, je voulais au moins une fois acheter avec mes propres deniers une de ses œuvres. Voilà chose faite. Et trois euros en numérique pour 20 nouvelles, ce n'est pas du vol. (à moins que les auteurs ne touchent que dalle ?)

La majorité des auteurs m'étaient inconnus, seuls deux noms surnagés : Jean Christophe Gapdy, la cause de mon achat et Arnauld Ponthier.

L’anthologie s'ouvre sur un avant propos et se termine par une bio-bibliographie des différents auteurs. J'aurais aimé trouvé une petite présentation des différents textes, surtout que le site de l'éditeur est clairement à revoir en terme d'informations données. L'édition numérique est acceptable dans son ensemble, si ce n'est des problèmes dans l'interlignage et l'absence de chapitrage, assez chiant sur un livre de 400 pages.

L'anthologie se trouve facilement chez les libraires mastodontes en ligne, beaucoup moins ailleurs.



Au vue de cette mise en bouche, j'avais peu confiance dans l'intérêt de ce livre, mais certains auteurs s'en sont sortis avec brio :



Double peine, Nicolas Sick

Que ne ferait on pas par amour ?

Un texte qui commence mal, cela parle d'amour. Et au final, j'ai beaucoup aimé. J'y ai trouvé beaucoup d'originalité et d'inventivité. Une histoire somme toute assez simple mais l'auteur instille beaucoup de doutes et d'interrogations sur ce qui s'est passé, sur l'anticipation de la justice et de la peine. En plus, plusieurs effets Kiss Kool essaiment le récit. J'ai cru voir la chute. Et non. Les nouvelles peines sont glaçantes d'un possible futur.

Le pitch : une jeune femme est reconnue coupable pour un fait dont on ne connait rien. Le couperet tombe, 53 ans de condamnation. Et elle sourit. Pourquoi ?



Tempus Fugit, Antoine Vanhel

Des mercenaires augmentés sont appelés sur une station dans l'espace. Une mission à priori simple qui va prendre une tournure singulière. Les mercenaires ont tout de l'attirail classique, mais ont un petit plus peu vu dans mes lectures : il peuvent se mouvoir dans d'autres temps, plus rapide que le notre afin de surprendre leurs adversaires. Un très bon texte



Chasse temporelle, Jean Christophe Gapdy

Une poursuite à travers temps, un fast and furious à la mode SF.

Le pitch : Futur, un savant invente la machine à voyager dans le temps, mais son bio-androïde le tue et s'échappe dans une autre époque. La chasse est lancée. Comme à son habitude, l'auteur, sous une apparente simplicité, s'amuse avec son lecteur. Et les certitudes de ce dernier vont vaciller sur leur base. Bref, je me suis fait avoir comme un bleu. On revisite certains éléments historiques qui vont prendre dès lors une autre saveur. A découvrir.

L'intrigue se passe dans l'univers de syssol, sans qu'il soit nécessaire de le connaître. L'auteur a développé un site internet pour vous faire découvrir son monde qui emprunte à plusieurs genres : Hard-SF, Cyberpunk, Spac opera, Polar noir. Je le dis et re-dis et re-re-dis, lisez du Gapdy, c'est bon pour les neuronnes.



D"autres auteurs n'ont pas à rougir de leurs performances.



Texto, Cédric Teixeira

2016 Une ado meurt pour un texto non reçu. 2028… deux scientifiques font des essais de téléportation quantique (si si ça existe)

Dommage qu'il y ait quelques invraisemblances qui font que l'histoire fonctionne, car sinon, c'est un texte très plaisant. Pour ceux qui aime les paradoxes temporel.



Incipit, Thibaud Faguer-Redig

Lorsque la maladie est mortelle, la pénurie de temps se fait jour. Même si nous sommes plus dans la littérature générale, en quelques pages, l'auteur nous peint un jeune dont la vie s'échappe peu à peu, sans mélo, et avec brio.



