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Editions Métailié [corriger]

Les Editions Métailié sont une maison d`édition créée en 1979 par Anne-Marie Métailié. La maison s`est d`abord concentrée sur la publication d`ouvrages de la littérature lusophone et hispanophone puis s`est ouverte sur des auteurs de nationalités différentes comme Christopher Klein (allemand), Massimo Carlotto (italien) ou encore Arnaldur Indridason (islandais). Il est à noter que les Editions Métailié publie tous les ouvrages traduits de l`auteure espagnole Rosa Montero.

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À l'est de la vie

Ce roman, publié dans les années 90, a la particularité de narrer les aventures d'un personnage, Roy Burnell, ni complètement crétin ni particulièrement aimable, plutôt irritant. Roy Burnell est une sorte d'universitaire médiocre, plus ou moins érudit, plus ou moins beauf, englué dans sa nullité du début à la fin de l'histoire.

A la suite d'une opération chirurgicale mafieuse durant laquelle il se fait voler dix ans de mémoire, Burnell parcourt l'Est de l'Europe à la recherche de ses souvenirs, qui se revendent au marché noir sous forme d'implants (c'est l'aspect SF/anticipation du bouquin). Le problème ici, qui concerne peut-être autant l'auteur que le personnage, est que l'idée de "mémoire" n'est pas questionnée, ce qui rend la lecture extrêmement frustrante (on se dit alors que les années passent et que l'on ferait mieux de se replonger dans Proust, Deleuze, voire de lire enfin sérieusement Bergson) : en gros, une mémoire humaine consiste en un bloc de souvenirs, factuels, qui, aujourd'hui, tiendraient sur une clé USB ou un disque dur. Ce qui fait que Burnell, en retrouvant sa mémoire, aimerait juste retrouver la sécurité domestique avec son ex-femme tout en continuant à baiser à droite à gauche, et à se poudrer les narines de temps à autre. Je passe sur la fin du roman...

Les passages les plus réussis sont pour moi les récits dans le récit, récits enchâssés qui interrogent l'évolution des pays du sud de l'ex-URSS après la chute du communisme d'Etat. C'est la touche épique post-moderne, où les quêtes des héros s'effondrent sur elles-mêmes, pages où se mêlent violence et mélancolie, spleen et vents du désert, vanités baroquisantes. En ce sens, les personnages de Haydar le Syrien réfugié à Ashkhabad et du prêtre Kadredine ("Un personnage intéressant et complexe", comme le dit Burnell, ajoutant : "Juste ce qui me manquait") sont particulièrement réussis. Ainsi que celui du prof d'université alcoolique, Mechanklof (voir son monologue génial, p. 468 à 472 en Livre de Poche).

De Brian Aldiss, j'avais bien aimé l'aspect épique-luxuriant, loufoque, du Monde Vert ; eu quelques doutes à la lecture de Terrassement (dont la touche psyché l'avait finalement emporté sur l'anti-héros déjà limite gonflant) ; là, je rends les armes, KO au round 3, je vais continuer à faire de la place dans mes étagères.
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L'ange déchu

Un excellent roman policier. Sauf que ce n'est pas un roman policier. Bien sûr, il y a eu des crimes, mais on n'en est vraiment sûr qu'à la toute fin du livre, et grâce à la plus improbable des enquêtrices, qui l'enquêtera pas à proprement parler, mais découvrira tout, démêlera tous les écheveaux de la trame, aura beaucoup de surprises, et nous aussi; et je n'en dirai pas plus là-dessus.

Parce qu'il faut parler de ce qui est le plus important, de ce que le livre est en réalité: c'est un roman psychologique relativement classique, un drame familial, sur un schéma classique: une famille se retrouve pour des vacances (des dernières vacances?) dans une maison où ils séjournent régulièrement depuis de nombreuses années; nous pensons très vite, que sous son vernis, cette famille est dysfonctionnelle; de fait, elle l'est, et encore plus. Comme dans beaucoup de romans sur ce thème, la réunion provoque une catharsis où tout est révélé et dénoué, entre autres, mais pas seulement, sur des évènements qui se sont déroulés dans cette même ville, seize ans auparavant.

Selon un procédé narratif maintenant classique, le récit va et vient de chapitre en chapitre entre les deux époques, en donnant la parole aux différents protagonistes, qui jouent tout à tour le rôle de narrateur.

Une belle mécanique, qui fonctionne impeccablement, et m'a fait penser (et le compliment n'est pas mince) à certains des meilleurs romans de Ruth Rendell, notamment Vera va mourir, La maison aux escaliers, et même L'été de Trappelune.
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Les Doigts coupés

Présenté comme un roman noir préhistorique, ce livre est plutôt une histoire d’émancipation, et un plaidoyer contre la (re)lecture machiste de l’Histoire que l’on nous a infligée pendant des années. Le tout début est drôle et dynamique : lors de travaux au noir réalisés par une équipe d’ouvriers polonais pour la construction d’une piscine, une cavité est découverte avec deux squelettes visiblement très anciens. Les Polonais n’en démordent pas, malgré l’insistance de la propriétaire qui voudrait étouffer l’affaire et profiter de sa piscine au plus vite : il faut les bénir. Un prêtre est appelé, qui se trouve être féru de préhistoire et ami d’une célèbre paléontologue… l’affaire est lancée ! Dans ce livre alternent les hypothèses et conclusions partagées par la scientifique en conférence de presse, et le récit de la vie d’Oli (diminutif d’anomalie), jeune femme Homo Sapiens qui se révolte contre le joug des membres masculins de sa tribu, qui souhaitent faire perdurer leur ascendant sur les femelles, notamment à coups de doigts coupés en guise de punition… j’avoue que j’attendais davantage de ce livre, et que je n’ai réussi ni à rire, ni à frémir, ni à adhérer à cette fable anachronique et à l’écriture inégale.
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