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EAN : 9782271127570
96 pages
CNRS Editions (19/09/2019)
4.33/5   18 notes
Résumé :
Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Comprendre celleux qui nous constituent, celleux qui nous entourent, comprendre les architectures mentales et sociales, les réseaux semblables ou différents qui animent, agissent, nourrissent nos relations au.x monde.s . Philippe Descola dans cet essai nous rappelle ses chemins parcourus, les fruits précieux de ses rencontres, de ses recherches. Une ouverture vers le monde dans sa totalité, une cartographie spacio-temporelle très intéressante de "l'écologie des relations" qui animent notre Terre.
Astrid Shriqui Garain
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Si l'on parvient à comprendre que la nature est un être cultivé, qu'elle est son propre jardinier, alors on ne cultivera plus la nature de façon séparée, mais comme membres de sa culture.
Nos jardins seront ses nouveaux jardins, nos cultures ses propres développements culturels.
Nous pourrons l'embellir et l'adoucir parce qu'elle porte elle-même en germe la pédagogie pour y parvenir.
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Un ouvrage visant à aborder les grandes lignes des travaux et de la pensée de Philippe Descola.

Très facile d'accès et facile à lire, cependant très pertinent et parfait pour s'initier à la pensée de ce grand chercheur, à l'anthropologie ou aux questions de relations dans le vivant.
Il pousse à la réflexion et à remettre en question nos modes de pensées et à nos conceptions du monde qui nous entoure.
Fascinant pour débuter ce cheminement !
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Cinquante pages pour saisir le travail anthropologique, en général, et la constitution d'une nouvelle anthropologie de la nature par Philippe Descola ces quarante dernières années, en particulier. Lumineux.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/02/11/note-de-lecture-une-ecologie-des-relations-philippe-descola/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ethnographe, ethnologue, anthropologue
Qu’est-ce qu’un anthropologue ? Un anthropologue, c’est d’abord un ethnographe, c’est-à-dire quelqu’un qui va s’immerger dans une communauté, que celle-ci se trouve très loin ou tout près de chez lui. Il vit parmi elle durant plusieurs mois, parfois jusqu’à deux ou trois ans, afin de comprendre de l’intérieur les habitudes, les usages, les façons de faire, de penser, de cette communauté. Il doit apprendre la langue si elle est différente de la sienne. Il doit apprendre à se plier à certaines coutumes, à des façons de vivre avec lesquelles il n’est parfois pas du tout familier. Au terme de cette immersion, qu’en général il réalise au début de sa carrière même si les enquêtes ethnographiques peuvent se poursuivre tout au long de sa vie, l’ethnographe écrit une thèse, parfois un livre, une monographie, qui décrit son expérience et la transforme en instrument scientifique. C’est à travers la subjectivité de l’ethnographe que passe l’intelligence et la compréhension de la communauté au sein de laquelle il s’est immergé.
Mais un anthropologue, c’est aussi un ethnologue, c’est-à-dire un spécialiste d’une aire culturelle – l’Amazonie, l’Afrique de l’Ouest, la France des banlieues – ou d’un certain type de problèmes – l’action rituelle ou le rapport à la nation -, ou bien des deux. En lisant beaucoup sur ses domaines d’élection, il finit par acquérir une expertise qui dépasse l’expérience directe qu’il a acquise comme ethnographe d’un collectif particulier.
Un anthropologue, c’est aussi un anthropologue, c’est-à-dire quelqu’un qui réfléchit aux propriétés formelles de la vie sociale. Qui essaie d’en faire une théorie, ou de développer des théories existantes, de façon à apporter une lumière sur les traits caractéristiques de la vie en société et leurs variations dans la diversité des formes où elles se présentent autour du monde.
L’anthropologie est donc constituée de ces trois formes de connaissance. je voudrais apporter un éclairage sur ces trois activités scientifiques sensiblement différentes, que l’on mène en général successivement, en revenant à mon expérience personnelle.
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"À l'évidence, l' étude des achuar montrait qu'il n'y avait pas d'universalité de la distinction entre nature et culture. Dans cette société, il n'y a rien qui puisse être un équivalent de la nature comme une totalité extérieure aux humains. Mais la principale différence entre l'Amazonie et l'Europe en termes de rapport à la nature est la suivante :
en Europe, on pense que les humains sont une espèce ( Homo sapiens sapiens) tout à fait à part parce qu'ils ont une intériorité. par intériorité on entend la conscience réflexive, la capacité de communiquer par le langage, c'est-à-dire des aptitudes à la fois morales et cognitives qui distinguent l'homme de toutes les autres espèces naturelles. Cette idée a commencé à s'établir et à se renforcer à partir du XVIIe siècle et a pris sa forme définitive à la fin du 19e siècle. pourtant les lois de la physique ,de la chimie, de la biologie montrent qu'il ne s'agit pas d'une espèce singulière sur le plan de ses dispositions physiques. En effet, cette espèce est régie par les mêmes lois de la pesanteur, de la chimie moléculaire, etc... que les autres.
