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4.06/5 (sur 220 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 19/06/1949
Biographie :

Philippe Descola est un anthropologue.

Il est un ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud. Dans le cadre d'une thèse de doctorat d’ethnologie entreprise à l’École pratique des hautes études (VIe section), sous la direction de Claude Lévi-Strauss, il est chargé de mission au CNRS et effectue son travail de terrain chez les Jivaros Achuar en Équateur, en compagnie d'Anne-Christine Taylor, dont il est l'époux.

De septembre 1976 à septembre 1979, Philippe Descola vit au contact quasi continu des Jivaro Achuar, dans le haut bassin équatorien du Rio Pastaza, à la frontière entre l'Équateur et le Pérou. De cette expérience ethnographique, il tire la matière de sa thèse intitulée, "La Nature domestique. Symbolisme et praxis dans l'écologie des Achuar", soutenue en 1983 et publiée en 1986.

En 1987, il devient maître de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), puis directeur d'études en 1989.

En juin 1996, Philippe Descola reçoit la médaille d'argent du CNRS pour ses travaux sur les usages et les connaissances de la nature dans les sociétés tribales.

En juin 2000, il obtient la chaire d'Anthropologie de la nature au Collège de France succédant à Françoise Héritier. Il est nommé, en 2001, directeur du laboratoire d'anthropologie sociale (LAS) fondé en 1960 par Claude Lévi-Strauss, qu'il dirige jusqu'en 2013.

En 2014, il est nommé membre du Conseil stratégique de la recherche. Il fait partie notamment du comité de rédaction de la revue "Tracés" et il collabore au "Journal de la société des américanistes".

Ses recherches de terrain en Amazonie équatorienne, auprès des Jivaros Achuar, ont fait de lui une des grandes figures américanistes de l'anthropologie.

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Source : Wikipédia
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Nature invitée à siéger dans des comités de direction. Nature représentée par des écosyndicats. Nature devenant actionnaire de multinationales, et se muant parfois même en société commerciale… Depuis quelque temps, d'audacieuses initiatives rebattent les cartes de la gouvernance des affaires, avec au programme un même espoir sous-jacent : celui d'émanciper la nature de son statut de ressource, de promouvoir ses intérêts, et d'instituer une délibération visant à réconcilier entreprise et nature. La difficulté, comme le dit si bien Philippe Descola, c'est que ça n'existe pas, la nature. Quels non-humains cherche-t-on alors à écouter, exactement ? Comment les représenter dans nos organisations ? C'est tout l'enjeu de cet ouvrage : réfléchir à la « natura laborata », à la nature mise au travail. Et lui donner voix au chapitre en imaginant de nouvelles façons de gouverner l'entreprise. Un projet mêlant sciences politiques, dilemmes philosophiques et excursions anthropologiques. https://www.editionsquanto.org/produit/74/9782889156146/la-nature-au-travail

