- Dieu a crée la peste et l'a rendue contagieuse. Il décide de ceux qui l'attraperont et de ceux qui survivront. Voilà pourquoi nous restons ici et tu devrais faire de même."
Il disait que Rembrandt ne peignait pas avec de la couleur, mais qu'il peignait avec la lumière.
Le courage n'est finalement que la capacité à vaincre ses peurs.
La jeune femme ne comprend pas tout à fait ce qui l'attire autant chez Huib. Peut-être le mélange d'intelligence et de rudesse. Huib est quelqu'un d'authentique. Il ne prétend pas être ce qu'il n'est pas.(...)
S'il n'est pas toujours aisé de mettre des mots sur les sentiments, elle ne peut plus nier leur existence.La question à présent est de savoir quoi en faire.(p.105)
[ Contre la peste ]
"Ail et clou de girofle ! affirme un client. Mâchez-en toute la journée pour vous protéger des vapeurs pestilentielles."
Un vieil homme explique qu'il faut recouvrir les bubons d'un cataplasme de levain, de fiente de pigeon, d'oignons, de figues, de bulbes de lys et huile de scorpion. ce produit est difficile à se procurer, il espère que l'apothicaire en aura.
- Voilà ce qui fascine les gens : les dragons, les cascades, les fleurs exotiques, les habitants du bout du monde. Les gens d'ici sont blasés des moulins à vent et des vaches, dis-je.
- Tu n'as peut-être pas tort...
Je n’arrive pas à détourner les yeux du tableau sur lequel Rembrandt travaille. Sur la toile, une jeune femme me regarde. Ses yeux sont peints avec un tel réalisme qu’ils semblent me dévisager. Comment peut-on atteindre un tel degré de fidélité? C’est incroyable.
Van Rijn a semble-t-il remarqué ma fascination. Il se tourne vers moi.
« Il te plaît? »
D’abord totalement déstabilisée par cette question, je me ressaisis.
« Cette femme me donne l’impression de lire dans mon âme, de tout savoir sur moi. J’en ai des frissons. Et puis cette lumière et ces couleurs! C’est le plus beau tableau que j’aie jamais vu, monsieur. »
Un sourire se dessine sur le visage de Rembrandt.
« Tu aimes l’art? »
Nous sommes tous voués à recevoir, tôt ou tard, notre part de malheur. La seule chose que nous pouvons espérer est qu'il se présente le plus tard possible, pour que nous puissions quand même goûter un peu au bonheur.
Au cours des dernières années, il a appris à apprivoiser sa solitude. Au terme de sa journée de travail, s'il n'a aucun rendez-vous nulle part, il apprécie de s'asseoir à la table de cuisine devant une tasse de Café et un peu de lecture.Non qu'il soit un être asocial ou qu'il se sente mal à l'aise en société, mais il n'affectionne guère le verbiage.( p.28)
Elle ne lui en veut pas.Ralph n'était finalement pas celui qu'il prétendait être, mais elle n'est pas non plus celle qu'il croit. En fin de compte, nous dévoilons- nous jamais vraiment ? N'avons-nous pas tous nos secrets, même pour nos proches ?
Son chagrin d'amour vient s'ajouter au mal du pays et à son envie irrépressible de rentrer chez elle. (...)
Puisqu'elle ne doit plus jouer la comédie devant Ralph et sa belle-famille, que les affres de la guerre révèlent la futilité des questions d'origine, les souvenirs remontent doucement à la surface.Les images de son enfance...(p.353)