Lettres à Revers, Emmanuelle Nuncq

Tout le monde s'est au moins posé une fois ce genre de questions : et si ma vie s'était déroulée différemment. C'est ce qui arrive à Eléonore, une dame de la Cour qui se réveille un matin la veille. Et chaque jour, l'antechronologie se répète. Cela illustre le propos mais la fin était couru d'avance.



Le Chat du réfrigérateur, Audrey Aragnou

Chat quantique, univers multiple et prémonition à la mode humour. Une petite friandise rafraichissante, je n'en attendais pas moins au vue du titre.



Temps mort, Arnauld Pontier

Un duel entre deux hommes, difficile d'en dire plus. En quelques lignes, une réflexion absurde sur ce que nous faisons de notre temps.



Avec le temps, Arhana

Un vieil artiste, une jeune amoureuse, une amoureuse éconduite, une demande spéciale. Et une vengeance. Une bon divertissement qui évacue le côté fleur bleu qui m'avait fait très peur.



Pour le reste, cela est beaucoup plus mitigé par rapport à la thématique du voyage dans le temps.



Premier écueil à éviter : l'amour et le voyage dans le temps. Si je lis de la SF, c'est que je n'en ai rien à foutre de l'Amour, sinon, je choisirai un autre rayon pour acheter mes bouquins. Premier écueil où sont tombés :

Alexandre Ratel et ses Naufragés de l’éternité où un plongeur perd la vie lors d'une tentative d'apnée, pour se réveiller sur le Titanic. Une histoire qui aurait pu être bonne : si les personnages étaient plus consistants et réalistes, et si le côté fleur bleu et religieux étaient absents.

Céline Chevet et son Reset nous conte une histoire d'amour sur fond de multivers et de sauvegarde quantique. Bancal et mièvre.

Stéphane Dovert et ses Alternatives nous parle d'une scientifique qui travaille dans un centre de recherche militaire à fabriquer des petites armes biologiques toutes mimis. Jusqu'au jour où un quidam arrive à pénétrer dans son bureau sans y être annoncé. Étrange car on ne rentre pas comme dans un moulin dans une base militaire. Cela parle multivers quantique avec une petite originalité : ici, c'est l'instant qui permet de réécrire le passé pour qu'il s'adapte au choix effectué. Intriguant, avant que l'histoire d'amour ne vienne plomber le tout.



Deuxième écueil : éviter ce qui a déjà été écrit mieux par d'autres. Faites l'effort de lire les oeuvres majeures du genre, cela vous évitera d'écrire dans le vide.

Cotton time de Jules Edmond Label nous parle d'un voyageur temporel qui se retrouve à une autre époque que celle de son retour, en pleine prohibition. Passé le fait du voyageur du futur qui s'étonne des us et coutumes d'une époque révolue, la fin s'égare dans les paradoxes. Manque d'originalité pour satisfaire mon appétit.

Pierre Montbrand et son Retour en Bavière nous entraine durant la seconde guerre mondiale, des scientifiques travaillent sur un programme temporel avant d'être exfiltré vers les Amériques. De nos jours, des phénomènes étranges de produisent aux Etats Unis. L'un des scientifiques va devoir se jouer du temps pour déjouer le plan nazi. Pas très original les nazis et le voyage dans le temps. Mais l'auteur nous entraîne dans son histoire, ce qui n'est pas si mal



Troisième écueil : me donner envie de lire le texte, c'est parfois très subjectif. Soit le style ne me convenait pas, ou l'histoire était trop longue à se mettre en place ou encore nous étions trop dans la blanche. Bref, lu jusque la fin si le texte était court, abandonné dans le cas contraire : L'interdit de Roger Raynal, Mayeul de la Serre et ses Danses nocturnes, Agathe Tournois et son Examen temporel, Éric Lysøe et sa Perle d’éternité, Le passage de Michelle Labeeu et enfin Charlotte Mangaud et son Temple d’un éternel été

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Deux tas de sable au bord d'un lit

Les éditions House Made Of Dawn ont encore une fois eu la gentille de me faire parvenir une de leurs nouvelles parutions : Deux tas de sable au bord d'un lit d'Eric Lysoe. J'ai été très surprise par cette nouvelle qui est assez différentes des autres de la collection Court Lettrage : moins sanglante et plus sentimentale...