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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Philippe Descola
La chaîne de la vie est formée de maillons interdépendants, dont certains ne sont pas vivants, et que nous ne pouvons pas nous abstraire du monde à notre guise. Le « nous » n’a donc guère de sens si l’on songe que le microbiote de chacun d’entre « nous » est composé de milliers de milliards d’« eux », ou que le CO2 que j’émets aujourd’hui affectera encore le climat dans mille ans. Les virus, les micro-organismes, les espèces animales et végétales que nous avons modifiées au fil des millénaires sont nos commensaux dans le banquet parfois tragique de la vie.
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Les luttes indigènes contemporaines, autant contre les grands projets d’aménagement des gouvernements de la gauche développementaliste que contre les politiques prédatrices des multinationales indiquent une troisième voie suggestive en ce qu’elle renoue les liens longtemps distendus entre humains et non-humains quant aux formes de souveraineté qu’ils exercent chacun sur eux-mêmes. 
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C'est à chacun d'entre nous, là où il se trouve, d'inventer et de faire prospérer les modes de conciliation et les types de pression capables de conduire à une universalité nouvelle, à la fois ouverte à toutes les composantes du monde et respectueuse de certains de leurs particularismes, dans l'espoir de conjurer l'échéance lointaine à laquelle, avec l'extinction de notre espèce, le prix de la passivité serait payé d'une autre manière : en abandonnant au cosmos une nature devenue orpheline de ses rapporteurs parce qu'ils n'avaient pas su lui concéder de véritables moyens d'expression.
(fin)
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L'émergence de la cosmologie moderne résulte d'un processus complexe où sont inextricablement mêlés l'évolution de la sensibilité esthétique et des techniques picturales, l'expansion des limites du monde, le progrès des arts mécaniques et la maîtrise accrue qu'il autorisait sur certains environnements, le passage d'une connaissance fondée sur l'interprétation des similitudes à une science universelle de l'ordre et de la mesure, tous facteurs qui ont rendu possible l'édification d'une physique mathématique, mais aussi d'une histoire naturelle et d'une grammaire générale.
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Car ce n’est pas un fourmillement de sociétés singulières que l’analogisme déploie sur le fond de cet universalisme que l’on ose à peine qualifier de « naturel », mais bien un universalisme d’un autre ordre, celui des myriades de subjectivités diffractées qui animent toute chose d’une intention à découvrir, d’un sens à interpréter, d’une connexion à dévoiler ; un universalisme « spirituel » donc, à défaut d’être strictement « culturel ». Et c’est là probablement une raison du succès persistant des « sagesses orientales » dans un Occident désenchanté : en éliminant tout de go l’irritante question du relativisme culturel, zen, bouddhisme ou taoïsme offrent une alternative universaliste plus complète que l’universalisme tronqué des Modernes. La nature humaine n’y est pas morcelée par l’emprise de la coutume et le poids des habitudes puisque tout homme, grâce à la méditation, est réputé pouvoir puiser en lui-même la capacité d’expérimenter la plénitude dun monde sans fondements préalables, c’est-à-dire débarrassé des fondations particulières qu’une tradition locale pourrait lui assigner. On comprend que des biologistes ou des physiciens habités par des aspirations monistes aient pu être séduits par cet aspect de l’analogisme que les philosophies asiatiques leur fournissaient sous une forme réflexive déjà hautement élaborée – mais aussi plus facile à accepter pour des scientifiques que les doctrines analogiques de la Renaissance par opposition auxquelles leurs propres savoirs disciplinaires s’étaient justement édifiés.
Wajari ne revient pas à la maison avec moi, mais m'annonce d'une voix sereine qu'il va déféquer dans la rivière. La purification doit se poursuivre jusqu'à son terme par une immersion dans les eaux encore très froides du Kapawi et l'évacuation au fil du courant des derniers déchets. Je devrais à notre camaraderie naissante de l'accompagner dans cette activité que les hommes liés par l'affection mènent toujours en tandem, mais j'ai renâclé jusqu'à présent devant cette soumission excessive aux obligations de l'observation participante. Légèrement en aval de la petite anse dédiée aux activités ménagères, Wajari fait un tapage de tous les diables : il bat l'eau de ses mains en poussant un hululement soutenu qui s'élève des vapeurs de la rivière comme une corne de brume. Il s'interrompt par moments pour hurler triomphalement : "Je suis Wajari! Je suis Wajari! je suis fort! je suis un jaguar qui va dans la nuit! je suis un anaconda!" Le contraste est saisissant avec la douceur des tableaux domestiques qui précèdent. Evanoui le tendre père, disparu l'hôte attentionné; c'est bien un guerrier qui maintenant exalte sa gloire dans l'aube attentive.
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Envisagés du point de vue d'un hypothétique historien des sciences jivaro ou chinois, Aristote, Descartes ou Newton n'apparaîtraient pas tant comme des révélateurs de l'objectivité distinctive des non-humains et des lois qui les régissent que comme les architectes d'une cosmologie naturaliste tout à fait exotique au regard des choix opérés par le reste de l'humanité pour distribuer les entités dans le monde et y établir discontinuités et hiérarchies.
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De fait, la division constitutive entre ce qui relève de la nature et ce qui relève de la société introduit chez les Modernes une sorte d’apartheid dans le traitement des être du monde qui empêche l’instauration d’un shème d’interaction possédant la puissance de synthèse et la simplicité d’expression des relations qui structurent les collectifs non modernes.
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La manière dont l'Occident moderne se représente la nature est la chose du monde la moins bien partagée.
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L'idée du jeu dans lequel l’un des participants triomphe sur l'autre est quelque chose qui, encore une fois, n’est pas absolument propre au monde moderne, mais qui a été, dans le monde moderne, complètement exacerbé par rapport à des conceptions du jeu qui privilégiaient l'activité ludique sur le résultat.
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