La Palestine apparaît aujourd'hui comme un des symboles de la résistance à l'oppression et une source d'inspiration pour des artistes venant de tous les horizons. C'est ce dont rend compte une exposition qui se tient en ce moment à l'Institut du Monde Arabe.
Pour en parler, Olivia Gesbert reçoit le co-commissaire de l'exposition Elias Sanbar, écrivain figure de la lutte pour la reconnaissance de la Palestine, et le photographe Raed Bouwayah, dont on retrouve certaines photographies durant l'exposition.
#palestine #photographie #israel
________
Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X
ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
Suivez France Culture sur :
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture
Twitter : https://twitter.com/franceculture
Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture
Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
Faire la paix signifie avant tout se faire violence, se vaincre soi-même pour supporter de se retrouver parlant à celui que l'on considère comme l'artisan de son malheur, la source de ses peines.
Qui suis-je ? C’est la question que les autres me posent
et elle est sans réponse.
Moi ? Je suis ma langue, moi
et je suis un, deux, dix poèmes suspendus.
À la différence de leurs frères voisins en butte à la colonisation occidentale classique, les Palestiniens affrontent tant la Grande-Bretagne que le projet sioniste, et les nouvelles lignes du partage instaurent comme un territoire intra-muros, choisi par les sionistes pour y mener leurs.5 projet particulier, celui du vide à naître du transfert de la population palestinienne.
L'enjeu de la terre, le rapport à "sa" terre, se confond dès lors pour chaque Palestinien avec le refus du déplacement et ce refus, loin de donner a contrario naissance à une patrie [...], institue une perception nouvelle de la patrie, celle de la patrie menacée. Aussi, le combat palestinien ne sera-t-il jamais celui de l'édification d'un pays, mais de son sauvetage. La figure Arabes de Palestine en sera irrémédiablement marquée.
« Ne sois pas triste. Personne ne parviendra à se débarrasser de nous. La Palestine est une arête plantée dans la gorge du monde. Personne ne parviendra à l’avaler. Ne t’inquiète pas. »
Et puis, il y a la paix véritable, celle qu'il faut souhaiter, à l'avènement de laquelle il faut travailler, celle de la vraie reconnaissance, celle qui n'aura plus besoin de garanties internationales, ni de suivi, de traités de défense commune, celle qui tiendra par la seule adhésion de ses tenants, et qui portera alors le nom de réconciliation.
La réconciliation est le stade supérieur de la paix, celui où elle se mue en valeur de civilisation, quand elle ajoute au choix de la raison celui des coeurs.
Ce qui me fait écrire aujourd’hui que le jour où les miens auront retrouvé leurs droits, je pourrai enfin connaître une libération pleine, entière, affirmer que je n’ai plus de drapeau
Si le commencement de l’Histoire n’a jamais eu lieu, si les identités ne possèdent pas de dates de naissance et si nos racines sont devant nous, c’est que seuls les flux identitaires existent, insaisissables autrement que dans leur mobilité de lignes traversant temps et lieux et qu’il convient d’appréhender à certaines périodes en quelque sorte privilégiées de leur parcours, à certaines hauteurs de leur circulation.
La reconnaissance par Israël de sa responsabilité concrète et morale dans la Nakba – l’expulsion en 1948 -, l’admission qu’au cours de cet épisode, les Palestiniens furent les victimes sont les seuls moyens de sortir de l’impasse
À la question : « A-t-on le droit de spolier un peuple de sa patrie ? », on substitua un : « Qui du peuple juif ou du peuple palestinien était là avant l’autre ? »
Elle se doubla rapidement d’un corollaire, autre hérésie historique chère aux nationalistes de tout poil sous toutes les latitudes, qui posait la question de l’instant originel, la « date zéro », celle de la naissance d’un peuple, le palestinien en l’occurrence.
Mes premières traces à moi seront blanches, invisibles pour moi, mais pleines de possibilités d'aller ailleurs, de les inventer, de les choisir, d'échapper à la pesanteur des généalogies afin de se remplir de tendresse pour ce qui fut mais que l'on ne souhaite pas pour autant voir revenir.
Des années plus tard, je formulerai ce qui sera devenu un credo de vie, en affirmant dans Figures du Palestinien : "Nos racines sont devant nous".