Ah, et puis, par coïncidence, elle me permet également de participer à la session GN + Adjectif du challenge Lire sous la contrainte de Philippe.





J'ai été assez étonnée par le ton de l'histoire qui est vraiment tout en sensualité. Je ne m'attendais vraiment pas en ouvrant cet ebook a avoir autant de scène de sexe : en soit, ça ne m'a pas dérangée, c'est juste que c'était assez inattendu pour moi qui m'attendait assez à une histoire inquiétante et mystique ! Bon, pour le coup, le mystique est bel et bien là :il y a une atmosphère très étrange et énigmatique dans ce livre, très musquée. On ne comprend pas tout ce qui ce passe - tout comme Tristan - mais l'atmosphère lourde et mystérieuse est bien là.

J'ai apprécié découvrir les différents lien entre les personnages : certains se devinent assez rapidement mais d'autre, comme la relation entre Stéphanie et la jeune berbère est plus complexe et inattendue...

La résolution de l'énigme est très intéressante et plutôt difficile à deviner ! J'avais peur d'être un peu déçue par cette révélation tant l'atmosphère pleine de mystère est importante, mais pas du tout : l'explication tient la route et semble assez juste.



Le personnage de Tristan ne m'a pas forcément plu : son incompréhension face à ce qui s'est passé en Tunisie 30 ans plus tôt le rend assez antipathique. Il y a quelque chose qui ne colle pas chez lui, qui le rend assez bordeline... et je pense vraiment que c'est parce qu'il a eu l'impression de devenir fou lors de ce voyage. D'autant plus que, les passages dans le passé, le montre assez sympathique.



L'écriture d'Eric Lysøe est agréable et plutôt sympathique, par contre, j'ai été assez étonnée par son côté assez soutenu qui, je trouve, renforce un peu la lourdeur de l'atmosphère. Deux tas de sable au pied d'un lit se lit vraiment très bien : c'est fluide, intéressant, facile à lire.

Une nouvelle à découvrir !
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La dimension Heisenberg

Ce livre est parti d'une très bonne idée : les nazis ont trouvé un moyen d'utiliser un monde parallèle en plus du monde réel. Dans ce monde parallèle ils ont construit un prototype de ce qui serait le centre de recherche et de fabrication des fusées V1 et V2.



Pas réaliste bien sûr, mais c'est de la science fiction et c'est un bon départ.



Ce livre plaira certainement à beaucoup de lecteurs, mais le scientifique pointilleux et chiant que je suis n'a pas trouvé le plaisir de lecture attendu. Cette lecture a été un vrai martyre.



Ça se passe en 1941, et ça commence par une rencontre entre le physicien nazi Werner Heisenberg et le danois Niels Bohr. Cette rencontre a effectivement eu lieu et, pendant un certain temps il y a une controverse sur l'objet de la rencontre. Cette rencontre est décrite dans le livre "Les savants d'Hitler", de John Cornwell.



Donc, lors de cette rencontre, Heisenberg explique à Niels Bohr comment se rendre dans cet univers parallèle et Niels Bohr récupère un objet, un tesseract, permettant sous certaines conditions de passer vers l'autre monde. Niels Bohr va juste expérimenter voir s'ouvrir le passage vers l'autre monde et observer une conférence donnée par un autre scientifique nazie de l'époque : Wernher von Braun. Puis demande à son majordome de jeter l'objet à la poubelle.



Le majordome de Niels Bohr le récupère et, voulant conquérir la nouvelle gouvernante de Niels Bohr, une belle italienne, il décide de traverser la barrière pour récupérer le fiancé de cette dernière, un juif italien qui, partant vers les États Unis aurait pu se trouver dans cet univers parallèle (La Dimension Heisenberg). Comme quoi, on ajoute un deuxième univers au notre, et le monde devient plus petit...