Dans les sociétés animistes d'Amazonie et dans le nord de l'Amérique du Nord mais aussi en Sibérie, dans certaines régions d'Asie du Sud-Est et dans certaines régions de Mélanésie, c'est exactement l'inverse qui prévalait. La plupart des non humains pas tous avaient aussi une âme , une sorte de disposition interne, une intériorité semblable à celle des hommes. En revanche les dispositions physiques variaient selon les espèces chacune occupant une sorte particulière de niche écologique. C'est tout à fait vraisemblable puisque effectivement le monde d'un poisson n'est pas celui d'un oiseau qui n'est pas celui d'un humain qui n'est pas celui d'un insecte etc... Chacun de ces mondes est constitué par les prolongements, les capacités physiques et sensorielles de chaque espèce. Cette théorie avait d'ailleurs été développée en éthologie par le grand éthologue Jakob Von Uexküll. Il était saisissant de constater que les Amérindiens l'avait déjà intégrée, non sous la forme d'une théorie, mais d'une façon de penser.
On avait donc d'un côté les Européens qui considéraientt que les humains étaient singuliers par leur intériorité mais semblables aux non- humains par leur physicalité et de l'autre les animistes , au sens large, qui pensaient que humains et non- humains étaient semblables par leur intériorité et que chaque espèce de distinguait par sa physicalité. " Philippe Descola, Totémisme, animisme, naturalisme, analogisme.
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Une société, c'est un regroupement d'humains qui se donnent des conventions, qui partagent des valeurs et qui par définition exclut les non-humains. C'est un concept qui est donc né d'un développement historique [...] mais cette notion ne peut être mobilisée pour designer des formes de conceptualisation de collectifs dans d'autres régions du monde.
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Chez les indiens Achuar Il n'y a pas de chef, pas d'Etat, pas de spécialistes des rituels. Chacun est capable de parler avec les non-humains, il n'existe ni divinité, ni culte particulier. Ces groupes ne possèdent en fait aucun des organes permettant de structurer « normalement » les sociétés. Qu'est-ce qui les fait donc tenir ensemble ? Leur lien avec la nature ! Le fait que leur vie sociale s'étend bien au-delà de la communauté des humains compense l'absence d'institutions sociales.
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Cette découverte venait modifier complètement le cours de mes recherches. Elle témoignait du fait que les Achuar n’étaient pas, comme je l’avais conçu au départ, avec beaucoup d’autres, une société parachutée dans un environnement auquel elle devait s’adapter. Ils formaient plutôt un collectif d’humains entretenant des rapports avec des collectifs non humains perçus comme étant de même nature qu’eux-mêmes. Cela ne veut pas dire pour autant que les plantes et les animaux étaient protégés. Les personnes non humaines étaient chassées (animaux) ou mangées (plantes), mais on les considérait comme étant ontologiquement semblables aux humains.
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Vidéo de Philippe Descola
Nature invitée à siéger dans des comités de direction. Nature représentée par des écosyndicats. Nature devenant actionnaire de multinationales, et se muant parfois même en société commerciale…
Depuis quelque temps, d'audacieuses initiatives rebattent les cartes de la gouvernance des affaires, avec au programme un même espoir sous-jacent : celui d'émanciper la nature de son statut de ressource, de promouvoir ses intérêts, et d'instituer une délibération visant à réconcilier entreprise et nature.
La difficulté, comme le dit si bien Philippe Descola, c'est que ça n'existe pas, la nature. Quels non-humains cherche-t-on alors à écouter, exactement ? Comment les représenter dans nos organisations ? C'est tout l'enjeu de cet ouvrage : réfléchir à la « natura laborata », à la nature mise au travail. Et lui donner voix au chapitre en imaginant de nouvelles façons de gouverner l'entreprise. Un projet mêlant sciences politiques, dilemmes philosophiques et excursions anthropologiques.
https://www.editionsquanto.org/produit/74/9782889156146/la-nature-au-travail
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