En passant vers l'autre monde, il se mue dans le corps d'un scientifique nazi, officier SS, tout en gardant sa personnalité de majordome, juif en plus. Et petit à petit, la personnalité de l'officier nazi prend possession de lui. On oscille entre la science fiction et les phénomènes paranormaux.



Sans parler de la vitesse époustouflante avec laquelle notre majordome, qui n'était pas encore possédé par le scientifique nazi, est devenu un expert en physique quantique. Wow !!!



Sacré coïncidence, parmi les dizaines de milliers de personnes présents dans le campus parallèle, celui qu'il doit sauver est justement un de ses trois collaborateurs.



Assez rapidement, de la mission de sauvetage du fiancé, notre vaillant majordome arbore un plan pour la destruction du campus Dora de l'univers parallèle.



Intéressant que son esclave juive fait partie d'un réseau de partisans qui se communiquent par un petit appareil terminal. Or, le composant électronique dit transistor n'a pas été inventé qu'en 1947 et les premières applications ne sont apparues que dans les années 50. Donc, avant le transistor, tout équipement électronique fonctionnait avec des tubes, et donc, grand volume. Pas grave puisque c'est de la science fiction. Par contre, étonnant de voir ça alors que le livre ne mentionne aucun autre appareil électronique avec un avance technologique similaire, à l'exception d'un train qui pourrait ressembler à notre TGV.



Après... parlons des êtres électriques de lumière... Ça m'a fait penser aux aliens de "Perdus dans l'Espace", une série des années 60 avec la famille Robinson et le méchant docteur Zachary Smith.



Dans le chapitre 36, "Mathématiques élémentaires", il décrit comment ses grands savants en physique quantique calculent le volume de verre dans un coffret de verre. Donc, prend l'épaisseur du verre (0,7 cm) et l'on multiplie par par la surface de chaque face : 6 fois 13 cm. Ce qui donne 709,8 cm3. Pour des savants, ceci est digne d'une "Perle du bac", puisque dans ce cas, il aura compte deux fois le volume de chaque arête du cube. La façon correcte, et même plus simple, serait de calculer le volume du extérieur (13x13x13 : 2197 cm3) et déduire le volume du cube formé par la cavité (11,6x11,6x11,6 : 1560,9 cm3), ce qui fait 636,1 cm3. L'auteur n'avait pas besoin de faire ce calcul, mais vu qu'il a voulu le faire, il aurait fallu le faire correctement.



Un matheux pointilleux ne raterait pas cette bourde. Ce qui est pire est que détailler ce calcul n'apporte rien à la trame. Ça ne fait qu'ajouter des lignes inutiles à une lecture déjà pénible. Un manque de respect envers des lecteurs un peu plus doués en maths.



En ce qui concerne le volet "psychologique" dont on parle dans la quatrième de couverture, il y a des scènes de très grande violence mais qui, à mon avis, relèvent de la psychopathologie très lourde, voir criminelle.



Après, il y a des choses qui traînent en longueur, sans que cela soit utile ou en vrai rapport avec l'intrigue, et la lecture devient une torture.



C'est vraiment dommage puisque l'idée de départ est très intéressante mais la réalisation l'a complètement gâchée. Mais c'est juste un avis perso. Peut-être que c'est juste que ça ne fait pas partie des préférences. D'autres l'aimeront, j'en suis sûr.



Je remercie Babelio et l'éditeur le Chant de Cygne pour m'avoir donné l'opportunité de livre cet ouvrage.



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Le Vampire des Origines, Livre 1 - Anthologie

Excellente anthologie avec des textes étonnants d'éruditions et très bien écrits ! Bien loin des stupides bluettes de vampires con-con amoureux de bécasses ! Rare de voir une telle cohérence qualitative ! mes préférences vont à l'étonnant et poétique LA FEMME, l'Angoissant LA DiSPARITION . Mon coup de coeur va au Formidable GOOD LUCK MISTER CHANCE, très bien écrit avec des personnages fouillés comme on en voit peu, J'avais acheté cette atnho pour cette auteure, Yaël-July NAHON dont j'ai découvert le travail et je ne suis pas déçu, ni par elle ni par l'ensemble de l'antho !!!!!!!!
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Sexe & sexualité dans le futur & ailleurs, to..

Les éditions Arkuiris viennent de publier deux volumes d'une anthologie de SF sur le thème. Sexe et sexualité dans le futur et ailleurs. Deux constatations:

- l'incroyable diversité d'inspiration des auteurs. Dans le N°1, une courte nouvelle donne la parole aux touches du clavier de l'ordinateur d'un écrivain et raconte le plaisir érotique qu'elles éprouvent au contact des doigts de l'homme .

-ces textes, si différents, mais tous d'une excellente qualité d'écriture prouvent que la SF n'est pas une sous littérature (préjugé encore fortement ancré en France).
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Feu

Un forgeron doit redresser une clé tordue sertie de pierres précieuses... Alkinn, un jeune viking, doit passer l'épreuve du feu, un rituel initiatique nordique... Fréon part à la recherche de la flamme. Arrivé devant son sanctuaire, il retrouve Fréon, un ennemi qu'il a vaincu autrefois... Frei, 19 ans, fête son anniversaire en la seule compagnie de ses parents. Aucun de ses copains n'est venu... Englué dans un marécage, Athan en est sorti par l'intervention de Kymaeré, une très belle jeune femme... Altiya, la déesse du feu trouve que les hommes ne lui rendent plus le culte qui lui est dû. Elle décide de se venger d'eux... Prof, le grand-père de Lino, sorte de Geo Trouvetout diplômé, a inventé une machine à remonter le temps. Il propose à Lino de tester son invention... Dans le métro, une étudiante dérobe un briquet dans la poche d'un homme étrange...

« Feu » est un recueil de quinze nouvelles de quinze auteurs différents abordant toutes le thème du feu, de la flamme, de l'incendie. Ces textes, d'une grande variété d'inspiration et de registre, vont de la poésie au policier et à l'horreur en passant par l'érotique et la fantaisie. Ces deux derniers genres étant les plus représentés. Comme toujours dans ce genre d'ouvrage, le lecteur y trouvera le meilleur et le moins bon pour ne pas dire le médiocre et l'à peu près. Par indulgence, nous nous en tiendrons aux trois textes du sortent nettement du lot : « Assis dans le noir » d'Isabelle Leblond, « Fille du feu » d'Eric Lysoe et « Altiya, déesse du feu ». A eux seuls, ils méritent le détour. Originalité de l'intrigue, intérêt de la problématique, qualité de l'écriture. Trois pépites, trois belles découvertes, trois auteurs à suivre...
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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Turquoise

Un roman SF qui m’a fait passer un très bon moment.



Plusieurs équipes, une île, une téléréalité… J’ai tout de suite pensé à Koh Lanta. Même si nous sommes des siècles plus tard, que les candidats ne sont pas que des terriens et qu’ils sont accompagnés d’un androïde qui filme tout, le principe de base reste le même.



Le départ est comme je les aime, mouvementé. Il fait espérer une suite tout aussi attractive. Et elle l’est. On découvre petit à petit les règles du jeu, les personnages, l’environnement.



On va suivre une équipe en particulier, celle de Wursten avec Bruyne (sa compagne), Givreuse, Glaize et Yorgh. Sans oublier G6K l’androïde, Jessica ou Jess pour les intimes. Comme toutes les équipes, elle est composée de terriens et d’extra terriens dont on découvre les spécificités petit à petit.



Je m’attendais, je l’avoue, à plus d’interactions avec les autres, mais il y en a très peu finalement. Ce qui n’empêche pas d’avoir constamment envie d’aller plus loin dans la lecture puisque très vite ils détectent une anomalie dans leur environnement.



J’ai bien aimé cette ambiance un peu mystérieuse et je me suis attachée à ces personnages. Peut-être même un peu plus à G6K qu’aux autres. Un androïde obsolète, dépassé, qui pourtant va leur être très utile.



L’univers est bien maîtrisé. On arrive à connaitre le passé de la Terre et son présent, certaines mœurs, archaïques parfois, d’autres planètes. Les unités de mesure ne portent pas les mêmes noms que les nôtres, mais elles sont très facilement identifiables (des z’eures, des jocondes ou encore des diurnes et des centiguêtres…). Ça apporte du dépaysement tout en nous laissant nos repères.



L’intrigue est bien menée, elle nous réserve des rebondissements qu’on ne voit pas forcément arriver. Elle nous amène aussi à une certaine réflexion, sur le plan écologique( le but pour la société de production est de coloniser complètement la planète et d’y implanter des structures de loisirs pour gens fortunés…) mais aussi sociologique.



Une très bonne découverte.
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La dimension Heisenberg

C'est une première Masse Critique Babelio pour moi ! J'ai eu le plaisir de recevoir La Dimension Heisenberg d'Eric Lysøe, sortit en janvier 2022 aux éditions Le Chant du Cygne, allons-y pour la critique !



« Qui peut se targuer d'être vraiment libre ? » La phrase d'accroche de la quatrième de couverture a du cachet. Tout comme l'ambition affichée de l'auteur de nous livrer une uchronie SF sur fond de second guerre mondiale. Rajoutez à cela le fait que l'ouvrage que vous tenez entre les mains soit beau : une couverture sombre et mystérieuse avec des écritures au format paysage, une mise en page sympathique... Atypie et sobriété dans la présentation, Histoire, philosophie, SF... Que de promesses ! À la lecture du résumé, j'imaginais une histoire à cheval entre La Brigade Chimérique (Serge Lehman et co.) et L'Enjomineur (Pierre Bordage). Tout pour (me) plaire ! Et pourtant, quelle déception...



Nous avons donc entre les mains un récit inspiré de faits réel (la rencontre de Niels Bohr et Werner Heisenberg, la disparition d'Ettore Majorana et l'usine de Dora) mais raconté via le journal de Jakob. Ce monsieur, un majordome danois au service de Niels Bohr, a consigné tout ce qui lui est arrivé depuis la rencontre de son maître avec Heisenberg. Dans le but de conquérir la jolie Carlotta, notre narrateur va se retrouver à faire un saut dans une autre dimension dont l'entrée leur a été montrée par Heisenberg. Cette dernière est occupée par les nazis afin de réaliser un prototype de la société du IIIe Reich. Fort heureusement, lors de son passage, Jakob a pu investir la peau d'un chercheur allemand et va donc pouvoir espérer mener à bien les missions dont il s'est lui-même investit : retrouver le fiancé de Carlotta pour le renvoyer auprès d'elle et sauver les innocents de la base.



« L'enfer est pavé de bonnes intentions ». À l'instar de ce dicton, l'histoire accumule les concepts intéressants, mais les noient sous une narration fluide certes, mais en cruel manque de reliefs et ornée de ressorts scénaristiques grossiers. Que dire de la chance insensée de personnage principal ? Son allemand parlé sans défauts aucun, ses connaissances en physiques poussées à un niveau exceptionnel en trois jours, sa servante membre d'un réseau de résistance, un de ses collaborateurs qui se trouve être le fiancé qu'il doit renvoyer sur Terre etc. Lui-même s'en étonne et pas une seule piste d'explication ne nous est donnée. C'est dommage.



Les ressorts philosophies alléchants promis sont grossièrement mis en scène sous couvert de la possession de l'esprit de Jakob par celui de l'officier allemand. N'aurait-il pas été plus pertinent et efficace de décrire les dilemmes et auto-flagellations mentales d'un simple résistant infiltré ? La SF fait perdre ici le côté puissant et viscéral que la réflexion aurait pu avoir.



Le livre se veut également assez descriptif sur le plan scientifique. Pari risqué de l'auteur : le néophyte peut être rebuté par des descriptions trop poussées et le scientifique par des approximations et des erreurs. La seule partie de cet acabit que j'ai apprécié concerne les temps des deux dimensions. Des dimensions perpendiculaires s’opposant aux dimensions parallèles classiques, voilà un concept qui change en SF ! Par contre. Au chapitre 37 se cache en pleine lumière une aberration qui a horrifié le biologiste en moi. Le graphique présenté dans ce chapitre est doublement inutile : il n'apporte rien au récit et il est faux. Un graph' doit avoir un titre, ses axes doivent être annotés que ce soit en texte ET en unités. Une figure doit se comprendre indépendamment du texte. Et là, clairement, on nous présente un pauvre graph' type OpenOffice avec des chiffres qui ne veulent rien dire et qui en plus ne correspondent pas à ce qui est décrit dans le texte ! Bref. Ça, c'était à ne pas faire.



Comme je le disais : « Pavé de bonnes intentions ». On sent que l'auteur a voulu en mettre beaucoup, seulement il en a trop mis ! J'ai eu l'impression d'être devant un texte ayant besoin d'une épuration, ça manque de concision, même pour un texte narratif. L'auteur navigue avec difficulté entre réalisme et fantastique, ça nuit aux deux camps. Un exemple concret ? L'usine de Dora est magnifiquement représentée : c'est glauque, abominable, ça pue la misère et l'inhumanité, on y croit. En revanche, si l'on se dirige vers le département de génétique animale : on tombe dans un stéréotype de savant fou dont les expériences se veulent horribles sur le plan narratif, mais sont pétries d'incohérences et de ridicules. À trop vouloir décrire le pourquoi du comment on perd l'espace nécessaire à l'interprétation personnelle du lecteur qui ferait prendre toute sa dimension au côté SF.



Quel dommage d'avoir fait de ce récit juste celui de Jakob ! Outre le fait que je n'ai eu strictement aucune affinité pour le personnage (seule l'histoire de Sonia a réussi à me toucher), on a l'impression que tous les personnages sont de simples figurants. Ils manquent de profondeur ! Pourquoi ne pas avoir donné la parole aux autres personnages ? Quitte à rester au point de vue interne, naviguer dans les têtes des différents personnages aurait apporté plus de paranoïa quant à « qui est qui » et « pourquoi il fait ceci ou cela ». Les considérations promises sur les faux-semblants auraient trouvé un mode d'expression à leur hauteur.



Autres défauts en vrac. Le stress des faux-semblants n'ayant pas réussi à faire monter de tension tout au long de l'histoire, la tombée des masques finale tombe à plat. On a encore une fois cette impression de facilité qui tue le suspense. Les créatures indigènes de la dimension Heisenberg avaient tout pour mettre juste la touche de SF nécessaire à l'émerveillement. Malgré ce potentiel, on retombe dans la facilité scénaristique avec un interprète qui tombe à point nommé et une description très froide du journal de Majorana qui au final n'apporte rien au récit car déconnecté du reste. C'est dommage, elles sont vraiment chouettes ces créatures ! Les épisodes de Schöndorfite sont pour la plupart intéressants. En revanche, les flash-back de Jakob et de Rudy soulignent avec lourdeur un pseudo-Freudisme maladroit dont on se serait bien passé. Ah et puis la faute de frappe sur la quatrième de couverture... C'est assez moyen, j'espère que c'est juste un défaut d'impression.



Ça sera tout pour moi. Malgré cette lecture décevante, j'ai particulièrement apprécié l'expérience ! Merci donc à Babelio et aux éditions du Chant du Cygne, j'ai hâte de participer à une autre Masse Critique !
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